jeudi 22 mai 2014

HISTOIRE de la SARTHE - LES COMTES du MAYNE

HISTOIRE des COMTES  dans le COMTE  du  MAINE.

                             

                                                               


Introduction,

Réaliser une étude, dénommée Histoire des Comtes, dans le Comté du Maine, c’est obligatoirement, remonter loin, très loin dans le temps.

C’est un exercice périlleux, tout particulièrement risqué.

Étudier, puis définir, pourquoi une portion du territoire de la Gaule, appelée à devenir la France ; est devenue le Comté du Maine.

Il faut évoluer, de la Gaule indépendante, via la déliquescence de l’Empire Romain, puis des Mérovingiens à l’Empire Carolingien, pour bien assimiler le processus complexe, et fragile des Comtes dans le Comté du Maine. Définir les limites administratives de l’époque, qui sont différentes, des délimitations géographiques actuelles.

Faire également connaissance avec les hommes qui ont peuplé notre région, et qui ne sont pas, il faut le souligner,  les seuls Ancêtres des Sarthois actuels.

L ‘Histoire des Comtes dans le Comté du Maine, c’est une rétrospective couvrant quatre siècles, de l’Histoire de France, il y a de cela, approximativement 1.500 ans. 

Il faut éclairer les cinq siècles de la Gaule Romaine, puis ceux de Clovis et de ses successeurs, s’étendre difficilement vers le règne de Charlemagne, et se perdre dans l’opacité de l’an 1000.

La transposition des informations découvertes dans les documents authentifiés de la Bibliothèque Nationale de France à Paris, des Archives départementales de la Sarthe, tout en jonglant avec celles d’autres départements ; est très délicate, surtout si l’on veut sauvegarder le caractère historique à l’ouvrage. Le lecteur ne sera pas sans remarquer, que  si la Gaule indépendante avait déjà des routes et des villes, la présence romaine a façonné le visage de la Gaule, en lui communiquant une langue, et une pensée spécifique.

En outre si le modèle culturel romain a laissé des traces, les héritages Méovingien, puis Carolingien ont été portés par des écrits. Ceux-ci si, ils sont tout particulièrement difficile à déchiffrer, ils le sont tout autant à interpréter. Ce puissant support de textes écrits, ayant triomphé  des deux véhicules fragiles, que sont la mémoire et la transmission orale.

Il faut éclairer les cinq siècles de la Gaule Romaine, puis ceux de Clovis et de ses successeurs, s’étendre difficilement vers le règne de Charlemagne, et se perdre dans l’opacité de l’an 1000.

Le 20 mai 2014
A.G. - C.U.E.P. 1999






Les  COMTES  du MAINE  

de 740  à  1228, dans le Comté du Maine 


Comment commence l’Histoire du Maine ?

Le mot «  Histoire », est incontestablement un terme qui s’applique à une période pour laquelle on possède une documentation écrite validée par l’ archéologie.

Cela peut ressembler à une préface…..?

Début 395, partage de l’Empire Romain.

476, fin de l’Empire Romain d’Occident. En 80 ans, il va être submergé par le déferlement des peuples d’origine germanique, marquant ainsi la fin de six siècles de présence romaine en Gaule.

L’antiquité s’achève dans un invraisemblable chaos : une certitude, l’Empire n’est plus. Il est remplacé par une mosaïque de royaumes germaniques.

Une nouvelle ère est née : le Moyen Age.

Que s’est-il passé ?

En gros, au Vème siècle, le nouvel Empire Romain est moribond, pour ne pas dire mort né. 

Pour se protéger des incursions les plus belliqueuses des peuples d’outre-Rhin, et se préserver plus spécialement des Huns. Le pouvoir central de Rome dans son empire occidental enrôle dans son armée, utilise dans ses légions des auxiliaires « barbares » auxquels il donne des terres, des terroirs entiers et le titre de « fédérés ».   

Rome ayant pratiquement perdue tout pouvoir, l’agonie de l’Empire dans les limites de la Gaule ne fut qu’une formalité.

Les Francs ont été les plus nombreux, devenant un « peuple fédéré ». Au début ils se comportèrent exactement comme Rome le désirait, c’étaient des mercenaires, d’excellents mercenaires/défenseurs puisque certains accédèrent à des postes d’officiers supérieurs . Mais cela ne dura pas, conscients de leur puissance croissante à l’intérieur même des frontières de la Gaule, ils prirent progressivement le pouvoir par la base, par le sol, facilitant plus tard la conquête de la Gaule par Clovis.





























Carte de la Gaule à l'époque Franque - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


La conversion de Clovis au catholicisme, fut pour la gaule le commencement d’une ère novelle, et , plus particulièrement la fin d’un drame qui avait durée deux siècles. Au VIème siècle les invasions sont définitivement terminées, les royaumes se fondent sur les colonies germaniques installées éparses sur le territoire ; à l’exception de la Normandie née au IXème siècle.

La carte des cimetière mérovingiens, et celle des noms de lieux et de villages coïncident incontestablement, et valident l’implantation colonisatrice des germains dans nos régions. Avouons par authenticité, que nous ne connaissons que l’emplacement des cimetières mérovingiens, l’origine étymologique des noms de lieux devenus villages, puis communes, qui trahissent le séjours de germains en des endroits précis. Il nous est difficile de pénétrer plus avant, pour évaluer la densité de cette population étrangère : exemple à Guécélard ( Sarthe ). Si une certitude authentifiée existe, en ce lieu, il ne nous est pas possible de connaître avec exactitude le nombre de ces nouveaux venus, et leurs rapports avec la population autochtone.

De plus, les violents combats de Sigebert contre Chilpéric, et de Brunehaut contre Clotaire II, donnent à penser, que l’arrivée des Germains se fit par vagues successives, réparties dans le temps.

L’autorité, l’Empire lui-même se rétrécirent comme une peau de chagrin. Nous avons esquissé à grands traits les conséquences de l’invasion germanique, la conquête se fit par la possession du sol. Si Pline, considéra certaine partie de la Gaule comme province romaine, on peut écrire que dans l’Ouest, l’œuvre fut terminée par l’ Église.

Un constat s’impose, le passage de la fin de l’Antiquité au début du Haut Moyen Âge, loin d’être brutale, se fait en toute continuité. Cette transition est l’aboutissement d’une longue période de mutation.

Une certitude apparaît, le comte placé à la tête de chaque pays, qui deviendra une province, a des pouvoirs administratifs et militaires. Il est conseillé et surveillé par l’évêque, qui est les yeux, les oreilles du pouvoir central. 


L’objet de ce document est de faire ressortir la lente et inexorable évolution du pouvoir, celle de sa répartition  par la possession du sol, de la fin de l’Antiquité jusqu’au Moyen Âge.


UN  VOYAGE  DE  PLUSIEURS  SIECLES  DANS LE  HAUT-MAINE…….


Le Haut Maine, c’est-à-dire approximativement l’actuel département de la Sarthe, était avant tout un univers rural fortement boisé où les villageois vivaient en autarcie, les routes étant peu sûres et les moyens de transport limités. Des solidarités s’instaurèrent entre les paysans à l’occasion des principaux gros travaux agricoles.

La plupart des paysans étaient dans l’obligation de mettre en valeur la terre du seigneur dont ils dépendaient, ce dernier prélevant en plus du pourcentage sur leurs récoltes en nature : le Champart, peu à peu remplacé par  le Cens en argent.


Le Hault-Mayne, un schéma simple, un amphithéâtre ouvert au sud-ouest


La partie du comté dénommée le Haut-Maine, connu de nos jours sous le nom  de département  de la Sarthe, s’inscrit dans un schéma relativement simple. Tout s’organise géographiquement  autour de la confluence de l’Huisne et de la Sarthe. C’est le cœur de la région, situé à une altitude I.G.N de +46 mètres, berceau de la cité Mancelle. Tout semble en effet s’articuler autour de ce carrefour naturel, point de jonction entre la haute Sarthe venant du nord, la basse Sarthe qui s’écoule en larges courbes vers le sud-sud-ouest, avant de se diriger plus franchement ver le sud, pour rejoindre Angers, via la Maine, et l’Huisne arrivant du nord-nord-est, s’alignant pratiquement sur la basse Sarthe, traçant un axe nord-est/sud-ouest. Cet axe nous le  retrouvons dans orientation de la diagonale La Ferté-Bernard, Le Mans, Sablé, qui divise le Haut-Maine en deux parties pratiquement égales, dans l‘alignement de la cuesta du Perche au nord de Bonnétable et le rebord septentrional du Plateau de La Fontaine-Saint-Martin. S’ouvre un couloir de plus en plus évasé : d’abord limité à la vallée de l’Huisne, avant de s’étaler en aval du Mans où les affluents, tels le Rhonne, l’Orne Champenoise, la Gée , la Vègre et l’Erve ont affouillé les terrains tendres jusqu’à 50 mètres d’altitude sur une largeur d’une quinzaine de kilomètres. Ainsi, se dessine une zone déprimée, couloir largement ouvert vers le sud-ouest, vers l’Anjou.


Comté du Maine, dans la France de 1544 - Document des Archives Nationales de Paris.


Ce territoire de contact, cette région de passage, forme une étendue déprimée adossée à un arc de hauteurs, formant un amphithéâtre, se répartissant à l’ouest et au nord prolongées vers l’est par la retombée du Perche, largement ouvert au sud-ouest. A l’ouest dans le massif de la Charnie les hauteurs  passent de 125 mètres au bois du Creux,  1 km au sud de Saint Denis d’Orques, à 290 mètres au Mont de Viviers, situé à 6 km au nord de ce même bourg, puis s’allongent ouest-sud-ouest, est-nord-est les collines des Coëvrons, dont le point culminant à 330 m est en Mayenne, l’échine coiffée par la forêt de Sillé, nous relevons 290 m à la Croix de la Mare - Cne de Rouessé-Vassé ( 72 ), 296 m à l’Hôpiteau dominant Sillé-le-Guillaume, et 240 m à la Butte de Voyère - Cne de Mont-Saint-Jean ( 72 ). 

Dans cette dorsale, séparant le Bas-Maine du Haut-Maine, les sommets les plus élevés appartiennent à cette avancée du Massif Armoricain, le Mont Avaloirs à 417 m est le point culminant de l’Ouest, et le Mont Souprat à 385 m sont en Mayenne, la Butte Chaumont à 378 m, la Roche Elie à 324 m, la Croix Madame en forêt d’Ecouves s’élève à 408 m, sont dans l’Orne. Dans la Sarthe, la Vallée de la Misère le ruisseau du Viel Etang, du lieu-dit : la Claie  descends sur environ 11 km de 199 à 94 m. Ce site est environnée  à proximité de la limite départementale de nombreux points dépassant les 220 m,  sur la route D. 204 de Saint Paul-le-Gautier à Gesvres le point culminant est à 243 m, 0 la table d’orientation - 237 m.  Dans cette région du nord-ouest ultime avancée des derniers contreforts orientaux du Massif ancien, se hausse à 340 m, au Signal de la Vallée d’Enfer, le point culminant de la Sarthe, dans le massif de la forêt de Perseigne.
 
Océan de verdure, ondulant sous la brise de l'Ouest - Forêt de Perseigne - Collection, privée.


C’est dans cette partie du nord-ouest encore accidentée et élevée, dénommée « Alpes Mancelles » que la rivière Sarthe fait son entrée dans le département après avoir creusé son lit au Gué du Moulin - alt. 126, à Saint Céneri-le-Gerei,  le fond du méandre atteint 94 m au Manoir à 250 m sortie sud du bourg de Saint Léonard-des-Bois, et 94 m au pont de la Folie. Les hauteurs avoisinantes dominant le bourg rive gauche s élèvent au Haut Fourché à 216 m      un peu plus haut à environ 500 m,  la  borne géodésique précise 226 m ; en face, sur l’autre rive le lieu-dit : Narbonne le surplombe de 194 m.


Alpes Mancelles en aval de Saint Léonard-des-Bois - Collection privée.


D’où un vieux dicton local,
  • « Si le Haut Fourché était sur Narbonne,
  • « On verrait Paris et Rome,      
  • « Si Narbonne était sur le Haut Fourhcé,
  • « On verrait toute cité… »

Entre Saint Léonard et Moulins-le-Carbonel, la D.258 se hausse à 211 m au carrefour de la Croix des Rogers. Cette échine se ramifient aux surélévations fortement boisée des collines du Perche, délimitant le Maine de la Normandie, centre important de dispersion des eaux, où les sources de l’Orne, l’Eure,  et la Sarthe voisines, seules les deux premières resteront normandes. 

La rivière et vue sur Fresnay-sur-Sarthe - Photo prise de la Butte Rochatre - Collection privée.


À l’est, les hauteurs émergeant des couches sédimentaires du bassin inclinées vers le sud-est, sont plus molles, plus modestes, bien qu’une ligne de crêtes s‘alignent 225 m en forêt de Bellême ( 61 ), le Mont Cendrons ( 61 ) à 207 m, 14 km nord-est de La Ferté-Bernard, 256 m à la Grève, près des sources de la Braye,  légèrement au-delà de la limite départementale, 253 m Cne de Saint Ulphace ( 72 ), dans le Perche Gouet et 148 m à Melleray ( 72 ) s’affaissant vers la gouttière ligérienne à La Chapelle-Huon ( 72 ) - 135 m  à Bessé-sur-Braye - 124 m, à Poncé-sur-Loir - 96 m. On relève en forêt de Vibraye 182 m et en forêt de Bercé - 175 m ).

Devenant mollement ondulé, le terrain s’abaisse progressivement vers le sud-ouest, définissant  la dépression du Pays Manceau, avec la plaine des Hunaudières, le Bélinois, les landes du Bourray. Bien que les formes soient relativement molles dans l’ensemble, il est à signaler des altitudes sur les plateaux de Bonnétable - 175 m, de Saint-Calais - 182 m au bois Pierre des Loges, et celui triangulaire de la Fontaine-Saint-Martin oscillant entre 111 m à Montertreau - Cne de Parigné-le-Polin, 110 m au Point du Jour - Cne de Ligron et 109 m à Chevigné - Cne de Pontvallain.  Ce plateau couvert d’argile à silex, est renforcé en certains endroits par des grès formés à la période éocène, se présentant sous la forme d’énormes blocs, dont quelques uns ont été utilisés il y a environ 4 500 ans, pour ériger les monuments mégalithiques les bois du Bruon et des landes des Soucis.

La capitale des comtes du Maine, a pris naissance au carrefour de deux vallées, facilitant la pénétrations humaine, au carrefour  de voies antiques reliant le bassin Parisien - aux rivages de l’Atlantique, les points de franchissements de la rive gauche de la Seine ( Pont de l’Arche ) - ( le port antique de Vieux Rouen ), à ceux rive droite de la Loire ( les Ponts de Cé ) - ( au port antique de Corbillo ), la Francie à la Bretagne, la Normandie à l’Anjou. Au début du XVIIIème siècle, six routes royales avec relais convergeaient vers la cité Mancelle, tandis que peu à peu des voies secondaires tissaient une véritable toile d’araignée autour de ce centre. 

La cité comtale, s’est développée sur un site naturel,  au cœur des ondulations du « plat  Pays Manceau » sur une surélévation du terrain dominant la rive gauche de la Sarthe, légèrement en amont  de la jonction de cette rivière avec son principal affluent l’Huisne. Centre géographique du Haut-Maine, la cité Mancelle est équidistante d’environ 10 lieues  ( soit environ 40 km ) des huit cités-satellites : Mamers, La Ferté-Bernard, Saint Calais, La Châtre-sur-Le Loir,  Château-du-Loir, Le Lude, La Flèche, Sablé-sur-Sarthe, reliées entre elles par des voies en rocades. Au fil du temps, Le Mans a progressivement poursuivit sa croissance,  les villes qui gravitaient autour ont connu des fortunes très diverses. Peu importe leur évolution passée, aucune de ces cités n’a échappé à une période de stagnation ou de déclin, dans la première moitié du XXème siècle.

Plus au sud, le cours du Loir s’incurve en une grande courbe, précisant pour partie la limite méridionale  entre le Haut-Maine et l’Anjou. Si au XVIIIème siècle, l’est de Montmirail, le Perche-Gouët était inclus dans le Haut-Maine, Le Lude, les environs de La Flèche et de Sablé, au sud-ouest étaient en Anjou, cette région  porte encore le nom «  Maine Angevin ». Couloir historique reliant l’Anjou au Vendômois, important lui aussi pour les facilités qu’il offre à la vie des relations.  

Jeanne Dufour a écrit, 

« Tous les auteurs qui ont décrits la région mancelle se sont accordés pour la  présenter comme une   « (  marqueterie ), une ( mosaïque ) de ( pays ) bien individualisés » 

Le docteur Paul Delaunay a peint, dans les régions naturelles de la Sarthe, 

« D’un côté, c’est la MAINE NOIR, assombri par ses schistes et ses forêts,
« égayé toutefois par la pourpre des bruyères et l’or des genêts,
« sol pauvre où la ronce s’agrippe au sol ingrat, au relief tourmenté , montagneux,
« raviné par des ruisseaux torrentiels.
« A l’opposé,, c’est le MAINE BLANC, aux horizons plus doux ;
« les pampres s’y alignent au-dessus des bois
« au flanc des pentes crayeuses qui se mirent dans la nappe assagie du Loir.
« Entre les deux, double barrière, et non moins disparate le MAINE  JURASSIQUE,
« peu irrigué, où la groie fauve ondule sur les larges vallonnement  secs et « découverts de l’oolithe. 
« En marge, ce sont les glaises humides et boisées du supra-jurassique ;
« le Marollais, avec ses vertes prairies, ses riches moissons,
« ses chanvres et ses pommiers, fait penser au Pays d’Auge.
« Et, c’est le MAINE ROUX, barrant obliquement le terroir du Perche aux « frontières de   l’Anjou ;
« reliefs de plateaux forestiers et de collines à résineux ;
« bas-pays de landes sablonneuses, où le champs de céréales,
« avec zones d’imbibition sur les affleurements de l’argile sidérolithique ;
« alternance de cultures, de palges sèches à bruyères,
« et de prairies marécageuses où se traînent des rivières au cours alangui.
« Y tranchent, en contraste perpétuel, l’ocre des grès et le vert sombre
« d’interminables bois de pins.

En effet, les noms de « Pays », ont longtemps désigné des circonscriptions féodales : le Saosnois ‘ région de Mamers, limité au nord par le cours de la Sarthe jusqu‘à Alençon, au sud par celui de l‘Orne Saosnoise, et la limite départementale ), le Fertois ( partie essentielle de l‘ancien Perche, dans le dictionnaire, t. II, article le Fertois, p. 336, une carte de l’ancienne baronnie du Fertois, adjoignait le « Vairais »  le Perche-Gouët ( Montmirail et ses environs, Champrond, et Melleray ), le Bélinois ( le comté de Belin outrepassait les limites naturelles, ainsi Moncé-en-Belin, presque entièrement sur les sables donc en dehors de l’unité naturelle ) la Champagne ( Pesche dans son dictionnaire, en 1829 a distingué  selon la Champagne féodale, de la Champagne du Maine, qui doit son nom à la qualité de la terre.

Croquis réalisé au XIXème siècle de ce qui subsistait de la forteresse de Beli, plus connu sous la dénomination de " Château de Belin" - Collection privée.

Croquis du relief spécifique au Bélinois.


OMBRE et LUMIERE sur le MAYNE


Dans les siècles, qui précédèrent la naissance du Christ, c’est-à-dire vers le Vème siècle qui précéda notre ère, le peuple Celte des Aulerques Cenomans s’établit de part et d’autre d’un authentique chemin antique qui reliait l’estuaire de la Seine, à l’embouchure de la Loire, ou plus précisément Vieil-Rouen à Port Corbilo ; coupant le territoire de ce peuple gaulois en diagonale, Nord-est/Sud-ouest. Chemin qui reliait et même unissait étroitement les Aulerques Cenomans aux peuples frères des Aulerques Ébuvorices , de la région d’Évreux, aux Aulerques civitas cenomans par les Gallo-romainsLexovices, de la région de Lisieux, et aux Andes de la région d’Angers ; selon les « Commentaires de Bellico Gallico de Julius Cesarae ».

Pointe en fer déterminée comme d'origine gauloise - Collection privée.

Installé dans la vallée de la Sarthe, sur un éperon barré à la confluence de deux cours d’eau : au cœur même d’un vaste territoire, Vindinum, devint la capitale de la grande peuplade des Cenomans ( hommes venus de très loin ). Le territoire occupé par un peuple dans la Gaule indépendante, a été désigné par César sous le nom de civitas ou cité. Cette définition fut ensuite officialisée par les successeurs de Jules César, qui désignèrent de ce nom les circonscriptions administratives après la conquête de la nation gauloise.

Se référer aux Gaulois, c’est faire le choix d’un peuple originel, qui est la population indigène, occupant un espace géographique dénommée Gaule. Toutefois, la civilisation gauloise s’étend sur une étendue beaucoup plus vaste que la France actuelle. C’est au VIème siècle avant notre ère que le monde gaulois s’ouvre au monde méditerranéen, instaurant les premiers échanges, ouvrant les premières routes. Il s’en suivra des échanges soutenus et croissants.

L’empereur Auguste, dans sa clairvoyance, et par sagesse entérina cette répartition  administrative en conservant cette définition politique, des limites anciennes des différents terroirs gaulois ; comme en témoignèrent les géographes Strabon et Ptolémée. Le premier, écrivait sous Auguste et sous Tibère, que Vindinum dépendait toujours des Cenomans, et cent ans plus tard le second, démontrait que rien n’avait changé.

On peut donc présumer que, pendant les deux à trois premiers siècles de notre ère, le territoire dénommé Civitas Vindinum approximativement équivalent à l’actuel département de la Sarthe, était dénommé Civitas Vindinum par les Gallo-romains, et qui représentait identiquement, au temps de César le territoire sous influence des Aulerques Cenomans.

Fragments de poteries gauloises - Collection privée

Ce vaste territoire était traversé par une grande rivière du même nom, et deux autres très importantes  : l’Huisne affluent gauche de la Sarthe, au Mans, et le Loir, permettant avec la Mayenne de former la Maine.

C’est vers le IVème siècle que les premiers germains, en l’occurrence des Saxons vinrent s’infiltrer et constituer, non seulement des points d’appui, mais également une véritable colonie dans la Saôsnois - région de Mamers, au pied des contreforts des collines du Perche, dans la Sarthe amont. Vers 495, le pays Sarthois tomba au pouvoir d’un roi Franc Clovis ( 1 )

Ce prince, et ses successeurs directs transformèrent progressivement ce type de division territoriale, émanant de l’administration Gallo-romaine, en pagi ( 2 ), morcelant les civitas. 


( 1 ) - Divisions territoriales - Bibliothèques de l’Ecoles des Chartes - 1864,
( 2 ) - à l’origine, le pagi-pagus emprunte le plus souvent les limites de la civitas. Les contrées où les hommes de race franque se multiplient sont morcellées, proportionnellement en rapport à celui de la population d’origine germanique.

Des documents originaux des siècles postérieurs permettent de constater le processus ; et l’on peut écrire que vers le VIème siècle, dans le Maine les Pagus étaient définitivement constitués.  Comme le mentionne Grégoire de Tours. 

Dès le VIIIème siècle, les limites de toutes les circonscriptions étaient stabilisées, elles seront fixes jusqu’au Xème siècle.

On a pu, grâce à des Chartes royales, et des actes octroyés par des particuliers, pendant ces longs siècles écoulés, reconstituer assez précisément l‘historique de ces temps révolus ; limitant au maximum la marge d’erreurs. M. Longnon, dans son Atlas historique de la France ( 3 ), a très bien décrit cette période, apportant de surcroît précisions, et rectifications.

Statues des rois Mérovingiens, sous le porche principal de la Cathédrale Saint Julien du Mans - Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris.


On peut relever dans un document à la Bibliothèque Nationales de France à Paris, le nom de plusieurs localités de la région mancelle daté de 615. Il est possible, dans cette époque reculée de dire que tel site géographique avait une dénomination, que tel lieu-dit était habité, que tel autre formait un hameau, ou un hameau à caractère familial. On relévera un terme qui semble être un synonyme de pagus, celui de territorium ( 4 ).

Le document auquel nous faisons allusion est tout simplement le testament de l’évêque du Mans Bertrand daté du 27 mars 615 ( 5 ). Il légue  à l’un de ses neveux, Sigechelmus, deux villas, dans le territorium Duneuse. Il les désigne simultanément sous les noms de Villam Pannonio rt de Macerias.

La traduction, puis l’interprétation, ont longtemps donné à penser qu’il s’agissait du hameau de Plainville dans la commune de Courecieux. Or, ce hameau est désigné dans un acte de 1120, sous le nom de Peneiuvilla ( 6 ), dans un acte de 1130, Peleinvilla, d’où décoiule le nom de Plainville. 

Si l’on affine les recherches, dans la partie méridionale du Dunois, on trouve un Mézières - Macerias, non loin de Sémerville. Or l’analyse donne Villa Pannonio - Plainville à environ I km. de Sémerville.  Bertrand donna cette propriété à son parent Leuthramnus ( 7 ).

Divers éléments d' harnachements et fibules gaulois - Collection privée.


Pour en terminer, avec la courte étude du testament de Bertrand, il convient de remarquer que des hameaux, et des villages étaient situées dans différents pagus, qui nous peu à peu apparus dans documents des VIIIème et IXème siècles. 

Le pagus , comme nous venons longuement de l’étudier, était une authentique circonscription administrative, aussi les premiers rois, s’y firent représenter par un officier appelé comes - comtes, auquel ils déléguèrent, le droit d’exercer à la fois , dans leur pagus ou territoire, le pouvoir judiciaire, le pouvoir militaire, et le pouvoir administratif. Dès le VIIIème siècle, les comtes de certains pagus avaient acquis une influence considérable sur la population de leur contrée. 

En l’année 843, l’empereur Charles II dit le Chauve, vint au Mans, et fit tenir un Concile à Coulaines, dans la maison de campagne de l’évêque Aldric. Les décisions prises au cours de cette Assemblée, sont contenues dans six chapitres


( 3 ) - Atlas historique de la France de M. Longnnon - p. 105 à 110.
( 4 ) - Il semblerait que le mot  : territorium, soit employé dans certains actes comme synonyme de pagus.
Acte s des évêques du Mans - Bibliothèque de l’ École des Chartes - 1894.
( 5 ) - L’authenticité du testament de Bertrand a été admise e reconnue par les plus grands érudites et Historiens de ces deux derniers siècles. Mabillon et Le Cointe ont jugé que cet acte était l’un documents les plus précieux, qui nous ait été légués pour étudier le VIIème siècle..Pardessus, dans son recueil «  Diplomate chartae », valide cette opinion.
( 6 ) - Cartulaire de N.-D. de Chartres ; Etudes de MM. De Lépinois et Merlet - III - p.12.
( 7 ) - Diplômes -  Chartes - liv. I - p.2032.

En 967, Gervais est évêque du Mans. Charte de 1004, par laquelle Avesgaud, évêque du Mans abandonne Beaumont-la Chartre à l’abbaye Saint-Julien de Tours.

Clovis 1er commença à régner en 481 sur tous les Francs, année où naquit Saint Benoit, initiateur de l’Ordre des Bénédictins. Pendant  toute la vie du saint homme, de 480 à 547, la Gaule fut disputée par les Francs aux Goths et aux Burgondes.

De ce remarquable peuple celte/gaulois qui avait inondé l’Espagne, l’Italie, la Grèce et  jusqu’à l’ Asie Mineure ; qui avait rempli le monde occidental de l’époque du fracas de leurs prouesses guerrières, du respect inflexible de leur nom, qui avait conquis Rome, avant d’être dominé eux-mêmes par celui-ci. 

En vain les Bagaudes révoltés, et à moitié christianisés avaient-ils tenté à substituer une espèce d’empire gaulois, à l’oppresseur empire romain. Broyé par cette implacable meule de la centralisation, de la fiscalisation impériales, la Gaule, et les Gaulois avait intégralement perdu successivement sa nationalité, ses institutions civiles et municipales, sa richesse nationale, sa vieille langue celtique, jusqu’à son nom. En Gaule romaine, on ne connaissait plus ses habitants que sous la dénomination de : Gallo-romains.

En ces temps, où nous situons ce chapitre, le nom de Romain était devenu synonyme du symbole de la décrépitude et de la honte ( 8 ).

L’ admirable courage des Celtes/Gaulois qui les avait naguère fait remarquer à l’admiration du monde antique, avait disparu avec leur liberté ( 9 ). Quatre siècles de romanisation avait disparaître toute force et tout droit de cette Gaule rayonnante, en même temps que toute indépendance nationale et personnelle. 

En outre les Romains avaient transporté en Gaule le principe qui leur était propre, le principe fatal de la suprématie des villes. En opposition, les Germains, avait initialement qu’une seule et fondamentale norme : la vie rurale - la vie des champs et sylvestre.

C’est ainsi que l’arrivée des Francs, puis leur implantation en petites cellules, dispatchées,  rendirent la vie dans les campagnes de ce riche pays. Ils créèrent les hameaux, dont certains évoluèrent en villages, développèrent les communes rurales et libres, émancipèrent les villes. Ils devinrent Chrétiens, non pas en masse et tout à coup, à la suite de Clovis, comme on se l’est à tort figuré, mais très graduellement et très lentement ( 10 ). 

Les Gallo-Romains, se trouvent souvent au premier rang de l’Église, et possèdent presque tous les évêchés, jusqu’à la fin du sixième siècle. Mais parmi, les « convives » - les proches du Roi, parmi, les duc, les comtes, et à la tête des armées sont placés les fidèles, des Francs de pure souche.

Un point on négligeable est la : loi Salique, dans laquelle il est stipulé « que la vie d’un Romain est estimée à la moitié de celle d’un Franc ». 

Un autre point, les rois Mérovingiens eurent beau manifester un penchant très prononcé à imiter l’autocratie des empereurs romains, ils eurent toujours et systématiquement à compter avec les nobles francs, qui n’entendaient absolument concéder aucun avantage sur le sol conquis et leur appartenant.


( 8 ) - Observations sur l’Histoire fe France -t.1 ; p.243.
( 9 ) - Agric. Tacite , II - Annales, XI, p.13.
( 10 ) - On trouve plus d’un siècle après Clovis, parmi les Francs du rang le plus élevé, Saint-Loup, évêque de Sens, exilé par Clotaire II vers 615.

Nobles héritiers, des vielles races chevaleresques de la Gaule, ils ne tardèrent pas à constituer autour de la royauté une aristocratie à la fois civile et guerrière, aussi libre, que puissante, aussi fière de son origine que de ses droits et résolu à ne faire aucune concession.


Première apparition des Francs dans la Gaule-romaine.


C’est vers le milieu du IIIème siècle de notre ère, vers l’an 242, que les Francs tentèrent une première incursion sur le sol gaulois. Aurélien, qui n’était pas encore empereur, mais commandait la sixième légion, leur infligea une sévère défaite près de Mayence. Puis, pendant, que ce même Aurélien, menait une autre campagne conte les Perses, les Francs, désirant prendre une revanche, et s’installer, sur la rive gauche du Rhin, se péraraient activement à une seconde invasion.

À ce point de notre étude, il convient pensons nous, de faire plus ample connaissance, avec ce peuple qui devait déterminerr le nom définitif note nation.

Le nom de «  Franc - Wrang », ssignifie en vieux-haut-Allemand, et en diallecte Westique : cruel, féroce, fier, droit, selon Leibnitz.

Leur pays, le berceau du peuple franc, était une importante région marécageuse, qui se développait au tout début, entre l’embouchure de l’Elbe et la mer Baltique. Du milieu IIIème siècle à la fin du IVème, leur confédération comprenait après les avoir soumis d’autres peuplades germaniques comme les Chauques, les Chérusques, les Chamaves, et sans doute les Sicambres, les Cattes, les Bructères, et quelques autres. À cette date les nouvelles frontières de la nation Franque, se sdessnaient de l’embouchure du Rhin, la mer du Nord,  le Wéser et le Mein. Faute de documents fiables, et compte tenu des recherhces à la Bibliothèque Nationale de Berlin, nous nous bornerons donc à suivre les invasions franques en Gaule, au travers des documents de la Bibliothèques Nationale de France à Paris, les Archives Nationales, et des archives du Fond ancien de l’Ordre Bénédicitn.

Dés 255, nouveau choc frontal entre les Francs, et les légions de l’empire Romain. Bousculant les troupes romaines, ils traversèrent la Gaule en diagonale , franchirent les Pyérénées, ruinèrent la Tarragone, franchirent le détoit que nous appelons «  Gibraltar - Gardès » , et atteignirent la Mauritanie. Avec les empereurs Aurélien, Tacite et le sage et habile Probus, qui en 277, stoppa un nouvel élan Franc. L’effroyable boucherie qui s’ensuivit ramena le calme pendant quelques années. Mais, les Francs à nouveau attaquèrent la Gaule, et occupèrent une portion de 286 à 306. Las de les combattre, désespérant de les soumettre Maximillien Hercule et Constance Chlore, installèrent des prisonniers sur des terres désertes.

En 355, les Francs Saliens, occupaient l’embouchure de la Meuse. À la mort du roi Mérovée en 458, les Francs élevèrent sur le bouclier pour le remplacer Childéric 1er, qui chassé par les siens, fut remplacé par le comte romain OEgidius - Gilles, que l’empereur romain Majorien, successeur dd’Avitus, avait nommé maître de la milice de Gaule.


Recueil d'actes et de mandements mérovingiens du Vème siècle et du VIème - Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris.


Clovis, fils de Childéric, fut proclamé roi en 481. En 486, éclatante victoire de Soissons, qui devient sa capitale. En 493, il épouse Clotilde, nièce de Gondebaud, roi de Bourguignons. 507, remarquable victoire de Vouillé, conquête de l’Aquitaine. Sa victoire sur Syagrius, lui done tout le territoire entre Seine et Loire.

Mais, Clovis attache une importance particulière à la possession intégrale de le territoire. Syagrius, et son fils qui avaient manifesté une certaine neutralité, fut mis à mort, sur son ordre, Régnomer, roi au Mans, fut tué par Clovis lui-même, ainsi que, Budic, roi des Bretons.


Rapports continus entre Gaulois et Germains…..


Depuis des temps immémoriaux, la Gaule, n’a pour ainsi dire jamais vu cesser le renouvellement ou la modification de sa population , par des arrivées successives de Germains venus d’Outre-Rhin. C’est tout particulièrement l’exemple de celle d’Arioviste qui incita César à s’ aventurer dans la conquête des Gaules.

En vain Jules César, Augustes et les autres empereurs Romains tentèrent-ils en vain d’ y mettre fin. Les Germains pendant des siècles et des siècles, ne renoncèrent jamais à franchir le Rhin, et à s’établir parfois très loin à l’intérieur des riches contrées de la Gaule indépendante, puis romaine. La Germanie, elle, resta toujours impunément indépendante.

Les autorités romaines, toutes puissantes, furent tout d’abord dans la plus totale incapacité à enrayer le phénomène de cette immigration, à subjuguer les infiltrations individuels ou par clans entiers, et également, et très rapidement à les combattre. Les empereurs romains modifièrent leur politique, ils tentèrent de les affaiblir en suscitant des rivalités, des dissensions entre les clans, puis entre les individus de souche germanique. Ce fut un cuisant échec. Alors, de fortes sommes furent offertes au germains qui s’enrôlèrent dans les légions romaines, de plus en plus affaiblies par l’intensité et la violence des campagnes. 

Cette politique, qui avait été pour les successeurs de J. César, un palliatif,  se transforma en une véritable nécessité, avec l’affaiblissement proportionnel à la déliquescence du pouvoir impérial. pour maintenir néanmoins un semblant de puissance. Ainsi, dans les derniers temps de l’empire romains, ce n’est plus par contingent au sein d’une légion que l’on comptait l’apport germanique, mais par armée entière. Des coprs entiers étaient recrutés au sein de la Germanies, par des agents délégués par Rome, à la solde de l’empereur, ils prenaient le nom de  «  Foederati - fédérés ou auxiliaires ». 

L’empereur Auguste, transplanta un corps de 40.000 Sicambres dans Gaule-romaine. D’autres après une durée assez longue dans service armé, ou purement et simplement pacifiques, se virent offrir des terres incultes, laissant dans la toponymie des traces de leur patronyme. De nombreuses tribus reçurent des concessions territoriales , à charge par elles, de repousser les invasions plus ou moins massives d’autres germains. Cette masse de germains établie sur l’ensemble du territoire de la Gaule-romaine, fut désignée sous la double dénomination de de « Gentils » et de «  Loeti », et les terres qu’ils possédaient le nom de « létiques ». Le fédérés d’abord distincts de lètes, finirent par se confondre, puis avec le temps ils furent désignés sous le nom de «  Hospites », c’est-à-dire «  hôtes du peuples romain ».

Il est possible de concevoir, que la conquête de la Gaule-romaine par les «  Barbares », se fit simultanément de l’intérieur et de l’extérieur. La Notice de l’empire », nous dévoile avec précision, l’aspect de la Gaule à la fin du IVème siècle et au début du Vème ; parsemé de « colonies saxonnes, franques, suèves, bataves, allemandes, etc. Ceux-ci agrandissaient sans cesse leur terroir du fait de la désertification de la campagne gallo-romaine.

Nous allons, pendant quelques lignes focaliser notre texte sur les «  Saxons ».

Dans la Germanie de cette époque, les Saxons occupaient de vastes plaines au Nord-est du territoire des Francs, de part et d’autre des rivières Weser et de l’Elbe inférieure. Outre excellents éleveurs de chevaux et de bovins, ils étaient de remarquables navigateurs, spécialistes de la piraterie. Ils avaient conçu  des embarcations, pouvant évoluer aussi bien dans des élément marins déchainés, qu’en rivière de faibles profondeurs ; précurseurs des fameux «  Northman’s » Très tôt vers la fin du IIIème siècle ils créèrent de véritables «  colonies » dans la région de Bayeux, dans la région d’Angers, remontant la rivière Sarthe, dans la région de Mamers.
  

L’empire franc…..une immensité territoriale !

L’empire franc comprenait cinq royaume : 

- l’ Austrasie, que l’on trouve dénommée dans certains vieux textes la vieille France, ou encore la Grande France, ( le royaume des royaumes, nommée ainsi par un contemporain ),

- la Neustrie,

- la Bourgogne,

- l’ Italie.

Chacun de ces royaumes avec la partie des nouvelles conquêtes qu’on y avait  rattaché, se divisait en plusieurs légations ou missatica, dénommés quelquefois duchés, eux-mêmes subdivisés en comtés.

Il est indispensable d’y ajouter, une subdivision plus petite dépendant d’un comté le mansa ou manoir, dont l’importance dans le Maine évoluée autour de douze bonies de l’époque, soit douze arpents,  ou quatre de nos hectares.


Partage de la monarchie de Clovis, entre ses quatre fils,

- Rois de Metz,

Théodoric ou Thierry 1er ( 511-534 ) ; Théodobert 1er ( 524-548 ) ; Théodebald ( 548-555 ).

- roi d’Orléans,

Clodomir ( 511-524 ).

- roi de Paris,

Childebert 1er ( 511-558 ).

- roi de Soissons,

Clotaire 1er ( 511-558 ) ….. Roi de Soissons et de Metz ( 555-558 ).

Clotaire 1er  , seul roi de la monarchie de 558 à 561.

Acte de donation de CLOTAIRE  II, daté de 625 - Document des Archives Nationales de Paris.

En 555, les Saxons, occupants le Saonnois, ceux de Bayeuxx et ceux de la région angevine refusèrent de payer le tribut auquel il étaient assujettis. Clotaire se trouva contraint à des expéditins militaires qui ne lui réussirent pas.


Concessions de terres,


Lorsque la conquête de la Gaule fut consommée, lorsque la sédentarisation devint une réalité effective, lorsque les aventures guerrières s’estompèrent, puis disparurent, lorsque les partages de butins prit à l’ennemi cessèrent. Le chef, en l’occurrence le roi n’eut absolument plus rien à partager, à donner pour asseoir son autorité, entretenir sympathie et tout spécialement la fidélité de ses compagnons, de ses proches. Il y suppléa par un autre genre de don, qui rencontra un nouvel engouement, auprès de ces hommes fatigués de ces batailles sanglantes, de ces soirées au tour d’un feu de camp par tous les temps, et en tous lieux : la terre.

Ils furent séduits, la perspective du vie familiale, plus douce, plus feutrée en une demeure plus cossue, plus confortable, assurant leur ang et la sécurité de leur famille, fut un facteur décisif. L’importance des domaines alloués fut conditionné par le degré de la fidélité, par la vaillance au combat manifesté dans le passé.

Tiers de sous en étain de CHILDEBERT 1er - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Ils s’établirent en leur «  fief », tout en manifestant une réel souci de dépendance et de gratitude vis-à-vis de leur bienfaiteur, leur supérieur reconnu, leur roi.

Dès la fin du Vème siècle, on distinguait en Gaule franque trois catégories de terres :

- terres allodiales ou alleux,

Les Alleux, ( alodes, selon la loi salique ), étaient des terres qui formaient le bien du patrimoine des familles, qui se transmettaient héréditairement sans distinction de sexe, car de nombreux actes parlent d’alleux maternels aussi bien que d’alleux paternels. On trouve aussi à la B.N.F. de Paris, des alleux acquis « compara », soit à titre onéreux, soit de toute autre manière
Il est vraisemblable, que ces dernières terres constituèrent les toutes premières possessions territoriales franques en Gaule.
De très vieux actes évoquent les terres létiques, propriétés, des tous premiers «  barbares » implantés en Gaule, à l’époque de l’empire romain moribond.

- terres bénéficiaires,
Terres allouées pour services rendues à un fidèle compagnon de combat par le roi.

- terres tributaires,
Formalité de transposition d’un alleux en bénéficiaires.


Distinction du propriétaire d’ alleux.


Si le nom de « comte » n’apparaît pas clairement cité dans des textes, on distingue,très bien une catégorie spécifique « d’hommes libres propriétaires d’alleux », c’est-à-dire de biens affranchis de toutes dépendance ;  comme le fait d’hommes de première classe de la nation franque.

En effet, ces anciens guerriers, devenus propriétaires terriens, vivants sur et de leur bien, sont  désignés dans les textes anciens : ahrimans, rachi bourgs, boni homines, étaient les « cives optimo » juré de la cité franque. En possession  d’une liberté individuelle complète, d’une entière égalité de droits, unis au roi chef de la nation par un lien essentiellement militaire ; ils étaient investis de tous les droits civils et politiques.

Cette classe forma l’embryon de l’aristocratie qui se manifesta pendant le Moyen Âge.


De l’illusion Royale…..aux Comtes


La rencontre des Germains dénommés « barbares », avec l’histoire, et les Romains se résume en : destinées diverses, mais histoire commune.

Les Francs ont recueilli l’héritage qui a été progressivement transformé par l’apport barbare et la christianisation.

De 476 à 888, deux légitimités sont mises à bas à la disparition de l’Empire romain, le pouvoir est confisqué par les barbares. A l’universalisme romain succède les péripéties politiques des royaumes nationaux barbares.

En 888, c’est l’universalité incarnée par l’Empire franc qui est à son tour absorbé par la naissance de royautés nouvelles.

Depuis Clovis - Clodevicus, qui signifie : combat de gloire, le pouvoir du roi des Francs - rex Francorum, s’appuie sur une aristocratie guerrière. Le guerrier apparaît comme le pivot de la société franque. Cette société se fond avec la vieille aristocratie gallo-romaine. Apports germaniques et héritage romain, au VIIème siècle il n’est plus possible des distinguer l’origine ethnique des uns et des autres.

Le roi est un chef de guerre reconnu par sa troupe - le pavois; par la victoire il entretient sa troupe, par le partage du butin, il obtient la fidélité, et consolide et étend ainsi, sa puissance. 

La puissance du pouvoir royal se mesure à la générosité du souverain, celle qui s’exprime par des dons. Ces dons créent des obligations, des réciprocités et surtout la fidélité indispensable. Le roi nourrit la fidélité de cette aristocratie par des concessions foncières.

La terre au Moyen Age est la base de tout. Pourvue de richesses et de pouvoirs la classe dominante se ruralise, elle renforce son influence par des mariages, et en drainant le service de nombreux vassaux qu’elle associe à sa réussite.

C’est donc en assurant la protection que les grands-comtes peuvent gagner la fidélité des sires vassaux - clientèles vassaliques, et garantir leur dévouement intéressé. Les bénéficiaires de ces dons sont  les leudes, disséminés dans le royaume. Ils sont liés au roi par un serment de fidélité personnelle qui les engage à lui fournir assistance militaire en entretenant une troupe de guerriers privés.

Le pouvoir local est confié à un comte, qui est recruté parmi les leudes. Placé à la tête d’un territoire que constitue une cité - civitas ou une subdivision, un pays -  pagus. Nommé par le roi, c’est un fonctionnaire rémunéré par une dotation foncière « honore, res de comitatu », il détient au nom du roi, sur toute l’étendue de son terroir - pagus, dénommé  comté,  tous les pouvoirs militaires l’Ost - service militaire dû par tous les hommes libres,  administratifs, financiers - ils perçoivent les derniers vestiges d’une fiscalité directe,  judiciaires - il préside l’assemblée d’hommes libres, qui constitue le tribunal public - malus. 

Mais à la faveur des guerres permanentes nées des compétitions, des partages, la fidélité des comtes devient un enjeu : les exigences se multiplient, le roi se ruine à vouloir les satisfaire.

Selon Claude Gauvard, « le pouvoir royal est surtout obligé de compter avec la grande aristocratie…., ».

En janvier 814, à la mort de Charlemagne,  l’Empire était divisé en 200 comtés ou  pagi.

Ébranlé par les querelles opposant les fils de Louis le Pieux, le système se dégrade rapidement après 840. Les comtes s’émancipent dans le territoire qui leur a été confié. En 843, Charles le Chauve est roi d’un royaume à construire. Il inaugure son règne en concluant avec la noblesse réunies à Coulaines près du Mans, un pacte de « concorde et d’amitié », par lequel il s’engage à ne pas les dépouiller des charges publiques et des biens qui leur sont attachés - honores, en échange de quoi les grands promettent au souverain aide et conseil.

De 856 à 858, dans l’ouest, l’aristocratie se soulève.
En 877, à Querzy-sur-Oise, dans un capitulaire Charles le Chauve, reconnaît l’hérédité des honneurs comtaux. L’évolution de la situation est telle, que les dynasties comtales remontent aux dernières décennies du IXème siècle. Théoriquement le roi détient le pouvoir, et les comtes sont devenus inamovibles.

Les  nobiles sont, au sens étymologique du terme, des hommes notables, qui sortent du commun.

Qui est noble ?

La noblesse, remarquait l’historien Léopold Génicot, est « fait de naissance et d’opinion ».

De naissance, cela ne fait aucun doute : on naît noble au Moyen Age. Qualité sociale héréditaire, la noblesse se transmet par le sang comme une disposition innée à commander. 

Un fait d’opinion : est noble celui qui est réputé tel, se distinguant par un certain mode vie, un code de comportements, une attitude physique. Pour vivre noblement, il faut richesse, pouvoir et valeur guerrière. 

Au  XIIIème siècle, au sommet de la noblesse féodale, se trouvait la vieille aristocratie Carolingienne, celle des princes et des comtes qui se transmettent leur  honor - la parcelle de puissance publique détenue comme un patrimoine,

En ce même siècle, les églises et surtout les dîmes - redevances versées à l’église et portant sur un dixième des récoltes; les moulins et les fours constituent des éléments importants du revenu seigneurial.

Un seigneur qui possède peu de terres arabes et peu de tenures, peut être dans une fort bonne situation économique et une position financière avantageuse, s’il possède des moulins et des fours.

















Comté du Maine - Document de lla Bibliothèque Nationale de France à Paris.

Le service militaire……et les comtes.


À l’époque de la conquête de la Gaule, tout Franc était soldat, lorsque les habitudes de la vie sédentaire familiale, et les occupations liées aux occupations du domaine foncier eurent remplacé, l’attrait de l’aventure des expéditions guerrières, le service militaire commença à être considéré comme une corvée, puis de plus en plus comme une obligation rébarbative.

Lorsqu’il s’agissait d’une guerre « ordinaire », les comtes trouvaient assez facilement dans la jeunesse qui avait gardé les goûts et les aptitudes militaires de leurs Aïeux, la quasi-totalité du contingent demandé. Le cas échéant complété par le choix du comte désignant lui-même parmi ses sujets, les plus aptes à combattre.

Cet arbitraire fut rapidement considéré comme une obligation insupportable par les Comtes.

Charlemagne régla une fois pour toutes cet épineux problème : 
- il décida que chaque homme libre, possesseur au moins de trois manses, dans certains cas quatre, serait astreint à une obligation personnel de service militaire. Les propriétaires de une ou deux manses, se réuniraient pour désigner l’un d’entre eux. Tout citoyen possesseur de la valeur d’une livre d’argent ( 11 ), devait participer aux frais de la défense nationale.

C’est ainsi, que pendant une grande partie du Moyen Âge, dans des actes, et des textes on remarque, que de nombreux hommes libres remettent à leur seigneur Comte, leurs terres, pour  se soustraire, pour échapper à l‘obligation de l‘ Ost   ( service militaire obligatoire - d‘ hostis - ennemi ), et du plaid ( 12 ). Les monarques Carolingiens se virent dans l’obligation d’appliquer les lois des empereurs romains, enrayer la véritable hémorragie de désertions dans la société civile carolingienne.


Le service militaire……et les comtes.

À l’époque de la conquête de la Gaule, tout Franc était soldat, lorsque les habitudes de la vie sédentaire familiale, et les occupations liées aux occupations du domaine foncier eurent remplacé, l’attrait de l’aventure des expéditions guerrières, le service militaire commença à être considéré comme une corvée, puis de plus en plus comme une obligation rébarbative.

Lorsqu’il s’agissait d’une guerre « ordinaire », les comtes trouvaient assez facilement dans la jeunesse qui avait gardé les goûts et les aptitudes militaires de leurs Aïeux, la quasi-totalité du contingent demandé. Le cas échéant complété par le choix du comte désignant lui-même parmi ses sujets, les plus aptes à combattre.

Cet arbitraire fut rapidement considéré comme une obligation insupportable par les Comtes.

Charlemagne régla une fois pour toutes cet épineux problème : 
- il décida que chaque homme libre, possesseur au moins de trois manses, dans certains cas quatre, serait astreint à une obligation personnel de service militaire. Les propriétaires de une ou deux manses, se réuniraient pour désigner l’un d’entre eux. Tout citoyen possesseur de la valeur d’une livre d’argent ( 11 ), devait participer aux frais de la défense nationale.

C’est ainsi, que pendant une grande partie du Moyen Âge, dans des actes, et des textes on remarque, que de nombreux hommes libres remettent à leur seigneur Comte, leurs terres, pour  se soustraire, pour échapper à l‘obligation de l‘ Ost ( service militaire obligatoire - d‘ hostis - ennemi ), et du plaid ( 12 ). Les monarques Carolingiens se virent dans l’obligation d’appliquer les lois des empereurs romains, enrayer la véritable hémorragie de désertions dans la société civile carolingienne.

 ( 11 ) - La livre d’argent à l ‘époque de Charlemagne, était une livre effective d’argent, pesant 12 onces, c’est-à-dire 375 grammes, et qui tenant compte de l’lliage, pouvait être évalué à 72 fr. de 1900.
Cette livre se divisait en 20 sous, estimé à 3 fr. 60 centimes de 1900 ; et chaque sou en deniers d’une valeur de 30 centimes chacun.
( 12 ) - Plaid, du latin placitum, signifiant ce ui plait ; qui a prit le sens de : ce que l’on a vue.
Utilisé dans les actes et textes médiévaux pour signifier : dessein, projet, résolution, consentement, pacte ; pouvant avoir dans certains actes un caractère juridique  précisant : engagement à comparaîitre devant un tribunal.


Les comtes du Maine, aux cruels temps Mérovingiens


L’histoire rétrospective de notre province nous apprend : en 411, les Cenomans profitant de la désintégration de l’Empire romain, de la désorganisation du pouvoir central, chassèrent tous leurs magistrats, puis instaurèrent un gouvernement autonome qui dura jusqu’en 460. Un prince Franc, prit possession du Maine, en qualité de roi. 


Le  dernier roi du Mans


Régnomer, prince du sang de Mérovée, possédait alors au tout début du VIème siècle, le Maine à titre de royaume, comme son frère Régnacaire, régnait sur le Cambrésis. Tous deux ne purent échapper à l’ambition de Clovis, qui les fit mettre à mort. Après l’assassinat en 510 de Régnomer, dernier roi du Mans, le fondateur de la monarchie Française pénétra dans le Maine à la tête d’une armée Franque, anéantissant toute forme d’opposition. Sur son chemin, la cité Mancelle le stoppa, il assiégea donc la capitale des Cénomans, après une énergique résistance la ville fut prise et les habitants subirent l’impitoyable loi du vainqueur. Saint Principe, alors évêque du Mans, par l’entremise de Saint Rémy dont il était parent, obtint la liberté de ses clercs, et la cessation d’oppression.   


Carte de la Gaule au Xème siècle - Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris.

Ignorance et barbarie au VIème siècle


Pour ce faire une idée de l’ignorance et de la barbarie de ce siècle , mais également des suivants, il est indispensable de jeter un coup d’œil sur le code des Francs.

- si l’on blessait un homme Franc à la tête, il en coûtait 15 sols or.
- si l’on dépouillait un cadavre, on était condamné à 62 sols or.
- si l’on volait dans un lieu saint, on avait la main droite ou gauche coupée. 
- l’assassinat d’un homme Franc coûtait beaucoup plus cher que celui d’un Gallo-Romain.
- le crime d’un guerrier Franc, pouvait entraîner la décapitation.

Il était possible de s’acquitter d’une calomnie, d’injures en rachetant sa peine.
- certaines violences, entraînaient la mise à mort, pratiquement sans procès. 
L’or, effaçait tout, permettait tout, c’était un pouvoir absolu. 
Ce ne sont que quelques exemples…..

Les bénéfices militaires avaient été établis par les Francs.

Alain Erlande-Brandenburg a écrit : 

« Placée entre deux événements parfaitement datés - l’avènement de  Clovis en 481 et celui de Pépin 
« le Bref en 751  l’époque mérovingienne apparaît avant tout comme une période de transition qui 
« devait préparer le Moyen Age. En effet,  l’invasion barbare a été le fait initial de ce Moyen Age et 
« jamais depuis aucun fait de cette importance n’a eu lieu ».

Un parchemin manuscrit original, analysé dans Veterum analectorum - t. III , p. IO2, soit de la onzième année du règne de Chilpéric 1er , roi de Neustrie de 561 à 584, qui concourt avec celle de Jésus-Christ - 572, en donne la date du sixième du mois de mars de la même année….le testament où sont spécifiés les donations pour la fondation de l’abbaye de Saint-Vincent du Mans. 

Un codicille, en date du quatrième de septembre de la vingtième année du règne de ce même prince, de Jésus-Christ - 580.….

L’un et l’autre sont souscrit par l’évêque Domnole et par une partie de son clergé. En 582, intervient celle de l’abbaye de La Couture. Aucun nom de comte, ni de seigneur n’apparaît, ce qui démontre que l’installation des barbares dans la région, avait renforcé l’autorité de l’évêque sur la ville, mais également sur une grande partie du territoire de la province; tant sur le plan religieux, que sur le plan politique.  

Selon  Robert Folz, le troisième fils de Clovis, Childebert devint, après la mort de son père en 511, roi d’une part du royaume franc qui s’étendait au bord de la Manche depuis la Somme jusqu’à l’Armorique et englobait à l’est de Paris et peut-être Meaux. 

C’est en 558,  à la mort de son frère Childebert 1er , intervenue après celle de ses deux autres frères, en vertu de la loi salique - Pactus Legis Salicae qui excluait les filles, que Clotaire 1er , troisième et dernier fils de Clovis et de Clotilde, âgé de 59 ans devint empereur. Thierry l’aîné des fils de Clovis étant  né d’un précédent mariage ( v.485-534 ). Avec Childebert il élimina en les faisant périr les fils de leur frère Clodomir. A sa mort en 561, on procède au partage du royaume des Francs  Regnum Francorum, dont l’équilibre est en permanence menacé entre les différentes parts - ….. après la mort de Chramme, de sa femme et de ses enfants, il restait les quatre fils de Clotaire : Caribert - Gontran - Sigebert et Chilpéric, tous majeurs… ; le royaume Franc qu’il avait réunifié va de nouveau être partagé….. ; s’ouvrit une longue période où les fils, et les petits-fils de Clotaire 1er  s’entre-déchirèrent pour éliminer purement et simplement tous les prétendants. Ce fut l’époque des reines sanguinaires, de l’ascension de l’évêque de Metz : Arnould.

Une lutte fratricide, terrible qui va ensanglanter les deux royaumes, éclate entre Sigebert 1er ( 535-575 ), roi d’Austrasie ( de 561 à 575, fut tué par ordre de Frédégonde ), il avait épousé Brunehaut en 566 ( née en Espagne vers 534 et fille d‘Athanagilde, roi des Wisigoth ), trahie par ses leudes, elle fut livrée à Clotaire II, fils de Frédégonde, venu en Austrasie appelé par Pépin de Landen et l’évêque Arnoult de Metz, elle subit une mort ignominieuse à Renève ( est de Dijon ) en 613 , et Chilpéric 1er ( 539-584 ), roi de Soissons, époux de Galswinthe, sœur de Brunehaut, qu’il ne tarda à faire étrangler sur l’instigation de sa concubine Frédégonde, née v.545. Frédégonde la remplaça, il s’ensuivit près d’un demi siècle de conflit, elle fut assassinée à Chelles en 597. D’autres crimes et atrocités marquèrent la rivalité entre Frédégonde et Brunehaut. Frédégonde gouverna la Neustrie au nom de son fils Clotaire. 

Suivant le droit germanique, le souverain mérovingien considérait le territoire qu’il gouvernait comme un bien personnel qu’il partageait à sa mort entre ses enfants, de deux façons,

- par les ambitions personnels des rois, et de leur entourage qui entretiennent des tensions armées qui dégénèrent en véritables guerres civiles,

- par l’enracinement du pouvoir local qui donne à un territoire nommé  comté  une originalité politique et des allures d’indépendance. 

Cette conception allait provoquer les multiples partages entre les fils et les mainmises brutales dictées par la convoitise. Ce n’est qu’exceptionnellement que le royaume fut réuni sous l’autorité d’un même prince : sous Clotaire 1er , Clotaire II et Dagobert de 613 à 634. 

Le Maine se retrouve dans la part de Chilpéric 1er, fils de Clotaire 1er et de sa dernière épouse Aregonde, reçoit en héritage la plus petite part ( le nord de la Gaule avec Soissons ) qui prend le nom de Neustrie. Vers 575, Chilpéric mobilise une troupe de Manceaux, d’Angevins et des Saxons du Bessin, pour libérer la ville de Vannes, du joug d’un chef breton nommé Waroc ; ce fut un échec complet.


Lectonarium de 1067 - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Après de multiples alliances et trahisons, Chilpéric au retour d’une chasse, meurt en 584, poignardé par un inconnu.

Dans les années 500-750, avec la région de Tournai, la Normandie et l’Ile de France, les Pays du Val de Loir, constituaient la Neustrie aux temps Mérovingiens, ce qui correspondait à l’ancien royaume barbare des  Francs Saliens de Clovis.

Clotaire II fils de Chilpéric 1er et de Frédégonde, roi des Francs de Neustrie 584 à 629, n’a que 4 mois lorsque son père est assassiné ; jusqu’à sa mort en 629, ce n’est qu’une succession d’expéditions militaires, de meurtres, de vengeances et de paix.

Son royaume fut partagé en deux : l’Austrasie et la Neustrie, en réalité le pouvoir fut accaparé et exercé dans chacun des deux royaumes par un dignitaire : le maire du Palais.

Cette longue lutte familiale, touche le Maine et favorise l’apparition du particularisme, l’émancipation de forces contestataires représentées par l’aristocratie des seigneurs, dont le revenu consistait dans le produit de leurs terres, et métairies, des dons et des présents royaux - butin après pillage. Celle-ci se sent solidaire du pays du Maine dans laquelle elle est installée, terrain propice vers une autonomie.

Dagobert 1er, fils aîné de Clotaire II et de Bertrude, est nommé par son père roi d’Austrasie      ( 623 à 629 ), sous la tutelle de Pépin de Landen, maire du palais et d’Arnould, évêque de Metz. Devint l’unique roi des Francs en 629, et mourut en 639 à l’âge de trente six ans. Passant par le Maine, y rend la justice et répare les exactions de ses prédécesseurs, il soumet les Bretons en 638, et attribua de son vivant à son second fils, Clovis II, la Bourgogne et la Neustrie; une Chronique de l’époque nous apprend,

«  …..le sceptre de Clovis ne tombe plus qu’en des mains incapables d’en «  soutenir le poids…. ».

En bas âge, âgé de cinq ans, son deuxième fils Clovis II, devient roi de Neustrie et de Bourgogne ( 639 à 657 ), et roi unique des Francs sous la tutelle de sa mère, et du tout puissant maire du palais Ega. Celui-ci meurt, Echinoald lui succède et fait épouser au jeune Clovis II, une esclave saxonne nommée Bathilde ( ou Nanthilde ) rachetée à des pirates, il  mourut à vingt et un ans, laissant trois fils ….au berceau…. selon un chroniquer de l’époque, - ( Clotaire III - Childéric II et Thierry III, ce dernier encore au berceau ). Clotaire III, fut néanmoins reconnu pour roi de Neustrie, à l’âge de cinq ans ( 657 à 673 ), son frère Childéric II ( 650 à 675 ) pour l’Austrasie ( 656 à 675 ), quant au plus jeune il n’eut aucune part.

L’Austrasie profite de la faiblesse du régime royal, pour reconquérir son autonomie, qui lui avait été confisqué par Dagobert 1er . Des troubles éclatent dans le Maine , puis dans toute la Neustrie.

L’assemblée des seigneurs désigna comme maire du palais : Ebroïn, homme ambitieux, sournois, autoritaire, sans scrupule, qui devint le tuteur du jeune roi. Cette nomination se fit contre l’avis, contre le choix de la reine Bathilde, qui lui préférait l’évêque d’Autun. Ebroïn vindicatif, fit subir son ressentiment à la jeune veuve de Clovis II, qui sous les contraintes exercées sur sa personne se réfugia in extremis à l’abbaye de Chelles où elle termina son existence, sans prendre l’habit.

Clotaire III, fils de Clovis II, mourut en 673 à l’âge de quatorze ans, Ebroïn, immédiatement, intronisa  arbitrairement son jeune frère Thierry III. Le clergé, dont l’évêque du Mans, les ducs et les comtes n’ayant pas été consultés, une situation insurrectionnelle sans suivit sous l’égide de Leger. Les Grands de Neustrie se révoltèrent contre Ebroïn, l’Austrasie intervient ce qui déboucha sur une crise grave de 12 années.

Dans un acte concernant l’abbaye de Saint-Calais, des privilèges sont accordées à l’évêque Beraire, il est daté du règne de Thierry III, soit le 11mars 673. Ce monarque fut roi de Neustrie et de Bourgogne ( 673 et 675 à 690/691 ) et d’Austrasie ( 687 à 691 ). Remplacé par  Childéric II, il remonta sur le trône en 675. A sa mort en 69I, son neveu Clovis IV ( 682-695 ), fils de Childéric et de Bilchide ( fille de Sigebert III ), est proclamé roi de Neustrie ( 691-695. A sa mort prématurée , Pépin de Herstal, maire du palais, gouverne seul l’Austrasie.

Au cours de la grande crise que traversa le royaume franc dans le dernier tiers du VIIème siècle, Pépin de Herstal s’efforça d’abord de préserver l’autonomie Austrasienne contre Ebroïn. Après la disparition de celui-ci en 680, d’abord en difficulté, battu à Laon et à Namur, il finit par triompher et réussit à vaincre les Neustriens à Tertry en 687 et à se faire reconnaître maire du palais pour l’ensemble du royaume, et s’octroie les titres de Dux et Princeps Francorum. Vainqueur incontesté, devenu le seul maire du palais des royaumes réunis d‘Austrasie, de Neustrien et de Burgondie, toutefois, il laisse sur le trône de manière symbolique le roi des Neustriens Thierry III, qu’il vient de battre. Celui-ci échappa à la capture et à la mort en se réfugiant au monastère de Luxeuil.

Childebert III ( 683-711 ), fils de Thierry III régna sur le tout le royaume Franc de 695 à 711 sous la tutelle de Pépin de Herstal. Son fils Dagobert III, monté sur le trône à douze ans à la mort de son père n’est roi qu’en titre, c’est le puissant Pépinnide qui est le véritable maître des Francs et qui à la haute main mise sur le gouvernement et les finances.

La famille Carolingienne prends ainsi dans la réalité le pouvoir 64 ans, avant de s’emparer de la couronne.

Dans le Maine, la faiblesse du pouvoir des rois mérovingiens depuis 639, favorise l’apparition d’une puissance , et le développement de l’autorité épiscopale du Mans solidement établie, structurée par des privilèges sur la fiscalité, le monnayage, et du droit de justice.


Ces privilèges assortis d’immunités, sont périodiquement confirmés, et renforcés par de nouveaux ; par les différents souverains qui se succèdent. Childebert III ( 683 à 711 ), fils de Thierry III, régna sur tout le royaume franc de 695 à 7II, sous la tutelle de Pépin II, fils de d’Ansegisèle et de Begga, dit Pépin de Herstal ( ou Heristal ), maire du palais en 679 ( v. 640-714 ), petit-fils de Pépin l’Ancien dit de Landen ( maire du palais d’Austrasie sous Clotaire II, Dagobert 1er et Sigebert II ). Trois ans après son accession au trône, il accorde à l’évêque du Mans, Herlemond 1er un praeceptum daté de 698, qui réaffirme l’étendue du pouvoir de l’évêque sur l’administration civile de la province du Maine ; stipule que l’évêque et l’ensemble du clergé régit le comté. Le titulaire du siège épiscopal est investi d’une autorité presque absolue, autrement dit la majeure partie de la ville du Mans, et de la province administrative du Maine échappe au pouvoir central. 


Les Temps Carolingiens…selon Marie-Céline Isaïa


Au VIIIème siècle, la royauté mérovingienne s’est pratiquement transmise depuis 511, mort de Clovis, et, exercée successivement par l’entremise de frères, d’oncles et de neveux. La famille royale mérovingienne conserve le type d’administration gallo-romaine : définition territoriale de son pouvoir absolu sur les cités, les diocèses, les terres publiques dites fiscales, et les pays - pagi que gèrent les comtes. Autant de circonscriptions connues et surveillées.

Mais sa particularité réside en un point essentiel : elle combine à ce patrimoine ancestral transmis, une caractérisation moins institutionnelle de sa supériorité. EN effet, la royauté franque est principalement fondée sur de solides et d’indéfectibles liens réciproques qui unissent le roi, le souverain à ses ducs et ses comtes. L’instauration, et la progression du christianisme vont contribuer à donner à cette fidélité un contenu religieux, et à l’autorité royale un charisme supplémentaire et renforcé.

















Haut d'ub mandement " Carolus Magnus " - de Charlemagne daté de 801, malheureusement en très mauvais état - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Au fil des successions du VIème siècle, provoquant inévitablement des partages, des royaumes naissent à l’intérieur du Royaume des Francs - regnum Francorum, ainsi apparaissent dans l’Histoire :

- le royaume de l’Est - l’Austrasie,

- l’ancien royaume des Burgonde - la Burgondie

- le royaume de l’Ouest - la Neustrie, 

Ainsi, au début du VIIème siècle, émerge trois parts - trois grandes régions : regiones patriae du royaume, qui font supposer qu’elles sont délimitées par des termes géographiques. limites géographiques. En fait, ces royaumes ont des frontières changeantes, au gré des mariages, des successions, des alliances : ainsi à la fin du VIème siècle, alliance de l’Austrasie et de la Burgondie contre la Neustrie ; à la fin du  VIIème siècle, alliance de l’Austrasie et de la Neustrie contre la Burgondie.

Ce phénomène atteste qu’au cours du VIIème siècle, et malgré la détermination relativement reconnue des limites géographiques des royaumes, la dimension personnelle du titulaire de la souveraineté royale est devenue dominante dans l’exercice du pouvoir. Le roi, est l’héritier direct d’une autorité morale et religieuse, il est le garant de la loi, et le soutient de l’église, par delà même dans une moindre mesure hiérarchique les ducs, puis les comtes. 

En 714, à la mort de Pépin, deuxième du nom, les les Maires de l’Austrasie, et de Neustrie sont unis sous une même et seule autorité, qui ébranle la pérennité de la famille Mérovingienne. Le Liber historiae Francorum mentionne la naissance de Charles futur Martel, dans le chapitre de la victoire de Téry remporté en 687 par son père Pépin sur  Berchaire . Le ralliement de Rigogert, évêque de Reims, au  maire des deux royaumes d’Austrasie et de Neustrie. C’est à lui que revient de baptiser Charles, le futur Charlemagne ( 13 ). La décisive bataille d’Ambiévre, marque non seulement une 1ère victoire de Charles, mais le ralliement d’hommes nombreux et de plus en plus importants. L’année suivante, en 717, la victoire de Vinchy, marque la naissance 
de la France occidentale du Xème siècle.

( 13 ) - Charlemagne né en 742, mort à Aix-la-Chapelle le 28 janvier 814, fondateur de la dynastie des Carolingiens. Devient roi des Francs en 768, et roi des Lombards en 774, est sacré empereur 
 ; restaurant la dignité des empereurs d’Occident disparue depuis 476.par le Pape Léon III,  le 25 décembre 800 à Rome. Fils de Pépin III dit  le Bref, né en 715, mort à Saint-Denis prés de Paris le 24 septembre 768, lui-même fils de Charles Martel.


Haut de la Ière page d'une Chronique royale de 891 - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Le Comte ou l’Empereur dans son Empire


Étymologiquement :

Comte, signifie : Compagnon.

Le roi, tout roi qu’il était, était honoré d’être reconnu par ses pairs, par ses comtes, dignes du titre de baron pour sa bravoure, pour son indépendance fière, pour sa foi, pour sa justice. 

Baron, signifie : Homme libre.

L’empire du VIIIème siècle est divisé en comtés, le comté est la seule circonscription commune à l’ensemble du territoire, le gouvernement de Charlemagne s’exerçant essentiellement sur les hommes, et non sur la terre. Il tint à se les attacher par le serment de fidélité, qu’il exigea à trois reprises en 789, 793, 802, parce qu’il le considérait comme un remède aux défectuosités que représentait l’administration du royaume, selon Robert Folz.

Le comte est le seul représentant direct de l’empereur : nommé, il peut être révoqué, déplacé au gré du souverain, il est responsable de l’exécution de ses ordres : la lettre, ou circulaire l’invite à remplir toutes les obligations de sa charge, à mettre son zèle dans l’application des instructions reçues. Véritable pierre angulaire du système administratif impérial, il doit obéir ponctuellement, accomplir avec rigueur «  ….le service de notre maître… » et veiller personnellement à l’obéissance de «  …. ses employés, subordonnés et administrés… ».

La circulaire s’adresse au comte, agent d’exécution permanent de la volonté impériale ; instructions des missi à l’usage des comtes vers 805,

«  ….Au comte un tel digne d’être aimé dans le seigneur Hadalhard, Furald, Unroc, Hroculf - missi   
«  du  seigneur empereur salut dans le seigneur……
«  Votre bonté n’ignore pas comment le seigneur empereur nous « prescrit….. » ( 14 ).

le texte des instructions est très long, très complexe, le préambule est toujours identique, et se termine invariablement,

« lisez et relisez cette lettre et gardez-la bien pour qu’elle serve de témoignage afin de savoir si vous « avez agi ou non ainsi qu’il est écrit…. ».

La charge du comte se résume à maintenir tous les droits de l’empereur, ce qui implique la responsabilité de tous les services publics : administration, justice, police, fiscalité, mais convertis précisément en des services privés - ceux que doit un serviteur à son maître. Ces droits, précisés par écrits ou oralement, ne sont pas rappelés. Mais un sort particulier est consenti à l’exigence d’une justice équitable, aux églises, aux veuves, aux orphelins et à tous les autres….leur porter préjudice revient à créer « qui atteint Dieu lui-même ».

( 14 ) - Capitulaire regnum Francorum - t. I, p.183-184.
Bibliothèque Nationale de France de Paris.
Les Capitulaires de Charlemagne, étaient rédigés successivement à mesure que le besoin se manifestait. De ce fait on ne peut pas, à proprement  parler, de code de lois. Ce n’est pas , non plus une législation, on y remarque : 
- une nouvelle publication de la loi salique ; des extraits des anciennes lois des Francs, des Bavarois, des Lombards, avec des suppléments de lois , d’actes de différents Concile, des instructions pour les missi dominici ; des questions posées par Charlemagne aux évêques, aux comtes ; des réponses  de Charlemagne aux questions de ces mêmes évêques et comtes ; des mesures à prendre…..etc.

Rien de plus étranger à l’esprit de l’époque que l’idée d’une administration civile : le comte doit en priorité obéir aux ordres de l’évêque et faire respecter ses droits.

Comte et évêque, sont les deux pivots de l’administration ; ils agissent de concert dans le cadre d’une véritable dyarchie; mais l’évêque investi d’une charge spirituelle ne dispose pas des moyens de coercition matérielle.

Nous référant à Robert Folz : Conscient des lacunes et des défaillances de l’appareil administratif, désireux de pallier les insuffisances de la structure politique, Charlemagne voulut s’appuyer sur une Eglise forte et mettre celle-ci au service de l’Etat. D’une part, les évêques et les abbés sont associés aux tâches de l’administration séculière. Ils prennent part aux grandes assemblées annuelles et participent activement aux décisions qui y sont prises. Ils conduisent à l’ost de leurs propres vassaux ; dans les cités, évêques et comtes se surveillent.

Pour contrer les abus, Charlemagne a imaginé un système de surveillance permanente : les missi dominici. Apparu en 781, ils deviennent à partir de 800 une institution fondamentale et permanente du système de gouvernement. Les missi  sont des commissaires dont le souverain se sert pour exercer son autorité dans une portion déterminée de l’empire appelée missarium, correspondant de 6 à I0 comtés. Les tournées d’inspections, temporaires et irrégulières à l’origine deviennent de plus en plus régulières et les missatica  tendent à devenir des circonscriptions intermédiaires.

Les missi vont par deux - un comte et un évêque, rarement plus; pendant la durée de leur mission qu’ils préparent et annoncent, ils se superposent aux comtes et se substituent à eux dans la totalité de leurs fonctions. La circulaire qu’ils envoient aux comtes qu’ils vont inspecter révèle l’intention de l’empereur d’assurer par leur intermédiaire une communication permanente entre lui et ses comtes; à la différence du comte, attaché à son comté et paralysé par les relations qui s’y nouent, ils représentent l’œil de l’empereur.

Ils s’adressent aux comtes de la part de l’empereur, et s’engagent à lui faire un rapport fidèle; ils annoncent leur venue prochaine, et invitent les comtes à leur faire connaître les difficultés rencontrées dans l’intervalle de leurs missions. Grâce à cette institution, l’empereur pense pouvoir animer en permanence de sa volonté de son contrôle une administration paresseuse et corruptible.

Diplôme de CHARLEMAGNE, par lequel il absout le 31 mars 797, THEUBALD, d'une accusation - Document des Archives Nationales à Paris.

Le rôle providentiel du règne de Charlemagne *, en latin « Carolus Magnus » ou Charles 1er dit «  le Grand » fut de stopper les différentes invasions barbares qui dévastaient la Gaule, de cette époque, et de rassembler sous son égide tous les peuples dispersés entre l’Elbe l’Océan Atlantique et les Pyrénées. Il prépara le rapprochement et la fusion des ethnies, pour mieux organiser la Société Chrétienne.
L’apogée distinctive de cette œuvre, fut l’apposition de la couronne des derniers empereurs romains sur la tête du plus grand roi des Francs par le Souverain Pontife, le jour de Noël de l’an 800.
Quand tous les peuples  Germains furent pacifiés, et convertis, que les fondements durables de la chrétienté du Moyen Âge furent ancrés par l’indépendance temporelle du Saint Siège, l’oeuvre de Charlemagne fut accomplie, elle resta, et elle se perpétua.

Un problème très tôt se posa, celui du maintient de la souveraineté territoriale d’un aussi vaste empire .



L’évêché du Mans, dans la Troisième Lyonnaise


La Christianisation antique fut une religion de « cité ». A chaque cité correspondait jadis une église dirigée par un évêque. Suite à la réforme administrative de Dioclétien ( empereur romain de 264 à 305 ), l’Armorique se trouva comprise avec la Seconde Lyonnaise qui englobée les principales cités. Il divisa l’Empire romain en quatre Préfectures, et les préfectures en diocèses.

Les préfectures furent : Italie - Illyrie - Orient - Gaule, ( diocèses Gaule - Hispanie - Bretagne ). Plus tard vers 385-386, fut créée la Troisième Lyonnaise avec Tours, chef-lieu des Turons , comme capitale.

Ainsi Le Mans après avoir appartenu sous Auguste à la Lyonnaise, sous Dioclétien à la Seconde Lyonnaise, après le IVème siècle selon la  Notice des Dignités, se trouvait dans la Troisième Lyonnaise ainsi que onze autres évêchés : Tours - Angers - Nantes - Rennes - Vannes - Saint-Malo - Dol - Saint-Brieuc - Tréguier - Saint Pol-de-Léon - Quimper.

Dagobert III, mort en 715, fut roi de Neustrie et de Bourgogne en 711, également sous la tutelle de Pépin de Herstal, il certifie et consolide les privilèges concédés par ses prédécesseurs.

C’est au début de ce VIIIème siècle, à l’époque où Charles Martel prend la direction effective du royaume France, qu’apparaît le tout premier Comte du Maine connu selon des textes aux Archives de la Sarthe, sous le nom de : Roger. En 724, l’évêque du Mans Herlemond décède, et le siège épiscopal reste vacant ceci permet à Roger, en plus de ces domaines seigneuriaux, d’administrer et de contrôler les biens épiscopaux.

Quand Pépin de Herstal mourut le 16 décembre 714, peu s’en fallut cependant que son œuvre ne s’effondra, le Maine, puis toute la Neustrie se soulèvent et restaurent un pouvoir autonome. Sept ans furent nécessaires au dernier de ses fils vivants : Charles Martel, pour s’imposer et poursuivre l’action de son père. Charles Martel ( v. 685 à 741 ), est le fils d’Alpaïde, concubine de Pépin de Herstal. Celui-ci avait par ailleurs de son mariage avec Plectrude, son épouse deux enfants légitimes , Drogon et Grimoald. A la mort de Pépin, Plectrude n’entend pas voir l’héritage de sa progéniture tomber entre les mains d’un bâtard, de surcroît un cadet. Elle fait emprisonner en 714, Charles Martel à Cologne. Maire du palais d’Austrasie en 719, se lance à la conquête du Haut-Maine et de l’Anjou. De 720 à 724, une opposition, puis une forte résistance se manifeste. En 724, une nouvelle révolte éclate dans le Maine et en Anjou à l’instigation de Rainfroi, ancien maire de Neustrie sous Childéric II. Vainqueur, le pouvoir de la Neustrie confisqué, Charles Martel laisse à Rainfroi au titre de viager le comté d’Angers.

Charles Martel étouffe par la répression le soulèvement. Il établit ensuite sa vassalité sur la Bourgogne et la Provence. Il suffit d’évoquer l’instrument de la reconquête carolingienne du royaume franc : une armée nombreuse et dévouée, constituée par clientélisme et largement pourvue par lui en terres ecclésiastiques et monastiques. L’église allait connaître ainsi une sécularisation sans précédent, accompagnée d’un bouleversement profond de ses structures.

Il fallut que Charles Martel effectuât une gigantesque confiscation des biens d’Église, à la fois pour assurer son pouvoir contre ces prélats trop ambitieux et pour financer sa politique et le rétablissement de l’unité du Regnum. Parallèlement à la décadence de l’administration, on assiste au lent abaissement du niveau culturel.

Selon dom Jean Mabillon, il suffit de lire : la Vie de Saint Richmir ou Rimer, publiée dans le troisième siècle des Actes des Saints de l’ordre de Saint-Benoît, pour se convaincre que l’époque se situe vers 732, l’auteur relate,

«  ….. la décadence de la première race de nos rois ….. L’Etat tombe dans une espèce d’anarchie,  tout
«  Il fallut que Charles Martel effectuât une gigantesque confiscation des biens d’Église, à la fois pour assurer
«  son pouvoir contre ces prélats trop ambitieux et pour financer sa politique et le rétablissement de l’unité du Regnum. Parallèlement à la décadence de l’administration, on assiste au lent abaissement du niveau culturel.

Selon dom Jean Mabillon, il suffit de lire : la Vie de Saint Richmir ou Rimer, publiée dans le troisième siècle des Actes des Saints de l’ordre de Saint-Benoît, pour se convaincre que l’époque se situe vers 732, l’auteur relate,

«  ….. la décadence de la première race de nos rois ….. L’Etat tombe dans une espèce d’anarchie,  tout y
«  est confusion, toute la province ( Maine )  se ressentit de la faiblesse du gouvernement ; les seigneurs qui
«  se trouvaient les plus forts ou par leur crédit ou par leurs richesses y dominaient en tyrans et y exerçaient
«  toutes sortes de brigandages. Les clercs et les moines,  comme les plus faibles furent les plus opprimés ; ils « s’emparaient de leurs biens par la violences et par le droit de bien bienséance, donnaient leurs terres à
«  leurs gens de guerre, ou à ceux qui étaient en état de les aider et de favoriser leurs prétentions….. »

Cette description, nous éclaire sur la situation dans le Maine, au début du VIIème siècle.

Les rivalités entraînent de affrontements sanglants mettant aux prises de puissants seigneurs désignés dans des textes - primates - optimes - proceres, cette aristocratie seigneuriale née de la fusion de guerriers francs et de descendants de la noblesse sénatoriale du Vème siècle.

Ayant usurpé par la force une autorité, des seigneurs deviennent de véritables despotes, et leur ambition ne connaît aucune limite.

« …… les biens des églises, les monastères, les propriétés des particuliers  furent en proie à la 
« violence et à l’arbitraire….. ».
écrit un moine de Saint-Vincent.


Le comte, les Centeniers et les Vicaires, sous Charlemagne !


Il n’est pas utile de parler du destin  de la première institution public dans la monarchie, d’un royaume gouverné par un prince doué d’une énergie aussi puissante, doté d’une intelligence aussi active que celles manifestées par Charlemagne.

Charlemagne, chef de guerre, issu d’une famille promise à siéger sur le trône ; de par ses vertus guerrières. Il fut pratiquement en permanence à la tête de ses armées.

La royauté dans ce cas précis ne pouvait être, qu’absolue.

Un point important à mettre en exergue : jamais Charlemagne, ne fut aveuglé, et encore moins influencé par l’orgueil, découlant de sa gloire.

En tête de ses actes administratifs ou législatifs, nous pouvons lire : « ……fait avec le consentement  et par le Conseil des évêques, des abbés, des comtes, des ducs et de tous les fidèles……. ».

Né dans la France orientale, il s’honorait d’être Germain, il porta toujours l’habit de ses Pères, même lorsqu’il eut été revêtu de l’habit de la pourpre impériale, qu’il ne porta que deux fois  à la demande du Pape, dans l ‘Assemblée Nationale. Il agissait en Germain,, il résida presque continuellement dans les provinces orientales de son empire, nature personnel, langage, mœurs, façon de vivre, tout était germain.

Tout ce que nous avons pu lire sur Charlemagne, et constater qu’après avoir investit plusieurs de ses fils roi de Germanie, roi d’Aquitaine, roi d’Italie, il n’en est pas moi ns certain que le pouvoir resta intégralement entre ses mains. Ce pouvoir sans partage était concentré entre ses mains. Il était dans l’exercice, associé à des Conseillers personnels, et à des Assemblées Nationales.

Il s’exerçait dans les provinces par deux classes d’agents : les uns locaux et permanents, les autres envoyés de loin et passagers.

Dans la première classe on trouve : les ducs ; les comtes ; les vicaires des comtes ; les centeniers ; les scabins ou juges, lchargés de relever les troupes, de rendre la justice, de maintenir l’ordre, et de percevoir les tributs.


Le comte, les Centeniers et les Vicaires, sous Charlemagne !


Il n’est pas utile de parler du destin  de la première institution public dans la monarchie, d’un royaume gouverné par un prince doué d’une énergie aussi puissante, doté d’une intelligence aussi active que celles manifestées par Charlemagne.

Charlemagne, chef de guerre, issu d’une famille promise à siéger sur le trône ; de par ses vertus guerrières. Il fut pratiquement en permanence à la tête de ses armées.

La royauté dans ce cas précis ne pouvait être, qu’absolue.

Un point important à mettre en exergue : jamais Charlemagne, ne fut aveuglé, et encore moins influencé par l’orgueil, découlant de sa gloire.

En tête de ses actes administratifs ou législatifs, nous pouvons lire : « ……fait avec le consentement  et par le Conseil des évêques, des abbés, des comtes, des ducs et de tous les fidèles……. ».

Né dans la France orientale, il s’honorait d’être Germain, il porta toujours l’habit de ses Pères, même lorsqu’il eut été revêtu de l’habit de la pourpre impériale, qu’il ne porta que deux fois  à la demande du Pape, dans l ‘Assemblée Nationale. Il agissait en Germain,, il résida presque continuellement dans les provinces orientales de son empire, nature personnel, langage, mœurs, façon de vivre, tout était germain.

Tout ce que nous avons pu lire sur Charlemagne, et constater qu’après avoir investit plusieurs de ses fils roi de Germanie, roi d’Aquitaine, roi d’Italie, il n’en est pas moi ns certain que le pouvoir resta intégralement entre ses mains. Ce pouvoir sans partage était concentré entre ses mains. Il était dans l’exercice, associé à des Conseillers personnels, et à des Assemblées Nationales.

Il s’exerçait dans les provinces par deux classes d’agents : les uns locaux et permanents, les autres envoyés de loin et passagers.

Dans la première classe on trouve : les ducs ; les comtes ; les vicaires des comtes ; les centeniers ; les scabins ou juges, lchargés de relever les troupes, de rendre la justice, de maintenir l’ordre, et de percevoir les tributs.

La seconde classe comprenait les missi dominici, envoyés temporaires, chargés d’inspecter au nom de l’’empereur l’état des provinces. Autorisés à pénétrer à l’intérieur des domaines des leudes, comme dans les autres terres, investis du droit de réformer les abus, et appelés à rendre compte au Souverain suprême. Les missi dominici furent incontestablement pour Charlemagne, le principal moyen de maintenir l’ordre, et de pratiquer une administration effective dans les provinces.

Un point noir, il serait inexact, et ce serait une grossière erreur de penser, que l’ordre, la sécurité étaient partout respectées. De nombreux magistrats étaient impuissants, d’autres dépassé ou incompétents.

Les efforts de Charlemagne à maintenir l’ordre et l’unité, furent constants du début de son règne à la fin. Il se heurtait principalement, à la mauvaise volonté de l’aristocratie, qui freinait en permanence ses efforts.


Denier Franc 

Les premiers Comtes du Maine…?


Le comté - comitatus  est une division administrative, dont le territoire correspond en principe à un évêché - episcopatus

Le Comté du Maine est à l’origine un Comté Carolingien, composé du diocèse du Mans, formé des anciennes cités du Mans et de Jublains. Le gendre de Charlemagne Rorgon ou Roricon 1er est Comte du Maine en 839. Vers 839, le Comté du Maine est confié  aux Rorgonides par Roger, gendre de Charles le Chauve, et allié aux Robertiens.

Au IXème siècle, le Comté du Maine est composé des subdivisions - Condita  suivantes :

- Condita du Saosnois
- Condita de Cormes
- Condita de Ceaucé
- Condita de Beaufay
- Condita de Javrons
- Condita de Jublains
- Condita de Sougé
- Condita de Vivoin

Un acte de 1434, nous apprend que, la baronnie de Mondoubleau à cette date relevait du Comte du Maine.

On mentionne au VIIIème siècle deux comtes qui seraient apparentés aux Robertiens, sur ce point précis une très  grande prudence  s’impose, toutefois nous les citons,

- Roger, comte du Mans cité dans des actes en 710 et 724
- Hervé, fils du précédent, comte du Mans cité en 748

Pendant une période, le Maine et Le Mans disparaissent ensuite des documents et des chartes, pour réapparaître avec les Rorgonides, qui selon certains pourraient peut-être descendre de Roger et d’Hervé …?

Nous allons, nous référer aux écrits et aux commentaires de religieux, qui nous semblent les sources les plus fiables.

« Après la mort de l’évêque Herlemond 1er , le neuvième jour avant les calendes de novembre ( 23 
« novembre ) vers l’an 724, un seigneur nommé Rotger - Rothgarius ….. ».

est présenté comme comte, nous le retrouvons également dans un autre texte sous le nom de,

«  Herveux - Heriveus … ».
Veterum analectorum - t. III, p. 228-229

dans un commentaire, nous apprenons,

«  …..que désormais ni comte, ni duc ne pût jouir d’aucune autorité dans  la ville et le pays du Mans, 
«  s’il n’était élu par l’évêque, les abbés, le clergé et les principaux habitants ……. ».

Ce privilège était accordé pour lui et ses successeurs.

La décision royale ne fut pas respectée, Rothgarius, passant outre les droits imposés aux ducs et aux comtes, envahit l’évêché du Mans et se saisit de tous les biens qui en dépendaient,

« ….. il empêcha d’élire un évêque à la place d’Herlemond, évêque depuis « 710, et décédé…. »
Manuscrit Cenomia, De epsomites Cenomanensibus
« …. Il s’installa dans le palais épiscopal avec son fils Karibivius - Harivius, qui le secondait….. »

La lignée des Rorgonides est peut être issue de ce comte Rotger, rien n’est certain, par contre ce qui est plus sure, la véritable souche semble être un comte Carolingien connu sous le nom de Gauzlin/Gozlin, l’orthographe variant selon les textes.

La famille de Rothgarius semble avoir dominée le Maine dès le VIIIème siècle et pendant la plus grande partie du siècle suivant. Il faut se rappeler que le Maine, était le territoire cœur de la Neustrie, et de ce fait Le Mans  était en  quelque sorte la capitale de l’ancien royaume. L’ascension dans le Maine de cette famille, se fit incontestablement par le force. Imposant leur autorité par la terreur, maître des domaines de l’église du Mans, ils les distribuèrent en fiefs et en récompenses à leurs partisans sous la condition impérieuse « de les soutenir dans leurs querelles… ». Les domaines, les possessions de l’évêché, et les dotations royales s’étendaient autour et parfois assez loin de la ville.

En 725, les protestations de la population se transformèrent en mouvements caractérisés et hostile « …. le peuple qui murmurait hautement de se voir sans évêque, et qui menaçait de le chasser du pays s’il ne lui en donnait un….. »,  par crainte d’un soulèvement, désirant calmer les esprits et apaiser l’animosité croissante, consécutive aux exactions des membres de sa famille, et de ses partisans, Rotger décida de placer un autre de ses fils nommé  Gauziolenus - Gaulonus - Gosselinus  sur le siège épiscopal vacant.

Prévoyant un refus catégorique de Gontrand, archevêque de Tours, d’élever à la dignité d’évêque du Mans Gauziolene, Rotger envoya celui-ci à Rouen où il fut nommé « ….. en dépit de toutes les règles imposées …. » Gauziolene devenu évêque, revint au Mans, et exerça ses nouvelles fonctions « ….. de la façon la plus scandaleuse, en intrus, sans compétence et sans moralité ….. selon un chroniqueur de l’époque ». Ni le roi Thierry III, ni le clergé, ni les notables ne furent informés , ni même consultés. Il s’agissait de le part de Rorger - Rothgarius, d’un coup de force caractérisé pour la reconnaissance du titre de « comte ».

Le comte usurpateur, son fils Karivius en paraît accord et de concert avec l’évêque Gauziolene, sont décrit dans une Chronique « …. tout aussi cruels, aussi barbares, aussi  inhumains ….. Aidés par une troupe d’hommes dévoués et armés ……n’ayant aucune résistance, aucune opposition, laissèrent libre cours à leur cupidité et leur avarice ….., ils pillèrent et ravagèrent tous les monastères, en chassèrent tous les moines…. ».

Les biens fonciers distribués par Rothgarius et ses fils, à leurs fidèles partisans avaient créé dans le Maine, une nouvelle classe de propriétaires appelés à devenir « seigneurs ».

Le fait qu’après la mort de Thierry IV en 727 ( fils de Dagobert III ), le trône soit demeuré vacant indique précisément que l’autorité de Charles Martel était particulièrement affermie, s’il n’osa pas prendre  le titre royal, il disposa du royaume comme s’il était le sien, en organisant sa succession en faveur de ses deux fils légitimes.

La dynastie Mérovingienne s’est épuisée pendant un siècle, en guerres de successions, de plus, elle était condamnée à plus ou moins long terme par son système successoral.


Staue tombale de Childebert II, roy des Francs - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Le Maine, de la naissance à la dislocation de l’Empire.


De sa première épouse Rotrude, Charles Martel a eu deux fils : Carloman et Pépin le Bref, de sa seconde Sonnachilde sont nés un troisième fils Griffon, et une fille Hiltrude.

À sa mort en 741, Carloman, l’aîné eut à administrer l’Austrasie, l’Allémanie et la Thuringe, avant de devenir moine, la Neustrie au cadet Pépin III dit le Nain, peut-être à cause de sa petite taille, ensuite plus connu sous le nom de « le Bref », né à Jupille ( 714-768 ).Carloman abdiqua en 747 et partit pour Rome, le pape Zacharie lui confia l’abbaye du Mont-Socrate. Plus tard, cherchant plus de solitude il s’installa au Mont-Cassin. Pépin se trouva seul maître des deux royaumes, qui n’en formèrent plus qu’un seul,  pouvant préparer son avènement à la royauté. Il va instaurer une nouvelle dynastie : les Carolingiens.

De très graves troublent éclatent, Carloman et Pépin qui se sont partagés l’héritage de l’unique maire du palais du royaume France, vont devoir réprimer les révoltes des Aquitains, et des Germains. Ils vont devoir aussi soumettre Griffon leur demi-frère aussi ambitieux que rebelle.

Instruits par les révoltes qui éclatèrent contre eux, organisées et soutenues par Griffon et les ducs des pays limitrophes, les deux fils de Charles Martel rétablirent en 743 la royauté au profit d’un mérovingien inconnu Childéric III, fils de Childéric II, dont le pouvoir ne fut d’ailleurs que nominal. Pépin le déposa en 751, ce fut le dernier roi mérovingien, il se retira après sa destitution, et mourut dans un monastère en 754. Pépin le Bref, ne se réservant que le simple titre de maire, utilisant à son avantage le système vassalique en distribuant des bienfaits, il parvient à juguler et à éliminer les réticences, les oppositions.

Selon Mezeray - t. I , p. 354
« Les seigneurs, en recevant l’investiture du fief, promettaient foi et  fidélité au comte, et le comte au 
« roi. Dans cet acte d’hommage, de soumission, le vassal se mettait à genoux devant son supérieur, 
« joignant les mains que le suzerain prenait dans les siennes, il lui jurait fidélité. Dans la formule de 
«  l’acte de serment était compris les engagements du vassal, qui consistaient à aider son suzerain à 
« la guerre, ou d’argent, ou de troupes qu’il enverrait, ou de sa propre personne ; à le racheter lui et 
« son fils, s’ils tombaient entre les mains des ennemis, et d’autres obligations quelquefois bizarres, 
« mais auxquelles le vassal s’astreignait,sous peine de perdre son fief et de subir une punition 
« corporelle, même la mort ».

Ainsi, Pépin le Bref consolida sa position en s’attachant par intérêt des ducs, des comtes, des seigneurs.

Néanmoins une exception, Hunauld - Hunoald, duc d’Aquitaine ; c’est à la suite d’une expédition malheureuse contre ce farouche réfractaire, que Pépin et sa troupe furent dans l’obligation de se replier et de solliciter la protection des murailles de la cité du Mancelle. Gauziolene et son frère Karivius, sympathisants par intérêt de l’Aquitain ; lui interdirent l’accès de la ville du Mans. Affaiblit militairement, Pépin dû se résoudre à installer ses campements en pleine campagne en un lieu nommé Clos Saint-Pierre ou la vigne Saint-Pierre, et à subir les harcèlements des troupes des deux frères. Nous retrouvons ces faits mentionnés dans un acte écrit au Mans , en juillet de l’an 751,

Cet acte , selon dom Paul Piolin, est rempli de fautes sous le rapport des dates.
Se référer à,
Annales Ordinis Sancti Benedict - l-v. XXI , n° 75
est signé par l’évêque Gauziolene, des abbés Theodalde et Ingilbert, des prêtres Odoluvius, Ario, Lauduicus, Ansegaire, Dalibert, du diacre Ingilfrid, de l’avocat Ingildric, du vicomte Adamare - qui semble être le premier vicomte du Maine ( le comte gouvernait une province parfois avec un lieutenant nommé vicaire - viguier - vicomte ), du vidame Abraham et d’un certain Beltricard. Il apparaît que le notaire Thefrede rédigea et signa ce document sous la pression de Gauziolene.

En novembre 751 à Soissons, Pépin le Bref est élu par « ….l’assemblée de tous les Francs », avec l’accord du pape Zacharie, il reçut l’onction en cette même ville de saint Boniface, évêque de Mayence. Le sacre que lui conférèrent les évêques le revêtit d’une légitimité nouvelle, celle d’être l’élu de Dieu. Les Annales royales de France mentionnent qu’il fut fait roi des Francs, écartant Childéric III, avec l’accord du Saint Siège pour le changement de dynastie « …. afin que l’ordre du monde ne fut pas troublé…. ». En 754 et 756, les deux campagnes d’Italie permirent à Pépin, d’arracher aux Lombards leurs conquêtes et de remettre vingt-deux villes de l’Exarchat de Ravenne, de l’Emilie et de la Pentapole au pape Etienne II,  qui était déjà maître de Rome : l’Etat pontifical était né. Etienne II renouvela le sacre de Pépin, tenant sa cour dans l’abbaye de Ferrière-en-Gâtinois.

Le Maine retrouva son calme, et une certaine prospérité sous le gouvernement que Pépin confia au duc Milon, comte d’Angers, père de Roland. Ce duc avait épousé Berthe, l’une des filles de Pépin.

En 753, Griffon, que Pépin avait placé dans le Maine pour surveiller et contrôler la poussée menaçante des Bretons, entre pour la seconde fois en conflit ouvert, Pépin envahit le Maine avec son armée. Karivius et Gauziolene s’enferment et résistent dans la cité mancelle. On ignore tout des relations de Griffon avec les deux frères, il parvient à échapper au siège,  et se réfugie en Aquitaine. Avec le consentement du pape, Pépin le Bref destitue Gauziolene comme évêque du Mans et le remplace par un religieux de son entourage Herlemond II. Ostaldus , évêque de Tours, consacra le nouvel évêque, devant une assemblée de prélats suivant l’usage en vigueur.

Un fait existe, Gauziolene participe à la fondation de l’abbaye de Prum, mais on ignore exactement à quel titre.

Les excès de Gauziolene qui se comportait beaucoup plus en seigneur despote qu’en évêque et de ses frères, le souvenir des brutalités et des spoliations ne furent par étranger à cette destitution ; un autre élément devait intervenir dans cette décision,  la montée en puissance du voisinage menaçant de l’expansionnisme de la Bretagne Armoricaine.

De nombreuses incursions bretonnes se succédaient sur le territoire royal de la Neustrie : Nantes, et Rennes, subissaient les raids des hordes de cavaliers bretons. Des infiltrations insidieuses se prolongeaient jusque dans le Bas-Maine. Véritable région frontalière, le Maine était  « …. une Marche du royaume des Francs ».

Charlemagne établit des «  Marches »  destinées à protéger l’Empire contre les menaces extérieures ; la «  Marche » n’est pas véritablement une circonscription administrative. Le comte de cette région reçoit avec le titre de :

- Marquis,  qui signifie  Gardien  d’une Marche-frontière

des responsabilités militaires et une autorité sur les autres comtes. La Marche respecte l’identité des peuples qui composent l’Empire, justifie le maintien de la personnalité des lois.

Roland, mort à Roncevaux, dont la légende en a fait le neveu de Charlemagne, était «   Préfet de la marche de Bretagne ».

Profitant de l’éloignement de Pépin lors de l’une de ses campagnes pour la conquête de l’Aquitaine ( 760-768 ) contre Gaifre ou Waifre, fils de Hunauld, Gauziolene et son frère Karivius qualifié de comte, en 760 tendirent un traquenard à l’évêque Herlemond II, en organisant un grand banquet en son honneur. Ils abusèrent honteusement du prélat et lui ôtèrent la vue. Il n’eut la vie sauve quand se réfugiant à l’abbaye de Deux-Jumeaux dans le diocèse de Bayeux, dont l’Abbé était son propre frère.

Gauziolene, reprit possession non seulement de l’évêché, mais également,  et surtout de tout le diocèse du Mans, et des richesses qui en découlaient. Il est présent en 760, au Synode d’Attigny, et il fait partie des signataires du «  Livre de Confraternité des Évêques  ». Pépin revint punir l’usurpateur, et lui imposa le châtiment fréquemment employé au temps des mérovingiens : on obligea Gauziolene à fixer son regard sur un bassin d’acier poli, réfléchissant et concentrant les rayons du soleil avec une telle intensité, que ses yeux furent brûlés : selon une Chronique d’époque «  …. sa vue était éteinte… ».Le Maine eût donc au VIIIème siècle deux évêques aveugles ; Gauziolene mourut en 770.

Vers la même époque, Karivius fut assassiné par un jeune seigneur : un soir en revenant de la chasse, sur le chemin un peu avant l’entrée du manoir de La Cour du Maître - Turris Dominica, à Courdemanche, sur les bords du Loir. Cette propriété était l’un des biens de l’église que Karivius avait spolié, non loin du lieu dénommé « le Champ Delfe » - terrae de Daulfus ; au confluent des deux ruisseaux du Tresson et de La Veuve ; où il avait lâchement assassiné le père de son meurtrier, quelques temps auparavant . Karivius, laissait un frère du nom de Guérin qui recueillit tous ses biens en héritage et qui fut comte du Maine.

Pépin le Bref marié à Berthe ou Bertrade ( dite Berte aux grans piés ), fille de Caribert, comte de Laon, elle appartenait à la haute aristocratie mérovingienne. Pépin mourut en 768, à l’âge de 53 ans, il avait partagé son royaume entre ses deux fils : Carloman âgé de 18 ans reçut l’Austrasie et une partie de la Neustrie, et à Charles dit le Grand plus connu sous le nom de Charlemagne naquit  en 742, on pense vers le 2 avril, peut-être dans un des palais royaux de la vallée de l’Oise ou de l’Aisne, âgé de 25-26 ans, l’autre partie de la Neustrie, la Bourgogne et l’Alsace ; et à chacun d’eux une part de l’Aquitaine. Il avait été couronné tout jeune lors de la visite que fit à leur père le pape Etienne II, en 754. Les deux rois, qui résidaient à quelque distance l’un de l’autre : Charles à Noyon , Carloman à Soissons, ne s’entendait guère, en vain leur mère essaya de les rapprocher. En 771, la mort de Carloman épargna aux Francs une guerre ouverte entre les deux frères. Charles répudia la fille de Didier roi des Lombards ( il se mariera une dizaine de fois ), son épouse et, sans tenir compte des droits de ses neveux, prit aussitôt possession de  l’héritage de son frère, faisant de lui le seul maître des Francs.

Un grand règne commençait, dont l’aspect le plus visible était l’expansion, « la dilatation » du royaume France.

Charlemagne s’engagea dans des entreprises au terme desquelles sa domination se trouva singulièrement étendue, la conquête se fit sans plan préconçu, utilisant au mieux les circonstances qui se présentaient, écrit Robert Folz.

Conscient du particularisme de l‘Aquitaine, Charlemagne en 781 érigea cette région en royaume subordonné pour son fils.

Ses deux frères aînés étant morts avant lui, Louis 1er le Pieux, connu également sous l’appellation de Louis le Débonnaire, troisième fils légitime de  Charlemagne et d’Hildegarde de Vinzgau, né en 778,  fut couronné  roi d’Aquitaine dès 781 par son père. Il gouverna ce pays jusqu’au 28 janvier 814, date de la mort de Charlemagne, qui l’avait associé quelques mois auparavant à l’empire, en le couronnant empereur à Aix-la-Chapelle, en septembre 813.

Depuis 753, les trois comtés de l’Armorique appuyés par le comté du Mans, territoire soumis depuis longtemps aux Francs, ayant reçu le cadre administratif ordinaire : le comte ; forment ce que l’on a dénommé la « Marche de Bretagne ». Cette Marche, entre Rennes, Nantes et Angers, chargée de contenir les puissantes « poussées » des Bretons mal soumis d’Armorique, en arrière de laquelle fut érigé après 790, avec le titre de duché, un grand  commandement militaire assuré par le fils aîné de Charlemagne , il  donne à Louis le Pieux, la Bretagne.

Celui-ci rejoignit son père à Worms en 799, où se tenait une grande assemblée,  Charlemagne reçut à cette occasion le serment de vassalité des comtes Bretons. Il fallut rapidement se rendre à l’évidence et reconnaître le revirement de ceux-ci, par la reprise des incursions dans le pays Nantais et dans le Bas-Maine.

En 777-778, Charlemagne pour freiner les tentatives de l’expansion bretonne vers l’Anjou et le Maine, confia le commandement de ses troupes, à l’un de ses meilleurs lieutenants :  Roland - « …. Hroland  …. Rolandus, duc  exercituum, comes Cenomanensis et  Blavi, dominus, ne pas Caroli…. » que Eginhard appelle préfet des confins de Bretagne. Chef militaire, comte de la Marche ( marchio, Markgraf, ou marquis ) de Bretagne, qui administre les populations encore mal assimilées du territoire placé sous ses ordres.

Les campagnes répressives de 793 à 804 dans les secteurs les plus septentrionaux de la Germanie ( Wihmode entre les bouches de la Weser et celles de l’Elbe et Nordalbingie au nord-est de la basse Elbe ), et les déportations massives de Saxons dans diverses régions de l’Empire, ne furent sans doute pas étrangères aux premiers raids Danois contre les rivages  de la Mer du Nord et de la Manche.

Vulnérable sur ses façades maritimes, comme l’avenir le démontra, l’État Franc reçut cependant sur ses frontières terrestre une solide organisation défensive, grâce au système des « Marches ». Charlemagne, en 811 confie la sécurité de cette région à Gui, alias Wido, comte d’Hombach ( Alsace ), né vers 750, issu de la famille des Widonides, dynastie de la noblesse franque dont les membres sont prénommés « Gui - Garnier - Lambert », précisant le lignage    ( en effet Gui en latin se dit Wido ) ( Génal. Sosa 519962552 ), en le nommant marquis de Bretagne . Préfet des Marches de Bretagne en remplacement du défunt Rolland, victime des montagnards Basques, le 15 août 778. Gui en 799, parvint à s’imposer sur toute la péninsule.

Avant lui aucun Franc n’était parvenu à tel résultat.  

Les Marches de Bretagne sont formés des comtés de Rennes, de Vannes et de Nantes, et en  organise la fortification, qui se veut un véritable verrou. En récompense il reçoit une dotation considérable « ….toute la contrée qui environne la ville de Laval …. ». Dès l’origine les rois Francs s’étaient réservés à eux-mêmes  le territoire de cette Marche ; ils y avaient formé un « fisc royal » - ( terres appartenant à l’Etat, points d’appui et moyen d’action principal du souverain ou encore du perfectionnement de l‘institution des missi ) , c’est à-dire un immense domaine divisé en plusieurs établissements d’exploitations agricoles dont le chef-lieu était Entrammes.

Gui était devenu très puissant, et après lui son fils Lambert 1er de Nantes, né vers 775, mort en 834 à Spolettre ( Italie ),  eut l’ambition, et caressa le projet de s’établir pour son compte roi des Bretons. Louis le Pieux ayant confié en 831, la majeur partie des attributions territoriales de Lambert 1er  à un certain Nominoë, Lambert 1er s’éloigna de la Bretagne et s’en alla  en Italie  où un duché providentiel semblait l’attendre à Spolette.

Couronné une deuxième fois par le pape Etienne IV, Louis 1er promulgua en 817 l’Ordinatio Imperii  dont le but était « …afin de sauver l’unité de l’Empire…. » de réglait sa succession et devait sauvegarder l’unité de l’Empire. Cet acte célèbre constituait une sorte de compromis entre la coutume du partage successoral de l’Etat Franc et l’idée de l’unité.

Louis 1er le Pieux épouse Ermengarde, dont il a trois fils : l’aîné Lothaire 1er , qui hérite de la Neustrie - la France proprement dite ; le second Pépin, reçoit l’Aquitaine ; le troisième a la Bavière : d’où son surnom de Louis le Germanique.

















Carte du Maine de 1394, précisant le positionnement des Cenomans - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

L’enfant qui provoqua la dislocation de l’Empire de Charlemagne !


Les rapports existants entre Louis le Pieux et les trois fils nés de son premier mariage constituent dans l’Histoire de notre région un drame plein de haine et d’horreurs. L’Empereur Louis, s’efforce dans un premier temps de préserver l’essentiel  de son héritage. A cet effet,  il promet en 817, à son fils aîné Lothaire, non seulement la dignité impériale, mais également la plus grande partie de l’Empire.

Mais, veuf de Ermengarde, la question se posa lorsqu’un nouvel hériter naquit. Louis le Pieux se remaria en 819 avec Judith Welf, fille du comte de Souabe et de Bavière, qui lui donne le 13 juin 823 à Francfort-sur-le-Main, un fils, nommé Charles, futur Charles II dit le Chauve, qu’il veut doter à tout prix . Sa naissance remet en cause le partage de  l’Empire Franc.

Lothaire,  était un intriguant, jaloux, avide du pouvoir, perfide et sans scrupule. Parrain du jeune Charles, il est très vite un farouche opposant à Judith et à son clan. Une insoumission ouverte se manifeste dans la vallée de la Loire. Le parti Impérialiste demande la destitution de l’empereur Louis le Pieux et son remplacement  par son fils Lothaire

En 828, Louis le Pieux confie à Hugues, comte de Tours, beau-père de Lothaire, et Manfrid, comte d’Orléans le commandement de l’armée chargée de secourir Bernard de Septimanie, fils de Guillaume de Toulouse, fidèles partisans de Judith, attaqué par les Arabes en Catalogne. Ils traînent, ils s’attardent et Bernard doit affronter, et supporter seul le choc massif des hordes arabes, il finit néanmoins par en triompher. Hugues de Tours et Manfrid d’Orléans sont condamnés pour trahison et exilés. Une première tentative est déjouée de justesse en 830, le parti Impérialiste demande la destitution de l’empereur Louis le Pieux  et son remplacement par son fils Lothaire. Louis se maintient au pouvoir. Ces promesses aboutirent en 831, à la division de l’Etat carolingien en trois parts égales, à l’exception de l’Italie implicitement réservée à Lothaire.

La crise éclata, lorsqu’au mois d’août 829, par un acte de dotation promulgué à Worms   Louis le Pieux attribue à son jeune fils Charles II le Chauve, un apanage comprenant l’Alémanie, la Rétie, l’Alsace et une partie de la Bourgogne. Ces autres fils, nés de son premier mariage avec Ermengarde n’apprécient pas la remise en cause de l’engagement  de 817. Ils se révoltent contre leur père.

Les trois fils aînés de Louis 1er s’emparent du pouvoir en 830, et annulent dans son intégralité de l’acte de Worms. Incapable de maintenir l’unité de l’Empire hérité de son père Charlemagne, Louis le Pieux est destitué à deux reprises, puis il est rétabli en 830 et 834, par ses fils Lothaire, Pépin, Louis et Charles.

À la Diète d’Aix-la-Chapelle en 831, Louis 1er le Pieux reprend alors le pouvoir. Nouvelles révoltes des fils de Louis, qui se considèrent comme seuls héritiers. En 833, lors de la mémorable entrevue dite du « Champ du Mensonge » en Alsace, ils contraignent leur père à abdiquer.

Le 30 juin 833, Louis 1er le Pieux est déposé par ses fils révoltés. Abandonné de tous, le 1er octobre 833, il doit faire une pénitence publique  en l’abbaye Saint Médard à Soissons.

Mais, rapidement ceux-ci se disputent, la querelle dégénère et entre dans une phase aiguë, Louis le Pieux, en profite pour remonter sur le trône. Lothaire se rebelle à nouveau, appuyé par une partie du haut clergé et même par le pape Grégoire IV. Lothaire apparaît comme le seul détenteur de l’autorité impériale. Lambert II de Nantes, comte d’Herbauges, né en 795, mort en 852 ( Généal. Sosa 129990638 ), entre en dissidence en 834, et s’allie à Nevenoë, plus connu sous le nom de Nominoë, nommé Missus pour la Bretagne, à Ingelheim en 831 par Louis le Pieux.

Politiquement Franc sous le règne de son bienfaiteur l’Empereur Louis 1er le Pieux, Nominoë devient politiquement Breton, puis hostile sous le règne de Charles II le Chauve.

Nominoë était devenu virtuellement : duc des Bretons - le nom de duché - ducatus donné à la Bretagne dont les comtes étaient en permanence insoumis ; avait fait le serment de fidélité à l’empereur des Francs Louis 1er le Pieux, dont il était  missus imperators - envoyé de « l’Empereur des Francs », et portait le titre politique de  dux in Britannique - chef de la Bretagne ; mais ne se considérait absolument pas lié à son  ou à ses successeurs. Nominoë réunit et organise alors une véritable armée fidèle et puissante, qui repoussera les limites de la Bretagne. Mettant à profit les troubles, Nominoë à la tête de ses Bretons, déferlent sur les comtés de Basse-Loire, puis sur le Maine jusqu’à la rivière Mayenne, effectuant des incursions plus avancées dans cette province.

Eudes, comte d’Orléans et Gui ( ainsi nommé dans un texte aux Archives de la Sarthe ), comte du Mans, commandent l’intervention répressive en Basse-Loire, contre Lambert. C’est au cours des violents combats de 834 que le Comte Gui fut tué. 835, c’est le retour de Louis 1er le Pieux sur le trône de l’Empire Franc.

Pendant le règne de Louis le Pieux, aucune action extérieure ne sera menée. Au contraire, les « Hommes venus du Nord » plus connus sous le nom de « Normands », ont réalisé des raids dans l’Empire sans être sérieusement inquiétés.

Robert Folz écrit, « L’Empire en tant que tel paraissait oublié ».

La désagrégation de l’Empire est issue de l’incapacité de Louis le Pieux, à gérer sa propre famille.

À la mort de Louis le Pieux le 20 juin 840, dans une île du Rhin, Lothaire s’arroge la totalité de la succession. Le deuxième fils, Pépin 1er d’Aquitaine, né en 803, meurt en 838, et ne prend pas part à la succession.

À l’époque de Pépin le Bref, l’évêché du Mans avait perdu une bonne partie de son influence et de ses biens et domaines, les monastères étaient passés sous son contrôle et celui du fisc Carolingien.

Ce n’est que pendant le règne de Louis 1er le Pieux, que Notre Dame du Mans et l’abbaye Saint Vincent revienne sous la tutelle de l’évêque Aldric, qui était apparenté aux Carolingiens.

Le Maine réapparaît sur le devant de la scène avec la mort de l’Empereur Louis et le déchirement de ses héritiers, la région toute entière est impliquée dans ces désordres, qui évolue en une véritable guerre civile. L’évêque du Mans Aldric et certains seigneurs sont pour Charles II le Chauve, tandis que les notables et l’Abbé de Saint Calais sont contre ou pour Lothaire.

De 840 à 843, une guerre fratricide sanglante et sans pitié va opposé Lothaire et Pépin II d’Aquitaine, aux deux fils cadets de Louis le Pieux, Louis le Germanique, né en 823, mort en 877, et Charles le Chauves alliés, ils anéantissent les forces de Lothaire et de Pépin II aux environs de Thury, le 25 juin 841 à la bataille de Fontenay-en-Puisaye. Le sort de l’Empire est réglé, la France est née.

En 842, les deux frères renforcent leur alliance, par le Serment de Strasbourg - Sacramenta Argentariae, c’est dans ce serment d’assistance mutuelle prêté le 14 février 842 entre les deux petits-fils de Charlemagne, Louis le Germanique et Charles le Chauve, contre Lothaire que l’on trouve la première attestation de l’existence d’une langue parlée en France, qui est clairement séparée du latin : c’était la « romana lingua ou roman », ancêtre du Français. Au traité de Verdun en 843, « institution du régime de la confraternité » l’Empire explose, divisé en trois,

- la Lotharingie, pour Lothaire le fils aîné, ce vaste territoire se décomposait en les Flandres, le Luxembourg, la Lorraine, l’Alsace, la Suisse, et l’Italie,

- la Germanie, donnée à Louis dit le Germanique, région à l’origine de l’Allemagne actuelle,

- la Francie de l’Ouest, attribuée à Charles le Chauve, base fondamentale de la France actuelle.


Charles II le Chauve, le premier roi de France !


Dans l’histoire politique des carolingiens, le Maine de par sa position stratégique- verrou de la Bretagne, charnière entre l’Anjou et la Normandie, va avoir un rôle prépondérant, et être l’enjeu de bien des convoitises qui ne cesseront définitivement qu’avec le traité de Picquigny en 1475, entre  Edouard IV, roi d’Angleterre, et  Louis XI, roi de France. Charles le Chauve reçoit en 838, non seulement, le comté du Maine, mais également tous les territoires compris entre l’embouchure de la Seine et l’estuaire de la Loire.

Héritant de la France de l’Ouest, Charles II le Chauve doit affronter d’emblée les Invasions Bretonnes et Normandes. Il se trouve également confronté à l’émergence de grandes dynasties, les ducs, les comtes, des officiers profitant de l’affaiblissement du pouvoir impérial, pour asseoir leur autorité, des seigneurs évoluant vers une aristocratie autonome, profitant des troubles occasionnés par les zizanies fratricides, développent leur puissance et consolident leur pouvoir.

Lothaire, fit valoir ses prétentions à régner seul sur toute l’étendue de l’Empire, par personnes interposées, il exploite les rivalités latentes des seigneurs du Maine, ce qu’un chroniqueur de l’époque définit « …aujourd’hui dans un casque et demain dans un froc…. ». Les guerres familiales entrent les petits-fils de Charlemagne, occasionnent dans cette province l’éclosion de la féodalité basée sur la terre, récompense viagère qui avaient été accordée aux talents, aux services et surtout à la fidélité. L’ordre intérieur est miné, le respect de tous pour la loi et le droit pratiquement inexistant. Dans la province du Maine, des seigneurs évoluant vers l’aristocratie, profite de cette situation particulièrement trouble, pour développer leur puissance, et leur pouvoir basé sur le nombre et la fidélité de leurs hommes d‘armes : c’est l’apparition des premières demeures dites « fortes ».

Rien d’étonnant, à ce que les dix sept ans de Charles le Chauve ne lui permettent pas de se faire reconnaître des « Grands ». L’aristocratie Mancelle dans son ensemble était favorable à Lothaire. Sacré Roi de Francie Occidentale de 840 à 877, Empereur d’Occident de 875 à 877 par le pape Jean VIII, à la mort de Louis II fils aîné de Lothaire. Charles le Chauve épousa en,

- Première noce, Ermentrude ou Hermentrude d’Orléans, fille de Eudes 1er ou Vodon, comte d’Orléans, née le 27 septembre 825, descendante de Charles Martel, mariée en 846 à Crécy sur Oise, donne naissance à Louis II le Bègue, né en 846, mort en 879, roi de France de 877 à 879. Séparée de Charles le Chauve en 867, mais non répudiée, elle se retire à l’abbaye de Hasnon près de Valenciennes où elle meurt le 6 octobre 869.

- Deuxième noce, épouse en 870, sa concubine, Richilde ou Richeut de Provence, fille de Bivin, née vers 871, morte 2 juin 910, eut cinq enfants tous morts. Veuve de Charles II le Chauve, mort au village de Brios à Avrieux le 6 octobre 877, elle tente de donner la couronne à son frère étant alors duc de Bourgogne, Louis II le Bègue étant décédé après son père. Accusée d’inceste avec son frère, les seigneurs refusent de se soumettrent à son autorité. Elle se retire alors chez son frère Boson devenu entre temps, roi de Provence.

Que Charles le Chauve soit devenu Empereur à la fin de son règne, cela ne doit absolument pas faire illusions, les cassures de l’Empire Carolingiens sont profondes et durables avec la formation de deux pôles distincts : la France à l’Ouest, l’Allemagne à l’Est.


Les  Rorgonides, première Maison du Maine…!


C’est dans la seconde moitié du IXème siècle, à la suite des invasions Bretonnes et Normandes, que les pouvoirs institutionnels de l’Empire Carolingien ont littéralement éclaté dans le Maine. Jusque-là, ce que l’on appelé le Pagus Cénomanni était une circonscription administrative dirigé par un Comte, fonctionnaire amovible désigné par l’Empereur ou le Roi.

À la faveur de l’anarchie consécutive aux rivalités, suivies de luttes fratricides incessantes des héritiers de Louis 1er le Pieux, l’affaiblissement du pouvoir royal se manifesta irrémédiablement. Des Maisons locales sont apparues, accaparant tous les pouvoirs à leur profit, créant de véritables dynasties chez des seigneurs dans le Maine.

Les Rorgonides, sont issus de la noblesse franque, vraisemblablement de la famille de Regnomer, créant une véritable dynastie dont plusieurs membre se prénommèrent  Rorgon ou Roricon. Ce lignage constitua à n’en pas douter la Première Maison du Maine. Pour plus de clarté, par souci du détail, nous avons tenté de reconstituer, différentes généalogies de la Maison du Maine. Parmi ses membres ,

* Goslin ou Gauzlin 1er du Maine,
né vers 740, mort ? - ( N° Généal. 36, 37 ( 9 ), 38 ( 14 ), 39     ( 6 ), 40 ( 5 ) , Hildegarde von Vintzgau

- Premier fils - Roricon 1er du Maine,

- Deuxième fils  - Goslin II du Maine

* Goslin ou Gauzlin II du Maine,
né vers 775, mort en 826 ( N° Généal. 38 ( 2 ), 39 ( 3 )

Épousa Adeltrude Carolingien, née vers 790, morte en ? , fille de Charlemagne et de l’une de ses concubines Gerswinde, d’origine saxonne ( selon l’ouvrage de Christian Settipani - La      Préhistoire des Capétiens - 1993 ), dont il a eu,

- Premier fils -Gauzbert du Maine, marié avec Ne…., dont deux fils - Gauzlin et Théodrad,

- Une fille : Bilichilde ou Blichilde,

- Un deuxième fils …? - Donat 1er , comte de  Melun,  ( N° Généal. 37 ( 2 ), 38 ( 3 )
Époux de Landrée de Paris, née vers 810, morte avant 860 ( Maison des comtes de Paris et de Woëvre - 745-1068 ) ( N° Généal. 37 (2 ), 38 ( 3 ), un fils, Josselin de Bassigny

* Rorgon ou Roricon 1er du Maine,
né vers 770, mort le 1er mars 839 ( N° Généal. 35, 36 ( 9 ), 37 ( 14 ), 38 (4 ), 39 ( 2 ),

Comte de Rennes, avant 832, comte du Maine de 820 à 839 ( Wikipedia - encyclopédie www.Google.com ), « amant de Rotrude ou Chrotrude de Neutrie », il restaure le monastère de Saint Maur de Glanfeuil, où il est enterré vers 840 ( sources P. Riché ),

- Épousa en première noce,  ( ou liaison ) Rotrude , fille de Charlemagne, née vers 775, morte le 6 juin 810   ( N° Généal. 39 ), d’abord fiancée à Rome, le jour de Pâques 781 avec Constantin VI, Empereur de Byzance, mort en 797, les fiançailles sont rompues fin 787, sans postérité ( C. Settipani ),

- Premier fils - Louis du Maine, ( ex illicite copula - la traduction est laissée à l’appréciation du lecteur ), né vers 802, mort le 9 janvier 867, Abbé de Saint Denis-en-France, Abbé de Saint-Riquier, Abbé de Saint-Wandrille, Chancelier de l’empereur Louis le Pieux et du roi Charles le Chauve ( sources C. Settipani et P. Riché ),

- Deuxième fils - Gosselin ou Goslin du Maine, né vers 804, mort en 886, moine, puis évêque de Paris vers 830-836, c’est l’un des aristocrates les plus turbulents de cette période de la fin du IXème siècle. Fils de Roricon 1er, frère de Louis, il fut Abbé de Saint Maur sur Loire           ( monastère de Glanfeuil ) en 845, et successivement de Jumièges en 862, de Saint Amand en 870, de Saint Germain des Prés en 872 et de Saint Denis en 878. Chancelier et conseiller de Charles II le Chauve, il joua un rôle important lors de la succession de Louis II le Bègue en 879.

Le 25 novembre 885, les Normands s’emparent de Rouen, ils remontent la Seine, Goslin du Maine, organise et planifie la défense de la cité, avec son neveu Ebbes, Abbé de Saint Germain des Près, appuyé par Eudes et Hugues, Abbé de Saint Germain l’Auxerrois, le 26 novembre 885, les « Hommes du Nord » sont signalés remontant vers Paris. Un chroniqueur a évalué leur armée à 30 000 combattants.

- Troisième fils - Godefroi du Maine ( également connu sous le nom de Gauzbert ), né vers 806, comte du Maine après la mort de son père, mort sans alliance lors des violents combats à  Fontenoy en Puisaye le 25 juin 841, appelés « le jugement de Dieu ».

- Quatrième fils - Roricon II du Maine, qui suit

En deuxième noce, Blichilde ( union confirmée par C. Settipani ),

- Cinquième fils - Gauzfrid du Maine, né ?, mort…..?, marié avec Ne…, deux enfants,
- Gauzlin, comte du Maine, mort en 914
- Gauzbert

- Une fille …? - Blichilde,

Les Chroniques royales nous informent, que des bateaux vikings sont signalés évoluant sur le cours inférieur de la Seine, en 820. Dés 841, la cité de Rouen et les abbayes de Jumièges et de Saint Wandrille sont périodiquement incendiées, pillées ou rançonnées. Les Normands ont rapidement compris, l’incapacité du royaume Franc à organiser sa défense, la protection de ses biens. Vers le milieu du IXème siècle, ils se sont installés, colonisant les îles de la Loire et de la Seine, pour hiverner en toute quiétude, et conduire des opérations fructueuses de plus en plus lointaines au cœur du royaume France.

Au VIème siècle, seuil du Moyen Age, la partie occidentale de l’Armorique prend le nom de Bretagne. Venus d’outre-Manche, les immigrés bretons avait insufflé une nouvelle vigueur au vieux fonds celtique, à peine effleuré par la romanité, et qui avait subsisté. Après la mort de Charlemagne, vers 818, deux chefs bretons Morvan et Wiomarch tentent en vain d’unir, puis essaient de rassembler les bretons et de se révolter pour se libérer du joug des Francs. C’est le charismatique Nominoë qui réussira  là où ils ont échoué, à force patience, d’habileté stratégique, politique et  guerrière.


Nonimoë comte de Vannes, ou…..la royauté contestée


Nominoë de Vannes, roi de Bretagne, est né vers 800, mort en 851, (N°Généal. 35 ( 3  ), 36 (8 ), 37 ( 5 ), fils d’Erispoe 1er de Poher, roi du Browaroch, né vers 775, mort en 812, il épousa N. Argantael, née vers 800, morte…?, qui lui donna :

* Erispoe II de Vannes, roi du Browaroch, né vers 825, mort assassiné en 857 ( N° Généal. 35    ( 3 ), 36 ( 5 ),

* Gurvand, comte de Rennes, né vers 840, mort en 877 ( N° Généal. 34 ( 3 ), 35 ( 5)

Avant 841, sous le règne de Nominoë, la Bretagne proprement dite était formée du comté de Vannes ou Bro-Weroch, du comté de Cornouaille, du comté de Poher ou Pou-Caër, l’ancien royaume de Dommonée et au centre, le territoire de l’immense forêt de Brécilien, avec sa région intérieure appelée Poutrécoët ou Poutrocoët, limitée par une « Marche » Franko-Bretonne embrassant les comtés de Nantes et de Rennes , et le Pays de Retz.

De 825 à 845, Nominoë gouverne la Bretagne au nom de l’Empereur des Francs, c’est le premier chef d’une Bretagne qui n’a jamais été vraiment soumise par les Francs, dont le meilleur lieutenant n‘est autre que son propre fils, Erispoë . C’est la grande figure emblématique de l’indépendance de la Bretagne, qui a traversée l’Histoire, il y a gravé les traits d’un homme hardi et généreux, fidèle en amitié et en amour, loyal à ses serments, chef de guerre incontestable. Cependant , Nominoë est sujet à certaines controverses, elles résident principalement dans l’interprétation des sources qui sont par ailleurs peu nombreuses. Elles se limitent presque exclusivement au Cartulaire de Redon dont la première charte est datée de 801, et les non négligeables Chroniques de Nantes.

À partir de 826, Nominoë est cité dans le Cartulaire de Redon en tant que « Britanniam tenant, gubernams, possiden , ou  in Britannia magister, regnans, dominans ». Cinq Chartes des IXème - Xème siècles lui attribuent le titre  : « ….missus imperators in Britanniam…. », à l’inverse son fils Erispoë II est mentionné dans ce cartulaire en tant que « ….totins Britannae regem… », quant à Salomon il l’est beaucoup plus.

* Gauzbert du Maine,
mort en 849, frère du précédent, est devenu comte du Maine de 839 à 849, au décès de Roricon 1er.

La seule et réelle autorité était celle de l’évêque Aldric dans la cité du Mans, mais également  dans toute la province. Celle du comte, qui était à cette époque ne l’oublions pas, amovible, n’intervenait qu’au second rang. Lothaire cru pouvoir s’aventurer dans la vallée de la Loire, et se diriger vers le Maine où régnait une situation confuse , créé d’une part, par l’expansion bretonne appuyée implicitement par lui-même, d’autre part , favorisée par les velléités d’indépendances de certains seigneurs. Il séjourna dans le Maine à Matval, appelé de nos jours Bonneveau.  

D’une fidélité infaillible à Charles, l’évêque Aldric représentait, de par sa puissance, mais surtout de par sa notoriété une opposition, de par sa fidélité un obstacle  incontournable. Le comte Roricon  s’était rangé aux côtés de l’évêque. En raison des troubles, l’évêque du Mans décide de transférer les reliques de Saint-Julien, de Notre-Dame du Pré en sa cathédrale. Lothaire  entreprit de déstabiliser le comte, par partisans interposés. Ceux-ci, en 840 contraignent Aldric à quitter l’évêché et à s’exiler. Cet évêque, né en 822, qui avait fréquenté la Psalette d’Aix- la-Chapelle était devenu directeur de celle du Metz, fut nommé évêque du Mans par Louis le Pieux dont il était le conseiller et le confesseur.  

Mal accepté parce qu’imposé, menacé, attaqué de tous côtés Charles le Chauve entreprend de rétablir son autorité dans le Maine en 841 : tous les petits hobereaux devenus tyrans furent dépouillés des prérogatives qu’ils avaient usurpées ; il réinstalla l’évêque Aldric, et plaça au gouvernement de la province un comte nommé Gauzbert, cité dans  Gesta Aldrici - Miscellanea t. III , p. 140-145. Les raisons de son accession à la tête du comté du Maine, demeure obscure, Roricon II, avait au moins trois ans à la mort de son père.  

Nominoë rend hommage à Lothaire, et en 844, il se lance à la conquête du Maine, et s’empare de la cité du Mans. Un débarquement des Normands en Armorique, l’oblige à stopper son offensive et à rebrousser, pour chasser les intrus.

De toute évidence l’Ancêtre des Comtes d’Anjou, semble d’origine modeste. Le roi de France, Charles II le Chauve, vers l’an 845, visitant les « Marches bretonnes » afin d’organiser leurs défenses contre les Bretons et les Normands, remarque Torquat ou Tortulfe « Forestier » Royal à Limelle à l’est d’Angers,  dont le rayon d’influence et d’action s’étendait jusqu’à Rennes. Son fils, dénommé Tertulle de Gastinais, né vers 835 ( N° Généal. 34 ( 4 ), 35 (5 ), 36   ( 2 ),  marié à Pétronille d‘Auxerre, née vers 835 ( N° Généal. 34 ( 4 ), 35 ( 7 ), 36 ( 4 ), de cette union est né en 845, Ingelger ou Enjeuger, mort entre 888 et 893 ( N° Généal. 33 ( 4 ), 34 ( 7 ), 35 ( 4 ), préfet militaire de Touraine, vicomte d’Anjou en 880, épousa vers 870 Adéle ou Aelinde ou Aexinde, dame de Buzançais, dame de Châtillon sur Indre, née vers 844, morte vers 890, fille de Geoffroy/Foulque du Gastinais, vicomte d’Anjou ( dynastie Girardine ou Ingelgeride ). Apparemment chef militaire reconnu Tertulle, évoluait dans l’entourage du roi Charles,  après la mort du chef breton Nominoë, il  sera fortement impliqué dans les luttes contre Erispoë, et en 852, dans les actions contre les Normands. 

Les raids côtiers des Danois, immobilisent l’activité du duc des Bretons, il s’ensuit pour toute notre région un certain répit. Le comte Gerfoi, bat et tue le breton Maengui, dans un affrontement en Pays Rennais. La victoire de novembre 845, renforce non seulement le prestige, mais également l’ambition de Nominoë, celui-ci reprend ses rêves expansionnismes vers l’est. Avec son allié le comte Lambert II, ancien fidèle partisan de Lothaire, ils investissent le comté de Nantes, s’emparent de la ville, détruisent les fortifications, puis occupent le Pays de Retz. 

Charles II le Chauve, le 6 juin 848 qui n’était roi que du Maine, est sacré roi de France en la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans. Ce sacre n’a absolument pas apaisé l’opposition ouverte du comte du Maine, nommé dans un texte « ….Joubert… », il sera capturé. Accusé de collusion avec les Bretons par le roi Charles le Chauve, le comte Gauzbert est arrêté, puis exécuté fin de l’année 849. L’exécution du comte du Maine Gauzbert, frère de Bichilde épouse de Ramnulf 1er, provoqua un violent mécontentement chez les grandes familles Comtales dont certaines firent appel à Louis le Germanique, troisième fils de Louis le Pieux ( frère de Charles le Chauve ), au début de l’année 850. L’évêque Ebroin, fervent partisan de Charles II le Chauve, est tué dans une émeute. Ramnulf prend alors la direction du comté du Poitou.

* Rorgon ou Roricon II du Maine,

né vers 808, mort en 865 ( N° Généal. 59 ), fils de Rorgon/ Roricon 1er,comte du Maine après son oncle Gauzbert, de 849 à 865, a épousé en 832 Bilichilde Ne…., née en 810, morte …?, ( N° Généal. 34 ( 3  ), 35 ( 16 ), 36 (24 ), 37 (11 ), 38 ( 4 ), 39 ),


- Premier fils  - Roricon III du Maine, ( N° Généal. 33 ( 2 ), 34 ( 8 ), 35 ( 11 ), 36 ( 7 ), 37 ( 4 ), 38 ),

- Deuxième fils - Gauzlin/Goslin du Maine, né vers 834, mort en 886, sans descendance.

- Une fille portant le même prénom que sa mère : Bilichilde du Maine selon certains textes, Blichilde selon d’autres, née vers 835, morte vers 865, ( N° Généal. 33, 34 ( 8 ), 35 ( 3 ), 36 ( 4 )
mariée une 1ère fois, vers 840, à Bernard de Poitiers, né vers 795, mort en 844 (  N° Généal. 33, 34 ( 4  ), 35    ( 5 ), 36 ), frère d’Emenon de Poitiers, un fils est né de cette union - Bernard de Gothie

mariée une 2ème fois vers 845, à Ramnulf / Rainulf 1er de Poitiers, né vers 820, mort en 866 à Brissarthe    ( N° Généal. 34 ( 5 ), 35 ( 8 ), 36 ( 3 ), fils de Gérard  1er d’Auvergne, tué en 841 à la bataille de Fontenay en Puisaye et de Hildegarde, fille de Louis le Pieux.

On retrouve le couple Bilichilde du Maine - Ramnulf de Poitiers dans deux groupes d’Ascendants différents :
soit fille de Goslin ou Gauzlin
soit fille de Roricon II

Nous avons exploré la Maison du Poitou, et nous avons trouvé :

Faits historiques : 

À la mort de Pépin 1er d’Aquitaine, deuxième fils de Louis le Pieux, Emenon comte du Poitou depuis 828 se range au côté  de son fils Pépin II. Non reconnu par l’Empereur Louis le Pieux, celui-ci installe à la Noël 839, Ramnulf 1er comme nouveau comte du Poitou, mais Louis le Pieux meurt le 20 juin 840. Bernard de Poitiers, frère d’Emenon de Poitiers, fait un temps fonction de comte du Poitou. 

Ricoin, semble être le dernier préfet de la « Marche de Bretagne », tombé à l’hécatombe de Fontenay en 841, son fils Lambert, demande de reprendre la charge de son père. Charles le Chauve refuse, n’ayant aucune confiance en cet homme, éduqué dans les principes de la culture bretonne. Il nomme à sa place Renaud, comte d’Herbauge qui s’était illustré dans la lutte contre les Scandinaves. Lambert se réfugie en Bretagne. Bernard de Poitiers, associé au fils de Renaud, Hervé, comte d’Herbauge, contre Lambert , postulant malheureux au comté de Nantes, allié aux Bretons  révoltés contre le roi Charles II le Chauve, engagent le combat. Ils sont vaincus, Bernard de Poitiers est tué. Lambert et ses compagnons, unis aux Bretons envahissent, pillent et saccagent le Poitou. C’est alors que Ramnulf 1er de Poitiers, épouse Bilchilde du Maine, soeur du comte Roricon, veuve de Bernard. Selon le chroniqueur, ce mariage rétablit la paix entre les familles du Maine et du Poitou.    

Dans la généalogie du Maine, un détail inexpliqué demeure,  Bilichilde / Blichilde deuxième épouse de Roricon 1er du Maine ( N° Généal. 34 ( 3 ), 35 ( 16 ), 36 ( 24 ), 37 ( 11 ), 38 ( 4 ), 39 ),

- Troisième fils - Louis du Maine, né vers 837, mort jeune,

- Quatrième fils - Bernard du Maine, comte en Aquitaine, mort sans postérité connue,

- Cinquième fils - Godefroy II du Maine, né vers 840, mort sans alliance en 876, régent du comté du Maine après la mort de son frère Roricon III

Au moins trois autres enfants dont nous n’avons pu recueillir le moindre élément généalogique.


La chevauchée de Nominoë !

En 850, les bandes bretonnes envahissent à nouveau les bords de la Loire, remontent les vallées du Loir et de la Sarthe, déferlent sur le haut-Maine, et assiègent Le Mans. Lambert II entre temps comte d‘Herbauges, appuyé par une troupe importante de bretons s’empare de la cité du Mans. C’est lors d’un violent engagement, pour contrer la progression bretonne que le comte Gauzlin, fils aîné du comte Roricon II, capture Garnier, le propre frère du comte Lambert II, et le livre à Charles le Chauve. Devant l’accroissement incontrôlé de la menace bretonne sur cette partie Ouest du royaume, le roi Charles II le Chauve place le commandement des provinces situées entre Seine et Loire à Robert le Fort.

Le roi Charles II le Chauve positionne en 851, son fils Louis II le Bègue dans le Maine pour s’opposer aux Bretons avec le soutien implicite des Rorgonides, une famille puissante bien implantée dans la province.

Après avoir signé en 845, la paix avec Pépin II d’Aquitaine, Charles II le Chauve décide  de se rendre en Touraine, à la dernière minute le roi  apprend que Renaud, comte de Nantes s’opposait à Nominoë. Erispoë engage le combat contre les Nantais, le comte Renaud est tué et ses hommes sont en grande partie massacrés dans les marécages de Messac après une lutte acharnée. Lambert II occupe brièvement Nantes, mais Charles II confie le comté à Hervé le frère aîné de Renaud. N’appréciant pas cette nomination, considérant cet acte comme une agression, Nominoë s’estime libéré de son serment fait à l’Empereur des Francs.

Charles II, ayant l’intention de faire valoir ses droits sur la Bretagne, s’établit dans le Maine de l’été à l’automne 845, c’est à la tête d’une armée peut-être de 3000 hommes, ( 5 à 6 comtés ), dont de nombreux Manceaux, que Charles le Chauve s’avança dans la « Marche de Bretagne », franchit la Vilaines à Langon, et pénétra en territoire breton. Le Chef Breton, Nominoë,  regroupe alors ses forces dans les landes marécageuses, au confluent de l’Oust et de l’Aff, non loin de l’abbaye Saint-Sauveur de Ballon dans le « Pays de Roton - futur Redon,  puis attend de pied ferme l’armée du roi de France. Il s’agit d’un véritable chausse-trape  où les bretons exploitent leur parfaite connaissance de ce genre de terrain. La défaite des Français le 22 novembre 845, après celle des Nantais fut complète et sans appel. L’armée franque décimée, le roi Carolingien, Charles le Chauve, petit fils de Charlemagne, signe la paix en 846, et reconnaît l’indépendance de la Bretagne, et Nominoë, roi des Bretons.

Annales royales de Saint-Bertin - t. V, p. 56-61.
« ….Charles ayant imprudemment attaqué la Bretagne de Gaule, avec des  forces limitées, les siens lâchent
« pied par un renversement de fortune….»

Les Premières Annales de Fontenelle,
« ….les Francs étant entrés en Bretagne, engagèrent le combat avec  les Bretons, le 22 novembre, aidés par
« la difficulté des lieux et les « terrains marécageux, les Bretons se révélèrent les meilleurs…. »

Sous Louis 1er le Pieux, Nominoë avait accepté d’être Comte de Vannes, puis Duc « Franc » de la Bretagne. Chef des Breton, investit du titre royal, Nominoë, après avoir conquis l’Anjou et le Maine,  meurt près de Vendôme, au début du mois de mars 851, alors qu’il marchait vers la Seine. Par sa politique et ses victoires, Nominoë a donné à la Bretagne son unité géographique, des institutions durables, l’indépendance qui allait perdurer, avec des hauts et des bas jusqu’en 1532. C’est pour cela qu’il fut réellement le premier Roi de Bretagne, dénommé par les historiens « Tad Ar Vro » - Père de la Patrie. ( Histoire de la Bretagne - Skol Vreizh ).

Erispoë II, fils de Nominoë succède à son père, après sa mort. Marié à Marmohec, duc de 851 à 857, puis roi de Bretagne de 851 à 857. Ayant pu conquérir l’Anjou, puis le Maine, il affronta victorieusement les troupes de Charles le Chauve le 22 août 851 à Jengland, ( au Grand Fougeray ), près de la rivière Vilaines. Dans les jours qui suivirent la bataille Erispoë rencontra à Angers Charles le Chauve et un accord de paix fut conclu moyennant la reconnaissance de l’indépendance et des concessions territoriales  

Le duc des Bretons obtient la cession des comtés de Nantes, de Rennes , et la Pays de Retz.

















Carte de l'Ouest de la Gaule vue par Claude Ptolémée en 160 de notre ère- Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Deux meurtres pour un royaume ( Colette Guesclin )


Dans la Bretagne d’après Nominoë, deux cousins Erispoë II, fils de Nominoë et Salomon III,  restent face à face en l’an 857...Salomon finira par assassiner Erispoë, devenant ainsi le plus grand roi de Bretagne, élargissant ses territoires, repoussant même les Vikings, et traitant d’égal à égal avec le roi Charles II le Chauve.

Les limites de la Bretagne étaient différentes de celles que nous lui connaissons de nos jours.

Si Nominoë fut un homme de lumière charismatique jusqu’au mythe, Salomon est sombre et tourmenté, c’est un esprit complexe et souffrant, n’a-t-on pas dit… ? n’a-t-on pas écrit, qu’il dialoguait avec le fantôme d’Erispoë…? Son assassinat laissera la même impression désagréable que celui de son cousin. Sa disparition, fut le retour du désordre et de l’anarchie, et du péril tant redouté des populations : les invasions des Normands.

Erispoë en 852, s’empare du comté de Craon, se sépare et abandonne le comte Lambert II, puis le chasse de Nantes, celui-ci cherche à s’établir en Mayenne, mais il est vaincu et tué le 18 juin 852 à Craon ( Mayenne ), par des seigneurs à l’instigation du comte du Maine. Dès qu’il en fut informé Charles le Chauve fit décapiter Garnier. Loin d’atténuer les dissensions, ces deux morts accentuèrent les rivalités. Les Nantais tendirent une embuscade au comte Gauzbert l’année suivante, et l’assassinèrent en mars 853. dom Bouquet - t.VII, p. 226.

Charles le Chauve en 854, projette de marier son fils Louis II le Bègue avec une fille du breton Erispoë. La famille de Roricon II,  comte du Maine, étant possessionnée en Bretagne, a peut-être joué un rôle important dans ce projet d’union. Un profond mécontentement se manifeste, une opposition se constitue, Robert le Fort rejoint le parti de Louis le Germanique. Il perd ses « Honores » de la Loire jusqu’en 861, date à laquelle il se réconcilie avec Charles le Chauve.

La situation de l’Anjou et du Maine, que les Bretons occupaient sporadiquement, fut réglée par le traité de Louviers en 856, au profit de Louis II le Bègue, celui-ci règne désormais sur le Maine.

L’aristocratie Mancelle se soulève contre la nomination de l’héritier du roi Charles II le Chauve au gouvernement du comté, allié des Bretons. Ils ne reconnaissent qu’un seul et unique comte du Maine : Roricon II.

Salomon III, fut couronné roi de Bretagne en 857, après avoir assassiné son cousin Erispoë II, sur l’autel d’une église avec l’aide d’Alcmar, archevêque de Nantes ; il n’approuvait pas le rapprochement d’Erispoë avec le roi de France - Annales Royales de Saint-Bertin. En effet , il projetait marier sa fille avec Louis II le Bègue, fils de Charles II le Chauve. En 862, l’héritier du royaume épouse Ansgarde qui lui donne deux fils : le futur Louis III et Carloman II.

L’ayant répudié sur les ordres de son père Charles le Chauve, il se remarie avec une anglaise Adélaïde dont il a ( à titre posthume ) un fils qui sera : Charles III le Simple.

Salomon III de Poher, Salaün en breton, il est également appelé Saint Salomon, bien que seule la tradition populaire l’aie canonisé et aussi élevé au rang de martyr, né vers 825, mort assassiné le 26 juin 874. Marié à Gwenvre (d) ou Grymberte, née vers 850, morte….?, ( N° Généal. 31, 32 ( 5 ), 33 ( 8 ), 34 ( 6 ), 35 ). De cette union, Hervé de Poher, leur fils, né vers 825, mort en 955, comte du Maine époux de Godehilde du Maine. Salomon est le fils de Riwallon III, comte de Poher, né vers 805, mort en 857 ( N° Généal. 33, 34 ( 5 ), 35 ( 8 ), 36 ( 6 ), 37 ), frère cadet de Nominoë.

Sous le règne de Salomon III, le royaume breton englobait une bande de territoire enlevé à l’Anjou et au Maine.

Nouvelle révolte des seigneurs du Maine début 858, faisant bloc avec leur comte. Salomon accompagné des conspirateurs Robert le Fort, Odon, Hervé, entrés en rébellion armée contre le roi, pénètrent dans le Maine, se dirigeant vers Le Mans. Louis le Germanique à la tête d’une armée de Germains trahissant le serment fait à son frère Charles, occupé à combattre les Normands à Oissel, par Orléans et la vallée de la Loire, prend la direction du Maine.

L’assemblée des évêque de Savonnières, menaçant les seigneurs insurgés du jugement de Dieu, confirmant l’excommunication lancée par l’archevêque de Tours et l’évêque du Mans, en 861, Robert le Fort et plusieurs seigneurs du Maine sollicitèrent le pardon du roi, en lui offrant leurs services. Robert obtient alors une « Marche » comprenant les comtés d’Autun, d’Auxerre et de Nevers.

Suite à la paix d’Angers, en 863 le traité d’Entrammes ( Mayenne ) consacre l’apogée  de la toute puissance bretonne, ainsi qu’en témoigne les Annales royales de Saint Bertin. Salomon obtient du roi de France la cession de la partie Ouest du Maine et de l’Anjou, 

Annales royales de Saint Bertin - p. 96
« …Le roi Charles gagna la cité du Mans et poussa jusqu’au monastère d’Entrammes. Là Salomon, duc 
« des Bretons avec les grands de son peuple vint à la recontre, se commanda à lui et lui jura fidélité. Il fit 
« prêter serment à tous les Grands de Bretagne et versa le cens pour sa terre selon l’antique coutume. 
« Charles en remerciement de sa fidélité lui  donna le bénéfice de la partie de territoire appelée Entre-Deux-
«  Eaux et l’abbaye Saint-Aubin ( Angers ) moyennant le paiement d’un tribut, en fait il ne sera payé que 
« deux fois ; le roi des Bretons obtient à bon compte, par la crainte, une partie de l’Anjou et du Maine, tout 
« ( le pays Entre-Deux-Eaux ), c’est à dire tout le territoire entre la rivière Mayenne et la rivière Sarthe.  la 
« frontière entre la Bretagne et la Francie est matérialisée par les rivières  la Sarthe et la Maine, ces deux 
« cours d’eau détermine la nouvelle limite orientale de la Bretagne. Fresnay-sur-Sarthe,  Beaumont-sur-
« Sarthe, Le Mans, Malicorne, La Suze, Sablé-sur-Sarthe, Châteauneuf-sur-Sarthe sont devenues des cités 
« frontières.

Le traité de Compiègne en 868, lui concède le Cotentin, l’Avranchin ainsi que les Iles Anglo-Normandes, désignées à cette époque «  archipel Normand ».

La Bretagne atteint alors son extension géographique maximale.

Volonté de grandeur politique, main de fer et chef puissant, mais l’analyse des documents historiques nous laisse fasciné par cet homme à la personnalité impressionnante, capable d’offrir sa propre vie en rédemption de sa faute : l’assassinat de son cousin Erispoë, qu’il voudrait expié.

Entre Angers et Le Mans, le plat pays n’offrait aucune obstacle sérieux aux vagues déferlantes des cavaliers des forces combinées des Normands et des Bretons, de plus la rivière Sarthe présentait une voie de pénétration idéale aux bateaux nordiques à fonds plats, appelés « Knorr », plus connus sous le nom de « Drakkar, en raison de la figure de dragons qui ornait la proue ». Cette embarcation non pontée, pouvait transporter 40 à 50 hommes équipés, avec marchandises, soit 18 tonnes en charge pour un tirant d’eau ridicule de 0,90 à 0,m95. Outre la ruse découlant du déplacement silencieux du bateau, la sûreté du coup d’œil, l’extrême promptitude à réagir, ils possédaient la science infuse de la navigation en rivière. 

L’Anjou et le Maine, en l’absence  de défense organisée étaient tout particulièrement vulnérables aux attaques des Normands installés dans les îles et à l’embouchure de la Loire, depuis 843. Les Annales Royales de Saint Bertin font état de Westfaldingi, qui ne peuvent être que des Norvégiens du Wesfold, dont 67 bateaux remontent la Loire, et s’aventurent en exploration dans divers affluents en 842. Le texte précise qu’ils sont souvent associés avec des Danois.

Les Vikings en 849, saccagent Périgueux et sa région. Des équipages mixtes Danois - Norvégiens remontent la Loire en 853, ils incendient Nantes, Angers, Saumur, le monastère de Saint Florent le Vieil, le 8 novembre, ils vont jusqu’à Tours. Salomon se retire à la fin de son règne dans un monastère ; les documents explorés ne nous permettent pas de préciser lequel, celui de La Martyre ( Finistère ) , ou celui de Langoëlan pour expier le meurtre de son cousin Erispoë. C’est en ce lieu que son gendre Pascwetern, époux de Prostlon, comte de Vannes et comte de Nantes, mort  empoisonné en 876, et le gendre d’Erispoë, Gurvant, comte de Rennes, mort en 876, l’assassinèrent le 28 juin 874. Wikipedia - p. 2

En 856, c’est la révolte générales des comtes du Centre-Ouest de la Francie, la plupart son apparentés à la femme de Charles le Chauve, Ermentrude. Elle se développe et en 858 le Sénéchal Adalard et Eudes le beau-père de Charles le Chauve offrent la couronne à Louis Germanique. L’intervention de Hincmar archevêque de Reims qui rallie les autres évêques, et l’indécision de Louis le Germanique sauve Charles II qui au début de 860, a repris sa position royale. Il sanctionne ceux qui l’ont trahis et met en place des membres de la famille de sa mère, des Welfs, Maison des comtes de Bavière.

Au milieu du IXème siècle la Touraine est sous l’influence de la puissante famille des Adalard. Le Sénéchal Adalard est le second personnage de l’état Franc, derrière l’Empereur, il résidait souvent à Loches. 

De 856 à 861, ce sont les grandes invasions des Norman’s ou Northmen « Hommes venus du Nord », Vikings, également appelés Varégues. Ceux-ci sont signalés de nouveau en 862, dans l’estuaire de la Loire. En 864, ils sont signalés selon une Chronique d’Archives privées sur la Sarthe, aucune razzia n’est cependant mentionné. En 865, ils s’emparent et pillent la cité du Mans et les principales abbayes à l’exception de  la « …citadelle… » vraisemblablement le logis fortifié du comte du Maine et de ses annexes englobant Saint Pierre-de-La-Cour ( de nos jours l’Hôtel de Ville, la place Saint-Pierre et ses abords ),

Annales royales de Saint-Bertin - t. VII, p. 46-48
« …..interea Normani residentes in Ligeri, commixticum Britonibus, Cinomannis civitatem petunt, et 
« impune de procdantes eam, ad suas  naves reventuntur…. »

Conscient des menaces conjuguées bretonne et normandes, Charles II se trouve dans l’obligation pour organiser la défense des territoires et des populations, de créer des grands commandements militaires, son fils, Louis II le Bègue ayant démontré son incapacité à s’opposer aux incursions des Normands. En 865, il confie à Robert le Fort la défense du royaume entre Seine et Loire, contre les Bretons, les Normands, et Louis II le Bègue révolté contre son père ; avec le titre de Duc. Le 29 décembre 865, pour mémoire à cette époque l’année commençait à Pâques, décembre était donc le dixième mois ; les Normands stationnés en bordure de la rivière Sarthe, tentèrent un nouveau raid sur la cité Mancelle. Selon un texte, les combats furent d’une violence inouïe, le comte du Maine Roricon II fut tué, le comte héritier Roricon III, fut mortellement blessé, devant la gravité de la situation, le roi Charles II le Chauve, plaça Gauzfrid aux responsabilité du comté avec mission de le gouverner et de le défendre.
Histoire de l’Anjou -p. 79. 
Annales de l’Ordre de Saint-Benoît - liv. XXXVII, n°55-56/verso.

La famille des Rorgonides est citée dans les  Chartes de l’abbaye de Sainte-Scholastique de Juvigny.

* Rorgon / Roricon III du Maine, 
né vers 833, mort en 865, a porté le titre comte du Maine,  mais semble ne pas avoir régné ( Wikipedia - encyclopédie ), marié vers 859 à Ne….?, dont,

- Fils connu - Goslin,  cité quelquefois dans des textes Godefroy III du Maine, né vers 860, mort vers 907, épouse vers 889 Godehilde Carolingien, née vers 865, lui donne, ( N° Généal. 32 ( 2 ), 33 ( 8 ), 34 ( 11), 35 ( 7 ), 36 ( 4 ), 37 ),

- Godefroi ou Geoffroy, seigneur de Jarzé ( en Anjou )?

- Godehilde du Maine, née vers 892, morte après 923, mariée en 914, à Hervé de Poher, seigneur dans le Maine et fils de Salomon III de Poher, roi de Bretagne ( arrière petit-fils d’Erispoëe ), de cette union est née vers 915, une fille, Gerberge du Maine morte en 953, mariée en 937 à son cousin Foulques II le Bon, né vers 920, comte d’Anjou de 942 à 958, mort à Tours après la Saint Martin d’hiver le 11 novembre 958 selon les uns, 960 selon d’autres. 
( N° Généal. 31, 32 ( 5 ), 33 ( 8 ), 34 ( 6 ), 35 ) . 

L’examen de différentes sources généalogiques, semble démontrer que Roricon II, le père, et Roricon III, le fils aient été tués lors des sanglants combats, qui se déroulèrent en 865, pour la défense du Mans attaqué par les Normands avec l’appui de troupes Bretonnes. Le Mans fut partiellement pris, saccagé, pillé, la cathédrale incendiée. Les populations des campagnes environnantes terrorisées, malmenées, rançonnées, les biens  ravagés, brûlés. L’année suivante en 866, nouvelle incursion, cette fois Salomon s’est joint au chef Danois Hàsteinn -Hasting pour une expédition contre l’Anjou, la Touraine. Le Mans est de nouveau dévasté, la terreur règne sur toute le région.   

Selon les Annales de Saint-Bertin - t. VII, p. 94
«  ….ad ann. 866 ; un groupe de quatre cents hommes à cheval, dont un  grand nombre de Bretons, 
« accompagnés de nombreux combattants à pied, débarqués en plusieurs endroits de bateaux cachés 
« le long de la rivière Sarte, sous les ordres d’un chef nommé Hasting, remontant la vallée jusqu’au 
« Mans, incendiant, ravageant, tout sur leur passage…. »

Fortement attaqués, les Bretons et les Scandinaves se replièrent avec leur volumineux butin. Certains embarquèrent dans leurs embarcations camouflés dans la végétation subaquatique des bords de la Sarthe, d’autres battirent en retraite vers leurs bateaux sur la Maine ou leurs bases sur la Loire. 

Ces pillards contrôlaient en effet, le Pays Nantais,  les îles sur la Loire ( occupèrent le château d’Angers jusqu’en 873. De ce point ils faisaient peser sur le Maine une complète insécurité ), ils furent interceptés par les comtes Gauzfrid et Hervé à la tête d’un groupe armé de Manceaux, la troupe de Robert le Fort formée de contingents de le Touraine et de l’Anjou et celle de Ramnulf II, comte du Poitou qui ayant fait leur jonction engagèrent le combat avec les Normands le 15 septembre 866 à Brissarthe, au nord d’Angers à une lieue de Châteauneuf. La bataille fut sanglante , les Normands subirent une cuisante défaite, mais les pertes du côté des Français furent très lourdes. 

Malgré leur éclatante victoire, avec la perte de leurs Chefs les Francs, les  Manceaux, les Tourangeaux-Angevins et les Poitevins -Aquitains  se replièrent et regagnèrent leurs régions  différentes et respectives. 

Lorsque Robert le Fort tombe dans la mêlée acharnée, percé de flèches, il laisse, comme nous le verrons plus loin, deux fils trop jeunes. Aucun d’eux n’héritera., ils seront spoliés par le roi Charles II au profit de leur demi-frère.

Annales de Saint-Bertin - t. VII, p. 94
«  …Cinomannis civitatem adeunt. Qua de praedata, in regressu suo us que ad locum, qui dicitur 
« Briscarta, veniunt : ubi Robertum et Ramnulfum, Godtrfridum quoque et Herviveum, comites, cum 
« valida manu armatorum, si Deus cum eis esset, offendunt….. »

Les Rorgonides, la famille des comtes du Maine paya un lourd tribu : le comte Roricon II, ses fils les comtes Roticon III, Hervé qui semble être le cadet, le gendre Ramnulf 1er , comte du Poitou, furent tuées lors des affrontements avec les Normands, dans le laps de temps 865-866.

La transcription latine d’un paragraphe du tome III, p. 227-228, de Veterum analectorum   attire notre attention, bien que victorieuse il relate le pénible et  triste retour de la petite armée Mancelle ramenant  outre le corps de l’infortuné comte Hervé, ceux des valeureux combattants tombés sous les coups des guerriers nordiques, et les souffrances des nombreux blessés, faisant une halte à cinq lieues du Mans.

Robert le Fort, avait épousé Adélaïde de Tours, qui avait d’un premier mariage trois fils dont Hugues l’Abbé.

* Gauzfrid du Maine,
né vers ?, mort en 907, frère du précédent, petit-fils de Rorgon 1er, comte du Maine de 865 à 886 ( Wikipedia ),

Geoffroy III du Maine, né vers 860, mort vers 907, fils de Roricon III du Maine -  Goslin III du Maine, né vers 860, mort vers 907, fils de Gozfrid et son grand-père Roricon II. Malgré nos recherches nous n’avons pas pu établir, qu’il s’agissait d’un seul et même  personnage. Il y a selon nous une confusion dans les dates de naissance. Par contre P.9, nous indique :

- Godefroi ou Geoffroy du Maine, né vers 890, mort vers 958, serait le frère de Goslin ou Gozlin III du Maine et père de Thibault du Maine, né vers 920, mort en 994, lui-même père de Berthe du Maine, née en 950, morte en 992, mariée vers 969 à Foulques 1er, seigneur de Briollay, né vers 943, mort en 996.

Le père de Foulques 1er de Briollay, n’est autre que Foulques II d’Anjou, et sa mère Gerberge du Maine ( N° Généal. Comtes du Maine 37 ( 2 ), 38 ( 3 ).

Un constat : il est indéniable, l’Histoire de l’Anjou, est étroitement liée à celle et à la destinée du Maine,

L’Anjou a été confiée vers 880 à un  comte nommé Ingelger, qui est véritablement le fondateur de la première Maison d’Anjou, appelée à devenir la puissante dynastie des Plantagenêts. À sa mort, son fils Foulques 1er le Roux débarrassa en expulsant de l’Anjou les Normands, et agrandit son comté de domaines en Touraine. Mort en 942, son successeur Foulques II le Bon répara les destructions des guerres antérieures, et consolida ses  possessions.

- Aubert du Maine, serait également le frère de Goslin III du Maine, marié à Mélissende de Mayenne, parents de Geoffroy 1er de Mayenne, né vers 915, mort vers 980.

En 865, les Vikings pillent Mantes, remontent la Marne et brûlent Meaux. Au mois d’octobre, ils ravagent Poitiers et Orléans.

À la mort du comte Gauzfrid, son fils étant trop jeune pour lui succéder, le Comté du Maine est donné à Roger du Maine, marié à une Carolingienne. Les Rorgonides, se tournent alors vers les Robertiens, grande famille de la noblesse Franque, dont trois membres accédèrent au trône de France. Le comté va être disputé entre les deux familles.

Fils connu - Godefroi du Maine, né vers 890, mort en 958, ( N° Généal. 35 ( 2 a eu lui-même, un fils : Thibault du Maine, né vers 920, mort en 994,

et une fille : Berthe du Maine, dame de Jarzé, née vers 950, morte en 992 ( N° Généal. 33 ( 2 ).

- Première fille - Goldehilde du Maine, née vers 892, morte avant 923 ( N° Généal. 31, 32 (5 ), 33 ( 8 ), 34 ( 6 ), 35 ),

- Deuxième fille - N. du Maine, née vers 895, morte ? , ( N° Généal. 31, 32 ( 3 ), 33 ( 3 ), 34, 35, 36

- Godehilde du Maine,
née vers 892, morte avant 923

elle épousa en 914 Hervé de Poher, comte du Maine, né vers 870, mort en 955 ( N° Généal. 31, 32  ( 5 ), 33 ( 8 ), 34 ( 6 ), 35 ),

une fille en est née en 915 - Gerberge du Maine, morte en 953 ( N° Généal. 30, 31 ( 5 ), 32 ( 8 ), 33  ( 2 ), 34 ).

Selon un texte de Acta sanctorum quot toto orbe columur…..collegit - II, plusieurs seigneur du même nom et de la même lignée se seraient succédés dans ce marquisat. Lorsqu’en 838, l’évêque Aldric et le comte Roricon 1er déclarèrent leur fidélité à Charles II dit le Chauve ; un comte Guy « ….Vallis guidons, castrum Guidonis…. »  de la marche de Bretagne s’associe à leur pacte, il avait selon certains historiens, deux frères : Gauzbert et Vivien.

Aldric, succéda à Francon second dit le Jeune, mort le sixième de novembre de l’an 832 ; c’est donc après cette date qu’Aldric fut élevé à la dignité épiscopale du Maine - L’Histoire littéraire de France - in - 4° - 1733, de la Bibliothèque Nationale de Paris, nous apprend : « ….. il naquit vers l’an 800 ….. dans uns famille noble …. partie saxonne… ».

Un acte daté de 832, commente l’élection de Aldric, comme évêque du Mans, en présence de Landran, archevêque de Tours, de Roricon, comte du Maine - « que l’on retrouve cité dans un autre document de la même époque sous le nom de : Rorgon », les nobles du diocèse, le clergé au grand complet, …et le peuple

nombreux…L’empereur Louis le Pieux accepta cette nomination. Il fut sacré le vingt deuxième de novembre 832.Ce comte du Maine, Roricon 1er ou Rorgon 1er était le fils de Goslin et de Adeltrude, et frère de Gauzbert, abbé de Saint-Maur-des-Fossés près de Paris, et ensuite de Saint-Maur-sur-Loire.

Le comte Roricon/Rorgon avait épousé Rotrou/Rotrude , fille aînée de Charlemagne, qui lui donna un fils prénommé Louis, futur abbé de Saint-Louis et Chancelier de France. Morte très tôt, il se remaria avec Bilchilde/Bilichilde dont il eut quatre fils : Gauzlin/Goslin, moine . Roricon II, qui aurait pu être comte du Maine de 849 à 858.…? Gauzbert/Gosbert, que l’on trouve désigné dans des actes sous le nom de Geoffroy, qui est confondu avec son oncle Gauzbert du Maine, comte du Maine de 839 à 849, frère de Rorgon 1er.

Avec l’appui de Gauzlin/Goslin du Maine, futur évêque de Paris, de la famille des Rorgonides, Eudes 1er, qui fut élu roi de France le 29 février 888, fils aîné de Robert le Fort et d’Adélaïne de Tours, obtient le comté de Paris à la mort de Welf Conrad. Goslin est l’homme de confiance de Charles II le Chauve, et devient de ce fait le principal rival à Hugues l’Abbé, fils d’un premier mariage d’Adélaïde de Tours, avec un Welf, Conrad d‘Argengau, comte d’Auxerre, frère de Judith mère de Charles. Hugues était le principal conseiller de Louis II le Bègue, en fait il avait gouverné la France de 877 à 886. C’est en 878, que Louis II le Bègue a été couronné roi de France par le pape Jean VIII.

Appelé à l’aide par le pape Jean VIII,  mis en danger par la progression musulmane, Charles le Chauve intervient en 877, par une expédition en Italie. Préalablement il réunit une assemblée à Quierzy-sur-Oise et promulgua un Capitulaire dit de Quierzy  le 16 juin 877, pour régler la bonne marche de l’Empire, dont les articles sont fondateurs de la  féodalité par l’hérédité des honneurs.

C’est Goslin qui offre la Couronne de France à l’Empereur Charles III le Gros, troisième fils de Louis le Germanique, après la mort de Louis III en 882, de Carloman en 884. Le nouveau comte de Paris se couvre de gloire dans la défense de la ville, assiégée par les Normands pendant l’hiver 885-886.En mai 886, Hugues l’Abbé meurt, en septembre de la même année, l’Empereur Charles le Gros est à Paris, il confie à son homme de confiance Eudes, le commandement militaire ( marquisat de Neustrie, qui deviendra au final le Duché de France ), qu’avait tenu avant lui Hugues l’Abbé, et avant lui son père, Robert le Fort, avec tout ce qui en dépend les comtés d’Anjou, du Maine, de Touraine, de Blois, et d’Orléans, les abbayes de Marmoutier et de Saint Martin-de-Tours. Il y ajoute après la mort de  Goslin du Maine, les abbayes de Saint Denis et de Saint Germain des Près en particulier.

Il suffit de suivre pas à  pas dans l’examen de documents aux Archives départementales, là où cela est possible, l’évolution de certaines Maisons comtales pour saisir sur le vif, le glissement  vers l’hérédité. Dans sa thèse «  Famille et pouvoir » Régine Le Jan écrit, l’affaiblissement précoce du pouvoir  royal au IXème siècle a eu pour corollaire essentiel l’organisation de lignages autour de la transmission directe des fiefs et des bénéfices patrimonialisés, les plus puissants seigneurs reposants  sur un ensemble de vassaux et d’arrières-vassaux qui assuraient le service militaire sous leur autorité. Rien de plus instructif que les dispositions du célèbre « …plaid de Quierzy-sur-Oise de juin 877... », ce capitulaire constitue une décision conservatrice préfigurant la prochaine reconnaissance du droit  des fils des comtes et des vassaux à succéder à leurs pères dans les « bienfaits » concédés.                                      

Cette évolution n’empêche pas la révolte des aristocrates du Maine qui entraîna le retour précipité du monarque, au cours duquel il mourut le 6 octobre 877.

À la mort du comte Roricon/Rorgon 1er qui se produisit vers 839, sa veuve la comtesse Bilchilde se serait retirée dans un monastère, pour un motif inconnu « nous ignorons lequel, dans les documents que nous avons compulsé, il n’est pas précisé ». Selon certains historiens, elle en serait devenue abbesse. Leur fille, prénommée Bilchilde comme sa mère, se maria avec Bernard, frère d’Emenon, comte de Poitiers. Tué par Lambert II, et ses alliés Bretons, en rébellion contre le roi Charles le Chauve, ils envahissent et pillent le Poitou. Veuve, elle se remarie en 845 avec Ramnulf 1er, né vers 820, Comte de Poitiers de 839 à 866, duc d’Aquitaine de 845 à 866, mort le 15 septembre 866 à Brissarthe, d’une flèche normande. Un fils naquit en 850, prénommé Ramnulf II, devint roi d’Aquitaine, mourut le 5 août 890.

Ce Robert le Fort, né entre 815 et 820,  tué le 15 septembre 866 à la meurtrière bataille de Brissarthe ( Maine et Loire ), était l’un des membres les plus importants de l’aristocratie Franque, issu de la famille des Robertiens, ancêtre de la dynastie Capétienne, et marquis de Neustrie à partir de 862. Il est cité dès 836, lors des luttes de pouvoir entre les fils de Louis Ier le Pieux, il prend parti pour Charles le Chauve.

À la mort de Robert le Fort comte d’Anjou et de Blois, comte de Tours, Eudes son fils aîné né vers 860, n’a que 6 ans, son second fils Robert né vers 865, est encore au berceau. Charles II le Chauve en profite pour les dépouiller, et donner  tous leurs domaines à Hugues l’Abbé. Eudes ne rentrera en possession qu’en 886, du Pays de France « Ile de France », et de toutes les régions situées entre Seine et Loire qui appartiennent à sa famille.

Il est alors le plus puissant seigneur de Gaule. Il défend victorieusement Paris assiégé par les Normands le 24 novembre 885.

L’histoire de « la France occidentale » - notre « France tout court » s’ouvrit en 888, par une éclatante rupture avec la tradition dynastique. Les appréciations plus ou moins contrastées, posent une question, à l’aube du Xème siècle, que reste-t-il des structures carolingiennes ?


Un roi qui n’appartient pas à la descendance de Charlemagne, va être désigné.


Les Nouveaux rois : les Robertiens


À partir de là, les Robertiens ne rentreront plus jamais dans le rang.

L’ascension des Robertiens est marquée par l’activité prolongée de trois hommes,  

Robert de 888 à 923, frère de Eudes 1er ,sera roi de France sous l’appellation de Robert 1er, duc de France, comte de Paris et d’Anjou, avant d’êrituel germanique inauguré par Pépin le Bref. Il sera tué un an après le 13 juillet 923 à la tre sacré le 29 juin 922, roi de Francie occidentale à Reims, selon le bataille près de Soissons, Hugues, son fils et Herbert de Vermandois restent maître du terrain. Charles III le Simple ne peut profiter de la mort de Robert,  il est fait prisonnier à Reims le 10 septembre 954, par Herbert II de Vermandois, et est enfermé dans la forteresse de Château-Thierry, puis dans celle de Péronne. La reine Ogive, née en septembre 921, fille de Edouard l’Ancien, roi du Wessex,  se réfugie en Angleterre dans sa famille, avec son fils le futur Louis IV d’Outremer. 

- Hugues le Grand, de 923 à 956, fils de Robert 1er , et beau-frère du roi Raoul, a épousé en première noce Judith du Maine, fille du comte Roger.

- Hugues Capet, né vers 941, deviendra roi de France de 956 à 987, fils de Hugues le Grand.

L’année 886 est marquée par une recrudescence des expéditions normandes dans le Maine. Ils échouent dans la prise du Mans.

Veterum analectorum - t. III, p. 228-229, le chroniqueur écrit,
« ann. 886 ….les païens….. ( il faut semble-t-il interpréter )….les bretons, « les normands….exitèrent de grands troubles et firent de violentes « irruptions…. ( passage illisible )… dans notrs province du Mayne y mirent, « tout à feu et à sang, et firent…. ( indéchiffrable );

Un chef Normand du nom de Rollon, établit son camp dans l’embouchure de la Seine en 885-886, s’empare de Rouen, remonte plusieurs fois le fleuve et assiègera vainement une dernière fois  Paris en 9II, toujours en 886, il effectuera un raid et saccagera Bayeux , le Bessin et Evreux, puis passera en Angleterre pour secourir le roi Alfred son allié. De retour après trois ans, il réunit et organise trois bandes plus nombreuses  pillent Nantes , Angers, et Le Mans, l’Empereur Charles le Gros effrayé par son avance lui propose un traité. 

Roi des Francs de 884 à 887, l’Empereur Charles le Gros dépassé par ses fonctions, incapable de faire face, négocie à prix d’or le retrait des vikings. Au siège de Paris, les Normands attaquent  depuis le 31 janvier 886, ce n’est qu’au mois de septembre 887 , que l’Empereur se présente avec sa puissante armée, prenant l’ennemi entre deux fronts. Plutôt que de se battre, au mois d’octobre 887, il négocie avec le Chef des Normands Siegfried, autorise le pillage de la Bourgogne, et monnaie la lever du siège. Les Grands de France se révoltent. Abandonné de tous, le Carolingien Charles le Gros, fut déposé par la « diète de Tribur en 887 », il mourut un mois après, en 888 à Reichnau, vraisemblablement d’une trépanation.

Eudes 1er est élu roi de France le 29 février 888, par ses Pairs les Grands du royaume, et Gautier l’archevêque de Sens ,  après la déposition de Charles le Gros, écartant le jeune Carolingien Charles le Simple, fils posthume de Louis II le Bègue, dont les droits sont contestés par l’assemblée des Grands. L’élection de Eudes porte un coup sévère à l’Empire fondé par Charlemagne de part et d’autre du Rhin. Elle prépare l’avènement d’une dynastie proprement «  française ».Ce fut le point de départ de l’Etat Robertien, il lui a permis de positionner son frère Robert comme marquis de Neustrie et de faire reconnaître par le Carolingien Charles III le Simple cette nouvelle entité politique pratiquement autonome.

Des héritiers de Charles II le Chauve, il ne restait qu’un garçonnet prénommé lui aussi Charles, qui deviendra pour l’Histoire Charles III, qu’une historiographie sans indulgence devait surnommer « le Simple ». En 884, il n’a que cinq ans et on lui préfère d’abord l’empereur Charles le Gros, plus capable, on le pense, d’ opposer efficacement une défense face aux razzias Normandes qui ravagent le pays. Mais les échecs du nouveau souverain provoquent un complot et déclenchera une guerre entre Charles III le Simple et Eudes 1er qui durera jusqu’à la mort de ce dernier le 1er janvier 898.

Le droit des Francs Saliens avait fixé la majorité à douze ans,
« L’usage des Francs…. », écrit très pertinemment en 893, Foulques, archevêque de Reims, «…. fut toujours, leur roi mort, d’en élire un autre dans la même race royale… » - Historia Remensis ecclésiae - t. IV, p. 5

Michel Sot a écrit : désigné comme roi par Eudes lui-même, Charles III reçoit l’hommage des grands du royaume, et fut sacré à Reims le 28 janvier 893 ; avait-il atteint ou dépassé cet âge….? Mais ne pourra régner qu’après la mort de Eudes. A cette date, il est obligé de concéder à Robert, frère du roi défunt, déjà en possession du marquisat de Bretagne, la libre disposions des comtés d’Anjou, du Maine, de Blois, d’Orléans. Son règne a rencontré les mêmes difficultés que ceux de ses prédécesseurs : la résistance aux.., et les conséquences des invasions Normandes, les démêlées avec les Grands.

Pour obtenir la paix avec les Normands, Charles III le Simple doit composer, et céder par le traité de Saint Clair-sur-Epte en 911, aux Normands de Rollon, le droit de s’établir aux « bouches de la Seine » créant  le « Pays des Normands » la future Normandie, il chargea l’habile Robert, frère de Eudes, de la négociation. Par ce traité le roi Charles donnait au Chef Norvégien, les comtés de Rouen, Lisieux, Evreux, c’est à dire le Pays de Caux, le Roumois, le Lieuvin, l’Evrecin, le Vexin, la partie droite de l’Epte, moyennant  hommage, Rollon et les siens devront se convertirent au Catholicisme, et renoncer à leurs campagnes dévastatrices en France, il se fit baptiser et devint Robert 1er, épousa Giselle la fille du roi, et répartit alors ses terres entre ses seigneurs Danois pour la plupart.

Diplôme royal de CHARLES III le Simple, daté de Changy du 17 juin 911, accordant des privilèges à une abbaye - Document des Archives Nationales à Paris.

L’anarchie régnant en Bretagne, en 924, le roi Raoul, successeur de Robert 1er , doit à son tour concéder à Rollon, les diocèses de Sées, du Mans et de Bayeux, moyennant hommage au roi suzerain.  Mort en 931, son successeur Guillaume 1er Longue Epée, nommé Viljâlmr Langaspjôt dans les Sagas Scandinaves, avait été associé au pouvoir dès 927.  Né à Rouen vers 900, Guillaume était le fils naturel de Rollon et de Poppa de Bayeux ( N° Généal. 32 ( 4 ), 33 ( 12 ), 34 ( 7 ), 35, 36 ), deuxième « duc » de Normandie, mort assassiné le 18 décembre 942, à Picquigny, sur une île de la Somme, par Beaudouin, fils du comte de Cambrai, à l’instigation de Arnoult 1er , comte de Flandre.   Guillaume 1er avait épousé en 930 « more danico » Sprotta de Senlis, née vers 911, morte après 942, fille de Bernard de Senlis, comte de Valois ( N° Généal. 31 ( 3 ), 32  ( 11 ), 33 ( 7 ), 34, 35 ),  en 933, obtient moyennant le même contre-partie les diocèses de Coutances et  d’Avranches, où il en chasse les bretons ( ces deux diocèses n‘appartenaient plus au domaine royal depuis 868, traité de Compiègne ). La Normandie correspond alors à l’ancienne province romaine de « deuxième Lyonnaise », et est définitivement érigée en duché sous Richard 1er (+1026 ).

Poppa de Bayeux , la mère de Guillaume 1er Longue Epée, était la sœur du père de Sprotta, Bernard de Senlis. Ils descendaient de Charlemagne via Pépin 1er d’Italie.

Dans un Diplôme du 14 mars 918, le roi Charles III le Simple mentionne les concessions consenties « ….aux Normands de la Seine, c’est à-dire à Rollon et à ses compagnons…..pour la défense du royaume…. ». Depuis 924, il dispose du comté du Maine, il semblerait que Rollon n’ait pas voulu gêner l’ascension des comtes du Maine. La tourmente Scandinave n’avait pas été que destructrice. Du trouble même naquit certaines modifications parfois profondes : des déplacements importants de populations eurent lieu. Les autorités préoccupées, sans beaucoup de succès, de renvoyer   dans leur terroir, les paysans qui avaient fui devant les hordes nordiques.


Donation en bas latin datée du 20 juin 988,  de HUGUE CAPET, à une abbaye - Document des Archives Nationales de Paris.

Turbulences dans le Comté du Maine….., la période de contestations !

Charles III le Simple, né le 17 septembre 879, devenu roi de France en 893, déposé en 922, est mort le 7 octobre 929 à Péronne, ne peut s’opposer pendant toute la durée de son règne à la croissance du pouvoir des grandes familles. Ces seigneurs édifient d’importants ensembles territoriaux et les Comtes ne gouvernent plus par délégation du roi mais à titre patrimonial et héréditaire. Au gouvernement des comtés les comtes, sont en possession de territoires indépendants.

À la clarté incertaine d’une documentation indigente : de simple division administrative du royaume, le comté du Maine, était devenu semble-t-il une unité. A sa tête une dynastie. Quel lignage ?

L’analyse de cette succession héréditaire des comtes du Maine, depuis Rotger 1er, via Roricon II jusqu’à Hugues ( V…? ) en 1070, qui paraît-être le dernier de la lignée, nous a posé de sérieux problèmes. De cette généalogie , nous ne savons ce que ce passé a bien voulu nous dévoiler. L’anarchie qui accompagne et suivit l’effritement de l’Etat carolingien offrit d’abord, à un bon nombre de feudataires l’occasion de s’approprier purement et simplement les « chassements » dont ils avaient reçu le conditionnel octroi.

A la faveur de cette déliquescence du pouvoir central, le désordre règne dans le Maine qui est en proie aux violences les plus excessives, aux conspirations des partisans des deux courants qui se députent la couronne. Cette compétition entre Charles III le Simple, la Carolingien, et Eudes 1er ,le Robertien, dura longtemps et ne cessa réellement qu’au décès de ce dernier. Dans le flux et reflux des factions tantôt triomphantes, tantôt évincées et affaiblies, quelques familles émergent, peu à peu s’imposent aux populations rurales désemparées, à la recherche  depuis la deuxième moitié du IXème siècle, d’une vraiment protection efficace.

Une nouvelle forme de société s’élabore : la féodalité. Un régime féodal pyramidal ( nous y avons fait allusion dans notre Avant-propos ), s’installe progressivement, des dynastie plus ou moins constituées, se consolident, leurs rivalités tissent une trame dans l’Histoire de notre province, du Xème siècle au XIVème., les Maisons du Maine, de Château-du-Loir, de Sablé, de La Flèche,

Nous avons abordé précédemment,  l’émergence de certaines familles et de la constitution de fief considérables : Bellême «  sentinelle avancée du duché de Normandie » , de Vendôme, de Blois, les rivalités  à la limite du Maine, entre les comtes de Blois et les ducs Normands. Celle de Vendôme, possédant les terres de Lavardin, de Montoire et d’autres dans la mouvance du Maine. Dès le Xème siècle, les comtes d‘Anjou se sont efforcés de mettre la main sur le comté du Maine. Le «  pagus Cenomannicus » - Pays du Mans, comprenait le territoire de deux anciennes cités gallo-romaines, « civitas Cenomanorum » - la cité des Cenomans  et « civitas Diablintum » - la cité des Diablintes . Le déclin de celle-ci vers le Vème siècle incita à l’adjoindre au diocèse Manceau, expliquant l’étendue importante de ce dernier. Il fut divisé en seize  conditae, selon le Dictionnaire de E. Vallée, il semble que par la suite il y eut les vicariae 

L’apparition dans le Bas-Maine vers la fin du Xème siècle, et la montée en puissance de la Maison des seigneurs de  Laval et celle des seigneurs  Mayenne ; se manifesta au XIème, et leur importance s’imposa  aux comtes du Maine

À la même époque s’établissait en Anjou et en Normandie deux dynasties qui allaient devenir très rapidement beaucoup plus puissante. L’Anjou a été confiée vers 880 à un comte Ingelger, fondateur de la Première Maison d’Anjou ( qui deviendra les Plantagenêts ), en Normandie, Rollon ou Rolf dit Göngu-Hrôlfur ou Hrôlfr le Marcheur, né vers 845 à Maer sur une des îles d’Alesund en Norvége, fils de Rognvald, duc de Maër, ayant reçu une partie de la Neustrie ( le Pays depuis l’Epte jusqu’à la mer - connu sous l’appellation de Pays des Normands - la Normandie ), se fit baptiser à Rouen, épousa Giselle la fille du roi, et devint duc de Normandie sous le nom de Robert 1er.

* Roger du Maine,
né vers 866, mort le 31 octobre 900, comte du Maine de 886 à 893, afin d’avoir un point d’appui contre Robert, famille des Robertiens, marquis de Neustrie et frère du roi Eudes 1er , il épousa vers 890, la Carolingienne Rothilde/Rohaut, fille du roi Charles II le Chauve, née vers 87I, morte en 928 ( N° Généal. 32, 33 ( 3 ), 34 ( 3 ), 35, 36, 37 ).

Roger, peut-être issu de la famille des comtes de Laon, apparaît au Mans vers 886, comme vicomte du Maine. Sa présence dans la Maine, n’était certainement pas innocente, lié aux Carolinigiens, elle étaient destinée à créer des difficultés au roi Eudes, Robertien.

- Fils connu, Hugues 1er, né vers 891, mort en 939 ( N° Généal. 31, 32 ( 3 ), 33 ( 3 ), 34, 35, 36 ) - ( mort en 940, selon Wikipedia - encyclopédie ),

- Première fille - Richilde ou Godehilde ? du Maine, née en 892, morte en ?, dame de France ( dynastie de Champagne ), ( N° Généal. 31, 32 ( 3 ), 33 ( ( ), 34 ), épousa Thinault l’Ancien, comte de Blois, né vers 890, mort avant 943, dont un fils Thibault 1er le Tricheur, né après 920, mort le 16 janvier 975 ( N° Généal. 30, 31 (3 ), 32 ( 5 ), 33 ),

- Deuxième fille - Judith du Maine, née vers 896, morte vers 923, épousa en première noce vers 914, Hugues Robertien plus connu sous l‘appellation de Hugues le Grand, né vers 897, mort le 16 juin 956 à Dourdan, fils de Robert 1er et de Béatrice de Vermandois. Hugues était comte de Paris, marquis de Neustrie de 923 à 956 puis duc des Francs, comte d’Auxerre de 954 à sa mort.

Il faut reconnaître qu’entre temps Robert  recherchait une alliance avec le comte du Maine. Ce comte du Maine, Roger s’est tout spécialement signalé par ses violences et ses déprédations dénoncées par l’évêque du Mans Gonthier entre 895 et 898,  par sont ressentiment à envers des Robertiens.

À la fin du IXème siècle, et au cours du Xème, les meilleurs analystes furent sans conteste : les moines.

Il conviendrait, en premier lieu d’examiner attentivement la manière dont s’est transmise la qualité de comte dans la province. Les recherches de Dom Paul Piolin mettent en évidence, et c’est un fait incontestable, les liens entre l’église , l’évêché du Mans et la fonction comtale.

Veterum analectorum - t. III, p. 283-285, nous apprends que Guntherius - Gunherius en français Gonthier, devenant Gauthier ; monta sur le siège épiscopal de l’église du Mans en l’an 892, élu par le clergé et le peuple, ce prélat mourut en 908.

Mettant à profit la carence de l’autorité locale consécutive à la disgrâce du comte Gauzfrid, décidé par le roi Louis II le Bègue, un seigneur, vicomte du Maine du nom de Rotger - Roger, accompagné d’une troupe nombreuses d’hommes d’armes s’impose dans le Maine, il s’installe dans la cité du Mans, après l’avoir rançonné, puis pillé le domaine épiscopal de « Baillou ».

« …Nam cum primo isdem Rotgarius nostram addit parochiam, irruens in           
«  quamdam nostrae Ecclesiae villam, nomine Baliau quae praecipus…. »

Certains érudits pensent, qu’il serait vraisemblable que ce Roger, soit l’un des descendants du comte Rotger qui serait rendu célèbre , et aurait défrayé les Chroniques de la première moitié du VIIème siècle. D’autres émettent l’hypothèse, que sa souche serait les comtes de Laon.

Rotger II ou Rotgarius II est dénoncé dans Cenomania . De episcopus Cenomanensibus comme ayant spolié honteusement l’évêque Gonthier, après lui avoir fait subir les plus vils humiliations.

Isolé, ne pouvant plus supporter les vexations, les persécutions, craignant pour sa vie, sans l’espérance d’un quelconque secours, le prélat exposa ses plaintes dans un récit fort pathétique,

Veneterum analectorum - t. III , p. 283-284
« …. à tous les amateurs de Jésus-Christ et de la justice, écoutez, rois et  princes de la terre, écoutez 
« les crimes et les maux que moi Gonthier « indigne évêque de la ville du Mans, et toute l’église qui 
« m’est confiée,  avons maintes fois souffert de la part de Roger,

où il dépeint un comte cruel et sans scrupule, un despote.

« ….individu néfaste, barbare, sans mœurs, sans religion, qui ne mettait « aucune borne à ses 
« débauches…..à sa cupidité, à son inhumanité, et de ses hommes, crimes qui ont dépassé ceux des 
« païens dans mon diocèse…..ils avaient pour loi, le vol, l’adultère, le sacrilège, l’homicide, 
« l’ivrognerie et l’orgie et ils transgressaient sans cesse toutes autres lois divines. D’abord Roger 
« pénétra dans notre diocèse et s’empara d’une villa de l’église du nom de Baillou…..et tout ce qu’il y 
« trouva, il le dévasta et le détruisit. Les forfaits atroces et innombrables qui y furent commis sont 
« bien connus. Les femmes brutalement arrachées à leurs maris, furent violées et les maris de ces 
« femmes soumis à la torture jusqu’à paiement d’une rançon…..Presque tous les hommes remplis 
« d’effroi prirent la fuite…… ».

Ce paragraphe d’un texte du document précité, est un bon descriptif, relatant peut-être d’une façon unilatérale les mœurs , la tyrannie de ce comte, mais également  de certains seigneurs qui en raison des événements dont avons précédemment parlé, s’étaient octroyés une puissance, et une forme caractérisée d’indépendance.

Baillou, figure dans plusieurs actes de l’époque carolingienne, un atelier monétaire y est mentionné. Un document précise que Francon I, évêque du Mans est mort en 816, en  ce lieu. Siège d’une seigneurie, relevant de Mondoubleau, dans la province du Maine. Au Moyen Age un château y fut construit. Le village domine la rivière La Braye,  sur l’autre rive,  juste en face du bourg de Rahay.

Roger II, apparaît comme la tige maîtresse de la  Deuxième Maison des Comtes du Maine. Son épouse nous est connue par la signature d’une  Charte de donation en faveur des moines de l’abbaye de Saint-Evroult. Elle est dénommée dans l’acte Rohaut, sœur de Louis II le Bègue, tante de Charles III le Simple. Se référant, et fortifié par cette alliance avec la famille royale Carolingienne, il s’attache Raoul , seigneur de Beaumont, vicomte du Maine - « …vice comes… », et un certain Raoul ( peut-être seigneur de Villiers et de Domont ) opposant farouche et notoire au parti Robertien du roi Eudes . Roger, également profite des échecs du nouveau souverain, et sympathise avec les opposants préparant un complot qui débouchera sur une guerre entre le Robertien - Eudes 1er et le Carolingien - Charles III le Simple.

Par actions successives, parfaitement orchestrées, Roger II, tenace accentue la pression pour sa reconnaissance au gouvernement du comté du Maine; Le vicomte du Maine Raoul 1er avait d’ailleurs un comportement analogue.

Dans les années 893-895, Roger assiégé dans le Mans,  puis chassé par le duc Robert fils puîné  de Robert le Fort, qui le remplace par le Rorgonide, Gauzlin du Maine. Un siècle de pouvoir comtal, n’a pas, tant s’en faut effacé ou même diminué l’importante influence du temporel.

* Goslin ou Gauzlin III du Maine, 
né en 860, mort en 914, comte du Maine de 893 à 895, fils de Gauzfrid, petit-fils de Rorgon 1er,   épousa en 889 Godehilde Carolingien, née vers 865, morte ? - famille des Rorgonides ( N° Généal. 32 ( 2 ), 33 ( 8 ), 34 ( 11 ), 35 (7) , 36 ( 4 ), 37 ) 

Il est le dernier comte du Maine de sa famille, qui se le fait confisquer par Charles II le Chauve, au bénéfice de Robert le Fort. Il faut reconnaître que les Rorgonides assurèrent sans succès la défense du Maine, contre les Bretons. Au final, ils traitèrent même avec eux, puis s’associèrent à la révolte de Louis II le Bègue, gendre du duc des Bretons, contre son père le roi de France Charles le Chauve. Celui-ci, confia la défense de toute la Neustrie à Robert le Fort. C’est à partir de là que  s’est construite la suzeraineté des Robertiens sur le Maine.

Dans le comté du Maine, à la fin du IXème siècle, l’autorité du comte, héritière en quelque façon de la dignité royale du Maine, devait être assez forte, pour que le 13 juin 893/895 ( suite à une tâche sur le document le 3 et le 5, peuvent être confondus ), 

« …un prévôt et un abbé de Saint-Martin de Tours se déplace au Mans, devant un comte du nom de 
« Bérenger ( dans l’acte ), pour lui demander  justice…. »

Lorsque deux de ses seigneurs venaient à se faire la guerre, où était le devoir du bon vassal ?

S’abstenir eût simplement abouti à doubler la félonie. Il fallait donc choisir. Comment ? Une idée dans sa naïveté, jette une lumière fort crue sur l’arrière-plan de tant de protestations de dévouement qui se résumaient à : le plus respectable des seigneurs, était évidemment celui qui donnait le fief le meilleur. Déjà, en 895, dans une situation légèrement différente, le comte du Maine, que les chanoines de Saint-Martin priaient de ramener à l’ordre un de ses vassaux : de répondre que ce personnage était « …bien plutôt.. » le vassal

Telle était, encore à la fin du XIème siècle, la règle suivie en cas de conflits d’hommages.

Les historiens, volontiers, en rendent responsable l’habitude qui se prit très tôt au Moyen Age, de rémunérer, de récompenser la fidélité des vassaux par des fiefs. On ne saurait douter, en effet, que l’appât belles et riches terres au soleil n’ait entraîné plus d’un guerrier à multiplier les prestations d’hommages.

Dans les années 893, Roger assiégé dans le Mans,  puis chassé par le duc Robert fils puîné  de Robert le Fort, qui le remplace par le Rorgonide Gauzlin du Maine.

Pendant un temps relativement court, deux années, le comte Gauzelin du Maine, tente d’endiguer les prétentions de Roger, et de surtout de ses partisans,  mais celui-ci ne peut se maintenir, et par la suite Roger revient et réussit à se réinstaller à la tête du Comté du Maine.

* Roger du Maine, 
mort en 900, comte du Maine de 895 à 898

Les Actus - p. 341-348,  commentent comment au temps du roi Eudes, à la fin du IXème siècle, un «  usurpateur » dénommé Roger, fut expulsé du Mans, Robert frère du roi, sur les ordres de celui-ci. Comment Roger, allait revenir chasser Gauzlin et s’emparer de la cité Mancelle. 

En réalité le principal opposant à Roger, c’est l’évêque Gonthier, pro-Robertien. 

Rotger ouvertement se soumet, fait amende honorable, disparaît, puis réapparaît plus déterminé, renforcé, à chaque fois plus puissant. Inlassablement le scénario se renouvelle. 

L’administration mise en place par Robert de Neustrie vacille, et se dilue ; Roger  reprend  Le Mans, se réinstalle, s’approprie les biens ecclésiastique, moleste, élimine les réfractaires.

L’évêque Gontier fuit, et cherche refuge dans le domaine de Roche-l’Evêque sur les bords du Loir, dans le Bas-Vendômois, et l’excommunie, 

« ….cum pace et concordia ab illis recessimus ; et Rupiacum nostrum pronostra nécessita pro parte 
« curavimius….. ».

Dans le diocèse du Mans, il y a plusieurs terres seigneuriales portant le nom de Roches -Rochers, dont  le Rocher près de Mésanger ; le Rocher au nord d’Ernée ; en ce qui concerne les Roches l’Evêque  apparemment la tradition qui se veut historique, demeure vivace, selon :

Province du Maine - t. XVIII, 1910, p. 323
Revue Historique du Maine - 1959, p. 37
Les Roches-L’évêque sont situées dans le bas-Vendômois, c’étaient un village très ancien qui remontait à la période prè-romaine construit dans les flancs du côteau du Loir, il possédait de nombreuses habitations troglodytes.  Au VIème siècle y vivait Saint Almer, qui était un disciple de Saint Avit, Abbé de Saint-Mesmin près d’Orléans.

Les Roches figurent dans les possessions d’Aldric, évêque du Mans de 832 à 856, confirmé par l’Empereur Louis 1er le Pieux. A la fin du IXème siècle quand Rotger et sa troupe de spadassins s’empara de la cité du Mans, c’est en ce lieu que l’évêque Gonthier vint s’abriter.

Au Moyen Age, le bourg et le domaine avait le statut de châtellenie, celle-ci appartenait au comte de Vendôme. Ils étaient ceinturaient d’une muraille, avec des accès par plusieurs portes don une seule subsiste.

- Au-dessus du village, le lieu-dit «  les Ris », est le site de l’un des miracles de Saint Julien au IIIème siècle, selon la tradition : il aurait apparaître une source  « la fontaine Saint Julien », et boire de cette eau permettrai de vivre 150 an au moins… De nos jours existe un romantique petit lavoir. 
Bas-Vendômois, terroir autour de Montoire.
Perche-Vendômois, terroir autour de Mondoubleau.

À la mort du comte Roger , tel est le titre qui lui a été affecté dans de nombreux actes authentifiés des Archives départementales, l’évêque Mainard , successeur de Gonthier, revint et fut inhumé au Mans en 970.

En moins d’un demi-siècle l’autorité comtale passe aux mains de la famille de Rotger.

Est-il l’unique responsable des troubles, l’auteur des brigandages comme nous le décrit l’évêque Gonthier ? Ou bien le restaurateur de l’ordre et de l’autorité que nous laisse supposer certains textes ?
Actus Pontificum Cenomannis in urbe degentium - p. 339 à 349.
Historiae Normannorrum script ores - p. 215 - 317.
Histoire de France - t. VIII - X et XI.
Bibliothèque Nationale de France à Paris - manuscrit 2769 latin - folio 103 verso et 104.

C’est tout le problème suspensif de l’anarchie féodale de ce IXème siècle finissant.

Avec l’assentiment du roi Charles III le Simple, en 898, le comte Roger est à nouveau déposé, et Hugues le Grand pourvoit à l’administration du comté du Maine.

Il semble après analyse des documents précités compulsés, avoir conduit l’administration des affaires du comté du Maine, à une époque particulièrement troublée, avec une énergie « …une main de fer… » avec  une certaine clairvoyance, les droits régaliens, ceux de la paix, de la justice. Ses successeurs battront monnaie.

Selon Frodoard, le Maine dans son ensemble demeura un quart de siècle sous la tutelle du Normand Rollon. A sa mort en 933, c’est sont fils Guillaume Longue Epée qui exerça la bénéfique sur la province, freinant  l’expansion du Chef normand Ragenold, installé dans l’estuaire de la Loire. Les hommes venus du Nord, ne se bornèrent pas à piller : dans leurs établissements ils introduisirent incontestablement u n élément humain nouveau.

Comment doser cet apport ?

Les données anthropologiques sont dans l’état actuel de la science incapables de rien fournir de certain.

Aussi bien, que, dans les contrées où eux-mêmes avaient creusé tant de vides, les vikings aient à leur tour fondé plus d’un établissement nouveau, la toponymie suffirait à nous en assurer. A vrai dire, il n’est pas toujours aisé de faire le départ entre les noms de lieux Scandinaves et une couche Germanique plus ancienne, qui proviendrait soit d’une implantation isolée, soit d’une colonisation : les Saxons dans le Saosnois. 

* Hugue 1er du Maine, 
né en 891,  mort en 939/940, vicomte du Mans, comte du Maine de 900 à 940, épousa N… du Maine, née vers 891, morte….?, qui lui donne,  

- Un fils, Hugues II du Maine, qui suit,

- Une fille,  Godehilde du Maine, née avant 939, morte…?, ( N° Généal. 31 ( 3 ), 32 ( 2 ), 33 ( 6 ), 34 ), épousa Yves d’Alençon, seigneur de Domfront, fils de Fulcuin de Creil ( N° Généal. 32 ).

De cette union sont nés quatre enfants dont : Hildeburge de Bellême, née vers 975, morte en 1024, épouse  de Jamelin ou Haimon de Château du Loir.

Il succède à son père Roger après 900, il est par sa mère lié aux Carolingiens, ce qui lui donne  une position élevée. Il est vraisemblablement marié à une femme issue de la famille des Rorgonides, probablement une fille du comte Gauzlin, ce qui le conforte dans cette position ( Gauzlin, son beau-père ayant repris le titre de Comte pendant une période ), ce mariage a permis de rétablir la paix entre les deux familles.

Il est possible d’identifier ce comte Hugues 1er ( dans les textes Hugue ), qui semble avoir gouverné le comté du Maine dès l’an 900, 

Histoire de France - t. X, p. 489 - Bibliothèque Nationale de France à Paris
« diplôme de l’an 900, dans lequel le roi Charles III le Simple confirme une  donation de biens aux 
« chanoines de l’abbaye de Saint-Evroult, dont l’un, situé dans le Maine, donné par un comte Hugue 
« et la mère de ce comte Rohaut…… ».





















Acte daté de 915, de Hugue 1er, comte du Maine - Extrait du Cartulaire de Saint-Victeur du Mans.


Des actes de 929 et 931, permettent de penser que le Maine était toujours administré par un fils du comte Rotger II, le comte Hugues, 

 « ….Signum Hugonis comitis, filii Rotgerii comitis….. »

Acte de l’an 929, 3 mai
« ….le comte Hugue 1er, fils de Rotger, souscrit la restitution faite par Hugue duc des Francs, d’un 
« domaine nommé Mosnes ( canton d’Amboise  - Indre et Loire. Dans la seconde moitié du Moyen 
« Age, ce lieu appartenait à Saint-Martin de Tours  ), aux chanoines de Saint Martin-de-Tours. 
Manuscrit - collect. Dom Rousseau - t. 1 , folio 193, n° 160

Acte de l’an 931, 26 mars, fait à Tours
« ….le comte Hugue 1er, fils de Roger, souscrit la donation de l’alleu de « Châtillon-sur-Loire, faite par Hugue, duc des Francs, aux chanoines de  Saint Martin-de-Tours….. »
Chronique des comtes d’Anjou - p. 102

bien que le nom du comté ne soit pas précisé dans ces actes, comme dans d’autres, ce qui est fréquent au début du Xème siècle, on peut considérer que le Maine était gouverné par Hugues 1er, d’autres personnages y figurent : Foulque, comte d’Anjou et Thibaud, vicomte de Blois.


Une difficile indépendance, pour le comté du Maine.......?


Les possessions des comtes d’Anjou et de Blois, étaient particulièrement enchevêtrées en Touraine, ce qui provoqua de longs et d’inévitables conflits

Foulque 1er le Roux, né vers 870, mort en 942, vicomte d’Angers de 898 à 905, vicomte de Tours et d’Angers de 905 à 909, comte d’Anjou de 909 à 942, fils d’Ingelger et d’Adelais, épousa Roscille de Loches, fille de Garnier seigneur de Loches, La Haye, Villentrois en Berry, et autres lieux en Touraine, il était le neveu du Sénéchal Adalard.
Il eut trois fils,

- Ingelger, tué en combattant les Normands,

- Foulque II le Bon, né vers 910, mort à Tours le 11 novembre 958, épousa en 937, 
Gerberge du Maine, née vers 915, morte vers 953 ( N° Généal. 30, 31( 5 ), 32( 8 ), 33( 8 ), 34( 3 ),

- Guy qui en 937 grâce à l’appui de Hugues le Grand, duc de France, devient évêque de Soissons

et deux filles,

- Adèle, qui à la même époque ( 937 ) épouse Gautier 1er, comte d’Amiens, de Valois et du Vexin,

- Roscille se maria avec Alain Barbetorte, comte de Nantes.

Solidifiant des liens dont le premier objectif était la défense commune contre les Normands , créant un front continu, mais également pour contrer l’action des Normands installés sur la Loire, et soutenus par Guillaume Longue Epée, duc de Normandie, fils de Rollon, qui essayait de s’approprier la Bretagne. 

Par sa mère Adelais, Foulque 1er le Roux est également allié aux seigneurs d’Amboise et de Buzançais, qui incorporait à certaines périodes celles de Châtillon sur Indre et de Verneuil. Elles représentaient l’élément avancé vers le Berry et le sud du Blésois. Ces multiples relations et possessions s’enchevêtrent avec celles des Thibaud de Blois. Le comte d’Anjou ne tarde pas : à assujettir les régions voisines,  le comté du Maine,  la vassalisation, du comté de Nantes.

C’est la genèse du futur conflit de plus de plus d’un siècle entre ces deux grandes maisons féodales pour s’approprier la Touraine. 

Le comté de Blois occupe une place très importante dans la France médiévale. A la fin du IXème siècle, le comté de Blois est sous la tutelle des Robertiens, Hugues  le Grand , duc de France en est le suzerain, Blois est le siège d’une vicomté tenue par Gargenaud qui meurt en 906. Thibaud l’Ancien issu d’une grande famille Franco-Bourguignonne, apparenté à Hugues, marquis d’Arles puis en 936, roi d’Italie, devient vicomte de Blois. Dès 908, Hugues le Grand,  l’installe comme vicomte de Tours, il possède également Bourgueil, Chinon, Saumur, et développe ses domaines en s’emparant en 935 de Selles-sur-Cher et de Vierzon. Il épouse Richilde, née vers 890, fille de Hugues, comte de Bourges. L’une de ses filles épouse en première noce Alain Barbetorte, comte de Nantes, puis en deuxième noces, Foulque II le Bon, comte d’Anjou. 

Ces mariages donnent une idée de la situation de Thibault l’Ancien dans la première moitié du Xème siècle, et l’imbroglio qui se tisse dans le Val de Loire.

À partir du mariage de Judith du Maine avec Hugues le Grand, les comtes du Maine eurent partie liée aux Robertiens ; nous trouvons Hugues 1er du Maine mentionné au tout début d’une liste citant un grand nombre de témoin sur un diplôme Robertien en 931.

Thibaud le Tricheur, né vers 910, mort le 16 janvier 977, au décès de son père Thibaud l’Ancien en 942, assume le titre de comte. Additionnant audace, duplicité et cruauté, il se trouve mêlé aux conflits opposant entre eux les plus grands personnages de son temps : Hugues le Grand, duc de France, Herbert II de Vermandois, duc de Normandie, le duc de Bretagne, sans oublier le roi de France. Il agrandit son domaine de l’Indre au sud jusqu’à l’Eure au nord. En 941, Hugues le Grand le  fait comte de Tours, en 943, il épouse Luitgarde, fille de Herbert II de Vermandois, veuve du duc de Normandie..

À la mort de Louis IV d’Outremer en 954, son fils Lothaire, né en 941, devient roi avec le consentement de Hugues le Grand, beau-frère du roi Raoul, il devient duc d’Aquitaine, et duc de Bourgogne, et le plus grand seigneur foncier de France. Thibaud  de Blois s’associe alors avec le nouveau roi, pour combattre son suzerain bienfaiteur.

C’est le fondateur de la Maison de Blois. Vers 987, les Comtes de Blois se posent en rivaux aux Capétiens.

Quand Charles III le Simple, fils posthume de Louis II le Bègue ( roi de Francie occidentale de 893 à 923, après les brefs règnes de ses demi-frères Louis III et de Carloman II, retira maladroitement l’Abbaye de Chelles à la mère de Hugues 1er   pour la donne à son favori Haganon, ceci provoqua la réaction immédiate du Comte du Maine et son alliance avec Hugues la Grand, son beau-frère, qui développa par la même occasion sa tutelle sur le Maine. Hugues, à la mort de son père Robert 1er, prudent fera élire en 923 son cousin Raoul, fils de Richard II le Justicier, comte d’Autun, et d’Adélaïde de Bourgogne. Raoul, duc de Bourgogne de 921 à 936, roi des Francs de 923 à 936. Né vers 890, Raoul fut sacré roi en l’abbaye Saint Médard de Soissons, il avait épousé Emma de France. 

La suzeraineté au bénéfice d’Hugues le Grand fut matérialisé par le roi Raoul 1er en 924.

Il semble ne faire aucun doute, que Hugues 1er soit toujours resté fidèle au Robertien. Autre point très important, le Comte du Maine était le plus important de ses vassaux . Dans les actes de cette époque il figure au deuxième rang, immédiatement derrière Hugues le Grand. Hugues, son beau-frère. A la mort de Robert 1er, les Grands élisent Raoul de Bourgogne, comte d’Autun et d’Avallon, abbé de Saint Germain d’Auxerre et de Sainte Colombe de Sens, avait épousé Emma, fille de Robert 1er, roi de France de 922 à sa mort en 923, et de Béatrice de Vermandois, sœur de Herbert II. Raoul est sacré roi le 13 juillet 923 dans l’église Saint Médard de Soissons par l’archevêque de Sens.


Hugues du Maine à la bataille de Trans,


À l’appel de l’abbé Landevennec, Alain II de Bretagne dit Barbe-Torte, comte de Poher, né vers 910, mort à Nantes en 952, débarque en 936 à Dol, rentrant de chez les Anglo-Saxons où il s’était avec son père Mathuedois, comte de Poher, réfugié. Il était par sa mère le petit-fils de Alain 1er le Grand. Après sont éclatante victoire sur les Normands en 937 à Kerlouan il se fait élire « Brittonium dux » en 938. Il achève la libération de la Bretagne par la bataille de Trans le 1er août 939,où avec l’appui de Bérenger, comte de Rennes, d’Hugues 1er , comte du Maine, il écrase les Vikings. Mort en 952, il confie la garde de la Bretagne à Foulque II le Bon, qui avait épousé sa veuve, et à Thibaud de Blois son beau-frère.  

Il noua des alliances utiles avec le carolingien Louis IV d’Outremer, qu’il avait connu lors de son exil en Angleterre, et Thibaud 1er , comte de Blois et de Chartres.


Vicomtes du Mans, 


Dans le Maine après l’an 950, le pouvoir comtal s’est érodé, puis progressivement effrité avec la montée en puissance de l’hégémonie des comtes d’Anjou, dans les vallées de la Loire et du Loir. Initialement liés de par leur titre aux comtes du Maine, les vicomtes du Mans sont peu à peu, de par leurs alliances, grâce à leurs liens familiaux avec les vicomtes de Vendôme, passés sous l’influence, puis par intérêt sous la tutelle des comtes d’Anjou. Ils étaient également apparentés à la Maison de Bellême.  

Au sein du comté du Maine se développa une dynastie vicomtale puissante et très influente, dont l’origine nous  est mal connue.

* Hubert, 
semble être le premier vicomte du Mans dans les années 888-890. Il est probable selon certains historiens, de la même famille que Hubert, l’évêque du Mans, qui vécut un peu après lui. Il est possible qu’il soit un ancêtre du vicomte Raoul 1er. 

* Raoul 1er, 
vicomte du Mans ( 895 - 898 ? ), c’était le frère de Mainard, évêque du Mans et leur sœur est la mère de Yves de Creil, seigneur de Bellême, son épouse s’appelait Emmeline,  ils eurent un fils Raoul II, qui suit.

* Raoul II, 
vicomte du Mans ( 967- 994 ? ), fils de Raoul 1er, épousa Godeheult, vraisemblablement Godehilde de Bellême, née vers 965, dont il eut six enfants,

- Yves l’aîné,
- Raoul III, qui suit,
- Geoffroy, seigneur de Sablé,
- Hubert, Eudes, 
- Odile, dame de Sainte-Suzanne, qui épousa en secondes noces Hugues de Lavardin.

Vers 994. - Acte par lequel le vicomte du Maine Raoult, époux de Godeheult et père de Raoult, donne à l’abbaye du Mont-Saint-Michel des vignes situées dans le faubourg du Mans, appelé Vieux-Pont. ( Cartulaire de Saint-Victeur - I, p.1et 2 ).

Cartulaire du Mont-du-Mont-Saint-Michel, folio. 48
Cartulaire du Prieuré de Saint-Vivteur au Mans - n°1, nous, 
- vers 994 - Acte par lequel le vicomte du Maine Raoul, époux de Godéheult et père de Raoul, donne à l’abbaye du Mont-Siain-Michel des vignes situées dans le faubourg du Mans appelé Vieux-Pont.

- M. l’abbé Gérault, à la page 135 de sa Notice sur Evron, publié un acte de Hugues 1 ( III ), comte du Maine, où figure le vicomte Raoult et son fils, portant le même nom.

- cet acte, dont l’original n’existe plus, et qui n’a pas été copié par Gaignières, ne nous est connu que par le Cartulaire de Saint-Vincent. Il réfute M. Hucher, lequel dans ses  Monuments…. Des vicomtes de Beaumont, p.9, donne pour tige de cette maison le vicomte Roscelin ( 1030-1040 ), n’admet l’existence de Raoult I, que vers 1040.

* Raoul  II, - 967, 1003, (selon l’abbé Angot ) 
Fils présumé du précédent né vers 960, mort attesté en 997 ( par Généal. n° 31 ), cité dans un acte comme Raoul de Beaumont au Maine ( Généal. n° 31 ), se serait marié une première fois avec Guinar, citée dans une Charte - Cartulaire de Saint-Florent de Saumur, puis semble avoir eu une seconde épouse : Godeheult, peut-être Godehilde de Bellême, née vers 965, morte ? ( Généal. n° 31 - ascendants comtes de Mayenne, descendants seigneurs de Sablé ), mentionnée dans le Cartulaire de Saint-Victor, et dans la donation d’une vigne, située près du Vieux-Pont, à l’abbaye Saint-Vincent du Mans. Godeheult, serait l’une des sœurs de Avesgaud, évêque du Mans, la seconde ? dans ce cas la belle-sœur de Gervais de Château-du-Loir, son successeur. Le vicomte du Maine, Raoul II, neveu de Mainard, évêque du Mans, aurait été en parenté avec trois évêques du Mans successifs, de la Maison de Bellême, qui furent ne l’oublions pas de puissants seigneurs temporels. 

Cinq fils seraient nés de cette union: Yves - Raoul  - Geoffroi - Hubert -Eudes, en ce qui concerne l’éventualité de filles, les textes sont plus confus.

Il est précisé en marge, M. l’abbé Gérault, à la page 135 de sa Notice sur Evron, a publié un acte de Hugues 1 (  ? ), comte du Maine, où figure le vicomte Raoul et son fils portant le même prénom.

Cet acte,  dont l’original n’existe plus, et qui n’a pas été copié par Mr. Gaignières, ne nous est connu que par le Cartulaire. Il réfute Mr. Huchet, lequel dans ses Monuments……..des vicomtes de Beaumont, p.9, donnant pour tige de cette maison le vicomte Roscelin ( 1030-1040 ), n’admet l’existence de Raoul I que vers 1040.

* Raoul III, - vers 1010, avant 1040,

Raoul III, est le fils de Raoul II et, Godeheult ou Godehilde de Bellême, selon des documents d’Archives départementales de La Sarthe. Marié à Hildegarde N…. ils eurent au moins deux fils,

* Raoul IV, qui succéda à son père,

Geoffroy, seigneur de la Maison de Braitel. Il est connu, comme fils de Raoul II et frère de Raoul III, oncle du vicomte Hubert. Dans de nombreux actes de la première moitié  du XIème siècle où il est cité , son nom est quelque fois accompagné du  titre de vicomte, ce qui a laissé supposé à des historiens qu’il avait pu être le tuteur de son neveu. Il épousa Hervise de Braitel, seule Héritière d’Hugues de Braitel et d’ Erma. Vraisemblablement, petite-fille de Guillaume de Braitel, seigneur de Lombron qui avait participé à la première croisade en compagnie de Raoul, son cousin, vicomte du Maine. Il eut trois fils Guillaume, Hugues, Geoffroi, et Eudes, fils bâtard que l’on trouve souvent nommé dans le Cartulaire de Saint-Vincent.

* Raoul IV, - avant 1040, 1067,

Raoul IV ou Roscelin, vicomte du Mans de 1015 à 1067, fils de Raoul III et de Godehilde né vers 1020, mort après 1065,avait épousé vers 1048 Emma/Emmeline de Montrevault, née vers 1030, morte le 18 septembre 1058, dame du Lude et de Montrevault, fille héritière d’Etienne, seigneur de Montrevault et du Lude, et de Emma, la fille de Hubert 1er, vicomte de Vendôme. Emma/Emmeline, nièce par sa mère d’Hubert de Vendôme, évêque d’Angers de 1040 à 1047. Il épousa en secondes noces Cana ou Chaana de Pontelevoy. 

Le prélat affectionnait sa nièce et son neveu, on trouve la trace cette affection dans sa correspondance. Emmma mourut en 1058, conformément à ses dernières volontés, elle fut enterrée, près de son oncle. Son nom est fréquemment mentionné dans des actes de dotation à des établissements religieux par le vicomte Raoul, de biens provenant de la dot de sa femme. 

C’était un fidèle du comte d’Anjou, Geoffroy Martel, et avait en complément le soutien de son oncle maternel, Hubert II, devenu vicomte de Vendôme à la mort de son père Hubert 1er.Foulque III Nerra, le fit introniser évêque d’Angers en I005.  Son action dans la lutte contre Guillaume de Normandie, lui apporta la vicomté de Vendôme. 

Il eut deux fils et deux filles de son premier mariage,

- Hubert, qui prit sa suite comme vicomte du Mans,

- Raoul Payen ( +1020), vicomte de Vendôme, épousa Agathe, la fille de Foulques Loison, comte de Vendôme,

- Godehilde, qui épousa Guillaume II, seigneur de Bellême, qui passa son temps batailler contre le comte du Maine et Geoffroy 1er, seigneur de Mayenne,

- Hageburge, qui épousa Tesselin en lui apportant le titre de seigneur de Montrevault

Charte  du 11 août 1237. - Raoul IV, vicomte de Beaumont, donne au chapitre de Saint-Pierre-de-La-Cour une rente qu’il perçoit au Mans dans la censive du roi,  en échange d’une pièce de vigne, appartenant à la prébende du roi d’Angleterre, joignant les vignes des religieuses de La Fontaine-Saint-Martin que les Frères Mineurs du Mans désirent acquérir pour augmenter leurs constructions, et que les religieuses refusent de vendre, si la vigne de Saint-Pierre-de-La-Cour ne leur est pas cédée. ( Cartulaire de Saint-Pierre de-La-Cour - LXV, p. 79 ).

La copie authentique du quinzième siècle, permet de rectifier le texte fautif de Savare, que nous avons reproduit ci-dessus ( LXV ). C’est apparemment sur ce texte que des historiens locaux ont basé l’existence de la prébende du roi d’Angleterre, regis Anglie, qui ne fut en réalité que la prébende d’un chanoine nommé Roger Langlais.

« ….Novunit versitas vestra, quod cum religiosi viri, Fratres Minores Cenomanenseserit ,…. ».

L’ordre des Frères Mineurs ou Cordeliers, institué par saint François d’Assise en 1223, avait construit un monastère au Mans, sur l’emplacement actuellement limité par les jardin anglais des Jacobins et la vallée de Misère.

« ….cum moniales de Fonte Sancti Martini juxta edificia dictorum  fratum…. ».

- Les Bénédictines de Saint-Sulpice de Rennes, établies, depuis 1117, au prieuré de La Fontaine-Saint-Martin, commune du canton de Pontvallain. 

Le 12 août 1237, Guillaume de Beaumont, chevalier, ratifie par une charte le don fait à Raoul IV , vicomte de Beaumont, son père. ( Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - LXVII, p.81 ).

- Guillaume de Beaumont, fils puiné de Raoul IV, vicomte de Beaumont, et frère de Raoul V et d’Agnès, femme de Louis de Brienne, qui fut la dernière descendante de la première maison de Beaumont.

Il semble résulter de la comparaison de cette charte avec celle n° LXV, que Raoul IV mourut, non en 1235 ou 1236, comme il a été dit et même écrit, mais bien le 11 août 1237, jour où fut rédigé la charte n° LXV, puisque le lendemain, 12 août, son fils Guillaume, ratifie le don fait par son défunt père.
« ….quod ( cum ) mobilise vir, Rodulphus, vice-comes Belli Montis, vivens « pater meus,… ».

* Hubert, - 1067, avant le 24 mai 1095,
Hubert de Beaumont au Maine, né vers 1050, mort le 24 mai 1095, vicomte du Mans et du Lude de vers 1030 à 1070, fils de Raoul IV et de Emma de Montrevault. Son nom lui vient vraisemblablement de l’intérêt que l’évêque d’Angers portait à sa nièce. Il détient les forteresses de Beaumont, de Fresnay et Sainte-Suzanne ( il fut surnommé tour à tour vicomte de Sainte-Suzanne, du Lude, du Maine, des Manceaux, du Mans ). Il participa activement  à la défense du Haut-Maine contre l’offensive des Normands de Guillaume de Normandie, puis il fit sa paix avec le duc. Après le remariage de son père avec Cana / Chaana, il estimait être son fils, et la dénommait affectueusement vicomtesse, puis il fut ensuite juge de sa cour.

Il épousa le 6 décembre 1067, Ermengarde, la fille de Guillaume 1er, comte de Nevers et comte d’Auxerre et de Ermengarde, comtesse de Tonnerre, trois enfants sont nés de cette union,

- Raoul V, fils aîné, qui suit, 

- Herbert ou Hubert  ( 1061 ), cité avec ses frères et sa mère en 1090, et de nouveau en 1095, et dans circonstances non validés,

- Guillaume ( 1062 ), mentionné dans deux actes,

- Yves, n’apparaît qu dans un acte,

- Godehilde ou Godeheult ( 1063 ), elle est annoté avec sa mère au prieuré de Cheffes. Selon deux chartes où il est question d’une religieuse de ce nom , elles s’appliqueraient non à la fille du vicomte du Maine, mais à sa grande-tante, la première pour sa profession avant 1067, l’autre à la fin de son apostolat après 1104. 

* Raoul V de Beaumont au Maine, avant 1096, vers 1131, 
Raoul V de Beaumont au Maine, dit aussi Roscelin, né vers 1070, mort vers 1118 / 1120, inhumé à Etival, fils de Hubert et d’Ermengardede Nevers, vicomte et seigneur de Fresnay en 1096, de Sainte-Suzanne et du Lude en 1100, de Beaumont en 1109, ne porta jamais le titre de vicomte du Maine. Il épousa en 1075, Adenor de Laval, fille de Guy II dit le Chauve, 3ème seigneur de Laval, et de Denise de Mortain, sa deuxième épouse, cousine de Guillaume le Conquérant. Le jour de son mariage, il ratifia la donation de l’église de Juillé et du Ham à l’abbaye Saint-Vincent du Mans. 

Trois fils naquirent de cette union, 

- Roscelin 1er, qui succéda à son père Raoul V,

- Raoul, que l’on découvre cité en 1112 et 1156,

- Raoul, nommé une fois en 1112 avec ses deux frères.

Selon Robert Latouche, il mourut avant le 24 mai 1095.

* Roscelin 1er, avant 1145, vers 1176,
Roscelin 1er dit Roscelin de Beaumont au Maine, né vers 1100, mort après 1145 vers 1176, fils aîné de Raoul V et de Adenor de Laval, il prend le titre de vicomte de Beaumont et de Sainte-Suzanne. Il se maria deux fois, 

En premières noces, il épousa, avant 1145 Odeline de Crépon, une des filles du seigneur de Crépon, près de Caen, arrière petite-fille de Gunnor de Crépon, princesse du Danemark et concubine de Richard 1er de Normandie, 3ème duc de Normandie. Dame de Crépon, femme de Richer III ou Richard de Laigle, mort en 1178.

En secondes noces , Roscelin se remaria vers 1145?, avec Constance de Normandie, née après 1105,  la cinquième des filles illégitimes de Henri 1er Beauclerc, roi d’Angleterre, fils cadet de Guillaume le Conquérant. Ils eurent trois fils et une fille,

-  Richard, l’aîné, qui succéda à son père,

- Raoul, évêque d’Angers, est particulièrement méconnu par les historiens. Une certaine confusion règne à son sujet, P. Anselme le dit fils de Raoul, qui est en réalité son grand-père ? Ménage, admet qu’il est le fils de Riscelin 1er et de Constance, bâtarde d’Henri 1er Beauclerc, mais pense qu’il est de la branche cadette de Montrevault ? Gallia Christiana le donne comme fils de Richard qui se trouve être son frère, et de Constance sa mère, épouse de Roscelin.

* Richard 1er, vers 1176, mort en 1196,
Richard 1er de Beaumont au Maine, né vers 1137, mort vers 1200, vicomte du Mans après 1194, fils du précédent et de Constance de Normandie,  il prit pour épouse vers 1165 Luce ou Lucie de l’Aigle, née vers 1145, morte après 1217, fille de Richer / Richard II, seigneur de L’Aigle, né vers 1100, mort entre 1150 et 1176, lui-même fils de Gilbert de L’Aigle, comte du Perche, et de Béatrix N.., née vers 1115.Sont frère Richer / Richard III, né vers 1135, mort avant 1187, fut seigneur de L’Aigle. Ils sont les descendants directs Fulbert de Beine, 1er seigneur de L’Aigle. Elle est citée dans des actes « ….Lucia de Aquila…. ou… Lucia Aquilana….. » ce qui a donné, selon certaines traductions : Luce de Quelaines, dame du dit-lieu, d’Azé, de Ruillé, d’Entrammes et du Franc-Alleu de Villiers, descendante de Rivalon de Quelaines.

De cette union Richard et Lucie eurent au moins sept enfants, quatre fils dont Richard, Geoffroy , l’étalement chronologique de la filiation rend difficile la vérification des différentes hypothèses, et fait l’objet de controverses, nous nous sommes abstenus, faute d’éléments fiables, et trois filles,

* Raoul VI,  1196, 1237, 
Raoul VI de Beaumont au Maine, né vers 1175, mort en 1238/1239, dit vicomte de Sainte-Suzanne, vicomte du Mans après 1235 , fils du précédent et de Lucie de l’Aigle, il épousa Agnès de La Flèche, née vers 1195, morte après 1225. Selon  des documents généalogiques d’Archives départementales de la Sarthe et du Maine-et-Loire, l’épouse de Raoul VI, est connue sous  l’appellation de Agnès de La Flèche, ce nom lui aurait été conféré au titre de fille naturelle du roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt, devenu également par son père Geoffroy  comte d’Anjou et du Maine, seigneur de La Flèche , descendant par sa mère du comte Hélie.

De cette union sont nés,

- Richard qui succéda à son père,

- Raoul, qui mourut assez jeune, cité dans un acte du Cartulaire de La Couture - p. 409, daté de 1208, il vivait donc encore à cette date,

- Guillaume, qualifié de chevalier en 1236, dans la ratification d’un don de son frère Raoul à la Chartreuse du Parc-d’Orques, et en 1237, dans un autre acte de donation au chapitre de Saint-Pierre-de-La Cour. Dans une charte de 1238, copiée par Gaignières son nom est mentionnée. On le retrouve le retrouve en janvier 1240, dans la confirmation au Ronceray des dîmes du moulin de Massidor près du Lude. Il serait mort avant son frère Richard II. Sa femme est connue sous son prénom Marie, nommée dans une charte de 1239 confirmant les dons de son frère Raoul décédé.

- Agnès qui hérita comme seule survivante de la famille, de tous ses frères.

* Richard II, 1237, 1242,
Richard II, vicomte de Beaumont  au Maine, fils de Raoul VI et Agnès de La Flèche, marié avant 1218, à Mathilde d’Amboise, fille de Sulpice III, seigneur d’Amboise et d’Isabelle de Chartres, elle donna  à l’abbaye d’Etival, à la sollicitation de la dames de Conches, descendante de Ranulf III de Toëny, chevalier banneret de la Normandie, seigneur de Conches Lord of Flamstead, né vers 1040, mort le 24 mars 1102 ; 100 sols  de rente sur le péage de Chaumont en 1233 ; et 20 livres de rente pour la fondation de deux chartreux en 1243, à Montrichard. Veuve, elle se remaria avec Jean, comte de Soissons, et mourut sans enfants de ses deux mariages, le 11 mai 1256, selon l’obituaire de Notre-Dame du Parc. Avant de mourir 
Richard II, confirma toutes les donations de ses ancêtres, et donna 10 livres sur la prévôté de Sainte-Suzanne pour lui et pour sa femme Mathilde.

* Agnès, 1242, 1280,
Agnès de Beaumont au Maine, née vers 1225, morte le 9 mai 1301, dame de Château-Gontier, fille de Raoul VI de Beaumont au Maine, vicomte de Sainte-Suzanne, et de Agnès de La Flèche. Elle survécut à tous ses frères, hérita de Richard II et fut de ce fait vicomtesse de Beaumont. Elle avait épousé le 12 février 1253, Louis de Brienne, né vers 1225, mort après le 1er septembre 1297, inhumé à la Chartreuse de Parc d’Orques, prince de Jérusalem. Troisième fils de Jean de Brienne, roi de Jérusalem, empereur d’Orient, et  de Bérengère de Castille, ce qui le faisait neveu de du roi de France, Louis IX plus connu sous le nom de saint Louis. 

Sept enfants sont nés de ce mariage, trois fils :Jean, Louis, Henri, et quatre filles : Isabelle, Jeanne, Marguerite, Marie.


Evêques du Mans liés à la famille des vicomtes du Mans.


* Hubert, 
évêque du Mans de 913 à 951.

La Maison de Bellême - au Moyen Age Belesme fut la première à manifester son ambition dominatrice et son intention déterminée de s’établir dans le Maine voisin. Elle utilisa la voie ecclésiastique pour atteindre son objectif : s’emparer de l’évêché du Mans, très important dans la hiérarchie. 

Cette famille posséda l’autorité épiscopale pendant près de quatre vingt quinze ans . Trois évêque de la dynastie se succédèrent.

* Mainard, 
c’est le frère de Raoul 1er vicomte du Mans et l’oncle de Yves de Bellême. Il est évêque du Mans de 951 à 971.

Malgré de nombreux documents, on ignore dans quelles conditions exactes furent élus les trois évêques qui succédèrent à Mainard : Sigefroi - Avejot - Gervais de Château-du-Loir qui appartenait à la Maison de Bellême.

Que leur élection ait été fictive, cela est possible.

De l’épiscopat de Sigefroi/Sifroi, on sait qu’il guerroya contre le comte du Maine, Hugues II, que l’évêque ne sortit pas victorieux de ces différents conflits, et c’est le moins que l’on puisse dire ; il sollicita des trêves, puis la paix. Il pratiqua couramment la simonie : vente d’objets du culte, et que sur ses vieux jours, il prit femme, désignée par un Croniqueur de l’époque « ….episcopissa…. », elle s’appelait Hildegarde - Actus pontificum, p. 354, et erurent plusieurs enfants. 

Les circonstances de la mort de Sigefroi sont insolites. « Il s’était fait saigner…..comme thérapie, et, la nuit suivante, au lieu de se soigner, il se serait …..( à des débauches ), il coucha aves sa femme »« ….dormivit cum episcopissa…. » la plaie s’envenima, et il mourut peu après…. » - Actus pontificum - p. 354-355. 

Au Xème siècle, nous l’avons déjà écrit, de nombreux évêques se comportaient comme des féodaux. Ce ne sont pas des hommes d’églises, c’est une certitude. On constate dans l’examen de nombreux documents, l’absence totale de qualités sacerdotales, beaucoup ont femmes et enfants, ils sont souvent ignorants.

Ainsi, l’évêque Hugues, de Rouen, a des ressemblances avec Sigefroi. A Rennes, à Quimper à la fin du Xème siècle au début du XIème, on voit des évêques se succéder de père en fils exactement comme des titulaires d’un fief. 
Histoire de Bretagne - t. III, p. 169
Cartulaire Sainte-Croix de Quimperlé - p. 88

En dépit des dommages dus aux incursions et aux invasions, des vendettas destructrices des fiefs rivaux et à l’indignité de certains de ses chefs, l’église Mancelle est au Xème siècle en pleine croissance matérielle. Les seigneurs féodaux paillards et pillards comblent de biens leurs fondations monastiques, pour le rachat céleste de toutes leurs turpitudes. Tel Herbert Eveille-Chien qui dote richement l’abbaye de Saint-Pierre-de-La Cour. L’évêque Mainard vers la fin du Xème siècle, agrandit de façon importante la mense dominicale, et  peu après l’an mil, en pleine lutte armée contre le comte du Maine, Herbert Eveille-Chien, l’évêque Avesgaud peut entreprendre une œuvre considérable de bâtisseur, signe d’une prospérité matérielle certaine :

Actus pontificum - p. 356
« ….il rebâtit de pierre les bâtiments de l’évêché auparavant en bois et il  reconstruisit en pierre 
« l’hospice des pauvres autrefois en bois…. »

* Vulgrin, 
neveu de Hubert II, évêque d’Angers ,il est issu de la famille des vicomtes de Vendôme.
Abbé de Saint-Serge d’Angers en 1046, il devient évêque du Mans en 1055 avec l ‘appui de Geoffroy II Martel, comte d’Anjou à qui le roi Henri 1er avait transféré la suzeraineté de la Touraine, transmis le pouvoir de nomination de l’évêque du Mans. Cela représentait une rupture avec les évêques issus de la Maison de Bellême.


Deuxième Maison des Comtes du Maine,


Profitant des rivalités suivies de guerres implacables que se livrent les trois frères héritiers, les Bretons, puis les Normand par leurs intrusions violentes et répétées, ont modifié les comportements et accéléré le processus de l’éclatement de l’Empire Franc. Véritables forces dissolvantes de l’insécurité, les crises successives de 888 à 987, entraînent  l’élimination irrémédiable de la dynastie carolingienne.

Pendant tout ce temps, les populations victimes sans défense, étaient pillées, rançonnées, malmenées. D’où la nécessité absolue d’être protégées. C’est dans ce contexte que sont apparues la plupart des dynasties féodales, en général à partir de notables carolingiens, que ce sont édifiés des maisons fortes, puis des châteaux forts dans le Maine. Les titulaires du Comté du Maine, intégré dans la Francie Occidentale sont devenus progressivement indépendants et ont transformé leur territoire en fief héréditaire.

La vie économique en Francie occidentale était fondée sur la terre. Son exploitation comportait selon Robert Folz, bien des différences régionales. Si la propriété apparaît très fractionnée en Aquitaine, entre Seine et Loire, c’est le régime domanial c’est à-dire de grandes propriétés ( fisc royaux - seigneuries laïques et ecclésiastiques ) de structure bipartie, divisée en « réserve seigneuriale - indominicat », et les tenures communément appelée manses dont les tenanciers  héréditaires devaient au seigneur «  maître » des prestations et des services en travail, pour suppléer à l’insuffisance de main-d’oeuvre. A la fin du Xème siècle on assiste à la hiérarchisation de la société terrienne. Les Grands Seigneurs comme Château du Loir, Sablé, Mayenne et quelques autres, sont conduits eux-mêmes à fractionner leur territoire et à créer des seigneuries à leurs vassaux. Ceux-ci, s’émanciperont à leur tour au XIème siècle.

Acte daté de 945, de Hugue II, comte du Maine, concernant des droits de bois accordés aux moines de La Coulture sur la Forêt de Longaulnay - Extrait du Cartulaire de Saint-Victeur du Mans.


924, l’ombre des ducs de Normandie sur le Maine

Depuis 924, le suzerain des comtes du Maine, n’est plus le roi de France, mais le duc de Normandie. Richard 1er Sans-Peur, fils naturel de Guillaume 1er Longue Epée et de Sprotta, né à Fécamp vers le 28 août 933, troisième duc de Normandie, il a I0 ans à la mort de son père en 942. Il est mis sous tutelle et exilé à Laon, par le roi carolingien, Louis IV d’Outremer, qui en profite pour s’emparer de Rouen, en son nom. De 943 à 945, la Normandie se dresse contre le roi Louis IV. Invité à Rouen  par Harold de Bayeux, Louis tombe dans un guet-apens et est fait prisonnier. Sa suite est massacré. Il est ensuite livré à Hugues le Grand et échangé contre la ville de Laon, pivot et symbole de la puissance, dernier bastion des Carolingiens en France.

- en deuxièmes noces il épousa en 960, Emma Robertien, née vers 943, morte sans postérité le 18 mars 968, fille de Hugues le Grand, sœur de Hugues Capet, duc de France qui devint son allié.

- en troisièmes noces, en 970, il se remarie avec Gunnor de Crespon, née vers 950, morte en 1031, 11 enfants, mère de Richard II ( N° Généal. 30 ( 3 ), 31 ( 9 ), 32 ( 4 ), 33 ). ( descendante directe de Lödbrog de Jutland, roi des Jutes, né vers 660, mort vers 715.

Début du règne 17 décembre 942, mort le 20 novembre 996 ( N° Généal. 30 ( 3 ), 31 ( 11 ), 32 ( 7 ), 33, 34 ), son fils Richard II de Normandie, né vers 972, mort le 28 août 1027, épousa Judith de Rennes, née vers 985, morte le 16 juin 1017 ( N° Généal. 29 ( 2 ), 30 ( 9 ), 31 ( 4 ).
   
Entre 956 et 960, après la mort de Hugues le Grand, profitant de la minorité d’Hugues Capet et avec l’assentiment et le soutien du roi Lothaire, né en 941, mort le 2 mars 986, a succédé à son père Louis IV d’Outremer en 954.Thibault de Blois s’empare des comtés de Chartres et de Châteaudun. Mais en 960, les Normands, avec l’aide des Danois attaquent Nantes.

Luitgarde, fille de Herbert II, comte de Vermandois 900-943 ( issu de la famille de Pépin, deuxième fils de Charlemagne ), a épousé en première noce Guillaume Longue Epée, duc de Normandie. Après l’assassinat de celui-ci, Hugues le Grand marie sa nièce en 943 à Thibaud le Tricheur, comte de Blois, Chartres, Chateaudun, Tours. Vindicative, elle pousse son mari Thibaud à attaquer son beau-fils Richard , duc de Normandie. Avec l’appui du roi Lothaire, ils attaquent et investissent le territoire du duché de Normandie et s’empare d’Evreux. La riposte est foudroyante les troupes du comte de Blois et du roi de France sont écrasées à Hermentruville où le jeune fils de Thibaud est tué. Richard poursuivant les fuyards des deux armées adverses dévaste Chartres, le Dunois, le Blésois et les autres possessions de Thibaud de Blois. La paix est rétablie en 966. Politiquement diminué, financièrement affaibli, il rend Evreux au duc de Normandie, son expansion vers l’ouest a échoué.

Son fils Eudes 1er, épouse, intérêt oblige, en première noce Mabaud/Maud de Normandie, fille de Richard 1er, sœur de Richard II de Normandie, mourra prématurément.



Les Seigneurs de Bellême.


Le premier comte du Perche connu est un dénommé Agombert, qui gouverna le Perche de 810 jusqu’en 836, nommé par Louis 1er le Pieux. Il participe à la lutte pour le pouvoir entre l’Empereur et ses fils, aux côtés de Hugues de Tours et Mainfroy d’Orléans. Après la défaite complète de Lothaire, il fait sa soumission, déporté il meurt en 836, de la peste en Italie.

Les seigneurs de Bellême sont issus de la famille de Creil, à l’origine vassal des Robertiens.


La seigneurie de Bellême s’est constituée dans les années 960 issu d’un conflit qui a opposé Richard, duc de Normandie et Thibault le Tricheur, comte de Blois et de Chartres. Avec l’accord de Richard de Normandie qui y voit un moyen de protéger sa région. Hugues Capet, duc de France attribue à Yves de Creil, le terroir de Bellême constituant ainsi un rempart face au comte de Blois et à ses alliés. En sens inverse, la seigneurie du Perche-Gouet a été constituée sous l’égide de Thibault de Blois, avec pour objectif initial d’assurer la frontière ouest de son Comté, contre les entreprises du comte d’Anjou, attribuée après 1060 à Guillaume 1er Gouet, premier seigneur connu. Un territoire tampon a été développé  entre les possessions du comte de Blois et celles de Richard de Normandie, avec la seigneurie de Nogent et Rotrou 1er né vers 950, mort vers 990.

Yves de Creil plus connu sous l’appellation de Yves de Bellême était chef des arbalétriers à la cour du roi de France, Louis IV d’Outre-mer, emploi qui lui conférait la direction de tous les ouvrages de fortifications des places et châteaux forts du  royaume. Lorsque le roi oubliant, qu’il devait son accession sur le trône au duc de Normandie, retint en captivité le fils de celui-ci , Richard 1er encore enfant, Yves de Creil fut l’instrument principal de la libération du jeune prince. En reconnaissance, Richard devenu duc de Normandie lui donna plus tard pour lui et ses descendants, le territoire d’Alençon, et une grande étendue sur la limite sud du  duché de Normandie, à charge de lui en faire hommage et de veiller de ce côté à la sûreté de ses possessions normandes. Yves fit construire les châteaux d’ Alençon, Séez, du Mesle-sur-Sarthe et d’Essey et de plusieurs autres. Selon dom Paul Polin - Histoire de l’Eglise du Mans - t. III, p. 3.

Il obtient ensuite le Sonnois « Saosnois » région de Mamers, au dépend du comte du Maine, puis Alençon, du duc de Normandie, Richard le Magnifique. Cette seigneurie de Bellême se développait entre la Normandie, le Maine et l’Ile-de-France, sur une centaine de kilomètres d’Est en Ouest de la rivière Huisne à celle de l’Egrenne, approximativement  des environs de Bellême à Domfront, et comprenait une lignes de crêtes fortement boisées où seuls quelques endroits faciles permettaient une circulation aisée entre les rivages de la Manche et la Vallée de la Loire. Yves de Creil, né vers 930, mort après 997, a épousé Godehilde, frère de l’évêque du Mans Sigefroi, se trouve de ce fait en conflit vers 960 avec Hugues II. Il eut un autre frère, Rotrou, comte de Mortagne, mort encore jeune

Il en a eut trois fils,

- Guillaume 1er Talvas, seigneur de Bellême, passe une bonne partie de son temps à guerroyer contre le comte du Maine pour sauvegarder une partie du Saosnois. En 1028, il attaque le fils de Richard II, Robert dit le Diable , duc de Normandie, vaincu, Alençon pris par les Normands, son fils Foulques tué, son autre fils gravement blessé et prisonnier, il est contraint de capituler.

- Yves II, mort vers 1070, évêque de Séez, devient seigneur de Bellême à la suite de son frère Guillaume.

- Avesgaud, évêque du Mans.

 et deux filles,

- Hildeburge mariée à Haimon de Château-du-Loir,

- Godelilde, qui est la mère de Albert, Abbé de l’abbaye de Micy à Saint Mesmin, près d’Orléans.

Les seigneurs de Bellême se retrouveront souvent aux côtés du comte d’Anjou Foulques Nerra dans les luttes d’influences qui s’exerceront sur le Maine.


Un terroir du Hault-Mayne : le Saosnois.


Niché dans la première grande courbe de la rivière Sarthe, non loin du lieu de sa naissance, adossé aux collines du Perche, ouvert sur la plaine Normande et sur la plaine du Pays Manceau, le Saosnois ( 68 paroisses ou bourgs ) est un terroir à part entière. C’est une contrée verdoyante, spécifique dans le département de la Sarthe. Très tôt, le peuple Gaulois des Aulerques s’y installa, comme le prouve les nombreuses trouvailles archéologiques, certains historiens pensent que le nom se Saosnois découle de Sauconna ou Saugonna, l’une des déesses des eaux gauloises, dont la déformation aurait pu donner Sonne voire Saosne. Mythe ou réalité. Saosnes, cité lacustre d’importance aurait été détruite au IIIème siècle, aurait succédé vers 275, sur la hauteur voisine la cité des Terres-Noires ( Saint Rémy des Monts ).   

Le Saosnois fut l’objet d’un long conflit en les Seigneurs de Bellême et les Comtes du Maine, qui dégénéra en une rivalité ouverte entre ces derniers et les évêque issus de la Maison de Bellême. Le comte du Maine, parvient à lui reprendre une partie du Sonnois, et  concède à l’abbaye de la Couture plusieurs terres de sa conquête.

Les seigneurs de Bellême sont apparentés à la famille des Vicomtes du Mans, ils obtiennent d’oncle en neveu l’Evêché du Mans, qui est comme nous l’avons écrit un évêché royal. Au début du XIème siècle, ils lient par alliance avec les puissants seigneurs de Château du Loir, région stratégique qui va être un sujet de bien des conflits, aux confins du Maine, de l’Anjou et de la Touraine, mais également du Vendômois. 

Yves de Creil est aux côtés de Richard  lorsque leurs forces écrasent les armées de Thibaud de Blois et de ses alliés. Ils s’emparent de Corbon ( Mortagne ) et de Chartres.

Au XIème siècle, le comté du Maine a été la proie de deux puissantes dynasties rivales, l’une  voisine en limite sud-sud ouest, l’autre plus éloignée au nord a posé directement ou implicitement la question de le légitimité comtale dans le Maine. 

Entre 956 et 960, après la mort de Hugues le Grand, profitant de la minorité d’Hugues Capet et avec l’assentiment et le soutien du roi Lothaire, né en 941, mort le 2 mars 986, a succédé à son père Louis IV d’Outremer en 954.Thibault de Blois s’empare des comtés de Chartres et de Châteaudun. Mais en 960, les Normands, avec l’aide des Danois attaquent Nantes. 

Vers 946, selon Historia Eccelesiae Remensis - t. VIII, p. 169,  le Maine revint dans la mouvance du royaume de France. Le beau-frère ( pour les uns ), le neveu ( pour les autres ), ou encore le gendre - les opinions sur ce sujet sont très partagées ; du défunt roi Robert 1er, Raoul de Bourgognes est alors appelé à régner.


Un Comte, dans le Comté du Maine,


* Hugues II du Maine, 
né vers 920, mort en 992, vicomte du Mans, comte du Maine de 950 à 992, fils de Hugues 1er ( N° Généal. 30, 31 ( 2 ), 32 ( 3 ), 33,34,35 ), épousa N. de Vermandois, née en 935, morte…?, fille d’Herbert III de Meaux et de Hedwige d’Angleterre ( N° Généal. 30, 31 ( 2 ), 32 ( 3 ), 33, 34, 35 ) dont,

- Premier fils - Hugues III du Maine, né vers 960, mort avant 1015,

- Deuxième fils - Hubert du Maine ( d’Arnay ), né vers 970, mort avant 1002, épousa en 997 - Ermengarde  de Vihiers, née vers 975, morte après 1002,

- Troisième fils - Foulques,

- Quatrième fils - Herbert ( dit Bacon ),

- 1 Fille - Hidegarde du Maine, née vers 970, morte vers 1020, a épousé Geoffroy 1er , vicomte de Chateaudun, né vers 967, mort en 986, elle était veuve d’Ernaud , seigneur de la Ferté-Vidame.

Il devient Comte vers 950 et profite de la minorité de Hugues Capet pour s’émanciper de la tutelle des Robertiens, comme le font de leur côté les comtes de Blois et d’Anjou. Un acte daté de 951, nous fait supposer que le comte Hugues II, fils ou parent de Hugues 1er exerce le pouvoir comtal, 

Acte daté de l’an 951, mars
manuscrit latin 12875, folio 303, Bibliothèque Nationale de France à Paris
«  ….concession en main-ferme, et pour trois vies durant, faite par le « comte Hugue  II à Anjubaud 
« et sa fille Ermensende des domaines du Coudray et de Laval sis  sur la Mayenne, à charge du cens 
« annuel de deux sous payable le premier octobre, sur la demande de Hugue, fils d’Aimon, et du fils 
« d’Hugue, Hugue, et  du consentement de ses fils  Hugue et Herbert…. »

d’autres actes authentifiés nous confortent,

Acte de l’an 955, 25 juin,
Cartulaire de l’abbaye de Saint Père-de-Chartres - n° 73
«  de la première année du règne de Lothaire, couronné le 12 novembre 954,
«  Hugue II souscrit la vente d’un alleu sis à Condé-sur-Huisne, faite par Lambert, fils d’Ansbert, à 
« Giroard et au Girard »

Acte daté de l’an 960, septembre, Rivarennes ( canton d’Azay-le-Rideau - 37 )
Histoire de l’abbaye royale de Saint Florent près de Saumur - folio 41 verso
«  Hugue II souscrit la donation d’un alleu sis à Varennes faite par une femme nommée Herembourg 
« aux  moines de Saint Florent-de-Saumur ».

Acte daté de 967
Fragment de chartes du Xème siècle - n° 21, L. de Grandmaison
« Hugue II et ses deux fils, Hugue et Foucoin, souscrivent la donation faite par Girard aux moines de Saint-
« Julien de Tours de l’alleu de Tais situé sur la Dême »

Divers documents, des archives de l’église collégiale de Saint-Pierre-de-La Cour, nous éclairent,

extrait du trésor des archives  de l’Eglise collégiale de Saint-Pierre-de-La Cour, dont un fragment parchemin d’une charte ( très mauvais état ), par laquelle…H…Archevêque de Tours, V….( Vulgrin ), évêque du Mans, et Guillaume abbé de La Coulture, reconnaissent que Hugue David  ( vraisemblablement Hugues II ), comte du Maine, fut le fondateur de l’Eglise collégiale de Saint-Pierre-de-La Cour… » 
Sans date, mais estimé à 970 - in-folio - 250 feuillets manuscrits.

Charte sans date, de Hugue II, comte du Maine - extraite du Cartulaire de Saint-Victeur.


Charte sans date….dudit Hugue David, par laquelle,
«  …en vue du salut de son âme et de celles de ses père et mère et de ses donne aux moines de La 
« Coulture et à ses chanoines héritiers, il de Saint-Pierre-de-La Cour,qui est sa propre chapelle…   
« ( quoe est capella « mea…), certaines terres qui étaient (…. ad vade nomine Guitonis….), à la 
« condition que les moines et les chanoines prient chaque jour pour le « donateur.
«  Il confirme cette charte avec ses officiers, ses serviteurs et ses enfants, et prononce les anathèmes 
« les plus terribles contre les violateurs de « cette donation….( sit anathème et marantha….) »
« Ont souscrit :
« Signum Hugonis, comitis
                 Hugonis filii,              
                 Seingefridii, épiscopis
                 Isaac, Odonis, archidaconi                
                 Suardi, Rodolphi, Gaufridi, Amonis, Milonis,
                 Aigleramni 

d’autres chartes, dont la date est estimée à l’an 970, méritent une certaine attention,

le Catalogue des Actes.
le Cartulaire de Saint-Père de Chartres,
«  Charte de Hugue David, par laquelle il donne audit chapitre, pour le salut de son  âme et de celles 
« de ses père et mère, Marigné - Madrignatum, avec l’église, un  four, un moulin et tous les droits et « coutumes sur ledit lieu…..Cette charte se termine par des anathèmes ordinaires et est confirmée 
« par Sigefroy - Seinfredus, Cenomanensis episcopus, Ysaac, archidiacre, Suardus et Milo et plures 
« alii  ….Ledit Hugue donne encore, le même jour, aux chanoines de Saint-Pierre le droit de posséder 
« paisiblement et librement les vignes qu’ils pourront acquérir dans ses fiefs, et cela avec le 
« consentement de ses barons et de ses Vassaux »

Charte de Hugue, comte du Maine, par laquelle il donne aux religieux de La Couture et aux chanoines de son église de Saint-Pierre-de-La Cour les terres du Gue-Bernisson …..que erant ad vadum nomine Bernutionum , …Prato-Ferrato, de Glatigniaco…., et de Champ-Garreau - de Campo-Guarellis, avec leurs colliberts et censitaires, à la charge de prier pour le remède et le repos de son âme. Cette charte est confirmée par ses enfants et ses officiers, se termine par les anathèmes terribles contre les violateurs de ses dispositions, et porte les signes distinctifs du comte Hugue, de Hugue son fils, de l’évêque Sigefroy, d’Isaac, des archidiacres Odon et Guillaume de Suhard, et de nombreux autres.

Fragments de chartes du Xème siècle - n°23 - L. de Grandmaison
Acte daté de l’an 971, février,
«  Hugue II et ses deux fils, Hugue et Foulcoin, souscrivent la donation que « fait l’évêque du Mans 
« Sifroi du domaine de Vauboan, situé dans la voirie de Vaas, aux moines de Saint-Julien de Tours »

Ces documents des Archives départementales de la Sarthe, nous confortent dans le fait, si besoin est, que dans les années 955, 959 et 967, le comte du Maine est effectivement Hugues II. La généalogie des comtes du Maine a été tout particulièrement difficile à reconstituer pour IXème siècle et le Xème, la Bibliothèque Nationale et les Archives Nationales furent des appoints inestimables, bien que le risque d’erreurs ne soit pas complètement exclus, nous pensons que Hugues II, est bien le fils successeur de Hugues 1er . Le gouvernement de la province par le comte Hugues II, nous est aussi mal connu que ses années de règne. Ce que nous savons par contre se sont ses démêlés avec les seigneurs de Bellême, par Sigefroy - Sifroi  Évêque du Mans interposé, rappelons le frère de Yves de Bellême. L’évêque acheta, avec les biens de l’église du Mans, l’appui de Bouchard, comte de Vendôme.



Coup d’œil sur Bouchard, comte de Vendôme  : un autre voisin !



Bouchard 1er le Vénérable ( Vétulus ), né vers 940, mort après 1005, devient comte de Vendôme vers 970, à la mort de son père Bouchard Ratepillate ( qui est sans doute de premier comte héréditaire de Vendôme ), il passa toute sa jeunesse en compagnie de Hugues Capet à Fontaines en Orléanais. Il épouse Elisabeth, comtesse de Corbeil, qui lui apporte les comtés de Corbeil et de Melun, auxquels le roi Hugues Capet ajouta le comté de Paris. Ver 975, Bouchard passe un accord avec l’évêque du Mans Sigefroi, qui lui donne une partie du Maine, c’est à-dire le Bas-Vendômois, qui relevait de l’évêché du Mans. Ce terroir fut fortement défriché au début du XIème siècle sous l’impulsion de Renaud , évêque de Paris devenu comte de Vendôme en 1005, après la mort de Boucher son père.

Le comté de Vendôme se limitait  à l’origine exclusivement à la région autour de Vendôme, intégrée dans l’évêché de Chartres, et une partie  de la « Gastine » Tourangelle, puis des châtellenies de Lavardin et de Montoire,

Selon toute vraisemblance Hugues II du Maine s’est marié à une femme de la puissante Maison de Vermandois, alliée des comtes de Blois, d’où le rapprochement des comtes du Maine, avec la Maison de Blois, qui en outre venait de s’approprier Chartres et Châteaudun. Par le jeu des mariages et des alliances le Maine se trouva entraîner dans le tumulte des rivalités d’intérêts.

Vers les années 950-952, le comte de Blois Thibault le Tricheur avait mis au point un dispositif complexe alors qu’il était en opposition, à la limite du conflit armé avec le comte d’Anjou, Foulques II le Bon. Il avait lui-même épousé  Eleudegarde, veuve du duc de Normandie Guillaume Longue Epée qui vouait une haine aveugle à son beau-fils Richard, le nouveau duc de Normandie. Le comte de Blois était alors à la recherche d’alliés tous azimuts, pour en découdre avec le Normand. En 952, après la mort de Alain Barbe Torte, comte de Bretagne, il fait épouser à Foulques II, sa sœur , la veuve d’Alain. Le comte d’Anjou prend le contrôle de toute la partie ouest de son comté, c’est à-dire : le comté de Nantes, et les Pays des Mauges, d’Herbauge et de Tiffauge. En contrepartie, il abandonne à Thibault, Saumur ; une très grave erreur, il faudra plus d’un siècle à ses successeurs pour le récupérer.

Foulques II le Bon, s’est surtout inquiété d’étendre  l’influence des comtes d’Anjou vers le Maine en s’appropriant les domaines que possédait l’abbaye de Saint-Martin à Parcé-sur-Sarthe et à Précigné.

Hugues II, en 967 figure encore immédiatement après la souscription d’Hugues Capet,
Fragments de chartes du Xème siècle provenant de Saint Julien de Tours - Grandmaison,  n°21
La seigneurie de Bellême…. t. 1, p. 168

Foulques II le Bon mort à Tours le 11 novembre 958 ( N° Généal. 30, 31 ( 5 ), 32 ( 8 ), 33      ( 8 ), 34 ( 3 ), c’est son fils Geoffroy 1er dit Grisegonelle, né vers 940, mort le 21 juillet 987 à Marçon ( N° Généal. 30, 31 ( 3 ), 32 ( 6 ), qui lui succède au gouvernement du comté d’Anjou.  Il épousa en 959 Adelaïs de Vermandois, comtesse de Beaune, née après 945, morte à Angers le 12 décembre 975 ( N° Généal. 30, 31 ( 3 ), 32 ( 4 ). En 970 Geoffroy Grisegonelle est fortement impliquée dans les affaires internes du Maine, il appuie auprès du roi Lothaire la nomination de Sigefroy, frère de Yves de Bellême, au siège épiscopale du Mans. Il sera intronisé évêque par Joseph II, archevêque de Tours ( certains historiens placent Frotere sur le siège de Tourspour cette époque….? ). En compensation Sigefroy,   donne au comte d’ Anjou les domaines épiscopaux de Dissay-sous-Courcillon et de Coulaines, le manoir de Coulonges , estimé à plus de mille livres de deniers ( la livre Mancelle valait à cette époque, très exactement le double de la livre Tournois - Tours ).

Veterum analectorum - t. III, p. 297
« …..Nam antequam esset ordinatus episcopus, coepit et ipse destructor  esse Ecclesiae. Nam curiam 
« antecessorum episcoporum, quam Colonias vocant fiscalinorum admodum plenam, mille libris 
« densitomètre et plus valentem, et villam, quam Disiacum nominant …. dedit Fulconi, « 
« Andegavorum comiti….. »

L’objectif final est d’affaiblir progressivement le pouvoir, de ruiner par d’incessants conflits le comte du Maine et sa famille, en s’appuyant sur un clan familial très puissant : les seigneurs de Bellême, leurs parents,  l’évêque du Mans, les vicomtes du Mans, leurs alliés les comtes d’Anjou et de Vendôme.

Dès 967, Raoult vicomte du Mans évolue dans l’entourage de Geoffroy Grisegonelle, il est marié à la sœur de Yves de Bellême et de Sigefroy.

Côté ouest du comté du Maine, le comte d’Anjou consolide ses positions à Craon en y installant la famille Suhard-Guarin et également à Précigné et à Parcé-sur-Sarthe, qui ne sont à peine qu’à 10 km de l’importante place fortifiée de Sablé , en bord de Sarthe. Le seigneur de Sablé, n’est autre que le fils de Raoult, vicomte du Mans et le neveu de Yves de Bellême et de Sigefroy, il est l’un des proches du comte d’Anjou.

Cette implantation dans le Maine, offre à Geoffroy 1er un double avantage, une ligne de défense avancée, des bases opérationnelles dans l’objectif, elle lui permet de progresser dans la vallée du Loir, où il possède déjà la place du Lude. Pour autant , il est prudent et ne cherche pas à s’avancer au-delà de Dissay, l’est étant sous l’influence vigilante de Bouchard de Vendôme, ami très proche du Duc de France, Hugues Capet qui est le suzerain du comte d’Anjou.

Geoffroy très circonspect, connaissant l’humeur ombrageuse de Bouchard, il a toujours ménagé celui-ci, ainsi en 977 le comte d’Anjou établit Thibault, beau-fils du comte de Vendôme, comme Abbé de l’abbaye de Cormery. Bouchard est lui aussi par intérêt un allié et un soutien de Sigefroy, dans ses démêlés avec le comte du Maine. En 987, Geoffroy Grisegonelle et Bouchard de Vendôme entretiennent les relations très étroites, à Nouatré sur la Vienne, ils finalisent le mariage du fils de Geoffoy, Foulques III Nerra, avec Elisabeth de Vendôme, la fille de Bouchard. Foulques commence a être associé par son père à la direction du comté d’Anjou. Les liens entre les deux Maisons Comtales sont prolongés par ceux établis entre les vicomtes du Mans et les vicomtes de Vendôme.


Les vicomtes de Vendôme et les vicomtes du Mans,


Fulcrade, apparaît vers 980, comme vicomte de Vendôme, peut-être à une époque où Bouchard était très souvent absent de son comté. L’origine de Fulcrade est incertaine, certains pensent qu’il serait issu de la famille des vicomtes de Chartres, en effet on retrouve dans cette famille les noms typiques Foucher/Emeline. Il eut deux enfants, un fils et une fille Emmeline - Emma qui épousa Hubert 1er de la famille des vicomtes du Mans, des évêques du Mans, et des seigneurs de Langeais. Leur fille également appelée Emma devint l’épouse  de Etienne , seigneur de Montrevault et du Lude. Raoul, vicomte du Mans se maria avec Emma de Montrevault , fille d’Etienne, et devint du fait de ce mariage vicomte de Vendôme.

Il est à noter, que malgré ses liens Chartrains, donc sous influence du comte de Blois, il gravita dans le cercle  des comtes d’Anjou et de Vendôme.

Au XIème siècle, les premiers seigneurs d’Amboise étaient des vassaux des comtes d’Anjou. Ce n’est qu’au XIIème siècle, après de nombreux conflits , grâce à leur obstination qu’ils purent obtenir leur autonomie. Hugues d’Amboise, filleul de Hugues Capet, par l’entremise de celui-ci épousa Helpès, héritière de Lavardin, importante seigneurie du Xème siècle, d’où son nom de «  Hugues de Lavardin ». Une fille Eveline naquit de cette union, qui épousa Sigebrand de Mayenne, et un fils Salom 1er de Lavardin qui participa activement à la lutte contre Gervais, évêque du Mans, seigneur de Château-du-Loir. A la mort d’Helpès, Hugues se remaria avec Odeline de Sainte-Suzanne, fille de Raoul II, vicomte du Mans et la sœur de Raoul III. Le fils de ce second mariage, Lisoie de Bazouges fut le meilleur commandant militaire des comtes d’Anjou, Foulques III Nerra ( 987-1040 ) et Geoffroy II Martel ( 1040-1060 ), il porta même le titre de sénéchal de Touraine.

En 987, , Geoffroy Grisegonelle, Bouchard et Hugues Capet font le siège de Marçon, près de Château-du-Loir, place forte tenue par Eudes Rufin, un fidèle de Eudes 1er de Blois, ami de Hugues II, comte du Maine. Marçon est un obstacle important entre les possessions du comte d’Anjou et celles du comte de Vendôme. C’est d’ailleurs lors de l’une des attaques contre les fortifications que Geoffroy 1er Grisegonelle fut tué le 21 juillet 987. Le comte du Maine relevant en fait directement de Hugues Capet. Geoffroy Grisegonelle a mené une insidieuse politique d’infiltrations dans le Maine.

Cette alliance avec la Maison de Vermandois, l’amena, après 977 et l’arrivée de Eudes 1er au comté de Blois ( Eudes était le fils de Thibault le Tricheur et de Luitgarde de Vermandois ), à s’opposer à Hugues Capet d’où les difficultés que le comte du Maine eut avec l’évêque du Mans Sigefroi   ( Le Mans était un évêché royal ). Les comte de Vendôme et d’Anjou étant de fidèles partisans de Hugues Capet.


Le comté de Blois dans l’échiquier……


Eudes 1er , tout comme son père, fut très habile pendant toute sa vie, dynamique, entreprenant, animé d’une ambition farouche et d’une volonté effrénée de conquêtes. Vers 981-983, il hérite de Château-Thierry et de l’Omois, du pouvoir comtal de Reims, de l’abbaye Saint-Médard de Soissons. Vers l’ouest la puissante influence du comte de Blois s’étend auprés des comtes de Rennes Bérenger puis Conan 1er ( duc de Bretagne 944-992, marié à Ermengarde, née vers 960, morte en 992, fille de Geoffroy Grisegonelle ( N° Généal. 30, 31( 2 ). Ils eurent une fille Judith de Rennes qui épousa vers 1000 Richard II de Normandie ( N° Généal. 29( 2 ), 30( 9 ), 31 ( 4 ).

La domination de la Bretagne, objet de luttes récurrentes entre les comtes de Nantes soutenus par les comtes d’Anjou, et les comtes de Rennes, appuyés par les comtes de Blois, a contribué à provoquer un conflit, entre les deux Maisons qui s’étaient pratiquement partagées sans heurt l’essentiel de la Neustrie Robertienne. En outre l’imbroglio de leurs possessions enchevêtrées en Touraine ne pouvait conduire inexorablement qu’à une confrontation, qui rythmera pendant plus de cinquante ans la vie du Val de Loire et du Val de Loir. En 991, il s’empare de la forteresse de Melun détenue par Bouchard de Vendôme. La guerre reprend en 995, entre Foulque III Nerra et Eudes 1er  , le comte d’Anjou s’enferme dans la forteresse de Langeais     ( peut-être le premier château fort en pierre du Moyen Age ), aussitôt le comte de Blois l’encercle et l’assiège, hiver 995-996. L’arrivée de l’armée royale prenant à revers les forces Blésoises, oblige Eudes à se retirer et à demander une trêve. Il se retire, tombe malade et meurt à l’abbaye de Marmoutier le 12 mars 996.  

Dans le cadre des investigations,  la recherche chronologique est basée exclusivement sur les dates. La date retenue,  est justifiées par le document lui-même. L’évêque Mainard, vivait encore  le 12 novembre 968, une donation datée de la quinzième année du règne de Lothaire en atteste - Celier - p. 159, note 14.

Sa mort semble se situer entre le 12 novembre 968 et février 971, date à laquelle Sigefroy était déjà évêque, il souscrit  à la donation des moines de Saint-Julien de Tours, que nous venons de citer.
Un autre document nous renseigne sur l’élection de Sigefroy,

Actus Pontificum - p. 352 à 354
«  …..l’évêque Mainard étant mort, le seigneur Segenfried, homme de vie  misérable et en tout 
« haïssable, reçut l’épiscopat vacant. Bien que né de parents nobles, il accomplit le mal dans sa 
« charge…. Avant même son ordination, il commença à être le destructeur de son église. En effet, il « 
« donna à Foulque, comte d’Anjou, le bien de Colonges possédé par ses prédécesseurs, riche en 
« hommes et valant plus de mille livres, et la villa de Dissay au de là du Leir, pour que celui-ci l’aide 
« à obtenir l’épiscopat du roi de France. A peine était-il évêque et occupait-il son siège que s’éleva 
« une querelle entre lui et le comte Hugue du Mans….. l’évêque en colère quitta sans conseil  la cité 
« et se rendit  auprès de Bouchard, comte de Vendômois….. il lui donna soixante quatre redevances, 
« droits d’assemblées et de visites sur de grands établissements de l’église. Il les lui accorda 
« si fermement qu’aucun des évêques ne puisse les reprendre en son pouvoir mais que ce comte et ses 
« héritiers les tiennent de l’évêque à condition qu’il s’engage dans la guerre à côté celui contre  
« Hugue, comte du Maine….. Pour mettre le comble à sa damnation, dans sa vieillesse, il prit une 
« femme du nom de Hildegarde qui conçut de lui et engendra des fils et des filles. L’un d’eux  
« survécut aux autres, qui avait nom d’Albéric, et que son père dota de biens  de  l’église lorsqu’il 
« devint adulte….. »

Sa  rivalité contre l’évêque Sigefroi la fuite et l’exil de ce dernier à Vendôme chez son allié protecteur le comte Bouchard de Vendôme. Sigefroi fit don à ce dernier d’un ensemble de terres appartenant au patrimoine foncier de l’Eglise du Mans, ces terres furent la base d’un terroir connu sous le nom de Bas-Vendômois.

Des chartes de 970 à 971, contiennent la souscription des fils de Hugues II, Hugue ( III ) et Foucoin ( Foulques ),que l’on retrouve dans,

Cartulaire de la Couture - n° 8
Acte daté de l’an 992, 12 novembre, Le Mans
«  Hugue II donne aux moines de La Couture les biens propres qu’il  Hugue et Foulque, et par  
« d’autres personnages,  dont l’évêque Sigefroi… ».

Manuscrit latin 12875, folio 303 ( analyse ) - Bibliothèque Nationale de France
«  …. Hugue David, comte du Maine, confirme tous les dons faits par lui ou « par son père à l’église de Saint-Pierre-de-La Cour. De plus leurs hommes « ne pourront être levés pour une milice, sans que le doyen et chantre « n’en ait été prévenu verbalement par le sénéchal du comte. »
«  Testes sunt : Sygenfried, episcopus Cenom…. ( Sigefroi, évêque du « Mans )
                      Ysaac, archid….
                      Gaumarus, Odo, Gonterus
Acte non daté  - estimé vers 990

Au XIème siècle, le comté du Maine a été la proie de deux puissantes dynasties rivales, l’une    voisine en limite sud-sud ouest, l’autre plus éloignée au nord a posé directement ou implicitement la question de le légitimité comtale dans le Maine.

Ce chapitre et les suivants  n’ont pu se faire que par un patient et attentif examen de documents parvenus jusqu’à nous. Ils y puisent très largement, et utilisent les notices narratives des Chroniqueurs, découvertes dans différents Centres d’Archives départementales. Nous allons pouvoir suivre le cheminement des tentatives des comtes du Maine dans leurs efforts pour sauvegarder le pouvoir.

La réalité du pouvoir dans le Haut-Maine ne put être continûment exercé par un comte en titre, il finit par échoir comme nous le verrons plus loin, en 1110 à la dynastie angevine.

Il apparaît, et cela devient évident que les comtes du Maine ont perdu leur puissance, au cours de la première moitié du XIème siècle. Non sans luttes. Peut-être auraient- ils pu la conserver, la sauvegarder partiellement, malheureusement ils n’ont pu maintenir efficacement la continuité lignagère : pères morts trop tôt, enfant sous tutelle, puis extinction de la lignée masculine directe.

Les comtes du Maine eurent à affronter  d’autres adversaires qui les défiaient, qui bafouaient leur autorité à l’intérieur même du comté, redoutables et tenaces, furent les évêques Sigefroy et Avesgaud. Il est utile de se rappeler que Sigefroy était apparenté, et qu’Avesgaud était le fils cadet d’Yves de Bellême, et le neveu de Sigefroy. Nous pensons  que l’opposition entre l’évêque  Sigefroy et le comte du Maine, en  absence de dates précises se déroula pendant le règne d’Hugues II. Ce sont les Actus p. 355 - 357, et le Cartulaire de l’abbaye de Saint-Vincent    ( 572-1184 ), 14 .

À la mort du roi Hugues Capet en novembre 996, c’est  son fils Robert 1er le Pieux, né à Orléans en 972, couronné dès 987 qui lui succède. Après avoir répudié sa première femme Rozzala, fille de l’ex-roi d’Italie Berenger, il se remarie avec Berthe de Bourgogne, la veuve d’Eudes 1er de Blois, mort en mars 996. Cette alliance renverse le système des liens entre la famille royale Capétienne et le Maison d’Anjou. En 1023, Eudes II, le fils de Berthe, fortifie ses positions , il parvient à gagner la Champagne alors qu’il possède déjà Blois, Châteaudun, Chartres, Meaux et Troyes. Eudes II de Blois avec l’aide de Robert le Pieux reprend Tours au comte d’Anjou, Foulques Nerra., en 1016, il se lance dans une offensive contre Montrichard.

De son côté Foulques Nerra place ses pions pour la bataille finale. Il s’empare de la place de Trèves et y construit un château, dont il confie la garde à Herbert le Rasoir, seigneur de Sablé.


Abbaye de Micy Saint-Mesmin près d’Orléans.


Fondée en 501, ordre des Bénédictins, elle était située au confluent du Loiret et de la Loire.

Elle aurait été fondée par Euspicius, un religieux de la suite de Clovis.

Ses bénéfices les plus anciens connus, les domaines de Chaingy et Ligny, la propriété de la rivière le Loiret. Elle possédait un  droit de pêche sur la Loire, et celui de prélever une mine de sel sur chaque bateau qui passait devant l’abbaye.


Hugues III, Come du Maine.


Hugues III du Maine, né vers 960, mort vers 1015, comte du Maine de 992 à 1015,

- 1 Fils - Herbert 1er du Maine,

- 1 Fille - Mélissende qui épousa Judicael, comte de Nantes

Un  acte de 992 nous laisse supposer que Hugues II avait cédé le pouvoir comtal à son fils homonyme Hugues III ; puisque Hugues III comme nous le verrons n’a pas eu de fils prénommé Hugues.

Dans les Archives Historiques du Maine - X - le Chapitre Royal de l’Eglise Collégiale de Saint-Pierre-de-La Cour, chapitre Premier, nous trouvons,

« C’est à une date circonscrite entre les années 971 et 997, que le comte  du Maine, Hugues I  ? , 
« confirme à l’église de Saint-Pierre-de-la-Cour les  dons faits par son père David, Hugues est donc 
« inexactement qualifié  « fondateur de l’église »……. »

Cette constatation rejoint le propos de M. de Petigny :

«  …..il m’apparaît difficile à croire que ce comte du Maine Hugue ( II ), qui conteste l’élection de 
« Sigefroi, soit le même que celui qui mourut en 1015, car il aurait gouverné cette province au moins 
« soixante dix ans…. ».

Acte daté de 994,
Il s’agit ici du premier acte de Hugues III, frère de Foulques, qui était, comte du Maine vraisemblablement vers 992.

«  …..le comte Hugue III remet aux moines d’Evron toutes les mauvaises «  coutumes qu’il percevait dans les domaines de l’abbaye ( dans l’exposé de l’acte initial, il est sollicité l’autorisation du comte pour l’établissement d’une foire annuelle et d’un marché hebdomadaire, mais on remarque qu’iln’en est plus question « ensuite ),
« sur la demande de l’évêque Sifroi et du consentement de vicomte « Raoul II et du  fils du vicomte, Raoul ( l’existence  de Raoul II est incontestable, il exerçait les fonctions vicomtales pendant le années 967 et 970, étant mentionné « dans deux documents ).
Fragments de chartes du Xème siècle - Notice historique sur Évron - p. 135.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour, fragment d’une charte de 1229 ( folio retrouvé ),

36 - 971-997,  Hugues I  ?, comte du Maine? Donne aux chanoines de Saint-Pierre, les terres au Gué Bernusson, Sainte-Croix, Saint-Denis,…..etc…. - ( Cartulaire n° 1 ).

« 971-997 -  Hugo, filus David, dono  et confirmo cuncta donaria quae pater meus « dedit ecclesiae Beati Petri. Signé : Sigefroy, Isaac, archidiaconés.
« le comte du Maine, nommé Hugo, David filius, donne Marigné au « Chapitre en « présence de Sigefroy, d’Isaac et d’Odo, archidiacre, et d’Hugues « fils. » (  Cartulaire n° II )
« au verso, dans la donation que Hugues fait des dix mes Sainte-Croix ?
« …il a esté nommé David, et cela n’est pas conforme avec les deux « archidiacres y soussignés.

« 971-997 - Hugues I , fils de David, comte du Maine, donne au Chapitre, Marigné, libère ses vignes, 
« et lui confirme les dons faits par son père » ( Cartulaire n° III et page 4, note 1 ).

Comme son père Hugues II, mais par évêque interposé, il eut à subir les pressions déstabilisatrices de la famille Bellême. Sur un autre front, tout aussi névralgique, le comte d’Anjou, Foulques III Nerra ( le Noir ), pendant 53 ans de 987 à 1040, personnage hors du commun pour son époque, alliant cruauté et loyauté, l’homicide côtoyant la pénitence, poursuivit la politique de son père, Geoffroy 1er Grisegonelle. Né en 970, il avait 5 ans quand sa mère Adèle de Vermandois décéda. A 17 ans , il était en 975 aux côtés de son père au siège de Marçon. Son premier mariage avec Elisabeth de Vendôme lui fait bénéficier du réseau d’influence de Bouchard , son beau-père. Après avoir annexé le
Vendômois, il s’empara d’une partie  du Maine.

Il est possible de dire qu’en 992 Hugues III détenait le pouvoir comtal, mais une question se pose : le comté était-il encore indépendant ? Robert Latouche a écrit p. 54, de l’ Histoire du comté du Maine, que Foulques Nerra exerçait une certaine suzeraineté sur le Maine, se basant :

Dans un fragment des Chroniques des Comtes d’Anjou, p. 276, dont le texte a été attribué à Foulques V le Réchin ( le Grincheux ), comte d‘Anjou - « …. en effet celui-ci a acquis le Maine……Ipse enim acquisivit Cenomannicum …… ».

- toujours extrait de la même source, l’auteur tire de la translation de Saint-Rigomer, une conclusion, sous le règne de Hugues III, le comté du Maine appartenait au comte d’Anjou.

- Ordérice Vital, avance «  ….après la mort de son père Hugue, que Foulque le Vieux avait soumis par la force… », a propos d’Herbert Eveille-Chien

Il faut en dissocier la notice du Cartulaire Saint-Vincent, écrite après  1063

«  …Haymonis de Medana…. » - Cartulaire de Saint-Victeur - n° 4
( or Mayenne appartenait au diocèse du Mans, donc dépendait du comté du Maine, on peut en déduire que le comte d’Anjou s’était octroyé certains droits et les faissaient valoir aux dépens du comte du Maine ).

Cartulaire de Saint-Vincent - n° 245
« Mayenne fut inféodé à son premier  seigneur Hémon par le comte d’Anjou Foulque Nera, cette 
« inféodation eut lieu avant 1054 ».
« … Gaufridus , Haimonis filius, ipse ille jus castreum Medane fuit de jus  bénéficie constat dono 
«  Fulconis, Andegavini comitis…. »,
( l’interprétation texte est particulièrement  partagée, faute d’une date précise, un détail apparaît, l’inféodation de Geoffroy de Mayenne n’a pu se faire qu’avant 1040, date de la mort de Foulques Nerra ).

Il faut se rappeler : Gauzlin III du Maine, était seigneur de Mayenne de par son mariage avec Mélissende de Mayenne, dame de Mayenne, née vers 890, morte ?, fille de Ruellan, gouverneur du Cotentin de 870 à 973. Gauzlin a été le fondateur de la Première Maison  de Mayenne, ils eurent un fils Aubert du Maine, père de Geoffroy 1er de Mayenne ( 915-980 ), lui-même père de Juhel 1er, qui a élevé le château.

Nous nous référons à la généalogie Archives départementales de la Mayenne, - au début du XIème siècle, Foulques Nerra, comte d’Anjou, est suzerain du lieu, et inféode Haimon/Hémon, né vers 1015, mort ?, tige de la famille des Juhel ( N° Généal. 29( 2 ),31 ), à la déjà importante seigneurie de Mayenne. C’est la création de la Deuxième Maison de Mayenne

- Geoffroy II de Mayenne ( 1040-1098 ), seigneur de Mayenne, et seigneur de La Chartre-sur-le-Loir, grand père de Isemberg de Mayenne, né vers 970, mort ?, avait épousé Gervaise de Château-du-Loir ( N° Généal. 28( 2 ), 30 )

Hugues III est le très fidèle allié de Eudes II de Blois en lutte directe contre les Rois de France et le comte d’Anjou.

Le premier acte à citer Mondoubleau,  fait apparaître qu’il relevait du comte Eudes II de Blois. En fait le suzerain direct de Hugues Doubleau était le comte Hugues III du Maine qui lui-même relevait du comte Eudes II de Blois, mais à cette époque le comte d’Anjou Foulques III Nerra revendiquait une tutelle sur le Maine. C’est le comte de Blois qui autorisa le comte du Maine à construire un château fort vers 1010. Les vestiges qui subsistent prouvent que c’était une fortification importante. Un peu plus tard, vers I030, dans l’enceinte de ce château, le comte du Maine fit édifier la chapelle Collégiale Sainte Marie, dont il fit don à l’abbaye de Tuffé dans le Maine.

Mondoubleau se situait à la limite de l’ancien comté du Maine, mais dès l’origine la seigneurie de Mondoubleau s’est trouvée à chevaucher les terroirs du Dunois et du Vendômois. Situation géographique stratégique et particulière qui ont contraint les seigneurs du lieu à avoir une double et même une triple allégeance, d’où le qualificatif de « doubleau » qui lui avait été attribué, et qui  a subsisté jusqu’à nos jours. La possession de ce château a été déterminante à la fin du XIème siècle  dans cette région charnière entre la Normandie, le Blésois et l’Anjou, où les ambitions exacerbées se libéraient, limitrophes du Maine, comté particulièrement convoité.

Le souci de cohérence, nous incite à citer d’autres seigneuries que celle de Mondoubleau, apparues à la fin du Xème siècle, issues comme bien d’autres de la désagrégation des pouvoirs centraux. Celle de Fréteval également située dans le Perche Vendômois, les seigneuries de Montoire et de Lavardin dans le Bas-Vendômois, elles ont joué un rôle d’équilibre entre les comtes du Maine, où elles avaient des biens importants, et la vicomté de Châteaudun et les comtes de Vendôme.

Le prieuré de Saint-Victeur au Mans était situé sur la rive droite de la Sarthe, à environ 150 mètres du pont Perrin, entre l’église Saint-Jean la Chèvrerie, qui en dépendait, au sud, et le monastère du Pré, limité d’un côté par la Sarthe et de l’autre par la rue, qui s’appelle de nos jours rue Saint-Victeur.

- L’église de Saint-Jean la Chèvrerie, l’une des seize anciennes paroisses de la ville du Mans était situé rue Saint-Victeur, le long de la Sarthe, au sud de la chapelle du prieuré Saint-Victeur ( Plan d’Aubry ).

Il semble avoir été édifié à la même époque où l’église du Mans fut constituée ; et selon Bertrand de Broussillon, ce fut en cet endroit que furent ensevelis les premiers martyrs du Mans, les premiers évêques de la cité ; là, tout à côté, que fut établie l’abbaye Saint-Julien où, jusqu’au 25 juillet 834. Furent conservées les reliques insignes de l’église mancelle.

Après sa victoire de Conquereuil le 27 juin 992, où fut tué Conan 1er, comte de Rennes  Foulque III Nerra, comte d’Anjou, étend par la force son ambition sur le Maine et la Touraine. Achille Luchère a écrit de Foulques III : « …un des batailleurs les plus agités du Moyen Age…. ».Mais ses actions se heurtent de front à l’ambition non moins violente du comte de Blois, de Chartres, de Reims, de Meaux et de Troyes, Eudes II, qui était selon une Chronique de Blois « ….l’un des personnages le plus remuant de son temps… ». En 996, Foulques III, obtient du roi Robert II le Pieux, la suzeraineté sur le Maine, l’influence Angevine se développe rapidement.

En 971-997, selon le folio 36, de l’ancien Cartulaire original ( copie Ms de G. Savare, p. 3, 241 ), Hugues I ( il s’agit vraisemblablement de Hugues III, comte du Maine ), comte du Maine, donne aux moines de La Couture et aux chanoines Savare, p. 3, 241 ), Hugues I ( il s’agit vraisemblablement de Hugues III, comte du Maine ), comte du Maine, donne aux moines de La Couture et aux chanoines de sa chapelle de Saint-Pierre, des terres au Gué-Bernusson, Glatigné, Champgarreau, Sainte-Croix et Saint-Denis.




















Haut d'une Carte de Hugue III, comte du Maine, fils de Hugue II, daté de 997 - dimennsion 68x42 cm.
Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - I, p. 1 et 2 ).
Chartes n°s IX, XXVII, LXXXV.
«  ….que est capella nostra, videlicet : terras que erant ad vade nomine Bernutionum, cum  
« colliibertis et censivis inibi sitis, molendinorum sive….. »

Dans un autre acte, de 971-997, Hugues I, fils de David, ( Hugues III ), comte du Maine, donne au Chapitre

- le Gué-Bernusson dépendait de la paroisse de Sainte-Croix, Champgarreau, en Sainte-Croix.  Glatigné est situé par l’abbé Voisin à la Mariette, quant à Saint-Denis, il n’a pu être identifié avec la paroisse de Saint-Denis-du-Tertre, considérée comme trop éloignée. Il s’agirait plutôt de vignes voisines de Champgarreau, en Sainte-Croix, ou Pontlieue - Cartulaire de La Couture - p. 218, 244, 246, 248 et 249 .

Guillaume 1er de Bellême, succède à son père Yves, vers 997. Il oblige le comte du Maine en l’occurrence  Herbert 1er, fils de Hugues III à la tête de la petite armée  Mancelle à évacuer partiellement le Sonnois. Ses deux fils Foulques et Robert ravagent tout le pays, avant de s’attaquer à Robert de Normandie.

Eudes II de Blois-Champagne, comte de Blois ( 1004-1023 ), mort en 1037, intervient dans toutes les guerres de son temps, entraînant quelquefois se fidèles alliés dans des aventures scabreuses. En lutte contre Richard II, duc de Normandie, auquel il ne veut pas rendre la partie de Dreux qui composait la dot de sa femme. Vaincu à Tillières, il est sauvé par l’intervention de Robert II.

Selon Robert Latouche, l’Histoire du comte Hugues est presque aussi obscure que celle de ses prédécesseurs. Dans son Histoire du comté du Maine, il relate la malheureuse aventure de ce comte:

Obtuaire de la province de Sens - t. II, préface p. XXV
Convoqué par Eudes II, comte de Blois, avec Galeran, comte de Vexin, Hugues III, comte du Maine,
«  1013.…? Pour lutter contre Richard II dit le Bon, duc de Normandie de 996 à 1026, il arriva au 
« point du jour à Tillières, château dont les assiégés firent une sortie soudaine ; l’armée de Eude fut 
« battue, et comte Hugue dont le cheval avait  été tué, se réfugia à pied dans un  parc à moutons ; il 
« changea son haubert,  qu’il échangea, pour un vêtement de pâtre ; guidé par un berger à travers 
« les  forêts, il arriva au Mans au bout de trois jours, les mains et les pieds ensanglantés par les         « ronces…. »

Il est probable, qu’une connotation de légende est sensiblement modifiée la réalité.

Histoire ecclésiastique - t. II , p. 252
Il est question de Hugues III, père de Herbert Eveille-Chien
«  ….quem Fulco senior subi violenter subjugaret….. »
Histoire de France - t. X , p. 187
Manuscrit latin 2769 , folio 97 - Bibliothèque Nationale de France à  Paris

Acte daté de 997-1004, le 12 octobre, Fresnay
«  Le comte Hugue III souscrit la vente de huit domaines, faite par Yves à « l’abbaye du Mont Saint-Michel »
Cartulaire de l’Abbayette - n° 1
Acte daté de 997-1004, le 12  octobre
«  Le comte Hugue III souscrit à la vente des deux tiers de l’église « d’Entrammes, faite par un 
« personnage nommé Guy à l’abbaye du Mont  Saint-Michel »

Les témoins  de ce dernier acte figurant  tous parmi ceux du précédent, il est pratiquement certain qu’ils ont été rédigés à la même date, et peut être au même endroit. Les deux dates sont postérieures à l’avènement de Robert le Pieux, qui eut lieu le 24 octobre 996, car ils sont datés du règne de ce roi ; ils sont antérieurs à la mort de Sigefroi, dont les éditeurs des Actus ont reculé la date jusqu’en 997. En réalité l’évêque Sigefroi est peut-être mort quelques années plus tard, puisque son successeur n’est mentionné dans un acte avec certitude qu’en 1004.Un doute subsiste.

Acte daté de 1012-1015
« Hugue III confirme, à la demande d’Hugue Doubleau, son fidèle, la  fondation du monastère de 
« Tuffé et l’établissement d’Herment comme abbé de ce monastère »

Détruit et ravagé par les Normands, puis déserté, le monastère de Tuffé, fondé sous le règne de Clotaire troisième du nom, vers l’an 658, du temps de l’évêque Saint-Bérar, « …..par une dame fort riche appelé Lopa, veuve de Eiregnus ou Reinerus avec le consentement de ce prélat, en présence du roi Clovis II….. » - Annalesordinis Sancti-Benedicti. Hugues de Mondoubleau ( ou dans certains actes : Doubleau ), ayant restauré ce monastère, présenta le nouvel Abbé Hermenteus, ayant toutes les qualités requises à Hugues III, comte du Maine, afin que celui-ci obtienne la bénédiction de l’évêque Avesgaud, pour son protégé. L’abbé Angelbaud de La Couture et toute sa compagnie appuyèrent dans la signature de cet acte.

On remarque que : Angelbaud prend la qualité d’Abbé de Saint-Pierre-de-la-cité du Mans.

Veterum scriptorum et monumentorum……amplissima
Collection Edmond Materne - t. I , p. 374.

Dans le détail d’un diplôme de la même source, il apparaît que ce Hugues était comte du Maine en 955,  il y confirme tout ce qu’à fait Hugues de  Mondoubleau pour le rétablissement du monastère de Tuffé, tenant compte de tous les biens, sous le règne du roi Robert - référence pour confirmation des dates, qui commença son règne en 996. Ce seigneur de Mondoubleau était vassal de l’évêque de Chartres.

Acte daté de 1006-1015 - Solesmes
« Hugues III confirme la donation faite par Geoffroi, seigneur de Sablé, aux moines de La Coulture 
« de divers biens situés à Solesmes et ailleurs ».
Manuscrit latin original 17123 , p. 187 - Bibliothèque Nationale de France à Paris.

Hugues III mourut en 1014 ou 1015, le comté  du Maine, est-il réellement  passé aux mains de son fils Héribert 1er, plus connu sous la dénomination de Herbert Eveille-Chien ?

Hugues III a été particulièrement généreux pour les établissements religieux.

Bibliothèque Nationale de France - latin 5430a , p. 134
Cartulaire de Saint-Victeur au Mans - n° 2
Acte daté de 955-1015
« Diplôme par lequel Hugue I ( nous pensons qu’il s’agit de Hugues III, si l’on réfère aux dates ), 
« comte du Maine, fait don à l’abbaye du Mont ( Saint-Michel ),  de quatre arpents de vignes, situés 
« à Montfort ( coteau dominant la cité du Mans à l’ouest ), Montcu ( nom qui n’a pas été sauvegardé 
« et Saint-Vincent entre les deux chemins ».

Cet acte porte la signature de Hugues, comte du Maine, dans la première colonne nous constatons : Hugonis comitis sig

Bibliothèque Nationale de France - latin 5430a , p. 133.
Cartulaire de Saint-Victeur au Mans - n° 3.

Acte daté de 1000-1015
« Cirographe par lequel Hugue I ( III ), comte du Maine, fait don à l’abbaye du Mont ( Saint-Michel ) de trois moulins, placés sur la Sarthe « dans le faubourg du Mans »                        

dans celui-ci qui semble le suivant, par contre nous remarquons, première colonne : Herbertus frater comitis. Hugo - Herbert frère du comte Hugues, et  l’absence de la signature de Hugues III - Herbert Bacon frère de Hugues II, survécut à son neveu Hugues III, mort en 1015 - lors du décès de son neveu le comte Herbert I, le 15 février 1036, fut bail ( tuteur )de son petit-neveu, Hugues IV,



Bibliothèque Nationale de France - latin 5430a , p. 132
Cartulaire de Saint-Victeur - n° 4
Acte daté de 1014, Le Mans
« Diplôme par lequel Hugue I ( III ), comte du Maine fait don à l’abbaye du Mont de la terre de Vedobris
« ? ) ».

c’est la proximité qui existait entre Vedobris  et l’une des propriétés de l’abbaye du Mont Saint-Michel qui décida le comte du Maine Hugues III à s’en dessaisir au profit des moines. L’acte authentique de 1014, le dit expressément. Le nom de Voivres semble avoir été retenu par certains historiens. Cet acte  porte,

- en Première colonne, les noms de  : Signum Roscelini vicecomitis - Seigneur Roscelin vicomte du Maine ; Signum Hameli de Leido Castello - Hamelin de Château du Loir ; Signum Haymonis de Medano - Haimon de Mayenne, père de Geoffroy, premier seigneur de Mayenne ( voir  charte 245, du Cartulaire de Saint-Vincent ) ; Signum Herberti fratries comitis - Herbert frère du comte,

- en Seconde colonne : Signum Avesgaudi epsomite - Seigneur Avesgaud évêque,

- daté : millesimo XIIII - mille quatorze.

Ces deux chartes émanent du comte Hugues III, elles apparaissent souscrites par son oncle Herbert ; Hugues III n’ayant pas eu de frère de ce nom, selon la généalogie de la  Deuxième Maison des comtes du Maine. On retrouve dans ces actes quelques uns des témoins qui sont cités dans d’autres textes du même comte, et le monogramme comtal se ressemble.

À la mort de Hugues III, revenons sur les relations entre le comte du Maine et son voisin angevin Foulques Nerra. Les positions acquises et le pouvoir établit sur les territoires et sur les hommes, la reconnaissance tacite d’une vassalité , apparaissaient  être l’objet de rapports de force, et d’un acquit, pour le comte d‘Anjou. Les prétentions sur le Maine de Foulques Nerra étant considérées comme illégitimes par le duc de Normandie, on ne voit pas comment autrement que par la force le comte d’Anjou aurait pu imposer sa suzeraineté. Les successeurs  du comte Hugues III, rejetèrent cette forme de suprématie, et refusèrent l’autorité angevine.























Charte faussement attribuée à Hugue III, c'est son fils ainé Herbert 1er dit Eveille Chien, qui est comte du Maine - Document des Archives départementales de la Manche.


Deux grands établissements religieux du Haut-Maine,

Abbaye Saint-Vincent.


La première abbaye a été l’œuvre de l’évêque Domnole en 572

Dans une bulle datée de 1178, v.s., 27 janvier, le pape Alexandre III adresse à Robert de Torigni, la confirmation des possessions de l’abbaye du Mont dans les divers diocèses.
« In extenso dans Delisle, Chronique de Robert de Torigni - II, 313 ».
- Dans cet acte est précisé ce qui constituait le prieuré Saint-Victeur ; définissant la distinction avec celui voisin de Saint-Michel-de-l’Abbayette.

* Heribert 1er du Maine plus connu sous l’appellation  Herbert Eveille-Chien, 
né vers 994, mort en 1032/13 avril 1036 ?, comte du Maine de 1015 à 1032, ( N° Généal. 28, 29 ( 2 ), 30 ( 3 ), 31, 32, 33 ),  aurait épousé Paule de Preuilly, peut-être une sœur de Geoffroy 1er le Martel, né vers 985, mort après 1030, seigneur de Preuilly. Elle serait dans ce cas une fille de Effroy, seigneur de Preuilly, né vers , mort après 1009 ?, et de Béatrix d’Issoudun, née vers 960, morte après 1009 ?. Les seigneurs , puis barons de Peuilly, était une importante famille de Touraine ayant occupé à la fin du IXème siècle et début du Xème les fonctions de vicomtes d’Angers et de Tours. Leur généalogie est mieux connu après Geoffroy 1er. ( N° Généal. 31 ).

de ce mariage sont nés quatre enfants,

- Hugues IV du Maine, qui suit,

- Biotte, comtesse du Maine, épouse Gautier III, comte du Vexin,

- Paule du Maine,  née vers 1020, morte ?, épouse vers 1040 Lancelin 1er ou Landry  1er de Beaugency, né vers 1025, mort en 1060, seigneur de La Flèche ( N° Généal. 29 ( 3 ), 31 ),

de cette union, 3 enfants,

Hildegarde née vers 1043, morte vers 1070, épousa vers 1065 Foulques , comte d’Anjou,

Lancelin II, né vers 1045, mort vers 1098, seigneur de Beaugency ( N° Généal. 28 ( 2 )

Pour l’Histoire,

Jean de Beaugency né  après 1045, mort avant 1096, seigneur de La Flèche ( N° Généal. 28,   30 ) épousa vers 1085, Herberge du Maine, fille de Hugues V née vers I050, morte vers 1131, ( N° Généal. 28, 30 ). De son mariage avec Herberge, Jean de Beaugency  a eu un fils Elie de Beaugency, seigneur de La Flèche né vers 1086, mort le 17 juillet 1110  ( N° Généal. 27,    29 ), marié à Mathilde de Chàteau-du-Loir, fille de Gervais II de Château-du-Loir, de cette union une fille est née : Eremburge de Beaugency, née après 1091, morte en 1126, dame de La Flèche ( N° Généal. 26, 28 ), comtesse du Maine, elle se maria à Foulque V  le Jeune, né vers 1092, mort en 1143, comte d’Anjou, roi de Jérusalem .                                      

Leur fils, Geoffroy IV, dit Plantagenêt , comte d’Anjou et de Touraine par son père, comte du Maine par sa mère, né le 24 août 1113, mort le  7 septembre 1151 à Château-du-Loir, épousa le 17 juin 1128 au Mans Mathilde de Normandie, née  à Londres en 1103,  morte à Rouen en 1167 ( N° Généal. 27 ) fille de Henri 1er Beauclerc, roi d’Angleterre, elle avait été mariée à l’âge de 5 ans à Henri V, empereur de Germanie. Geoffroy V devint duc de Normandie en 1144, reconnu par tous les seigneurs Normands, il céda  le   titre en 1150 à son fils Henri II Plantagenêt. 

- Gersende du Maine née vers 1030, morte vers 1076, ( N° Généal. 27, 28( 2 ), 30, 32 ) épouse en       1044, première noces : Thibaud III, né en 1019, mort en 1089, comte de Champagne, comte de Brie et comte de Troyes ( 1063-1089 ), comte de Blois ( 1037-1089 ), séparation en 1048, un enfant : Etienne II de Blois ( N° Généal. 27, 28 ( 2 ),

en secondes noces vers 1056, elle se remarie avec Albert-Azzo II,  marquis d’Este, né vers 1018, mort vers 1097?, deux fils ( cités dans une donation en 1063 et 1077 ) sont issus de cette union :

- Hugues V du Maine, né vers I050, mort vers 1131, ( N° Généal. 28, 30 ), épousa Héria de Hauteville née vers 1058, mort ?, ( N° Généal. 29, 31 ), fille de Robert Guiscard l’Avisé de Hauteville, né vers 1018, mort le 17 juillet 1085, duc de Pouillé. Une fille est née Herberge du Maine. 

L’année et le quantième de la mort de Hugues III ne peuvent être déterminés avec certitude. Un acte daté de 1014 - Catalogue des Actes - n°13, prouve que Hugues III vivait encore, le Cartulaire d’Evron contient deux mentions d’obit : 3 septembre et 25 octobre attribués à Hugues III. Le Catalogue des Actes - n°10, d’autre part, le 6 juillet 1016 à Pontlevoy, Herbert est cité comme comte du Maine, et non comme fils du comte du Maine.

La Chronique - édition Chavanon, p. 189, d’après le manuscrit latin 5926 de la Bibliothèque Nationale : Herbert y est dit - filius Ugonis, sa filiation est donc confirmée.

L’actus - p. 363, nous donne à penser qu’entre son accession aux affaires du comté du Maine et sa mort, le comte Herbert Eveille-Chien n’a cédé absolument sur rien. 

Si l’on se réfère aux Cartulaires des abbayes de Saint-Pierre de La couture et de Saint-Pierre de Solesmes, il semblerait que Hugues III, ait associé son fils Herbert à la direction des affaires du comté, incitant son fils à ne pas se comporter comme un vassal vis à vis du comte d’Anjou, mais plutôt sur un pied d’égalité, voir d’allié. L’épisode de la bataille de Pontlevoy nous éclaire sur ce point précis,   

La défaite de Eudes II le Champenois, comte de Blois, à Pontlevoy, le 6 juillet 1016. Malgré son surnom de Champenois il ne fut comte de Champagne qu’en 
1019. Le comte d’Anjou était en 1016, Foulques Nerra, père de Geoffroy Martel ( Pesche - Dictionnaire de la Sarthe - t.II p.58 ; Dom P. Polin - Histoire de l’Eglise du Mans - t.III, p.83 ).
Extrait des Chroniques des Comtes d’Anjou,  
    
« Foulques Nerra - Faucon Noir, est un excellent stratège, il attaque les  points stratégiques de 
« l’ennemi, s’y implante et construit des forteresses. Son objectif final étant Tours. Mais sur sa route, 
« il est gêné par deux forteresses, celle de Saint-Aignan et celle de Pontlevoy garde par Gueldouin 
« ( danois, un fidèle de Eudes de Blois, surnommé le diable de Saumur. Il décide de les isoler en 
« prenant par surprise la position de Mont Reveau ( Montrichard ) où il fait construire 
« immédiatement une forteresse. Il s’assure du contrôle de la vallée du Cher. En 1011, il partit pour 
« Jerusalem. Dès son retour, il repart à l’attaque, menaçant directement la ville de Tours. Le Comte 
« de Blois décide d’agir……

Extrait de la Notice de la Bataille de Pontlevoy,

nous sommes le 6 juillet 1016 .……

« Le comte Eudes à la tête de sa brillante et rutilante armée , oriflammes au vent quitte sa cité de 
« Blois, par l’ancienne voie romaine, et se dirige vers Mont Reveau. Foulque le Noir, prenant une 
« autre voie le devance, et prend position à l’abri de l’orée de la forest de Sudaye, à environ une « 
« lieue de Pontlevoy. Le comte  de Blois, ignorant la traîtrise, confiant, avance lorsque soudain 
« surgissant de  partout les Angevins  attaquent, le choc est terrible, la mêlée confuse et  sanglante, 
« dans le cliquetis des armes , les cris des combattants,  le hurlement  des blessés, le sort de la 
« bataille est indécise. Les Blésois prennent l’avantage, les  Angevins qui ne sont ni morts , ni blessés, 
« se replient en désordre, certains fuient. Foulque le Noir désarçonné, blessé abandonne le combat, 
« lorsque l’arrivée providentielle de Herbert Eveille-Chien, comte du Maine et de ses  cavaliers 
« Manceaux renverse et transforme la défaite en victoire. 
Un  Chroniqueur a écrit  sur eux
«  ….ils taillèrent en pièces et à loisir….. . Les  troupes de Eudes de Blois à leur tour plient et reculent « quittant le théâtre de leur  désastre. Il y eut dit-on plus de 6000 morts ou blessés. 

L’histoire nous a transmis, que Foulque III Nerra, comte d’Anjou  avait marqué son époque par deux remarquables victoires, celle de Conquereil en 992, sur Conan 1er de Bretagne, où celui-ci fut tué, et Pontlevoy en 1016, sur Eudes II, comte de Blois.  A Pontlevoy, le comte Herbert Eveille-Chien est intervenu certainement dans le cadre d’une alliance,  deux seigneurs peuvent être alliés, sans que cela prouve que l’un soit le fidèle de l’autre. La fidélité de deux seigneurs l’un envers l’autre, n’implique pas  obligatoirement une quelconque vassalité. Herbert  qui s’était personnellement engagé dans cette affaire, avait fait prisonnier Eudes, il le libéra peu à près sans le livrer à son ennemi Foulques.

« Pontlevoy est un de ces lieux où notre Histoire s’est jouée ».

Restera avec la mort de Elisabeth sa femme, le symbole de la cruauté de Foulque Nerra, l’un des plus terribles massacres du Moyen Age, où les prisonniers furent égorgés sur place par les Angevins. Pour mémoire Foulque Nerra avait épousé Elisabeth de Vendôme, fille du célèbre Bouchard qui lui donna une fille. Un homme comme le comte d’Anjou se devait d’avoir un garçon. La naissance d’une fille ne pouvait être que le produit d’un adultère. De la supposition à la certitude, il n’y avait qu’un pas….elle fut condamnée le lendemain a être brûlée vive en place publique.

Herbert 1er, dit Eveille-Chien, comte du Maine de 1015 à 1036, selon le Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - IV, p.5.
« Acte de juillet 1016, Herbert I Eveille-Chien, comte du Maine, après sa victoire sur Eudes - Le Champenois, comte de Blois, donne à sa chapelle de Saint-Pierre-de-La-Cour, la ville et l’église de Cogners, Venelay, Jupeaux et Mont poule ( en Neuillé-le-Jalais ). 

Charte de donation - manuscrit non daté : supposé entre 1015-1036
« Revenu vainqueur d’un combat qu’il avait livré au comte Odo  Campaniensis, Herbert Eveille-
« Chien - Herbertus Evigilans Canen, comte du Maine, pour remercier Dieu de cette victoire, donne 
« à sa chapelle de Saint-Pierre-de-La Cour, Cogners - villam que dicitur Corognis…., avec l’église, 
« son four, certains près et tous les droits et coutumes qu’il y possédait, et, en outre, les terres de 
« Jupedel et de Montepole…. »

- les historiens se basant sur Cenomania - p.137-138, ont toujours identifié Cogners - Codogneriis, avec la commune du canton de Saint-Calais. Venelay, est un fief de la commune de Nuillé-le-Jalais, canton de Montfort-le-Genois ; les lieux de Juppeaux et de Montpoule se trouvent dans la même commune.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour, fragment d’une charte de 1229 « folio retrouvé » 37 - « Herbert Eveille-Chien, au retour de la victoire ganée sur Odon de « Champagne, l’an 1016, pour remercier Dieu, donna l’église de Cogneers, de « Venelay,et la terre de Vedel  ? »

d’autres actes , nous fournissent de précieuses informations sur ce comte, 

Acte daté du 15 juin, 1023,  Rouen
« Herbert Eveille-Chien, comte du Maine, souscrit la donation que fait le « comte de Meulan, Galeran 1er ».
Oblitaire de la province de Sens - t. II, p. XXV
« …du péage et du tonlieu du château de Fécamp, aux moines de Fécamp…. »
Collection Moreau - manuscrit latin 341, folio 25 verso
Bibliothèque Nationale de France à Paris

Acte daté de 1032-1035
Cette donation doit-être postérieure à 1032, car le prédécesseurs d’Yves Rabot, est mentionné dans un diplôme de Robert le Magnifique, duc de Normandie de 1028 à 1035, pour les moines de Cerisy 
Gallia Christina -t. XI, colonn. 680

Cartulaire de Saint-Aubin d’Angers - II, n° 941
«  …..Herbert Eveille-Chien ratifie la donation que fait Yves de Bellême, évêque de  Sées; de Saint-
« Ouen de Villiers.  
( Cne de Roullée, canton de La Fresnay ), « aux moines de Saint-Aubin d’Angers….. » 

Guillaume Gouët dit le Vieux , né en 1005, mort en 1060, serait né à Château-du- Loir, fils de Hamelin/Haimon de Château-du-Loir et de Hildeburge de Bellême. Cette filiation semble établie en examinant  les différentes transmissions de fiefs. Au début du XIème siècle, le Perche Gouët comprend Montmirail, Authon, La Bazoche, c’est une région que nous pourrions qualifier de nos jours «  d’instable », sujette à des troubles permanents et parfaitement insécurisée. Les chemins traversant l’importante forêt de Montmirail ( nous transposons aux X et XIème siècles ) sont de véritables coupes-gorges. Il faut y ajouter les raids fréquents du seigneur de Vendôme. Thibaud III de Blois, incite à la construction de plusieurs forteresses pour verrouiller cette frontière et protéger son flanc ouest. 
   
L’historique du règne d’Herbert Eveille-Chien se concentre sur deux faits marquants, l’animosité qui découle de la rivalité entre la Maison de Bellême et le comte du Maine, pour être plus précis, entre Guillaume 1er de Bellême, dont son frère Avesgaut - Avejot est le bras armé, et le comte du Maine. L’évêque Avejot construit à Duneau un château fortifié Dunellus, entre 1016 et 1025 - Actus pontificum - p. 356, en bordure de l’Huisne 

Veterum analectorum - t. III, p. 299
« …..Venit nocte Herbertus cum multitudine equitum, et cepit illudvi, atque destruxit ante 
« diluculum…. ».

Herbert, furieux, considérant ce fait comme une atteinte à son autorité, à l’intégrité territoriale du comté ; à la tête de nombreux chevaliers du Maine, attaque ce château, s’en empare et le détruit. L’évêque s’enfuit, et se réfugie à Bellême. Il excommunie le comte et prononce l’interdit sur le diocèse. La victoire est modulée par l’intervention de Géré - Giroius, fils de Arnaud le Breton, seigneur de Saint-Ceneri.

L’évêque dans une position inconfortable, déconsidéré, se trouve dans l’obligation de faire amende honorable : il leva l’interdit, et sollicita la paix avec le comte du Maine, elle fut conclue - Actus pontificum - p. 358.

Dans le cadre de la protection du comté, contre les seigneurs de Bellême, le comte du Maine Herbert Eveille-Chien a autorisé en 1026, le seigneur qui apparaît être le premier de Saint-Calais, Guillaume à construire un château-fort sur le promontoire contrôlant  la voie La Mans-Orléans,  dominant la vallée de l’Anille, affluent de la Braye, où les points importants sont Rahay, Savigny cette seigneurie appartient au Vendômois, un château dont il ne reste pratiquement plus rien, avait un donjon carré, avec une double enceinte carrée et des douves sur une motte, et Bessé, la famille des seigneurs de Courtanvaux appartenait au Moyen Age à la famille de Vendôme. Le château de Saint-Calais était un ouvrage important comportant des fossés et des remparts. 

Un conflit éclate à nouveau en 1027, entre l’évêque Avejot et le comte du Maine. Herbert envahit et ravage les domaines de l’évêque. Au Moyen Age, un certain pragmatisme existait, on faisait la guerre sans faire la guerre. On pratiquait, la guerre de la racine, qui consistait à détruire les récoltes, à saccager les terres, obligeant les paysans à s’enfuir et à abandonner leurs cultures, ou à se réfugier chez leur châtelain, contraignant celui-ci à s’isoler dans sa fortification. Puis l’assiégeant, pour l’affamer et le contraindre à la reddition. L’objectif final était de ruiner l’adversaire.

L’évêque quitte une nouvelle fois son évêché. En représailles, pour défier le comte du Maine, il érige le château fort de La Ferté-sur-Huisne en 1027 - Actus pontificum - p. 358,  accentuant la menace sur la frontière est du comté. Herbert , pour se venger et assurer la protection de son comté contre les différents membres de la famille de Bellême, s’allie à Alain III comte de Bretagne - Histoire de Bretagne - t. III, p. 7 et suivantes. Encerclé, puis attaqué par les Manceaux et les Bretons, incapable de soutenir les assauts répétés, Avejot réussit à s’échapper et à se réfugier auprès de Foubert, l’évêque de Chartres. Ensemble, ils sollicitent la médiation et l’intervention de Eble, archevêque de Reims.  

Herbert désirant limiter l’importance de ce conflit, éviter une nouvelle excommunication à ce niveau, se soumet à l’arbitrage de l’évêque Foubert. Invité par le comte du Maine, il déplaça au Mans, et réconcilia les antagonistes.

Cette réconciliation ne devait pas durer, la pression croissante de seigneurs de Bellême, pour l’annexion du Maine, le non respect des accords par les deux parties, un troisième conflit éclata.

Actus pontificum - p. 359
« Duo grossi non possunt in uno sacco conversari…. »
« mais comme deux « gros » dans le même sac ne peuvent s’entendre…. ».

L’évêque quitta son palais épiscopal,  la cité Mancelle et s’enferma dans son château de La Ferté, que Herbert lui avait rendu. Il ne le quitta que pour se rendre sur les Saints lieux de Palestine, à Jérusalem. Sur son retour vers l’année 1036, il tomba malade à Verdun et y mourut le 27 octobre 1036. Il semblerait qu’il ne soit jamais revenu au Mans.

Veterum analectorum - t. III, p. 302
Manuscrit de la cathédrale de Verdun
« …Avesgauds Cenomann épiscop…. -folio 172 verso ».

Non content, de combattre l’évêque issu de la Maison de Bellême, le comte Herbert eut à se battre contre les seigneur de cette famille et leurs partisans. Ainsi , l’un des plus acharnés, Robert 1er, le neveu de l’évêque et fils de Guillaume de Bellême, reconstitua une armée après sa malencontreuse aventure Normande, s’infiltra sur la rive gauche de la Sarthe …ultra Sartam…envahit le nord du Pays Manceau.

En 1028, Robert de Bellême,  guéri de ses blessures, libéré des cachots du duc de Normandie, ayant hérité d’Alençon, de Bellême et du Sonnois, et n’ayant absolument rien retenu de son expédition désastreuse contre Robert le Diable, duc de Normandie, envahit le nord du Maine et parvient à s’emparer du château de Ballon. Le comte Herbert Eveille-Chien le reprend en 1031, après avoir fait prisonnier le seigneur de Bellême, il l’enferme dans ce même château.

Les vassaux du seigneurs de Bellême tentent en vain de négocier la libération de leur suzerain, dépités sous l’égide de Guillaume, fils de Gere, seigneur de Saint-Ceneri,  ils pénètrent sur le territoire du comté pour délivrer Robert de Bellême. Herbert tente  de les intercepter, sa troupe vaincue se replie. Les assaillants vainqueurs  pendent Gautier de Surdon et deux de ses fils, qu’ils avaient fait prisonniers pendant le combat. Les trois fils de ce seigneur furieux et vengeurs, pénètrent dans la prison de Robert de Bellême, dont ils avaient la garde, et en représailles lui fendent la tête à coups de haches.

Un autre point, non moins inquiétant sur le devenir du comté du Maine, est l’avenir des rapports entre Herbert Eveille-Chien, et Foulques Nerra, ou plus précisément entre le comte du Maine et les comtes d’Anjou. Foulque Nerra avait progressivement  établit, puis imposé une certaine suzeraineté au comte Hugues III. Profitant de la jeunesse de Herbert , il consolida ses positions. Recherches sur l’Anjou - t. I, p. 193-200.

Les hostilités successives avec les membres de la famille de Bellême, avaient quelque peu affaiblit le comte du Maine. Abandonnant ses forfaitures habituelles , Foulque Nerra se risqua à tenter un coup de force : s’emparer du couple comtal, pour possède la province.

Il invita Herbert Eveille-Chien à Saintes, lui laissant croire qu’il lui donnait cette cité et tous les bénéfices qui s’y rapportaient. Confiant, le comte du Maine accompagné d’une escorte minimum, se rendit dans cette ville. Visitant le château parmi d’autre invités , il fut capturé par les sbires du comte d’Anjou et enfermé dans un cachot au capitole ( le donjon ), dans la nuit du 7 au 8 mars 1025. Le même jour, la femme de Foulque, tente un stratagème similaire sur la personne de la comtesse du Maine. Celle-ci ayant été informée, réussit à s’échapper en déjouant le stratagème grâce à des complicités, et à rejoindre Le Mans, où la colère populaire criait vengeance contre les Angevins.

Craignant les réactions répressives des Manceaux et des seigneurs du Maine, il différa ses projets : de s’emparer du comté du Maine, mais retint prisonnier Herbert Eveille-Chien pendant deux ans. Les conditions de la libération d’Herbert Eveille-Chien demeurent obscures. Il semblerait que le comte de Bretagne, Alain III venue dans le Maine et en Anjou en 1027, ait joué un rôle prépondérant.

Chroniques de D. Bouquet - t. X, p. 161.
Annales Angevines et Vendômoises - p. 163.

La mort d’Herbert Eveille-Chien est difficicle à dater, l’année 1036 ne repose sur aucun texte fiable. Le Catalogue des Actes - n°22 précise que ce comte était encore vivant en 1032; les Actus pontificum - p. 363, nous prouve que lorsque Gervais de Château-du-Loir fut élevé évêque du Mans, c’est à-dire croyons-nous le 17 décembre 1034 ou 1035, Herbert était déjà mort. Le 15 février a été avancé….?

* Hugues IV du Maine,
né vers I023 , mort en 1051, comte du Maine de 1036 à 1051, épousa vers 1046 Berthe de Blois, fille de Eudes II de Blois, veuve d’Alain, comte de Bretagne, de son mariage 2 enfants : Héribert II, qui suit et Marguerite.

Enfant à la mort de son père le comte Herbert Eveille-Chien, il est placé sous la tutelle de son oncle, le comte Herbert Bacon. Celui-ci est non seulement allié, mais purement et simplement  à la solde du comte d’Anjou, Geoffroy II Martel, qui s’efforce d’évincer de son siège d’évêque du Mans, Gervais 1er de Château-du-Loir, neveu de l’évêque du Mans Avesgaud, apparenté à la Maison de Bellême. En effet la mère de Gervais, n’est autre d’Hildeburge, née vers 975, morte en 1024, fille d’Yves, le puissant seigneur de Bellême, qui avait épousée Hamelin ou Haimon de Château-du-Loir en 1006 ( N° Généal. 30 ( 3 ), 32 ( 2 ).Deux autres enfants dont Robert de Château-du-Loir, né vers 1010, mort ?, épousa Elisabeth N.  née vers 1020, morte ?, dont I fils Gervais II, né vers 1045, mort vers 1095 ( N° Généal. 28, 30 ), père d’une fille : Mathilde de Château-du-Loir ( N° Généal. 27, 29 )  Geoffroy II Martel né à Loches en 1005, mort en 1060, est le fils de Foulques Nerra, il poursuit la politique de son père vis à vis des comtes de Blois, et de main mise sur le Maine, par complicité, puis par la force.

Vers 1040, Gervais 1er de Château-du-Loir qui occupait le siège épiscopal du Mans, installa comme Abbé à l’abbaye Saint-Vincent du Mans, Avesgaud son proche parent qui succédait à Frédéric ( selon un texte, ce dernier serait non seulement douteux mais supposé ). Cet Avesgaud, serait selon toute probabilité, le neveu de l’évêque du même nom, prédécesseur de l’évêque Gervais.

Gervais, naquit le second jour de février, 1007 à Coemont - Coaimont Euria Aimons ( prieuré qui dépendait en 1864, de l’abbaye des religieuses du Ronceray à Angers ).

Il fut élu le dix-huitième de décembre 1036, il est indiqué comme évêque dans un acte du Cartulaire de la Trinité de Vendôme - n° 14, daté du 5 novembre 1038, puis archevêque de Reims le 15 octobre 1055, chancelier de France , il mourut en 1067.

Fils de Hamelin ou Aimon ou Hémon, l’un des fidèles  du comte du Maine Hugues III, qui l’avait inféodé avant 1005, et avait hérité du domaine d’Argentré légué par sa grand mère Rorans, qui en avait le douaire depuis le Xème siècle.

Cette importante châtellenie comprenait à la fin du XIème siècle : 51 chevaliers - eques - vassaux ( dont 12 devaient la garde au château, chacun pendant deux mois, et 20 autres de deux à trois mois  ), en dépendaient 225 arrières-vassaux -écuyers - armingers, et 304 censitaires.

La dite châtellenie s’étendait sur tout le territoire compris entre le Loir ( rive droite ), la Sarthe et son affluent le Rhonne ( rive gauche ). Sainte Corneille-en-Bignolas, Loudon, Tresson, Courtemanche, Arthezé, Bousse, les forêts de Ceophas, Bersay et Longaunay faisaient partie intégrante de ce fief. Pirmil, Noyen, Malicorne, Belin, La Suze avaient fait acte d’allégeance à la baronnie de Château-du-Loir.

Annales Remenses - t. III, p. 82
manuscrit original latin 9067 B - registre 21 - folio 250 à 333
( le Chasteau-dou-Leir ) - Bibliothèque Nationale de Fran,ce de Paris

Au XIème siècle, la féodalité s’était installée dans le comté du Maine ( Mayne ), et son aristocratie se précisait. L’évolution de la province sera ensuite sociale et économique, les engagements vassaliques datent de cette époque, sans qu’ils soient concrétisés et confirmés par des écrits.

De cette union devait naître trois autres fils : Bouchard - Robert - Ursio,

Robert  épousa Elisabeth, qui lui donna un fils Gervais, comme son oncle l’évêque, il fut seigneur de Château-du-Loir sous le nom de Gervais II qui mourut en 1099, laissant une fille  qui épousa Hélie de La Flèche.

Comme nous l’avons écrit précédemment Hugues IV, beaucoup trop jeune pour succéder à on père le comte Herbert Eveille-Chien, le pouvoir comtal passe entre les mains de Berbert Bacon, frère de Hugues III, grand oncle de Hugues IV. Le tuteur exercera toutes les fonctions de comte du Maine. Les seigneurs locaux  ne purent freiner, et encore moins s’opposer au glissement, à la dérive qui va s’en suivre, au détriment de l’héritier légitime.

Selon l’Actus pontificum - p. 365, Herbert Bacon, fut soupçonné de vouloir accaparé la province, à son profit exclusif. Mais, comme son neveu, son prédécesseur , il devait se heurter à l’opposition déterminée de la famille Bellême : Avejot, pendant le court laps de temps avant sa mort, puis, et principalement  Gervais.

Pendant deux ans, l’évêque se vit interdire manu militari non seulement son évêché, mais également la cité du Mans par Herbert Bacon et ses sbires. L’évêque Gervais, fit appel à l’intervention et à la protection royale, droit qui existait toujours sous le règne de Henri 1er . Ne pouvant pas obtenir satisfaction, le riche et puissant évêque, seigneur de Château-du-Loir, sollicita et obtint du roi Henri 1er , l’autorisation de confier le patronage de son diocèse, au comte d’Anjou, Geoffroi II dit Martel : autorisation toute provisoire, temporaire qui devait cesser au décès de l’évêque Gervais - Actus Pontificum - p. 364.

Gervais , qui craignait que Herbert s’appropria le trésor de Saint-Julien - Actus Pontificum - p. 363, que le comte d’Anjou n’en profite pour étendre sa main mise sur le Maine, se transforma en véritable seigneur, en homme de guerre. Aidé de nombreux seigneurs de la province, ils entamèrent une campagne de reconquête pour évincer et chasser Herbert Bacon, et rétablir la légitimité du  filleul de l’évêque, Hugues IV fils de Herbert Eveille-Chien. - Histoire littéraire de France - in-4° - t. VII, p. 574.

















Haut d'un acte de 1187 - Archives départementales du Maine et Loire.


Herbert Bacon d’échec en échec, sentant la situation lui échapper, tentant le tout pour le tout, il  demanda l’appui du comte d’Anjou, qui n’attendait que cet appel pour intervenir dans les affaires intérieures au comté du Maine. L’objectif prioritaire des deux nouveaux alliés, fut la possession de la châtellenie de Château-du-Loir, et les efforts de Geoffroi Martel et d’Herbert Bacon convergèrent vers cette seigneurie. Des actes attestent de cette alliance,

De cette union devait naître trois autres fils : Bouchard - Robert - Ursio,

Robert  épousa Elisabeth, qui lui donna un fils Gervais, comme son oncle l’évêque, il fut seigneur de Château-du-Loir sous le nom de Gervais II qui mourut en 1099, laissant une fille  qui épousa Hélie de La Flèche.

Comme nous l’avons écrit précédemment Hugues IV, beaucoup trop jeune pour succéder à on père le comte Herbert Eveille-Chien, le pouvoir comtal passe entre les mains de Berbert Bacon, frère de Hugues III, grand oncle de Hugues IV. Le tuteur exercera toutes les fonctions de comte du Maine. Les seigneurs locaux  ne purent freiner, et encore moins s’opposer au glissement, à la dérive qui va s’en suivre, au détriment de l’héritier légitime.

Selon l’Actus pontificum - p. 365, Herbert Bacon, fut soupçonné de vouloir accaparé la province, à son profit exclusif. Mais, comme son neveu, son prédécesseur , il devait se heurter à l’opposition déterminée de la famille Bellême : Avejot, pendant le court laps de temps avant sa mort, puis, et principalement  Gervais.

Pendant deux ans, l’évêque se vit interdire manu militari non seulement son évêché, mais également la cité du Mans par Herbert Bacon et ses sbires. L’évêque Gervais, fit appel à l’intervention et à la protection royale, droit qui existait toujours sous le règne de Henri 1er . Ne pouvant pas obtenir satisfaction, le riche et puissant évêque, seigneur de Château-du-Loir, sollicita et obtint du roi Henri 1er , l’autorisation de confier le patronage de son diocèse, au comte d’Anjou, Geoffroi II dit Martel : autorisation toute provisoire, temporaire qui devait cesser au décès de l’évêque Gervais - Actus Pontificum - p. 364.

Gervais , qui craignait que Herbert s’appropria le trésor de Saint-Julien - Actus Pontificum - p. 363, que le comte d’Anjou n’en profite pour étendre sa main mise sur le Maine, se transforma en véritable seigneur, en homme de guerre. Aidé de nombreux seigneurs de la province, ils entamèrent une campagne de reconquête pour évincer et chasser Herbert Bacon, et rétablir la légitimité du  filleul de l’évêque, Hugues IV fils de Herbert Eveille-Chien. - Histoire littéraire de France - in-4° - t. VII, p. 574.

Herbert Bacon d’échec en échec, sentant la situation lui échapper, tentant le tout pour le tout, il  demanda l’appui du comte d’Anjou, qui n’attendait que cet appel pour intervenir dans les affaires intérieures au comté du Maine. L’objectif prioritaire des deux nouveaux alliés, fut la possession de la châtellenie de Château-du-Loir, et les efforts de Geoffroi Martel et d’Herbert Bacon convergèrent vers cette seigneurie. Des actes attestent de cette alliance,

Acte daté entre le 21 juin 1040 et 1er avril 1046
«  …..Herbert Bacon et son petit-neveu Hugue IV souscrivent un acte de Geoffroi Martel, comte d’ 
« Anjou, par lequel celui-ci et sa femme Agnès confirment sur le conseil d’Audejarde, veuve de 
« Foulque Nerra, les donations faites par Foulque Nerra aux moines de Saint-Nicolas « d’Angers… ».

un autre acte qui semble contemporain au précédent,

Acte daté, 21juin 1040 - 1er avril 1046.
« …..Herbert Bacon et son petit-neveu Hugue IV ainsi que le vicomte du  Maine Raoul IV ( fils de 
« Raoul III, mort à une date indéterminée. Raoul IV ( succéda  à son père sans intercalation - Polyptique de Saint-Germain-des-Près - t. I, p. «  270-274 ),
« souscrivent la donation du torrent de Brionneau et autres biens, faite «  par Geoffroi Martel, aux moines de Saint-Nicolas-d’Angers, sur le conseil «  d’Audejarde, veuve de Foulque Nerra….. ».

cet acte fut confirmé le 11 octobre 1106 par Philippe 1er
Chartes et diplômes relatifs à l’Histoire de France - n° 157

Dans le conflit opposant l’évêque du Mans Gervais 1er  au comte Herbert Bacon, le rôle du comte d’Anjou, n’est pas clairement défini - Actus pontificum - p. 365.

Les Chroniques des comtes d’Anjou - p. 378, citent que le comte Geoffroi Martel eut à lutter contre le comte Herbert Bacon.

À quelle occasion ? Du vivant de son père Foulque III Nerra, mort le 21 juin 1040; et le fit prisonnier.

L’évêque Gervais, réplique en organisant un Concile populaire qui destitue le comte Herbert Bacon,  en le remplaçant par Hugues IV, successeur légitime. Il consolide l’installation de celui-ci, en accommodant le mariage du jeune comte avec la fille du comte de Blois, rendant inconfortable la position du comte d’Anjou dans le Maine, déplaçant le danger sur la limite nord de la Touraine, et nord-est de l’Anjou.

La seigneurie de Montoire est apparue dès le Xème siècle, et faisait partie des biens  du comte de Vendôme. Progressivement son importance s’est accrue pendant tout le XIème siècle, et elle devenue autonome par rapport à son suzerain. Pendant la première guerre  de 1038 à 1040, qui opposée Geoffroy Martel, tenant de Vendôme et Gervais 1er seigneur de Château-du-Loir, et évêque du Mans, le premier seigneur de Montoire , Nihard , mort après 1058,  profite de la faiblesse militaire de son suzerain pour le trahir au profit de Gervais qui le comble de territoires supplémentaires. Puis obtenant de nouveaux avantages territoriaux de Geoffroy, il revient vers celui-ci.

Autre seigneur allié  du comte d’Anjou, la forteresse de Lavardin est construite sur un éperon rocheux surveillant et contrôlant la vallée du Loir, la seigneurie existait au Xème siècle. Salomon 1er  de Lavardin, fils de Sigebrand de Mayenne et de Eveline de Lavardin aux côtés de Geoffroy Martel, participa à la lutte contre Gervais, évêque du Mans.

C’est pendant la présence d’Hugues IV au gouvernement du comté, que la province va être connaître les plus graves désordres.

1040, mars. - Charte par laquelle Renaud, chevalier, fils de Dreux, abandonne à l’abbaye du Mont la propriété du monastère de Saint-Victeur au faubourg du  Mans. ( Cartulaire de Saint-Victeur - VI, p.8-10 ).

«  ……..Actum monasterio Sancti Michaelis archangeli publice, régnante Henrico «rege  Francorum 
« anneau tercio decimo….. ».

L’acte est bien du mois de mars. Le roi Henri I, ayant été sacré le 14 mars 1027, le mois de mars de sa treizième année, appartient à 1040 et non à 1039, comme il est dit dans Gallia - IX.
Instrumenta .106 ), ou 1043, comme il a été écrit dans l’ Histoire du Mont-Saint-Michel, t.II, p.19

Il faut remarquer, et plusieurs actes le démontrent, que les libéralités de Dreux et  de Hersende envers l’abbaye du Mont ne furent pas limitées aux vignes, faisant l’objet de l’acte V. Leur fils, se dépouilla également de Saint-Victeur, au profit de la même abbaye.

Son rival dans un monastère, Gervais, assura pleinement la tutelle, et son rôle de parrain du comte Hugues IV - Actus pontificum - p. 365, attentif aux intérêts et aux rétablissement de tous les droits de son protégé. Il lui procura une puissante alliance en lui faisant épouser Berthe de Blois, fille de Eudes,  comte de Blois, de Champagne et de Chartres, et de Emma , comtesse d’Aquitaine et du Poitou. Berthe était veuve d’Alain III, comte de Bretagne, qui avait secouru en 1027, le père d’Hugues IV, le comte Herbert Eveille-Chien contre l’évêque Avesgaud et le comte d’Anjou Foulque Nerra.

Le mariage de Hugues IV peut être daté grâce à la donation de l’église Saint-Constancien de Javron             ( Mayenne ), qui fut faite entre le 14 mai 1046 et le 14 mai 1047,

Catalogue des actes - n° 25
« ….Hugue IV confirme la donation de l’église de Saint-Constancien sise dans le domaine de Javron 
« ( bas-Mayne ), et celle de Saint-Sauveur et de Saint-Martin qu’Alaume, fils de Beraud, avait faite 
« aux moines de Saint-Julien de Tours…. ». 
l’acte est daté au Mans de la vingtième année du règne du roi Henri 1er. Or le point de départ des années de ce règne est le 14 mai 1027. Ce document est postérieur à la mort du comte Herbert Eveille-Chien,  à 1032

Acte du Cartulaire de l’abbaye de La Couture - n° 12, qui se situe vers la même époque
«  ….Hugue IV approuve la fondation faite par son vassal Lon du prieuré de Roezé et donne aux 
« moines de la Couture, chargés de le desservir un bois qui appelé Ulmosa et quelques terres devant 
« ce bois…. ».

deux actes fournissent des éléments confirmant le mariage de Hugues IV,

Chartes de l’abbaye Saint-Julien-du-Pré
«  ….Hugue IV et sa femme Berthe remettent aux religieuses du Pré au Mans un  certain nombre de 
« droits que les religieuses leur devaient sur leurs terres…. ».

cette concession n’est connue que par une confirmation d’Arthur de Bretagne et de sa mère Constance.

Chartes mancelles de l’abbaye de Saint-Florent près Saumur de 848 à 1200
«  …..Hugue IV et sa femme Berthe souscrivent la donation de la moitié d’un menil appelé 
« Blidinaium faite par Gui, fils de Gui de la Roche aux moines de Saint-Florent de Saumur…… ».

ces deux actes, attestent que le 26 mars 1051, Hugues IV était bien marié à Berthe de Blois.

Il est certain, que ce mariage scellait non seulement un rapprochement de la très puissante famille de Blois, avec celle du Maine, mais accroissait considérablement l’influence du comte de Blois au détriment de celle du comte d’Anjou, ébranlant de ce fait la suzeraineté de celui-ci sur le Maine.

Geoffroi Martel se trouva dans l’obligation de réagir promptement, avec la plus extrême fermeté.

L’évêque Gervais étant l’instigateur de cette union, c’est donc sur lui que se porterait l’action punitive du comte d’Anjou. Remontant le Val de Loir, il vint mettre le siège devant Château-du-Loir, qui appartenait au patrimoine héréditaire de l’évêque. La place forte de Château-du-Loir se révéla imprenable par la force, le siège se prolongea, et les actions coordonnées d’Herbert Bacon se révélèrent  également inefficaces. Gervais tenait en échec   les deux coalisés. Le comte d’Anjou modifia alors sa stratégie.

Il proposa à Gervais une négociation sur le règlement amiable du différend qui les opposait, une entrevue étant indispensable, une réunion fut donc organisée hors des fortifications en 1048. Sous la protection de la trêve signée, Gervais se rendit à l’invitation de Geoffroi Martel, qui le fit saisir par «  ses gens », et l’emprisonna aussitôt. Le comte d’Anjou est alors excommunié. Dès que la nouvelle fut connue, l’ensemble de la population manifesta sa colère, avec des actions violentes contre  les Angevins. Les Manceaux sous l’égide du comte Hugues IV se soulevèrent. Le comte d’Anjou tenta  plusieurs assauts pour s’emparer de la cité du Mans, repoussé, il remonta la vallée de la Sarthe, il s’empare d’Alençon accroissant les difficultés du seigneur de Bellême.

À la mort de Hugues IV, le 26 mars 1051, un revirement complet de l’opinion populaire se manifesta. Les Manceaux ouvrirent les portes et livrèrent leur ville à Geoffroi Martel, et chassèrent la comtesse Berthe et ses deux enfants en bas âge : le jeune comte Herbert II et Marguerite - Actus pontififcum - p. 366. Ce décès, lourd de conséquences, devait modifier les cours des évènements : tout laisse supposer que la comtesse du Maine se réfugia auprès de Conan III de Bretagne, son fils aîné né de son premier mariage avec Alain III. Toujours selon le Cartulaire de Sainte-Croix de Quimperlé - p. 183, elle se trouvait en 1075 à Nantes.

La libération de Gervais était subordonnée à la reddition complète de la place de Château-du-Loir. Après sept années de détention, affecté par la mort de son protégé Hugues IV, touché par l’exil de l’épouse et des enfants de ce comte , découragé par la soumission des Manceaux aux Angevins, l’évêque du Mans céda, et s’engagea par serment à quitter le pays et à ne jamais revenir dans le Maine.

Les dissensions naissantes entre l’expansionnisme Angevins et l’ambition dominatrice des Normands, Gervais choisit, et s’expatria en Normandie, où il reçut un accueil enthousiasme  du duc Guillaume, qui fut le bienfaiteur et l’initiateur de l’intronisation de Gervais; Il devint archevêque de Reims le 15 octobre 1055.

Deux pièces parchemin, sans date, estimées de 1067 à 1081, dont la première ligne en écriture allongée de trois centimètres de hauteur, la suite du texte en écriture ordinaire de la même main, sceau perdu.

Prieuré de Saint-Guingalois de Château-du-Loir, dépendant de l’abbaye de Marmoutiers de Tours

Charte de fondation dudit prieuré par Gervais de Château-du-Loir, dans laquelle le fondateur exprime ses intentions de la manière suivante,

«  La bonté divine voulant guérir les plaies……
« …..elle convertit son âme à Dieu, l’exempte des peines dues au péché et  acquiert les récompenses 
« promises à la vertu. Guidé par ces pensées, moi, Gervais  ( il s’agit de toute évidence de Gervais II
« ), faisant « profession des armes….. homo militie secularie deditus …..dans le dessein de travailler 
« au salut de mon âme et reconnaissant…….j’ai cru que si je rétablissais et remettais en leurs 
« premiers états tous les biens à eux donnés autrefois par mes ancêtres et qui, depuis, ont été pillés, 
« ravagés, ruinés et comme transformés en désert ……Il y a donc à Château-du-Loir, dans le pays du 
« Mayne…. in pago cenomanensi in Castello-Lely ….., une église fondée en l’honneur de Saint-
« Guingalois …. sancti Guingualoei ….., à laquelle mes ancêtres ont fait plusieurs donations pour le 
« profit et l’usage des religieux qui y étaient établis ….. Mais une guerre s’étant élevée entre le comte 
« Geoffroy et le seigneur de Chasteau-du-Loir, le comte ruina  par le fer et par le feu tout ce qui « 
« appartenait à son ennemi, ne craignant pas de  dévaster et piller tout ceci dépendait de ladite église 
«….. Rétablir tout ce qui était  aboli dans cette église, par les oraisons et prières desquels Robert, 
« mon père, Elisabeth, ma mère, Hildeburge, mon aïeule, Gervais, archevêque de Reims, qui  ont 
« fondé ce lieu et moi, puissions obtenir la rémission de nos péchés 
« et le salut  éternel. C’est pourquoi, par le conseil de mes amis et du seigneur Arnauld, évêque du 
« Mans, j’ai prié le seigneur Barthélémy, abbé de Marmoutier, de venir  me trouver….. rogavi venire 
« adme …., et l’ai conjuré de recevoir de mes mains….. in dominum Sancti-Martini ….., l’église dont 
« il s’agit avec toutes ses dépendances…..
« J’ai fait cette donation du consentement et de l’autorrité de mamère, de tous mes frères et des 
« chanoines dudit lieu…..
« moi, Gervais, chacun de mes chanoines, ma mère et mes frères, ont reçu des moines de Saint-
« Martin : Moi, Gervais, 4,000 sous ; Elisabeth, ma mère, 100 sous ; Adam, 10 livres……suit la liste 
« des noms des chanoines…. ».

Cette charte de  Gervais II de Château-du-Loir, nous fournit dans son intégralité une multitude de détails, concernant le conflit meurtrier qui avait opposé le comte d’Anjou et l’évêque du Mans, pour l’indépendance de la province, et ses conséquences.

Il semblerait à l’examen de documents des Archives départementales de la Sarthe, que Herbert II, fils du comte Hugues IV, soit revenu au Mans, vers 1051.


Luttes de succession,


* Heribert II du Maine, dit Herbert II Baco le Jeune,
né vers ?, mort vers 1062           comte du Maine de 1058 à 1062,

Fit son testament en faveur de Guillaume le Bâtard, futur Conquérant, pour s’opposer  efficacement à la main mise du comte d’ Anjou sur le Maine, de sorte que son héritier légitime Gautier III de Vexin, époux de Biotte du Maine, fut chassé par le duc de Normandie qui installa son fils de Robert.

Dans un acte de 1051-1062, les chanoines de Saint-Pierre-de-La-Cour, abandonnent des vignes à Abelin, leur confrère, qui les donne aux moines de Marmoutiers de Tours, en présence d’Herbert II, comte du Maine. ( Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - V, p.6 et 7 ).

Cartulaire de Saint-Vincent - n° 303
Acte daté, 31 août, 1055 - 14 novembre, 1060
« Geoffroi Martel et Herbert II consentement à la donation faite par Herbert de La Milesse aux 
« moines de Saint-Vincent du Mans des terres  de Coulongé et de Sarcé ».

cet acte est postérieur à l’électtion de l’évêque Vougrin - Actus pontificum - p. 373 ; qui donna son consentement à la concession, et antérieur à la mort de Geoffroi Martel décédé le 14 novembre 1060
Recueil d’annales Angevines et Vendômoises - p. 63,

un autre acte, nous confirme le passage de ce comte,

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La Cour - n° 5
Acte daté, 26 mars, 1051 - 9 mars, 1062 - Le Mans
« Herbert II consent à la donation faite par Abelin aux moines de Marmoutier de  vignes que les 
« chanoines de Saint-Pierre-de-La Cour venaient d’abandonner audit Abelin ».

L’acte a été rédigé sous Herbert II, cela est difficilement contestable. L’un des souscripteur est Arnaud le grammairien, futur évêque du Mans, qui exerça sa fonction d’écolâtre d’abord sous l’épiscopat de Gervais, pui sous celui de Vougrin - Actus pontificum- p. 375
Il ne l’exerçait pas encore sous celui d’Avejot, donc par conséquent pendant le règne d’Herbert Eveille-Chien.

Le donateur est connu dans une autre donation faite en 1063.

En 1060, - il s’agit vraisemblablement, du comte Herbert II,  juvenis, et non de Herbert I.

Le donateur, Abelin, moine de La Couture, fils de Gauscelin, et de Teberge, frère d’Elbroin,  père d’Ansegise, paraît avoir été un important personnage. Au temps d’Abelard, abbé de La Couture, dont le nom figurait dans les chartes de l’abbaye, semblait par contre parfaitement inconnu des éditeurs de son cartulaire. Clerc, il transigeait grâce à l’intervention du comte d’Anjou, Geoffroy ( Geoffroy Martel, 1040-1060 ), avec les moines de La Couture, au sujet Clerc, au Mont-Baugé (de sel, dont il réclamait le paiement. Réunis en chapitre à La Couture et à Solesmes en présence de nombreux témoins, les moines lui donnent des vignes dans la terre d’Isaac le  en Saint-Pavin-des-Champs ),  et une maison au château de Sablé, et Abelin cède tout à l’abbaye de Marmoutier de Tours.

Par une autre charte, il leur donne encore les maisons qui furent à son père dans la cité du Mans, et dans la terre d’Yves le Vieux de Bellême, du consentement de Guillaume, de l’évêque Avesgaud et de Yves, fils dudit Yves le Vieux, avec une cour qui s’étend du Saule à l’Orme, et de l’Orme à la porte d’Hamelin.

Item, une maison dans la terre du vicomte Raoul, qui fut à Herbert le François et qu’Abelin avait acquise du comte Herbert Bacon ( 1036-1044 ); plus un cellier, des chambres et deux vergers dont l’un, dans la terre de l’archevêque Gervais. Enfin dans une autre partie de la cité, au Mont-Baugé, il donne de vignes dans la terre d’Isaac le Riche, appartenant à Herbert, son neveu, et fief qu’il avait donné à Guy le Voyer.

Vers 1060. - Charte, en forme de diplôme, par laquelle Béatrix, épouse de Hugues « cocti », d’accord avec ses enfants et Mathieu de Sordun, son gendre, fait don au prieuré de Saint-Victeur de la dîme des moulins qu’elle possède sur la Sarthe près de l’église Saint-Jean. 5 Cartulaire de Saint Victeur - XI, p.15 ).
Bibliothèque Nationale de France de Paris - latin 5430a, 120.

En 1060, au décès de Geoffroi Martel, la mainmise de l’Anjou sur le comté du Maine était effective. Tout donne à penser que la sécurité du duché de Normandie était en jeu. En effet, en 1051 profitant de la mort du comte du Maine, Geollroi Martel occupe Le Mans, puis prend successivement Alençon et Domfront, portes de la Normandie. Le comte d’Anjou cherchait manifestement à étendre sa domination territoriale vers le nord, du comté du Maine. Cependant , dans ce comté placé entre l’Anjou et la Normandie, une aristocratie de formation récente tenait en échec l’autorité du comte d’Anjou.

Le tome XI, de l’Histoire de France, nous indique que la population du Maine supportait difficilement la pesante suzeraineté Angevine.

Suivant les conseils de sa mère Berthe, Herbert II, comte du Maine, se déclara vassal du duc de Normandie, et conclut un accord avec Guillaume le Bâtard : épouser l’une de ses filles, et en cas de décès de Herbert, sans postérité, le comté du Maine serait rattaché au duché de Normandie - Histoire de Bretagne - t. XII, p. 85. Sa sœur Marguerite, devait épouser Robert de Courteheuse, fils aîné de Guillaume.

Encore enfant, Marguerite fut confiée à Etigand de Mézidon. Elle mourut avant la célébration du mariage le 12 décembre 1063, et fut enterrée dans l’abbaye de Fécamp.

En 1054, le duché Normand est pris en tenaille par une double invasion venue de France et d’Anjou. Les agresseurs, les Français du roi de France et les Angevinsdu comte d’Anjou remontent depuis le Maine et , ravageant tout sur leur passage, traversent l’Exmois, le Bessin, puis oblique vers l’est franchissent l’Orne, et atteignent la Dives à Varaville. Guillaume venu de Falaise est là avec 700 chevaliers, les Normands ont une grande infériorité numérique dit-on,  Les coalisés y sont écrasés par l’armée de Guillaume le 20 mars 1057.
Une vieille histoire courait dans le «  pays de la Divette »,

« …il ne reste plus à Henri ( roi de France ) et aux Angevins, qu’à  déguerpir. Tout  ce q’ils ont 
« gagné c’est honte, vergogne, ruine et affront ».
Longtemps après, dans la campagne on chantait,
«  ………
«  Je ne sais plus quel chevalier
«  Mais du Cotentin vint la lance,
«  qui battit le roi de France,
«  …………

Une Chronique Normande du XIème siècle décrit :
«  ….la bousculade est inouïe….il faut mourir percé de flèches ou noyé. Tout l’arrière du convoi est 
« anéanti, les principaux chefs faits prisonniers  et les piétons noyés. Il faut dire que le convoi franco-
« angevin, déjà fort alourdi par le butin du pillage des jours précédents était encore ralenti par les 
« escarmouches des paysans armés de fourches ou de faux. Le roi était passé en tête et avait déjà 
« atteint la hauteur de Bassebourg.  

Herbert II, comte du Maine décède sans descendance le 9 mars 1062 - Actus pontificum - p. 366. Le comté du Maine passe donc dans le giron du duché de Normandie.

Le comte d’Anjou, Geoffroi III dit le Barbu, qui avait succédé à son oncle Geoffroi Martel - Le comté d’Anjou au XIème siècle - in.8°, p. 133, choisit le plus éloigné des prétendants : Gautier III, comte de Vexin et Meulan, fils du comte de Dreux, mort le 16 décembre 1035, époux de Biote du Maine, troisième fille du comte Herbert Eveille-Chien.
Histoire de France - t. XII, p. 86
Obituaire de la province de Sens - t. II

Gautier III, était également soutenu par Geoffroi III de Mayenne, Herbert de Sainte-Suzanne, Hugues de Sillé, seigneurs très influents dans la province, et Hubert de Beaumont, vicomte du Maine et neveu de Raoul IV.

Les Manceaux qui avaient refusé l’annexion consécutive à la mort de leur comte légitime Herbert II, accueillirent favorablement Gautier et son épouse Biote.

Mais deux autres prétendants se manifestèrent : Azzon II, marquis d’Este, qui avait épousé Gersende, comtesse du Maine, fille aînée du comte Herbert Eveille-Chien, répudiée par son premier mari Thibault III, comte de Blois - Actus pontificum - p. 377. Leur fils aîné Hugues devint Hugues V.

Le mari de Gersende, était dans la généalogie le plus proche héritier, mais il manquait de moyens pour faire valoir ses droits, et son marquisat était en Italie, donc trop éloigné.

Enfin, Jean de La flèche, mari de Paule du Maine, seconde fille, était un autre aspirant à la succession du comté, mais lui aussi ne disposait pas de forces suffisantes. Ses partisans manquaient d’influences dans le pays.

* Gautier III de Vexin,
comte de Mantes, comte du Maine de 1062 à 1063

Geoffroi, comte d’Anjou entreprit une campagne auprès de Manceaux pour soutenir et renforcer la position du comte Gautier et de son épouse. Lorsque le duc de Normandie et son armée se présentèrent pour faire valoir ses prérogatives sur le Maine, il trouva la ville du Mans en état de rébellion ouverte. Il fut contraint d’user de la force, la ville fit sa soumission, Gautier et Biote se rendirent pour éviter une trop grande effusion de sang. Emmenés en Normandie, ils furent enfermés dans le donjon du château de Falaise, où ils moururent dans l’oubli.


* Robert II Courteheuse,
né vers 1051, comte titulaire du Maine de 1063 à 1069, marié à Marguerite du Maine, sœur de Herbert II.
Robert, fils aîné de Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, porta le surnom de Courteheuse, c’est à dire « Courte botte » - allusion à une manière particulière de se chausser qu’il adopta ?
ou plus simplement parce qu’il avait les jambes courtes ?
Il disposait de troupes importantes et très bien aguerries, et trouva, sinon dans la population, du moins dans le clergé un appui solide et fidèle.

La sévère concurrence entre les différends baillages  amena la ville à se protéger. Vers 1060, Guillaume, duc de Normandie après avoir pris la ville, remania les défenses, et fit édifier un château fort en dehors de l’enceinte de la cité.

Le duc-comte du Maine, consolida les fortifications du Mans. Il fit construire en 1063, le donjon et les deux mottes : du Mont-Barbet et du Petit-Mont-Barbet, qui le flanquait.

Manuscrit latin 2769, folio 105 verso
Bibliothèque Nationale de France à Paris
Avant son retour vers ses terres, Guillaume installa au Mans une garnison sou les ordres d’un nommé Honfroy, qui assumai t les fonctions de Gouverneur du Maine. Sont également cités les noms de Turgis de Tracy, Guillaume de La Ferté-Macé? Robert et son fils Gervais de Château-du-Loir, Rainaldus de La Suze et de nombreux autres.

Acte daté de 1063, Le Mans ?
«  ….Guillaume présent au Mans, souscrit un acte dans lequel Abelin énumère les biens qu’il a donné 
« aux moines de Marmoutier……….. ».

Les principaux témoins de cette charte sont :
Sublimis mobilisas Cynomannorum
Guillaume, duc de Normandie ( 1035-1087 ) ; Vulgrin, évêque du Mans ( 1055-1065 ) ; Tescelin, archidiacre ; Ernauld le Grammairien ; Herbert de Semur ; le vicomte Raoul et son fils Hubert ; Robert de Château-du-Loir et son fils Gervais ; Renaud de La Suze ; Raoul de Montsur ; Herbert d’Assé et Herbert son fils ; Hugues de Chaources ; Geoffroy, son frère, et Bouchard de Chaources ; Richard , neveu d’Abelin, et Vulgrin, neveu de l’évêque ; Raoul le Médecin ; etc….La date peut être circonscrite entre les années 1055 et 1065.
«  Cartularium Majoris Monasterii ».

Dans les biens énumérés se trouvait une maison achetée par le comte Herbert Bacon.

Guillaume le Bâtard né en 1027, fils de Robert 1er, duc de Normandie et de sa concubine Arlette, fille d’un peaussier de Falaise. Il descend par son père directement de Rollon le Viking. En 1042, il fait chevalier.Duc de Normandie en 1035, il doit faire face à deux dangers : le comte d’Anjou et le roi de France. Les victoires complètes de Varaville en 1053, et de Mortemer-sur-Eaulne en 1054 le mettent à l’abri et augmentent considérablement sa puissance. Mathilde, sa cousine, fille de Beaudouin V de Flandres deviendra son épouse en 1053. Elle lui donnera quatre fils, et selon les textes de quelques Annales et Chroniques de Normandie probablement six filles : Robert II Courteheuse né en 1051, Richard , mort en 1075, Guillaume II le Roux, Henri 1er Beauclerc. L’ordre de naissance des filles est beaucoup moins connu.

Un acte nous confirme la présence de Robert Courteheuse dans le Maine,

Cartulaire de l’abbaye de La Couture - n° 15
Acte daté de 1066
«  Robert Courteheuse, comte du Maine, et son père Guillaume le Bâtard confirme le don de quatre 
« prébendes sise à Brûlon faite par Geoffroi, fils de Bouchard, aux moines de La Couture…. »

Désirant consolider sa position, et apaiser les ressentiments de la population du Maine, le duc Guillaume jugea opportun d’officialiser le titre de comte du Maine accordé à son fils Robert Courteheuse. Celui-ci respectant l’usage, prêta hommage à son suzerain Geoffroi le Barbu, comte d’Anjou, qui s’était rendu à Alençon pour le recevoir en présence du duc de Normandie. La mention de cet hommage ne figure pas dans le récit chronologique, la date ne peut être établie que par conjoncture.

En 1069, les seigneurs du Maine sous l’impulsion de Geoffroi de Mayenne, fidèle entre tous les fidèles du comte d’Anjou, se révoltent contre le comte Robert de Couteheuse,  une insurrection éclate même dans la cité Mancelle. Les insurgés expulsent les chevaliers Normands qui occupaient le donjon, appréhendent et exécutent le sénéchal Honfroy puis  installent un autre comte au  gouvernement de la province.
Le comté d’Anjou au XIème siècle in-8°, p. 179.
Actus pontificum - p. 376.

Parmi les expulsés, Turgis de Tracy, mentionné dans le Cartulaire de Saint-Vincent, et Guillaume de La Ferté-Macé. Geoffroi de Mayenne prit la tête de ce soulèvement, et fit appel à Azzon.

Il semblerait vraisemblable, que le comte d’Anjou ait renoncé, pour le moins provisoirement, à la possession du comté du Maine pour son propre compte, se satisfaisant du simple droit de suzeraineté. Quoiqu’il en soit, à la mort de l’évêque Vougrin le 10 mai 1065, le pouvoir comtal était réellement passé entre les mains de Guillaume, duc de Normandie. En effet, Geoffroi le Barbu ne put empêcher ou  même influer sur l’élection du nouvel évêque Arnaud, originaire du « pays d’Avranches », le duc de Normandie ayant revendiqué, puis fait valoir son droit de patronage. Sur ce point précis, un nouveau différend opposera à la mort d’Arnaud en 1081, le comte d’Anjou, Foulque IV le Réchin, et le duc de Normandie lors de l’élection de l’évêque Hoël - Actus pontificum - p. 383. En 1091, lorsque Hugues, comte usurpateur, vint dans le Maine, c’est à Robert Courtheuse que l’évêque Hoël demanda protection, précisant expressément ce droit au duc de Normandie : droit devenu incontestable - Actus pontificum - p. 386.

Un peu plus tard, il fut réclamé par un autre fils de Guillaume le Conquérant, Guillaume II le Roux, et son exercice fut le prétexte de la guerre qui éclata entre lui et Hélie de La Flèche.

Selon le Cartulaire de la Trinité de Vendôme - n° 216, Azzon se trouvait déjà dans le Maine le 2 avril 1069, et avait pratiquement terminé la conquête du pays, non par les armes, mais par l’argent.

De ces évènements si obscurs, voici ce qu’à l’aide de quelques Annales et un nombre réduit de documents d’Archives, nous avons pu percevoir : dans le contexte du Moyen Age, d’un bout à l’autre de cette époque nébuleuse, la vie féodale s’est déroulée sous le signe de la vengeance privée. Cette période reconnaissait, la légitimité de la possession individuelle. Mais, dans la pratique, la solidarité du lignage se prolongeait fréquemment en société de biens.

Le ralliement complet à la cause d’Azzon et à son épouse Gersende du Maine n’était absolument pas acquit, l’argent commençait à manquer. La réalité de la situation, était très éloigné de l’objectif final, désappointé Azzon regagna ses terres en Italie. Il confia le sort de son fils Hugues et de sa femme à Geoffroi de Mayenne. Erreur grossière, autant que fatale.

Geoffroi , ne fut pas digne de cette confiance, et devint l’amant de Gersende, et par delà assimila le comté du Maine à celui de Mayenne.

* Gersende du Maine,   régente ? ….. ou l’omniprésence de Geoffroi de Mayenne
3ème fille du comte du Maine Herbert Eveille-Chien

Après le départ des Normands, profitant de la situation, Geoffroi de Mayenne, s’installa avec Gersende et son fils Hugues dans le palais comtal. Il utilisa Hugues , pour s’approprier le pouvoir, et fut incapable d’administrer la province, de régler les affaires courantes.  Soumise à l’arbitraire, à l’oppression, subissant  l’injustice, l’anarchie et la corruption, l’enthousiasme de la population qui avait porté la comtesse et son fils au gouvernement de la province, fit place à une profonde déception.   Les scandales permanents, le gaspillage à la Cour comtale  des Manceaux se transformèrent ce sentiment en mécontentement., un climat insurrectionnel s’instaura.

















Carte du Diocèse du Mans, dressée en 1544 - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


La conduite pour le moins tapageuse de la comtesse Gersende défraya les Chroniques de l’époque. Dans les établissements religieux, les clercs s’appliquaient à noter tous les événements dans leur chronologie, c’est ainsi que nous avons remarqué dans plusieurs textes : ….la comtesse Gersende ….de n’avoir pas su garder une retenue convenable…. Pour mémoire, elle avait été répudiée par son premier mari Thibault de Blois « …pour adultère notoire… ».

Une révolte éclata dans la semaine du carême 1070, 24 février - 4 avril, violente avec expéditions armées, les bannières des églises au vent contre les châteaux des seigneurs partisans de Gersende et de Geofroi de Mayenne. C’est ainsi que débuta  au Mans « le mouvement communal Français ». Il n’est pas jusqu’au mot de  « saintes institutions », par où la jeune collectivité Mancelle désignait ses décrets. D’autres besoins, d’une nature très différente, obligèrent les bourgeois et les nobles à s’unir aux émeutiers. Ce mouvement de révolte contre le comte de Mayenne, la comtesse et son fils Hugues V, eut à n’en pas douter un caractère de rassemblement populaire. Actus pontificum - p. 378.

Hugue , seigneur de Sillé, était considéré au XIème siècle comme l’un des plus puissants de la région, sympathisant de Geoffroi de Mayenne et de Gersende - Actus pontificum - p. 377-378, seigneurie qu’il possédait déjà entre 1055-1065 - Cartulaire de Saint-Vincent - n° 235. Son fils Guillaume lui succéda, il est cité en 1087, la cité est redevable de son nom - Cartulaire de Saint-Vincent - n° 13.

Les révoltés Manceaux dans leur colère , attaquèrent et voulurent s’emparer du château  de Sillé, ce fut un désastre, auquel Geoffroi de Mayenne n’était pas étranger. Bénéficiant d’un répit, il en tira avantage en renvoyant le jeune comte Hugues , devenu embarassant, auprès de son père en Italie - Actus pontificum - p. 379.

Le 26 septembre 1070, Hugues est mentionné comme étant encore au Mans. Dans le contexte de cette époque, il n’est pas exclu qu’il prêta son nom et son titre pour l’exercice du pouvoir comtal. Cartulaire de Saint-Vincent - n°56

Cartulaire de Saint-Vincent - n° 251
Acte daté de 1070, 26 septembre 1071, 6 mars
Cet acte est postérieur au 26 septembre 1070, le jeune comte Hugue n’y  figure pas, il est postérieur au 6 mars 1071, date du départ de l’évêque Arnaud pour Rome,
« ….Geoffroi de Mayenne confirme avec la comtesse Gersent et l’évêque  Arnaud et au profit  des 
« moines de Saint-Vincent la possession de tous les biens que les moines possédaient dans son fief de 
« Saint-Vincent-du-Lorouer et de ceux  qu’ils pourraient acquérir dans la suite. Le même jour il 
« ordonne l’ensevelissement, dans l’église de Saint-Vincent, d’Hubert, fils de Jean de la Guierche, qui 
« avait été enterré  dans l’église de Saint-Pierre-de-La Couture ».

Geoffroi de Mayenne, après le départ du fils de sa maîtresse, par prudence jugea  préférable de se réfugier dans son château de La Châtre-sur-le-Loir, forteresse robuste, difficile à assiéger, tandis que la comtesse restée au Mans temporisée, calmant les esprits, préparant son retour. L’ Actus pontificum - p. 379 nous éclaire sur ce point : l’impopularité de Geoffroi de Mayenne  dans le Maine était générale, assortie d’une très forte animosité de la population.

Cartulaire de Saint-Vincent - n° 178
Acte daté de 1071, 6 mars 1072. Le Mans
Cette confirmation est antérieure à la chute de Geoffroi de Mayenne, car Gesent y prend le titre de comtesse
« ….Geoffroi de Mayenne et la comtesse Gersent confirment la donation du monastère de Tuffé, 
«  faite par Hamelin de Langeais et sa femme Eloïse  aux moines de Saint-Vincent….Accompagné de 
« quatre-vingt chevaliers, il quitta son refuge de La Châtre pour rejoindre la cité Mancelle où le 
« calme semblait être revenu. Il s’enferma dans le donjon, le palais comtal ne lui offrant pas, selon 
« lui, une protection suffisante. Peu  de temps après , en 1072 - Cartulaire de Saint-Vincent - n° 29, 
« ils étaient expulsés par la force par les Manceaux qui avaient fait appel au comte d’Anjou, Foulque 
« le Réchin. Les combats qui suivirent furent d’une extrême violence, dans sa retraite Geoffroi 
« incendia les rues Saint-Vincent et Saint-Ouen.. Puis se retrancha non loin du donjon dans des 
« maisons à tourelles. La résistance devenant difficile, profitant de la nuit, avec ses fidèles il s’enfuit 
« en direction de ses terres dans le Bas-Maine.Ces maisons furent détruites par la suite, par la 
« population Mancelle. Actus pontificum - p. 379.  

Dans le Maine le comte d’Anjou, Foulques IV le Réchin se trouve en confrontation directe avec le duc de Normandie, Guillaume le Conquérant, bien que celui-ci soit occupé sur deux front diamétralement opposé : la consolidation  de sa conquête de l’Angleterre, contrer l’expansion angevine.

En 1072, Foulques le Réchin profite de son intervention demandée pour s‘installer au Mans. De retour sur le continent, Guillaume est rapidement informé de ce qui se passait dans le Maine, aussi, jugea-t-il nécessaire d’intervenir et de procéder à la reconquête de cette province.  Guillaume réagit en 1073, et installe son fils Robert Courteheuse.

Cartulaire de l’abbaye de La Couture - n° 9
Acte daté de 1073,  30 mars . Bonneville-sur-Touque
« …..Guillaume le Bâtard confirme la donation de biens situés à Solesmes, qu’avait faite en 1006 et 
« 1014 Geoffroi de Sablé aux moines d La Couture ».

Ce duc de Normandie même conquérant de l’Angleterre, tout Français qu’il fut par la langue et par son mode de vie, ne se rangeait pas moins, lui aussi, parmi les authentiques descendants d Vikings. Le duché Normand, fournissait l’exemple type pour l’époque de la remarquable organisation de recrutement militaire féodal.

C’est donc au commandement d’une armée puissante qu’il pénétra dans le Maine, après Bourg-le-Roi, ce fut Fresnay-le-Vicomte - Ferniacum castrum, que le vicomte du Maine, Hubert, fils de Raoul IV, qui avait succédé à son oncle Geoffroi, farouche partisan du comte d’Anjou, abandonna aux Normands, puis Beaumont-le-Vicomte tomba après un siège assez court. Le duc s’empara du château de Sillé et se dirigea vers Le Mans. Il établit son camp à Maule. A près avoir informé la population Mancelle, que si elle résistait , il la brûlerait.

Le lendemain, sans combat, une délégation d’habitants présenta la reddition, avant le 30 mars 1073. En contrepartie, le duc de Normandie, roi d’Angleterre garantissait l’impunité et le maintien des coutumes. Actus pontificum - p. 380-381

La paix rétablie dans le « Pays Manceau », Guillaume à la satisfaction populaire entrepris une expédition punitive contre Geoffroi de Mayenne, qui se termina en plein hiver 1073.

* Robert II  Courteheuse,

En droit, Robert Couteheuse, fils aîné de Guillaume le Conquérant était toujours comte du Maine, mais il ne semble n’avoir pas fait usage des droits, ni assumer les responsabilités que lui conféraient ce titre; sans doute, d’ailleurs, son père ne l’y encouragea point, si même il ne lui interdit. Le duc-roi savait qu’il ne pouvait compter sur ce fils si différend de lui; déçu par la régence à lui confier en 1068 en l’absence de son père et de sa mère, Guillaume l’écarte systématiquement du pouvoir, au risque de susciter une grave crise familiale.

Comte du Maine de 1073 à 1093, Robert est de plus en plus impatient d’exercer un pouvoir que son père Guillaume devenu le Conquérant refuse à partager, Robert  Courteheuse entre en conflit armé avec son père et lui inflige une  défaite à Gerberoi en 1078, elle sera utilisée par les comtes de Flandres, d’Anjou, de Bretagne, ainsi que par le roi de France.

En 1076, ayant échoué pour la seconde fois en douze ans dans le siège de Dol, Guillaume le Conquérant se retire dans ses terres normandes, les Angevins alliés aux forces du roi de France levées en Poitou, sous l’égide Ralph de Gaël, fils de Ralph l’Ecuyer en profite pour attaquer le château de La Flèche, dont le seigneur Jean de La Flèche était un fidèle partisan duc-roi dans le Maine. Jean en dépit d’une disproportion importante des forces réussit à les contenir, jusqu’à l’arrivée des troupes de l’avant-garde Normande. Cette fois les forces coalisées Angevines, Bretonnes et Royales furent obligées de se retirer dans désastreuse retraite. Le comte d’Anjou, Foulque le Réchin, fut blessé dans ce meurtrier engagement - Le comté d’Anjou au XIème siècle - p. 183-184.

Des négociations s’en suivirent, et deux traités furent signés, l’un avec le roi Philippe 1er , et l’autre avec le comte d’Anjou, Foulque le Réchin.

Après succès et revers Foulques arrive à s’emparer de La Flèche en 1081. Un modus vivendi est trouvé grâce à l’intervention du clergé Manceau, Robert Courteheuse accepte de rendre hommage au comte d’Anjou. Mais Foulques soutient en sous main les Seigneurs du Maine contre les Normands, conduits par Hélie de La Flèche.

La prestance du duc du Normandie, sa valeur militaire n’avait rien perdu avec l’âge de son efficacité, le calme semble être revenu dans le Maine pendant un laps de temps assez long.

Acte daté de 1081
« …..charte de Guillaume, roi d’Angleterre, duc de Normandie et comte du  Maine, par laquelle il 
« donne audit chapitre ( Saint-Pierre-de-La Cour ) l’emplacement d’une vieille tour, située au devant 
« de ladite église et qu’il a fait raser jusqu’au sol, et de plus, les fossés qui entouraient cette tour, 
« ainsi que les places se trouvant entre ces fossés et le mur de cette ville, depuis  l’église jusqu’à la 
« maison de Simon, chanoine, avec droit de voirie et autres coutumes…. ».

L’Historien - paléographe, précise dans une annotation manuscrite que le texte original est incomplet, le bas du parchemin semblant avoir été lavé,

Acte daté de 1081
« ……charte par laquelle Normannus Ribola, prévôt et doyen de l’église Saint-Pierre, donne l’ordre 
« de Guillaume, roi d’Angleterre, duc de Normandie et comte du Maine, à Richard, pannetario 
« feudiste de Monte Grifferi ( le fief du Greffier ), à la condition d’en faire foi et hommage et de 
« fournir au doyen, au prévôt, ou  même au chapitre un cheval de service, soit en Angleterre, soir en 
« Normandie, et  dans les autres lieux où il sera nécessaire au bien de ladite église. Le même Richard 
« doit encore fournir annuellement, le samedi de Pâques, un cierge de 10  livres, et procurer un 
« homme de guerre toutes les fois qu’il sera nécessaire de  défendre par le duel….. committere 
« duellum…. les intérêts de l’église et du chapitre…..
« Ce fut fait en présence de Guillaume, roi d’Angleterre, duc de Normandie et comte du Maine, du 
« temps de l’(évêque Hoël, l’année que mourut l’évêque Arnaud….
«  Témoins : Hugo de Caduris ( Hugues de Chaources )
                   Patricius, Guido Harenga, Joannes  Voteri, Hubertus Ribola
         Engebaldus, Cantor B. Petri……et autres

Un document des Archives départementales, fait état de la vente du comté du Maine en 1092 à Hélie de La Flèche.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - VIII, p. 10  - Ancien Cartulaire folio 36
Charte 1082-1083,
« Normand Riboul, prévôt et doyen de Saint-Pierre, donne à Richard  Panetier, le fief du Mont-
« Greffier, à charge de foi et hommage, cheval de « service et autres devoirs et redevances ».
« ….decanus ecclesie Sancti Petri, Ricardo panetario, feudiste de Monte-Grifferi,… ».

Le Greffier, fief situé sur la rive gauche de la Sarthe, donné par le roy Guillaume à son panetier Guillaume Royer, en 1066.Le Corvaisier, puis Pesche, indiquent comme témoins de cette charte : Foulque Riboul ; Albéric de Coulans ; Richard de Marcé ; Hubert de Coulongé ; Robert de Mantillé et Gaston de Malicorne, sous l’épiscopat de Hoël, et le régne du roi Philippe - Histoire des évesques du Mans - p.389.

Il résulte de cette charte que l’évêque Hoël, sacré seulement en 1085, succéda à l’évêque Arnaud l’année même de la mort de celui-ci, arrivée, croit-on, vers 1081, après  quinze années d’un épiscopat commencé en 1065 ou 1067, selon les abbés G. Busson et A. Ledru. Il semble utile de rectifier les dates données par Bilard et Dom P.Piolin.

Liber abus ( livre blanc ) n° 1
Acte daté 1066, 25 décembre - 1087, 9 septembre
Cet acte, comme le suivant, sont postérieurs à la conquête Anglaise et à la fin de la campagne du Maine du 30 mars 1073,
« …..Guillaume, roi d’Angleterre, exempte de droits de coutumes toutes les terres de l’église du 
« Mans situées sur la rive droite de la Sarthe….. ».

Obituaire de la Cathédrale du Mans - p. 238
Acte daté 1066, 25 décembre - 1087, 9 septembre
« …..Guillaume, roi d’Angleterre, donne 100 livres Anglaises pour la  restauration de l’église 
« cathédrale du Mans, et 30 livres pour les chanoines…. ».

Au traité de Bruere en 108, Foulque le Réchin reconnaît Robert Couteheuse comme comte du Maine, en contrepartie il exige celui l’hommage. Les clauses de ces accords ne nous sont pas connues - Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie - t. X

Au printemps 1084, la présence normande dans le Maine fut à nouveau menacée. Le Maine constituait pour la Normandie « une Marche », une zone tampon, frontière avec l’Anjou en permanence menaçant. Ne pouvant se fier à son fils Robert, Guillaume confia cette lourde tâche à un seigneur autochtone, Hubert, vicomte du Maine, qui après l’avoir combattu  en 1073, s’était rallié à lui. Or ,après plusieurs incidents, dont la mainmise du duc de Normandie sur les places fortes de Fresnay et Beaumont, la rupture fut inévitable. Le vicomte recruta des volontaires mercenaires en Bourgogne, pays de sa femme et en Poitou, avec l’appui effectif du comte d’Anjou, puis se retira en fortifiant le château de Sainte-Suzanne, qui appartenait à sa famille depuis environ un siècle.
Sainte-Suzanne de R. Trier - in-8°
Historia ecclesiastica - t. III, p. 194 et suiv.

Le siège de Sainte-Suzanne devait durer plus de deux ans, le blocus confié à l’eart de Richmond, comte Breton, par le duc de Normandie n’ayant pu obtenir la reddition du vicomte du Maine et de sa garnison, c’est au printemps 1086, le 20 avril qu’une paix de compromis fut conclue. Hubert  pu récupérer son patrimoine paternel.
Revue Historique et Archéologique du Maine - t. 29,  p. 147-149
Cartulaire de Saint-Vincent - n° 492

Philippe 1er  né en 1052, mort en 1118, est sacré roi de France du vivant de son père Henri 1er , en 1059, et lui succède à l’âge de sept ans. La régence est exercée par sa mère Anne de Kiev et son oncle Beaudouin V comte de Flandres, aidés par Gervais de Château-du-Loir, archevêque de Reims. Dès sa majorité, désirant reconstituer le domaine royal, il suscite la révolte de Robert Courteheuse contre son père Guillaume le Conquérant, puis contre son frère Guillaume le Roux. La possession du château fort de Mondoubleau a eu à la fin du IXème siècle et la première moitié du XIème beaucoup d’importance dans ces différents conflits.

Robert II Courteheuse allié au roi Philippe 1er à la bataille de Mantes  combat son père,  Guillaume le Conquérant sera blessé et mourra le 7 septembre 1087. Puis, il combattra son frère Guillaume II le Roux,  né en 1056, roi d’Angleterre, pour s’approprier   son trône. Vaincu, en gage de sa défaite Robert abandonne la Normandie et paiera à Guillaume dix mille marcs d’or. Lorsque Robert Courteheuse s’engage dans la croisade en 1098, son frère Guillaume II le Roux prend sa place, Foulques le Réchin poursuivant sa politique de destabilisation dans le Maine, pousse Hélie de La Flèche dans un combat de harcèlement du roi anglais, pour appuyer ses ambitions inavouées, son fils aîné Geoffroy se fiance à la fille héritière d’Hélie. Robert  est aux cotés de Hugues de Vermandois, frère d’Henri 1er, roi de France, et Geodefroy de Bouillon dans la première croisade de 1096 à 1099. Henri 1er Beauclerc succéde à son frère Guillaume le Roux, puis envahit la Normandie. Il écrase l’armée de Robert Courteheuse en 1106 à Tinchebray, celui-ci est fait prisonnier et enfermé. Il mourra en prison en 1134. La mort de Guillaume né en 1101, mort en 1120 dans le naufrage de la Blanche Nef ,  privera Henri 1er , roi d’Angleterre, de son successeur héritier à la couronne, c’est sa fille Mathilde, veuve en 1125 de l’empereur Henri V, qui héritera des titres royal d’Angleterre et ducal de Normandie. Elle épousera en 1128 Geoffroy Plantagenêt comtes d’Anjou, du Maine et de Touraine.

La guerre recommença, à la mort de Guillaume le Conquérant le 9 septembre 1087 - date donnée par le Necrologe-obituaire de la cathédrale du Mans - p. 238 est le 8 septembre. Ce n’était pas  le médiocre Robert Courteheuse désormais duc de Normandie, qui pouvait endiguer  cette vague de désordres.

Toutefois , il entreprit une ultime campagne dans le Maine au cours de l’été 1088, pour essayer de maintenir une autorité chancelante, il y plaça Eudes de Conteville, évêque de Bayeux, demi-frère de Guillaume, Raoul de Conches et Guillaume de Breteuil. Le clergé et les habitants du Mans, accueillirent les Normands sans empressement, la crainte inspirant la sagesse. Tout compte fait, tous préféraient la paix civile, fût-elle assurée par la dure férule d’un seigneur étranger à la province, que les vicissitudes de la guerre.

Robert Courteheuse reçut au Mans en 1088, l’hommage de Geoffroi de Mayenne, de Robert le Bourguignon, seigneur de Sablé époux d’ Avoie, fille de Geoffroi premier seigneur du lieu.
Cartulaire de La Couture - n° 29
Le Comté d’Anjou au XIème siècle - p. 298.

et d’Hélie, fils de Jean de La Flèche.

D’autre seigneurs , dont Païen de Mondoubleau, refusèrent et s’enfermèrent dans le château de Ballon.
Revue Historique et Archéologique du Maine - 1876, p. 538-550.

Robert II de Bellême, surnommé « Talvas », fils de Roger de Montgommery, héritier de Bellême, d’Alençon et de plusieurs autres seigneuries par sa mère, chassa les garnisons que le duc de Normandie avait installé dans certains châteaux du temps du Conquérant, sans que personne n’osât s’y opposer. Robert Quarrel, du parti de Bellême, se  réfugia avec des opposants à la présence Normande dans le Maine dans le château de Saint-Céneri, que Robert II Géré avait mis à leur disposition.

Le château de Saint-Ceneri, fut pris après un long siège par la famine, plusieurs défenseurs récalcitrants subirent l’amputation de divers membres. Geofrroi de Mayenne et de nombreux seigneurs opposants ou non, intercédèrent en faveur de Robert II Géré et de sa femme Félicie, fille d’Avejot, seigneur de Connerré.
Cartulaire de Saint-Vincent -n° 139.



























Au XVIème siècle, voilà comment on se représentait la France !
Carte dessinée en 1541 par Michel Servet, ou plus exactement Miguel Serveto, téologien - médecin - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


L’année suivante en 1089, une violente insurrection éclata dans le Maine, contre la présence Normande, qualifiée selon des « Annales » de « …pesante… ». Informé Robert Courteheuse las de ces révoltes à répétition, incapable de la réprimer, renonce à intervenir. Malgré de  dépérissement de l’influence Angevine, il sollicite l’aide de Foulque le Réchin. Celui-ci évidemment accepte, mais pose une condition sine qua non : Robert, duc de Normandie doit intervenir auprès de Guillaume d’Evreux, pour que le comte d’Anjou, puisse épouser Bertrade, fille de Simon de Montfort, dont il était follement épris. Le comte d’Evreux, tuteur, avait la charge de protéger sa nièce. A son tour , il exigea une contrepartie : la restitution de ses biens spoliés par le duc de Normandie, Guillaume le Conquérant.
Historia ecclesiastica - t. II, p. 148

* Hugues V du Maine,
né vers 1069, mort vers 1097, comte du Maine de 1069 à 1073, fils du second mariage de Hersende ou Gersende du Maine et d’Azzo II d’Este, petit-fils du comte Herbert Eveille-Chien. En 1078, il épousa une fille de Robert Giscard un illustre inconnu.

Un répit d’une année fut constaté, en 1090, à nouveau la population du Maine se révolte, sous l’impulsion de seigneurs, à l’initiative de Geoffroi de Mayenne. Une délégation est constituée, elle se rend en Italie pour proposer le titre et le gouvernement du comté du Maine, aux fils de Azzon II - Actus pontificum - p. 386 .

Foulque, l’aîné décline l’offre, il considère plus prudent de demeurer dans les possessions paternelles en Italie. Hugues, le second plus proche de sa mère accepte la proposition, et revient au Mans accompagné des délégués revendiquer l’héritage de sa mère. De passage à Tours, le 13 avril 1091, il restitue aux moines de Saint-Martin les biens pris par son père - Baluze 76 - folio 14

Des documents aux Archives départementales de la Sarthe permettent de situer la présence  dans le Maine de Hugues V, entre le 13 avril 1091 et le 27 juillet 1092, selon la même source, il semblerait que la noblesse Mancelle dans sa majorité se soit ralliée à l’opposition du maintient de la tutelle Normande sur la province.

Hélie, fils de Jean de Beaugency, seigneur de La Flèche, petit-fils du comte du Maine Herbert Eveille-Chien, marié à Mathilde, fille de Gervais II de Château-du-Loir, l’un des plus puissants seigneurs  de la province du Maine, s’empare par de haute lutte du château de Ballon, qui avait été pris deux ans auparavant par des seigneurs Normands, puis occupé.

Dans le même temps, Geoffroi de Mayenne, toujours très actif, conduit Hugues V dans sa forteresse de La Chartre-sur-Le Loir, où le nouveau comte cherche à asseoir sa reconnaissance, en recevant les serments de fidélité et d’d’allégeant des seigneurs du comté. La partie n’était pas gagnée, il y avait à vaincre , ou tout au moins à convaincre l’évêque Hoël et ses nombreux partisans, fervents fidèles à la cause normande.

Le jeune comte du Maine, confiant dans les informations que lui rapportaient Geoffroi de Mayenne revient au Mans , et s’installe dans la maison épiscopale.

L’évêque réprouvant ouvertement  les mouvements de la population hostile aux Normands, Hélie de La Flèche le fait arrêter par ses partisans , puis emprisonner le  château de cette ville. Il nous est pas possible de déterminer la durée de cette captivité - Actus pontificum - p. 385, nous laisse à penser qu’elle fut courte.

Libéré, il refusa de cautionner le soulèvement qui avait porté Hugues V, au titre et au gouvernement du comté du Maine. Il se rendit à Rouen, auprès du duc de Normandie, pour lui demander de l’aide. Si Robert Courteheuse était toujours comte du Maine, il n’avait absolument pas l’intention de faire valoir les droits et d’assumer les fonctions que lui conférait cette dignité, manifestant ostensiblement un profond mépris pour ce pays turbulent et sans intérêt.

De retour au Mans , l’évêque Hoël respectant scrupuleusement les conseils, peut-être même les directives du duc de Normandie, décidé à entretenir une instabilité permanente dans l’administration du Maine, s’opposa systématiquement à toutes les propositions émanant du comte Hugues V. Il abandonna la cité Mancelle pour résider à l’abbaye Saint-Vincent. Conjointement, un chanoine nommé Hilgot, monta une intrigue dans le clergé Manceau, détaillée dans les Actus pontificum - p. 257.

Le comte Hugues V, en représailles, mena une expédition destructrice dans les domaines appartenant à l’évêque, et confisqua le mobilier épiscopal, ce qui lui attira un certain ressentiment de la population.

Après avoir mis en sécurité à Sablé, seigneurie amie, tous les biens précieux et spécialement le trésor de la cathédrale du Mans, l’évêque Hoël se réfugia en Angleterre auprès du roi Guillaume le Roux. Il séjourna environ quatre mois outre-Manche, puis revint dans le Maine sollicité par l’opposition au régime comtal de Hugues V. Il se retira à Solesmes, où selon un acte il assista en 1092, le 28 mars aux cérémonies de la fête de Pâques, et le 16 mai à celles de la Pentecôte. Il excommunia tous les ecclésiastiques de l’église du Mans, qui avaient célébré les offices malgré son interdiction.
Actus pontificum - p. 387-392

Les maladresses jointes à l’impopularité croissante du comte Hugues V, renforça l’opposition favorable au rétablissement de la présence de l’évêque Hoël dans la cité du Mans et son retour à résidence dans le palais épiscopal. Dans l’Actus on trouve mentionnés les cabaretiers, les hôteliers, les boulangers, les bouchers, les petits boutiquiers et d’autres « …..parmi les personnes lésées dans leurs intérêts pécuniaires….. ».

Le comte Hugues V de plus en plus isolé, réalisant la précarité de sa situation, fit amende honorable en proposant la paix à l’évêque. La veille de la fête de Saint-Pierre et de Saint-Paul, le 28 juin 1092, Hoël fit son entrée solennelle au Mans, escorté par une foule nombreuse et enthousiasme jusqu’à l’abbaye de La Couture où il célébra les offices de la fête des Saints Apôtres le 29 juin, et procéda à la levée de l’excommunication.

Pour sceller cette réconciliation, le comte Hugues V confirma la concession faite par ses prédécesseurs qui exemptait les maisons de l’évêque, le cloître, les domaines de Coulaines et de Maule de toute coutume.

Liber alba ( livre blanc n° 178 ),
Acte daté de 1092, 29 juin, Le Mans
« …..le comte Hugue V exempte les maisons de l’évêque, le cloître, les « domaines de Coulaines et de Maule de toute coutume, il abandonne le « champart qu’il y percevait….. ».

Cette concession, n’était que la confirmation de celles  du comte Hugues IV, et du duc de Normandie, comte du Maine Guillaume le Bâtard

Avec le retour de l’évêque Hoël, revint également Renaud, Abbé de Saint-Vincent,
Cartulaire de Saint-Vincent - n° 117 .
     
en contre-partie le comte Hugues V, dût se soumettre à une solennité : la lecture de la Charte dans les établissements religieux, puis dans la cathédrale du Mans en présence de la population rassemblée.
Catalogue des Actes - n° 42

Impopulaire, subissant le contre coup de la gestion scandaleuse de sa mère Gersende et de Geoffroi de Mayenne, sa politique personnelle se relevant un échec complet et sans appel. Comme son père, à court d’argent, dans le mois qui suivit le retour de l’évêque Hoël, il céda le comté du Maine à Hélie de Beaugency, plus connu sous l’appellation de Hélie de La Flèche, pour la somme de dix mille sous Manceaux. Renonçant définitivement au titre de comte et à toutes ses prérogatives, il regagna l’Italie.

Hélie, était un héritier légitime au comté du Maine, par sa mère, Paule, fille du comte Herbert Eveille-Chien.

* Elie de Beaugency également connu sous le nom de Hélie de La Flèche,
comte du Maine de 1093 à 1110, fils de Jean de Beaugency , seigneur de La Flèche, petit-fils du comte Herbert Eveille-Chien, marié à Mathilde de Château-du-Loir, dont une fille Eremburge.

Héréditaires, les comtés dans les Etats issus de l’empire carolingien n’avaient pas tous été absorbés par les principautés plus importantes. Certains continuèrent à mener une existence indépendante : tel le comté du Maine le restera jusqu‘en 1110, bien que perpétuellement sous la menace hégémonique de ses voisins angevins et normands.

Robert Coutheuse parfaitement informé des événements qui se succédaient  dans le Maine n’eut aucune réaction. Son désintérêt pour cette province était une réalité.

Les premières années du règne d’Hélie de La Flèche, nouveau comte du Maine, furent apparemment calme.

1090-1109 - Règlement relatif à l’inhumation des serviteurs du comte du Maine, à laquelle les chanoines étaient tenus d’assister

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - IX, p.11
« Tempore Helie comitis et Roberti Grossi, cantoris Beati Petri….. »

Charte publiée par les Bénédictins, Cartulaire de La Couture, Le Mans, 1881, p. 35, 36,  datée de 1090. La plupart des personnages cités dans cette charte, Warnier, fils d’Hunaud, Ingelbaud Boutier, Jaguelin de Champagné, frère de Hugues d’Auvours, qui possédait un fief voisin de l’Huisne, Josbert, fils du chantre Ingelbert, Guy d’Etampes,  Hervé de Saint-Calais, Robert de Ballon, Payen de Mondoubleau, Payen de Rivellon, Guillaume de Tussé, Guillaume Riboul, Gosbert de Parigné, Foulques, fils de Nihard Malemouche, Asto, etc….figurent à la même date dans les chartes du Cartulaire de Saint-Vincent du Mans.

Les relations entre l’évêque Hoël, et le comte Hèlie apparaissent bonnes. Selon le Catalogue des Actes - n° 45, 46, 47, 48, 50, le comte souscrivit plusieurs donations à la demande de Hoël,

Catalogue des Actes - n° 46
Cartulaire de La Couture - n° 27
Acte daté de 1092, 29 juillet - 1096, 25 juillet
Cet acte et les deux suivants sont antérieurs  à la mort de l’évêque Hoël survenue le 29 juillet 1096, et peut-être….? Au 25 juillet, époque à laquelle il était déjà mourant.

Le château de Sourches et ses seigneurs - p. 19
«  Hélie consent à la donation du domaine de Saint-Mars sous Ballon fait par Hugue de Sourches, fils 
« de Parice, aux moines de la Couture et abandonne les droits qu’il possédait sur le domaine…. ».
Catalogue des Actes - n° 47.
Cartulaire de La Couture - n° 25

Acte daté de 1092, 29 juin - 1096, 25 juillet
« ….Hélie donne aux moines de La Couture la chapelle de Tennie….. ».

Baluze 47,  folio 320 - Bibliothèque Nationale de France à Paris
Catalogue des Actes - n° 48
Acte daté de 1092, 29 juin - 1096, 25 juillet
« Hélie confirme la donation de l’église de Sainte-Corneille de Tennies faite par  Hubert  Riboule aux 
« moines de La Couture et consentie par  Guérin de Tennie…. ».

Les principaux représentants de la famille Riboule au XIème siècle, furent Hubert Riboule, qui enfermé avec sa femme Gersent dans une prison du roi d’Angleterre. Il avait plusieurs fils : Hubert Foulques, Hugues et Geoffroi et plusieurs filles, qui demeurèrent au Mans.
Cartulaire de Saint-Vincent - n° 252

Citons en outre, son neveu Normand Riboule. Guillaume Riboule qui était aussi le neveu d’Hubert, possédait le château d’Assé-le-Riboul.
Cartulaire d’Assé - p. 3, auquel ce château doit peut-être son nom.
Catalogue des Actes - n° 45.
Liber albus - n° 118.
Actus pontificum - p. 394
Acte daté de 1093,  17 octobre
fut fait le jour de la translation du corps de Saint-Julien, à la cathédrale du Mans
« …..Hélie abandonne à l’église du Mans toutes les coutumes et les redevances qui étaient autrefois 
« perçues sur les terres de l’évêque et des chanoines situées dans la quinte du Mans…. ».

Pourtant, un flou subsistait quant à la date à laquelle Hélie de Beaugency, seigneur de La Flèche était effectivement devenu comte du Maine, nous nous référons à un document des Archives départementales du Maine et Loire,
Le comté d’Anjou au XIème siècle - p. 320, n° 262
Acte daté de 1092, 27 juillet
« …..Hélie, comte du Maine, souscrit une charte de Foulque le Réchin par  laquelle celui-ci renonce 
« au profit des moines de Saint-Nicolas à tous les droits qu’il percevait sur leur fourrage et la dîme 
« de Monnaies ».
Monnaies, forêt dans le comté de Longué ( Maine et Loire )

Cet acte démontre incontestablement, que Hélie de La Flèche était déjà comte le 27 juillet 1092.

Un autre témoignage, conforte cette opinion,

Cartulaire de Saint-Aubin - t. II, n° 736
Acte daté de 1092, novembre
« …..Le comte du Maine Hélie, est moins d’un acte par lequel le comte d’Anjou Foulque le Réchin 
« donne un sauf-conduit à l’abbé de Saint-Aubin pour lui permettre d’aller trouver le légat du pape, 
« Aimé…… ».

d’une autre source,

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - X, p.12 -
Archives de la Sarthe - fonds municipal, n° 889.
1095-1109. - Original en parchemin, sceau perdu,
« Garnier, fils d’Hunaud, moine de La Couture, donne à La Couture un moulin au Gué-Bernusson, 
« acquis des chanoines de Saint-Pierre, un île, une maison, une terre et le fief en dépendant. Hugues, 
« neveu du donateur, conteste ces dons, qu’il ratifie ainsi que son frère Patri, dans la cour d’Hélie, 
« comte du Maine ».

- sur le Gué-Bernusson : chartes n°s I, LXXXVI.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - XIII, p.16.
Daté de 1096-1110, un jugement du comte Hélie déboutant Maffred des droits féodaux et héréditaires qu’il prétendait avoir obtenu de Normand ( Riboul ) sur la prévôté du chapitre, à la prière du comte, les chanoines accordent à Eudes, fils de Maffred, sa vie durant , la gestion de la prévôté de Marigné -

- sur Normand Riboul, chartes n°s VIII, XIII.

- sur Guillaume Riboul, charte n°s X.

Des informations émanant des Archives de Saint-Pierres-de-La Cour, nous apportent quelques précisions,

Acte sans date, estimé de la fin du XIème siècle
« …..du temps d’Hélie, comte du Maine et de Robert Le Gros, chantre de  Saint-Pierre-de-la-Cour, il 
« y eut une grande contestation entre le chapitre de Saint-Pierre et les officiers dudit comte, qui 
« voulaient contraindre les chanoines à assister aux sépultures de tous les membres de leur famille, 
« savoir : de toute la famille du maître pannetier, de toute celle du maître échanson et de celle du 
« maître cuisinier - magistri coci. Les chanoines, de leur côté, soutenaient le contraire, prouvèrent par « serment que la coutume de leur église était qu’ils étaient obligés d’assister aux sépultures des trois 
« maîtres serviteurs susnommés, de leurs femmes et leurs enfants, excepté de ceux de ces derniers qui « viendraient à quitter la demeure paternelle par mariage ou autrement. Le débat fut ainsi terminé, 
« en présence de Patrice de Chaources - de Cadurcis, de hue fils de Gui, de tout le Chapitre et de 
« plusieurs autres…. ».

Acte non daté, de la fin probable du XIème siècle
« Charte par laquelle il résulte que Manfred - ( Maffredus ) prétendant, malgré l’assertion contraire 
« du doyen Normannus précité, tenir héréditairement (….clientelam proefecturoe…), renoncé à son 
« injuste prétention en présence du comte Hélie, de concert avec Odon et Hubert, ses fils, et, comme 
« signe de désistement, tous les trois jetèrent au feu le bâton qu’ils avaient à la main. Le comte Hélie 
« pria Robert de Saint-Pavin  - ( de Sancto Padvino ), chantre, et tous les chanoines de Saint-Pierre, « de conférer à Odon la prêvoté de Marigné - ( de Marigneto ), mais pour  sa vie seulement…. ».
« Témoins :
« Le comte Hélie, Herbert de La Guierche - de Guicha
« Hildebert évêque, Robert Le Gros - Grossus chantre
« ….etc….d’autres noms… ».

Le passage du pape Urbain II, le 16 ou 18 février 1096 au Mans, devait modifier considérablement le calme qui régnait dans la province. Cette paix apparente incita Hélie de La Flèche à se croiser.
Actus pontificum - p. 395, n° 4

Un document manuscrit des archives de l’abbaye de Saint-Pierre-de-La Cour, nous rapporte,

« Averti par les prédications et les conseils du pape Urbain II, venu au  Mans pour prêcher la 
« première croisade, et par les avis de l’évêque Hoël……Normannus abandonne tous ses droits de 
« prévôté sur les terres de l’église Saint-Pierre, droits qu’il tenait de ses ancêtres qui les avaient         « usurpés. Ce fut fait en présence du pape et du comte Hélie, de Hildebert, archidiacre, 
« Geoffroy….Buco, doyen de l’église Saint-Julien….Enjobertus, chantre, Liserius,  chanoine, 
« Arnauld, et plusieurs autres, …..item….
« Témoins :
« Payen de Mondoubleau - ( Paganus de Monte-Doblelli )
« Hamelin d’Antenais - ( Hamelinus de Altanosia )
« Patrice de Chaources
« Foulque Riboule
« Guillaume Riboule
« Hubert fils de Gui

Toutefois, avant de quitter le Maine, Hélie, prudent, la confiance qui avait envers Guillaume, roi d’Angleterre depuis 1087, était très limitée; aussitôt informa-t-il celui-ci de son projet.

Le duc Robert Courteheuse, pour partir en croisade, avait emprunté à son frère Guillaume 10 000 marcs et donné en garantie le duché de Normandie. De ce fait Guillaume le Roux fit savoir à Hélie de La Flèche, qu’il avait l’intention de faire valoir ses droits sur le Maine, cette province étant comprise implicitement dans le gage.

Hélie se trouva dans l’obligation de renoncer à son projet de croisade, pour ne pas affaiblir le potentiel défensif du comté du Maine. Il confirma les donations faites par son père Jean aux moines de Saint-Aubin d’Angers.

Charte manuscrite originale contenant
« …..que noble Jehan de la Flèche, chevalier distingué……qui ( qui dam vir  mobilise et miles 
« egregius qui nomen  est Johannes de Fissa )….donna « tout ce qu’il donna ( donavit quicquid 
« donavit  ) ….aux moines de Saint-« Aubin…..son fils Hélie ( Elias ) assiste à cette donation et y
« donne son consentement. Les autres témoins sont Hugue, frère de Gaudin de Malicorne ( Galdini 
« de Mali cornant, Hirardus de Cleiers et Archembaldus  filius Ulrici ),…..Item…
« Ce fut fait à La Flèche l’année de l’incarnation de Notre Seigneur Jésus-« Christ M Cxxxx LXXX 
«  VII, indict, I, cycle II, ( idus  fabruarii qui terminus evenit sabbato ) Philippe, roide France régnant 
« du temps du comte de Foulque le Jeune, ( anneau nono decimo comitatus ejus, sedente Gaufrido 
« presule in cathedra episcopali anis quinque. Petrus monachus indignus scripteur - IO87 ) ».

Liber abus - n° 190
Acte daté de 1096, 25 juillet - Le Mans
« …..Hélie consent à la confirmation de la donation du domaine de Vauboan faite par Hoël mourant 
« aux moines de Saint-Jullien de Tours…. ».

La donation avait été faite par l’évêque Sifroi en février 971.

Robert II de Bellême, partisan actif du parti angle-normand, devenait pour le comte Hélie un voisin de plus en plus dangereux, et ne cachait pas ses intentions hégémoniques vers Maine. Il entreprit dans une première phase de fortifier le Sonnois, il construisit les châteaux forts de Saosnes et de Saint Rémi-du-Plain, sur les domaines des religieux de Saint-Pierre de La Couture et de Saint-Vincent. Devant cette provocation, véritable acte de guerre, Hélie renforça les fortifications du château de Dangeul, puis attaqua Robert de Bellême, qu’il battit près du  ruisseau du Riolt ou de l’Othon ( divers noms figurent dans plusieurs documents des Archives de la Sarthe), en janvier 1098.

Ne pouvant freiner l’élan des Manceaux , le seigneur de Bellême craignant pour sa seigneurie appela le roi Guillaume le Roux à l’aide, celui-ci n’attendant qu’une occasion pour intervenir par les armes, pénétra dans le Maine en février 1098, à la tête d‘une armée de Normands et de recrues Anglaises. Cette tentative se solda par un cuisant échec, un Chroniqueur précisa « …..à cause de la mauvaise saison…. ».

En Angleterre, les populations côtières vivaient dans la hantise d’une invasion Danoise, il n’était donc pas possible de dégarnir les défenses du littoral, les campagnes  du roi sur le continent coûtaient chères en hommes, aussi  la nouvelle armée Anglaise d’invasion était-elle composée en majeure partie de mercenaires et de proscrits. Mais cela demanda du temps, beaucoup de temps pour l’organisation de cette troupe, et pour la transporter en terre Normande.

Aussi, Robert de Bellême et Guillaume le Roux   parèrent-ils  au plus pressé en accroissant les fortifications  de six châteaux dans le Maine,
- Lèves ( canton de La Fresnyae-sur-Chedouet )
- Peray ( canton de Marolles-les-Braults )
- Mont-de-la-Nue ( commune de Contilly )
- l’Optieuse ( commune de Marolles-les-Braults )
- Aillières ( canton de La Fresnaye-sur-Chedouet )
- Mamers , en possédé un depuis la fin du XIème siècle, construit par le seigneur de Bellême.

il est indispensable de préciser  que cela s’était réalisé au détriment « ……les habitants furent maltraités , la région pillée, saccagée, trois cents personnes emprisonnées par le seigneur de Bellême moururent….. » - Historia ecclesiastica - t. IV, p. 39 et suiv.

Ces fortifications eurent pour conséquences des inféodations héréditairement transmissibles, la ruine du pays les champs n’étant plus cultivés, sont laissés à l’abandon par manque de bras, la population opprimée, affamée, est soumise à une forme d’esclavage par les corvées nécessaires à l’édification de nouveaux remparts et autres constructions défensives.

Indigné par cette situation, désirant en finir avec Robert de Bellême, quelques mois environ après, le comte Hélie organisa une nouvelle expédition contre ce seigneur. Dans la région boisée de Dangeul il fut fait prisonnier, avec Hervé de Montfort , son porte-étendard, le 28 avril 1098.
Actus pontificum - p. 400
Receuil des Annales Angevines et Vendômoises - p. 42

On trouve dans Historia ecclesiastica - t. IV, p. 43, un récit circonstancié de cet événement,

« …..Hélie à son retour avec sept chevaliers, s’égara dans les bois touffus  et fut fait prisonnier en 
« s’approchant de Dangeul avec son porte-étendard, le reste de ses compagnons ne fut informé de sa 
« captivité qu’en arrivant au château de Ballon….. ».

Informé, réalisant les conséquences politiques pouvant découler de cette nouvelle situation, Foulque le Réchin, comte d’Anjou accompagné d’une solide troupe accourt dans le Maine, s’empare de la cité Mancelle, et y place son fils Geoffroy, alors fiancé officiellement à Erembourg, fille de Hélie de La Flèche, le 1er mai 1098, interdisant au seigneur de Bellême toute mainmise sur le Maine.
Annales de Saint-Aubin - p. 42.

De son côté le roi d’Angleterre, prévenu par son vassal de Bellême de la capture du comte Hélie, accélère le mouvement de ses troupes débarquées et envahit le Maine par Alençon, place forte dépendant de la seigneurie de Bellême. Puis se dirigeant  vers Fresnay et il prend le château. Raoul V, vicomte du Maine, seigneur de ce lieu, fils d’Hubert, évitant tout combat, préféra se rendre à Guillaume le Roux, lui faisant allégeance. Geoffroi de Mayenne et Rotrou de Montfort rancuniers firent également leur soumission, et se mirent au service du roi d’Angleterre.

Le premier soir, l’importante armée Anglo-normande préféra camper en territoire ami à Rouessé-Fontaine, le second à Montbizot, le troisième à Coulaines. C’est en ce lieu que Païen de Mondoubleau pensant le parti d’Hélie de La Flèche irrémédiablement perdu, fit hommage à Guillaume le Roux. Il lui remit le château de Ballon où s’installa Robert de Bellême et trois cents chevaliers.

L’armée d’invasion, se considérant en terre étrangère ennemie, pillée, volée, tuée, incendiée, selon la définition : saisir, ravir, autant qu’on  peut. Si la population était terrorisée, une haine farouche s’installée solidement. Ce furent principalement les possessions de l’évêque Hildebert de Lavardin, successeur de Hoël, qui en firent les frais.

Ayant dressé et organisé le siège du Mans, Guillaume le Roux lève en catimini le camp dans la nuit et rejoint précipitamment à marches forcées la Normandie en juin 1098.
Actus pontificum - p. 400-401.

Orderic Vital attribue ce départ précipité au défaut de fourrage, d’autre auteurs à la crainte d’une trahison au sein de la force d’invasion, d’une rébellion en terre Normande, d’un renversement du pouvoir en Angleterre …….? Les raisons demeurent obscures,  la question reste posée : pourquoi brusquement le roi d’Angleterre et son armée se trouvant  dans une position  favorable,  décampèrent-t-ils ?

Bénéficiant de ce départ, Foulque, comte d’Anjou, passe à l’offensive, et tente de s’emparer du château de Ballon, l’assaut reste sans succès. Le siège est installée, après quelques jours, une sortie des assiégés surprend les assiégeants, Gautier de Montsoreau, Geoffroi de Briollay, Jean de Blaison et Bellai de Montreuil sont capturés.

Nous relatons, un passage d’une Chronique,

« …..au bout de quelques jours de siège, la garnison du château, avertie  par des mendiants que les 
«,assiégeants étaient occupés à prendre leur  repas, il était neuf heures du matin, tente une sortie et 
« fait  près de cent quarante chevaliers prisonniers….. ».

Guillaume le Roux, qui avait reçu de nouveaux renforts d’outre-Manche, prend à nouveau la direction du Maine avec la ferme intention, selon une rubrique normande , d’en finir avec cette province turbulente et rébarbative. La troisième semaine de juillet 1098, à la tête d’une armée renforcée pénètre dans le Maine.
Annales de Saint-Aubin - p. 42.

Un analyste Angevin indique que le comte d’Anjou après le 1er mai demeura trois mois au Mans. Ce qui coïncide avec la date précitée.

Foulque, comte d’Anjou ne pouvant s’opposer à la puissance Anglo-normande, conclut avec Guillaume, roi d’Angleterre un accord, en se rendant réciproquement leurs prisonniers. Guillaume le Roux exigea en plus, la restitution de tous les châteaux ayant appartenu à son père Guillaume le Conquérant.

Le sort du Maine était définitivement réglé, quant à l’indépendance désormais toute la province était intégrée dans le royaume d’Angleterre - Actus pontificum - p. 401. Raoul IV, vicomte du Maine, Geoffroi de Mayenne, Robert de Sablé s’allièrent avec Guillaume le Roux. Dans l’obligation de rallier son royaume d’outre-Manche, Guillaume confia la garde du donjon et de la cité du Mans à quelques fidèles dignes de sa confiance dont Guillaume d’Evreux et Gilbert de Laigle.

Hélie de La Flèche, captif désormais encombrant pour les Anglo-normands, après avoir été enfermé à Rouen, fut transféré et emprisonné à Bayeux . Grâce à l’intervention influente de Hildebert de Lavardin, évêque du Mans soutenu par le clergé et les religieux du Maine, il fut remis en liberté. Isolé, mais non abandonné, il prit sa retraite dans son château familial à Château-du-Loir - Acruc pontificum - p. 401, où sa femme Mathilde mourut à la fin de l’hiver, en mars 1099 - Cartulaire de Château-du-Loir - n° 67 ( donne la date du 27 mars 1099 ) .

Ne restant pas inactif, il procéda par priorité à renforcer les fortifications des cinq châteaux qu’il possédait en propre ou de l’héritage de son épouse : La Flèche, Château-du-Loir, Mayet, Outillé et le Grand-Lucé - Catalogue des actes - n° 55.

Ses arrières étant assurés, au printemps 1099, le 10 avril, après Pâques, il entama une campagne de reconquête accompagné par une petite troupe de fidèles, dévoués à sa cause, farouches opposants à la tutelle Anglo-normande, et la complicité des populations rurales. Fortifié par ce dernier appui, en juin, quittant la protection de ses terres, il entreprend une marche sur le Mans. Après avoir traversé l’Huisne au lieu-dit : Planches-Geoffroi (  Prairies des planches ), Cne de Saint Georges-du-Plain, il entra dans Pontlieue malgré une farouche contre-attaque des chevaliers normands, ne pouvant s’opposer à la progression des partisans du comte du Maine, ceux-ci se replièrent, abandonnant le terrain pour se retrancher dans la cité. Après des combats acharnés, Hélie et ses compagnons pénétrèrent dans la ville du Mans accueillis en libérateurs par l’ensemble de la population, et par l’évêque Childebert.

De ces événements, une Chronique nous dévoile quelques brides,

« Les normands qui défendaient la cité  jetèrent sur l’ordre de Gautier, fils  d’Angier, des matières 
« inflammables sur le toit des maisons avec des balistes ; la cité fut incendiée….. ».

La rapidité et la violence de l’attaque surprirent Robert de Bellême, qui se trouvait lors de l’enceinte fortifiée, ne participant pas à la défense de la cité , il échappa à la capture . L’expérience l’incitant à la prudence, avec son escorte il se replia dans le château de Ballon, non sans avoir envoyé émissaire, un certain Amaugis, informer Guillaume le Roux de la situation dans le Maine, le roi se trouvant de passage à ce moment  Clarendon, hameau du comté de Wilts - Angleterre. Le messager ne put rencontrer Guillaume qu’à New-Forest - Silva nova.

À cette nouvelle, outre la colère, Guillaume évalua la gravité de la situation, qui entre-temps s’était encore dégradée. Il décida de partir en urgence pour le duché de Normandie. La Chronique des ducs de Normandie, relatent,

« …..le roi aurait fait la traversée sur un mauvais bateau et au milieu d’une tempête……en dépit de 
« l’effroi du batelier….. il aborda à Touques, gagna « Bonneville, résidence des ducs de 
« Normandie…. ».

Il mobilisa une puissante armée, puis se dirigea vers Le Mans, pour rejoindre les éléments importants qu’il avait disposé lors de sa précédente intervention dans le Maine.

Hélie, mis au courant par les paysans du Sonnois de tous les mouvements de l’ennemi, devant la trop grande disproportion des forces, Hélie se retira vers le sud, obligeant l’adversaire à s’éloigner de ses bases fortifiée et de ravitaillement. Affaiblissant l’adversaire par de petites actions ciblées, évitant toute confrontation d’envergure, pratiquant la terre brûlée avec le consentement des habitants, incendiant au passage les châteaux d’Outillé et de Vaux  « …..afin soient pas réutilisés contre nous ….. ».

L’armée Anglo-normande et ses alliés passèrent Le Mans, franchirent l’Huisne, n’étant retardée que par des escarmouches meurtrières Chroniques des ducs de Normandie, s’avancèrent  vers le sud. Hélie délibérément entraîna à sa poursuite ses adversaires Guillaume le Roux et Robert de Bellême au cœur de son propre territoire.

Un document des Archives départementales de la Sarthe, relate,

« ……le comte Hélie de la Flèche ne séjourna pas au Mans passe le pont d’Esquenie, dans sa 
« retraite devant Guillaume le Roux, troisième fils de Guillaume le Conquérant, ne laisse rien 
« derrière lui, rafle et brûle les places fortes d’Oustillé et de Vaulx et autres bourgades demeurées 
« ensevelies sous leurs cendres……les normands au contraire travaillent à esteindre le feu, le 
« Cosnétable de Montfort celui du château de Vaulx……cependant Hélie et toute sa gendarmerie 
« demeurait au chasteau dou Louer attendant le temps et fortune, luy donnassent ou plus de bonheur 
« ou moins d’appréhension….  ».

















Plan de la Cité du Mans au Moyen Âge - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Dans sa course contre l’insaisissable comte du Maine, le roi d’ Angleterre commis l’erreur de mettre le siège devant la place forte de Mayet. De la même source nous apprenons,

« …..le siège commença un vendredi, et Guillaume aurait pu s’en emparer le lendemain, mais il 
« accorda par respect religieux une trêve de trois jours aux assiégés. Le siège recommença le lundi, 
« et un homme qui combattait aux côté du roi fut tué par un jet de pierre. Sur le conseil de ses 
« fidèles, le roi abandonna Mayet dans la nuit du lundi au mardi et gagna le Grand-Lucé ; son armée 
« se dirigea ensuite vers Le Mans. Sentant son autorité suffisamment raffermie, Guillaume rentra en 
« Angleterre….. ».

Ces deux récits, sont assez simplistes, il est difficile d’admettre que la puissante armée Anglo-normande, appuyée par les contingents de Robert de Bellême, de Geoffroi de Mayenne, du vicomte du Maine, de Robert de Sablé et d’autres, n’aient pu descendre et en découdre une fois pour toute avec Hélie le rusé, retranché à Château-du-Loir. Il faut reconnaître que la documentation est pauvre sur ce sujet, seules des Annales dispersées aux Archives de l’Orne et du Calvados, nous autorise à penser que le siège de Mayet fut un coûteux échec pour les coalisés, complété et confirmé par celui  de  la tentative du Grand-Lucé.

Le départ de Guillaume le Roux, roi d’Angleterre ressemble plus à un retrait de son engagement dans une cause sans aucun espoir, abandonnant ses alliés d’hier à un face à face avec leur pire cauchemar : Hélie. Ce qui conforte cette hypothèse, l’invitation forcée de l’évêque Hildebert par Guillaume à le suivre outre-Manche, cela apparaît beaucoup plus comme prise d’otage. Paralogie latine - t. 171, col. 215

L’évêque Hildebert de Lavardin avait été élu contre la volonté de Guillaume le Roux, il était ouvertement anti-normand, fervent partisan d’Hélie de La Flèche, il avait œuvré à sa libération. Il ne faut pas oublié que le roi d’Angleterre était viscéralement anticlérical, et pour couronné le tout, les deux hommes se haïssaient.

Guillaume le Roux, roi d’Angleterre, fut tué d’une flèche en plein cœur le 2 août 1100, lors d’une partie de chasse dans la forêt de New-Forest, comté de Hampshire, ( accident, assassinat par complot…..? ) aucun Chroniqueur n’a pu à ce jour expliquer, ce fait. Robert Courteheuse et Guillaume le Roux avaient fait un accord, celui d’être l’héritier l’un de l’autre ( une sorte de tontine ), Robert , duc de Normandie de 1087 à 1106, accepta de son frère Henri une rente de 2000 livres d’or en échange de la couronne d’Angleterre.

Lorsqu’il mourut, Robert Courteheuse son frère aîné, n’était pas encore rentré de la première croisade. Le fils cadet du Conquérant, Henri Beauclerc, qui se trouvait de passage en Angleterre, en profita pour faire main basse sur le Trésor royal, et se fit proclamer roi, puis sacrer à Westminter trois jours après la mort de son frère, le 5 août II00 - Annales des Plantagenêt - Archives royales manuscrit. XII, Londres

Henri 1er Beauclerc, devenu roi d’Angleterre, comte du Maine ( la reconquête par Hélie n’étant pas terminée ), aspirant à devenir duc de Normandie, redoutant le retour de son frère Robert, rendit hommage au roi de France, Philippe 1er du nom, de 1060 à 1108.

Henri prend l’offensive sur le continent, enfin revenu de Terre Sainte, Robert Courteheuse ne fut pas en mesure de résister à ce premier et imprévisible assaut. En 1105, le comte du Maine qui s’était solidement imposé dans son comté, accompagné de son futur gendre Geoffroi, fils aîné de Foulque le Réchin, combattaient aux côtés du roi Anglais Henri 1er, juste renversement des choses. Ils participèrent activement au siège et à la prise de Bayeux où les Manceaux se couvrirent de gloire. Dans les textes, au Archives du Calvados, on ne trouve aucune trace de la présence d’Hélie et de ses compagnons au siège et à la prise de Falaise.

Le 28 septembre 1106, à Tinchebray, Robert Courteheuse fut vaincu en rase campagne. La déroute de son armée , lui ôtait tout espoir de pouvoir régner sur le duché de Normandie. De la même source, il apparaît que l’intervention d’Hélie de La Flèche et des fantassins Manceaux et Bretons fut déterminante pour la victoire finale.

« ……entrés dans la mêlée après le premier choc, le comte Hélie et les  Manceaux tuèrent deux cent 
« vingt cinq hommes….. ».

Robert Courte heuse , duc de Normandie fait prisonnier, devait survivre en captivité quelque vingt huit ans. E n 1038, il mourait au château de Cardiff en Angleterre.


Libération du comté du Maine par Hélie de La Flèche, 


Le témoignage de fidélité à Henri 1er Beauclerc, fut renforcé lorsque Hélie de La Fléche, comte du Maine servit d’intermédiaire entre le roi d’Angleterre, désormais duc de Normandie et vassal rebelle, inconditionnel partisan de Robert Courteheuse. La récompense de cette médiation fut la récupération du Sonnois. 

Revenons en arrière, pour reprendre la chronologie de l’Histoire. Nous acons écrit, que le comte Hélie et ses fidèles compagnons avait cédé le terrain sans une grande confrontation, à son adversaire le roi d’Angleterre et à ses alliés, beaucoup trop puissants. La stratégie de Hélie de La Flèche s’est révélée payante, le siège de son retranchement à Château-du-Loir, n’ayant pas eu lieu. Les envahisseurs Anglo-normands n’ayant pas obtenu la reddition des places fortes de Mayet et du Grand-Lucé, n’ayant pu consolider leurs arrières avec Outillé et Vaux, se trouvèrent dans l’obligation de se replier affaiblis.

L’annonce de la mort de Guillaume le Roux, fut le signal d’un soulèvement entraînant par voie de conséquence la reconquête du comté,  et le rétablissement de l’autorité comtale légitime de Hélie de La Flèche. Accueillit en libérateur, il fit son entrée dans Le Mans.

Avec l’appui des renforts de son ami Foulque IV le Réchin, ils firent le siège du donjon dernier point de résistance, où s’étaient enfermés des chevaliers normands de l’arrière garde sous le commandement de Aimeri de Moria et Gautier de Rouen. Les assiégés réclamèrent du secours,

- à Robert Courteheuse qui rentrait de croisade….. Était-il réellement rentré ? Ou avait-il d’autres préoccupations plus impératives ? Toujours est-il qu’il ne répondit pas.

- quant à Henri 1er, roi d’Angleterre, il semblait beaucoup plus intéressé par le duché de Normandie, que par le comté du Maine. Tout laisse supposer qu’un accord de réciprocité avait peut-être était conclu entre Henri 1er et Hélie ?

Trois mois après les occupants du donjon capitulaient. C’et vers cette époque que le comte du Maine fit entourer de murs défensifs le quartier Saint-Benoît. Après diverses opérations pacificatrices, et la neutralité complice du roi d’Angleterre, Hélie de La Flèche devenait incontestablement comte de la province du Maine. Les relations amicales entre le roi d’Angleterre et le comte du Maine se resserrèrent .

Nous avons relevé dans,

Historia ecclesiastica - t. X, p. 769
Pendant le siège du donjon, Hélie reçut le titre de « Blanc Bachelier » - candidus bacalaria  les défenseurs du donjon l’avaient autorisé à venir converser avec eux au pied de la tour; mais il devait auparavant revêtir une tunique blanche pour indiquer ses intentions pacifiques.

Hélie exerça pleinement son pouvoir comtal et donna au monastère de Saint-Vincent,

Cartulaire de Saint-Vincent - n° 16.
Acte daté de 1100, novembre, Le Mans,
« Le comte Hélie abandonne aux moines de Saint-Vincent ses droits de  voirie sur le bourg de Saint-
« Vincent….. ».

Le comte Hélie, dans l’exposé de l’acte relate les préjudices qu’il avait faits aux moines de Saint-Vincent pendant le siège des fortifications qui existaient au Mont-Barbet. Ce détail doit vraisemblablement se rapporter aux événements qui précédèrent la reddition de donjon, en novembre 1100. Il serait donc exact de les situer vers le mois d’octobre de cette même année,

Acte daté de 1109,
« ……le 12 des calendes de novembre, le comte du Maine, Hélie donna à Dieu et à Saint-Aubin, 
« pour le remède de son âme et celles de ses parents, la moitié de la foire qu’il avait lui-même établi  
« auprès de son château de La Flèche - castrum Fisse , le jour de la Saint-Thomas, en l’honneur
« duquel saint il venait de faire construire une nouvelle église; et il investit de ce don l’abbé 
« Archambaud, les jour de ladite fête, dans la  maison des moines auprès de son château…… ».
« Testes ( témoins ) : de monachis; Hugo Mansellus, Raoul du Lude - de Ludo .
                                Hamelius de Moreliis, de famuliis corum ; Rotbertus pressureuses,                                                         Gandelbertus, de ominibus comitis : 
                                Paganus Lunellus ; Girard de Cleers ; Hugue de Braitel ; Rounds ;   
                                Chaliboth et plures alii….

Un peu avant, Hélie, comte du Maine, de passage à La Flèche, avait augmenté le don fait par son père aux moines de Saint-Aubin, d’une portion de terre s’étendant de l’enclos des moines à la maison des lépreux, en présence de Girard, prieur, de Geoffroi de Brûlon, de Girard de Cleers, de Raoul du Lude, Gui, moine de Saint-Serge et de nombreux autres.

Hélie de La Flèche, avait fiancé sa fille Erembourg, à Geoffroi, fils aîné de Foulque le Réchin. Le 10 mai 1106, Geoffroi décédait - le comté d’Anjou au XIème siècle - p. 174. A près ce décès, d’un commun accord, elle épousa, le second fils du comte d’Anjou, Foulque V le Jeune. Le mariage fut célébré avant la mort de Foulque le Réchin le 14 avril 1109.  

Cartulaire de Marmoutier.
Le comté d’Anjou au XIème siècle - p. 190, n° 5.

Ce mariage  anticipe l’annexion du Maine par l’Anjou. 

Depuis la guerre contre Guillaume le Roux, les liens entre le comte d’Anjou et le comte du Maine s’étaient considérablement resserrés, ils sont attestés dans de nombreux documents au Archives départementales du Maine-et-Loire et de la Sarthe. Entre 1100 et 1110, les deux comtes souscrivent plusieurs actes. Foulque le Réchin administre même pendant un laps de temps qui n’est pas déterminé, le comté du Maine.
Le comté d’Anjou au XIème siècle - p. 337
Le comté d’Anjou au XIème siècle -p. 333,  n° 304 et p. 337, n° 318.

Acte daté de 1106, 

« ….Hélie assiste à la donation que fait Papot de Monnais de la dîme de ses  terres défrichées à       « Monnaies ….. ».

Dom Housseau - t. III, n° 963 - Bibliothèque Nationale de France à Paris

Acte daté de 1106, 19 mai - 1109, 14 avril

« ….Foulque le Réchin, son fils Foulque, qui avait épousé Erembourg, fille  d’Hélie de La Flèche, et 

« le comte Hélie, oblige le seigneur de Rochecorbon, à renoncer à une coutume qu’il exigeait des 

« moines de Marmoutiers….. ». 



Cartulaire noir de la cathédrale d’Angers - n° 163

Acte datée 1109, 14 avril - 1110, avant le9 juillet 

« …..Hélie souscrit la renonciation de Foulque V, comte d’Anjou, fait, peu après la mort de son père 

« Foulque le Réchin, aux droits qu’il possédait sur les vignes léguées au chapitre de la cathédrale 

« d’Angers par l’archidiacre  Garnier….. ».



On doit noter que l’opinion des Manceaux et de la population du Maine en majorité, si l’on peut s’exprimer ainsi, semblait avoir était profondément hostile à la présence des anglais et des normands sur leur sol, par contre très favorable aux Angevins : les révoltes de 1063, 1069, 1083, 1089, 1090 et 1099  en témoignent , elles sont toutes et uniquement dirigés contre les Anglo-normands et leurs alliés. Détail peut-être, mais qui  préfigure l’avenir. Il faut se rappeler, qu’en 1072,  c’est Foulque le Réchin que les Manceaux appelèrent  pour se débarrasser de Geoffroi de Mayenne.



Lorsque le II juillet 1110, Hélie mourut, le comté du Maine passa entre les mains de Erembourg. 

Cartulaire de La Couture - n° 37



Hélie, comte du Maine, fut inhumé à l’église de La Couture. 

Nécrologe-obituaire de la cathédrale du Mans - p. 163



* Eremburge de Beaugency,

née en 1091, morte en 1126, dame de La Flèche, comtesse du Maine de 1110 à 1126, fille du précédent, marié vers 1109 à Foulques V le Jeune , comte d’Anjou et de Touraine de 1109 à 1129, roi de Jérusalem de 1131 à 1143.



De cette union devait naître,



- une première fille, Mathilde née vers 1110, morte en 1143, épousa Guillaume né en 1102, fils unique de Henri 1er Beauclerc, roi d’Angleterre.



- une deuxième fille, Sibylle, née vers 1111, morte ? épousa Guillaume Cliton, mort en 1128, fils de Robert Courteheuse, neveu de Henri 1er Beauclerc.

- un premier fils, Hélie, né vers III5, mort en 1151, comte du Poitou et du Maine, il semblerait qu’il n’ait jamais exercé cette dernière fonction, épousa Phiilippine du Perche, fille de Rotrou II et Havaise ou Havisse d’Evreux.

La comtesse du Maine, morte en 1126, c’est son mari Foulque V le Jeune qui hérita du comté.

- un deuxième fils, Geoffoi V le Bel dit Planatgenêt, né vers 1113, mort en 1151, comte d’Anjou de 1128 à 1151, duc de Normandie en 1144, épousa en 1127, fille de Henri 1er Beauclerc.

En conclusion, par le jeu des alliances matrimoniales, à travers un écheveau compliqué de mariages et de successions, un nouvel ensemble territoriale se constituait dans l’ouest de la France. L’ombre des contours d’un empire qui s’étendra du nord de l’Ecosse à la barrière ibérique des Pyrénées se précisait, de même qu’apparaît les prémices d’une guerre qui n’aurait dû durer que cent ans.


















Perspective de la Cité du Mans au Moyen Âge - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Maison d’Anjou,


* Foulques V le Jeune,  
né en 1032, mort en 1129, comte d’Anjou et de Touraine, comte du Maine au décès de son épouse, de 1126 à 1129. 

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La Cour - fragment d’une charte de 1229  ( folio retrouvé ), 37 -  « sans date - ….Richardus de Cré donne à Robert chantre et aux chanoines de Fay, en échange de la terre de Monthibault, au tems de Foulque, comte du Maine, et d’Ildebert, évêque « du Mans,…. ». ( Cartulaire n° XV ). 

* Geoffroy V le Bel appelé Geoffroy le Juste,  plus connu sous l’appellation de Geoffroi Plantagenêt, né le 24 août 1113,  mort le septembre 1151 au Mans, enterré dans la cathédrale du Mans, comte du Maine de 1129 à 1151, fils de Foulques V le Jeune, comte d’Anjou et de Touraine, il épousa Mathilde la fille héritière de Henri 1er Beauclerc avant de recevoir son héritage angevin de son père parti en croisade en 1131.Fondateur de la dynastie des Plantagenêt, ainsi surnommé pour le brin de cette plante qu’il portait toujours à son chapeau. En 1133, Mathilde donne naissance à Henri, fils de Geoffroy, pour lequel le duc-roi Henri Beauclerc demande à ses barons un serment le reconnaissant comme son héritier. A la mort d’Henri 1er le 1er décembre 1135, Geoffroy Plantagenêt agira à ce titre pour s’emparer de la Normandie, tandis que son épouse luttera contre Etienne de Blois, pour la couronne d’Angleterre. Après une période d’anarchie, Geoffroy entreprend de 1141 à 1144 la conquête de la Normandie et occupe Rouen au nom de sa femme et de son fils. Il obtient le titre de duc de Normandie qu’il transmet à son fils Henri Plantagenêt en 1150, il meurt en 1151 avant de voir l’accession de son fils à la couronne d’Angleterre, à la mort en 1154 d’Etienne de Blois.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - XVI, p.18-19 ).
Acte daté de 1129 - 1151,
« Geoffroy Plantagenêt, comte du Maine, après avoir créé une vingtième prébende dans son chapitre 
« de Saint-Pierre-de-La-Cour, arrête définitivement à vingt de nombre de ces prébendes, et commet 
« Payen de Clervaux, Geoffroy et Hugues de Clefs, pour juger une contestation survenue entre les 
« chanoines et ses officiers au sujet des foires de la Pentecôte et de la Nativité de Saint Jean-
« Baptiste, dont les profits étaient communs entre le comte et les chanoines ».
« Ego Godefridus, Fulconis filius regis Jerusalem, Dei gratia Andegavorum et Cenomannorum 
« comes,…. »,
- il s’agit ici de Foulques V, dit le Jeune, marié en 1110, à Eremburge, comtesse du Mans.

Dictionnaire du Maine-et-loire de C. Port, article sur Hugues de Clers
- Clervaux, fief de la commune de Juigné-sur-Loire, canton des Ponts-de-Cé.

- Clefs, commune du canton de Baugé ( Maine-et-Loire ),

- parmi les témoins, est cité Herveus de Fonte. Il pouvait appartenir à La Fontaine-Saint-Martin. Cette charte est attribuée par Savare à l’année 1127, or, Geoffroy ne fut comte du Maine qu’en 1129.

1130.  Circa. - Geoffroy Plantagenêt, comte du Maine, accorde à un pauvre clerc la première prébende  vacante dans l’église de Saint-Pierre-de-La-Cour.

- Historia Gaufredi, ducis Normannorum et comitis Andegavorum, aucunes Johanne, monacho Majoris Monasterii. Liber primus. Publiée dans les Chroniques des comtes d’Anjou, recueillies pour la Société de l’Histoire de France, par MM. Maarchegay et Salmon, avec une introduction par M.E. Mabille - Paris 1856-1871, p.274-276.                                                                                                              

 Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - XVIII, p. 23 - Ancien Cartulaire, folios 20, 30.                        Acte daté de 1134-1138,                                                                                                                          « Vidimus par Hugues d’Etampes, archevêque de Tours, et Guy de  Ploermel, évêque du Mans, de    « la charte de donation des terres du Gué-« Bergsonisme ( en 971-997 ).

Bibliothèque Nationale de France de Paris - latin 5430 a, folio 138.          
 Acte daté de 1135,
« Charte par laquelle Geoffroy Plantagenêt concède au prieuré de Saint- Victeur la partie du fossé 
« de la ville du Mans qui lui est contiguë, afin que les moines y établissent leur cellier ».

Acte du 12 janvier 1150
« Geoffroy Plantagenêt, duc de Normandie et comte d’Anjou, donne à l’abbaye Saint-Vincent, une 
« place au Mans, près du Mont-Barbet, pour y construire une maison, témoin de cette charte Robert, 
« doyen de Saint-Pierre-de-La Cour ».

* Henri II Plantagenêt,
roi d’Angleterre, duc de Normandie, comte d’Anjou et de Touraine, comte du Maine de 1151 à 1189, marié à Alienor d’Aquitaine.Aliénor d’Aquitaine née en 1122, est la fille de Guillaume X, comte de Poitiers et duc d’Aquitaine. En avril 1137 elle devient héritière du Poitou et de l’Aquitaine, c’est à-dire le tiers ouest de la France. Elle se marie une première fois le 25 juillet 1137 à Bordeaux avec le roi de France Louis VII le Jeune, il avait alors seize ans. La mésentente les conduit au divorce qui est prononcé le 21 mars 1152 au Concile de Beaugency. La même année, elle se remarie avec Henri Plantagenêt qui a onze ans de moins qu’elle, elle en a quatre fils : Henri, Richard, Geoffroy, Jean sans Terre, et plusieurs filles.

Ainsi, dans la deuxième moitié du XIIème siècle, l’Anjou, le Maine et la Touraine sont au cœur de l’épopée Plantagenêt.

Cartulaire original, parchemin, folio 38 recto ( correspond exactement au n° XXXVIII
Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - XIX, p.23 ).
Acte daté de 1154-1187
« Henri II, roi d’Angleterre, restitue aux chanoines de Saint-Pierre, l’église de Fay, qui leur était 
« contestée par Guillaume de Passavant, évêque du Mans ».

- selon Savare, cette contestation fut terminée en 1155.

- sur l’inhumation de Geoffroy Plantagenêt, mort le 7 septembre 1151, dans la cathédrale du Mans, ante crucem ( réf. A. Ledru - La Cathédrale du Mans ).

Cartulaire de Saint-Victeur - XXIII, p. 25-26 ).
Acte daté de 1170
Note de Robert de Torigni sur l’incendie du Mans.
« Urbs Cenomannensis flagravit incendio. Cella tian Sancti Victure combusta est, sed, Deo 
« adjuvante, in meus est restaura ».
Chronique, II, 23.

* Richard 1er dit Cœur de Lion,
comte du Maine de 1189 à 1199

1196. - Cirographe dans lequel sont relatées les conditions d’un accord établi entre le prieur de Saint-Victeur et Gervais de Cordouan, au sujet des droits sur les moulins d’au-delà Saint-Jean.
( Cartulaire de Saint-Victeur - XXVIII, p.29-31 ).
Bibliothèque Nationales de France de Paris - latin 5430a, 137.

* Jean sans Terre,
né le 24 décembre 1166 à Oxford en Angleterre, mort le 18 octobre 1216, comte du Maine de 1199 à 1204 après la mort de son frère, Richard 1er d’Angleterre. Il épousa en 1200 à Bordeaux, Isabelle d’Angoulême qu’il avait séduit. Elle était fiancée à Hugues IX de Lusignan quand Jean sans Terre la lui ravit. Hugues fit appel au roi de France Philippe Auguste qui se servit du refus de Jean sans Terre à comparaître devant lui pour prononcer la commise - confiscation de tous ses biens continentaux qu’il avait hérité de Richard 1er dit Richard Cœur de Lion.

Le Maine fut saisi en 1204.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - XXXVII, p. 48-49
Acte daté de 1209-1210
« Guillaume des Roches, sénéchal d’Anjou, restitue au chapitre les dîmes des bois de la paroisse de 
« Marigné ».

Ancien Cartulaire original parchemin, folio 31 retrouvé, recto. Archives de la Sarthe.



Façade de Notre Dame de LAaCouture au XVIIème siècle - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.



Première maison capétienne d’Anjou,


* Jean de France,
né en 1219, mort en 1232, non régnant, comte du Maine

B.N.F - latin 5430a , 115 ).
Acte daté 1219,
« Charte dans laquelle les moines de l’abbaye de Champagne relatent les conditions de la vente, 
« faite par eux au prieuré de Saint-Victeur, du  moulin qu’ils tenaient de la libéralité du vicomte du  
« Maine et qui était situé entre le pont Perrin et les moulins de Richedoit….. ».

« …..molendinm quoddam, quod ex donatione vicecomtis Bellimontis Cenomannis habebamus in 
« Salta, inter pontem Petrinum et molendina de Richedoit, quod est a parte posteriori domus, site in 
« capite exclusarum,…. ».

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - LXXI, p. 85 .
Acte daté du 1240, septembre 1240,
« Guérin, abbé de la Pelice, avoue tenir féodalement du chapitre de Saint-Pierre-de-La-Cour le 
« prieuré de Saint-Blaise, et une vigne près de Glatigné, en Vaugautier. Guèrin, abbé de la devoir de 
« quatre sols et  deux deniers mansais payables, chacun an, au jour et fête de Toussaint, et un 
« quartier de vigne proche le vallon de Glatigné, au Vaugautier, sous le devoir de deux deniers 
« Pelice, reconnaît en présence des doyens et chanoines de Saint-Pierre-de-La-Cour du Mans, qu’il 
« tient, dans la féodalité de Saint-Pierre, les prieurés, maisons et appartenances de Saint-Blaise, sous 
« le mansais - fonds municipal, registre n°882 ».

- Marigné, commune du canton d’Ecommoy ( Sarthe ), voisine de la forêt de Bersay.

- Saint-Blaise-les-Vignes, en Sainte-Croix, près du Mans, hospice fondé par Hugues I, comte du Maine ; plus tard prieuré de l’abbaye de la Pelice, près de La Ferté-Bernard.

- Vaugautier, fief en Sainte-Croix.

* Charles 1er,
né en mars 1227, mort le 7 janvier 1285, comte du Maine de 1246 à 1285, également roi de Sicile, puis de Naples, frère du précédent.

Le comté du Maine fait partie de l’apanage de Charles 1er de Sicile appelé couramment  Charles 1er d’Anjou; Fils de  Louis VIII dit le Lion et de Blanche de Castille. Frère de Louis IX dit Saint Louis, il est à son côté lors de la septième croisade. Il épousa Béatrice de Provence, née en 1234, morte en 1267, comtesse de Provence et de Forcalquier de 1234 à 1267, par ce mariage il devint lui-même comte de Provence et Forcalquier en 1246 à 1267, roi de Naples et de Sicile en février 1266, de Jérusalem en 1278. Son frère Louis IX le créa comte d’Anjou et comte du Maine du 27 mai 1246 à 1285;

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - XCIII, p.102 ).

Acte daté  de 1266, 22 mai
« Bulle du pape Clément IV donnant pouvoir à Simon Cardinal de Sainte-Cécile, légat du Saint-
« Siège, d’accorder les différends mus entre le chapitre de Saint-Pierre-de-La-Cour et l’Evêque et le 
« chapitre du Mans, au sujet de l’interdit jeté sur la ville par l’évêque et le chapitre à l’occasion de 
« leurs dissensions avec Charles I, roi de Sicile, et de l’excommunication lancée contre les chanoines 
« de  Saint-Pierre qui n’avaient pas observé l’interdit » .

- Symon de Mois e Bria civitate Gallie, presbiter cardinalis tituli Sancte Cecilie - 1263.
A. Pott hast - Regesta…, t. II, p.1541.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CCXXIV, p. 320
Acté daté de 1266, 21 octobre
« Bulle du pape Clément IV, notifiant au chapitre de Melfi la nomination de Garnier de Villiers le Bel, 
« évêque de Elfi ».

- Garnerus de Villari Bello, clerc, et physicien du roi et de la reine de Sicile, doyen de Saint-Pierre-de-La-Cour, exécuteur testamentaire de Béatrix de Povence, femme de Charles de France, roi de Sicile, le 30 juin 1266.
Spicilegium  de D. d’Achery, in-4°, t. VI, p.480-481.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - XCV, p. 105.
Acte daté de 1267, 12 septembre,
« Lettres de Charles 1er, roi de Sicile et comte d’Anjou, ordonnant au bailli d’Angers, et à 
« Guillaume, chantre de Saint-Jean d’Angers, de maintenir dans ses droits et sous sa protection 
« spéciale l’église de Saint-Pierre-de-La-Cour dont il  est le patron et l’abbé, et de la défendre contre 
« toute injuste entreprise ».

1270-1271. - Lettres de Charles 1er , comte d’Anjou et du Maine, accordant une prébende dans l’église de Saint-Pierre-de-La-Cour, à Etienne, clerc de la maison du roi.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - XCVIII, p. 108
Acte daté de 1273, 17 juillet
« Charles 1er de France, comte du Maine, mande au doyen de Saint-Martin d’Angers, de recevoir les 
« résignations de Raoul de Vemarcé et de Jean de la Brosse, doyen et chantre de Saint-Pierre-de-La-
« Cour ».

Archives royales de Naples « Registro Aangivino », vol. 40, folio 10.
Revue de l’Anjou - 1888, p. 219-221.
Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - charte CIX..
« Charles I accorde Radulfo de Vemarcio, alias de Vemarciis, le 17 juillet « 1275, administrativement jurium comitatus Andegavie ». Dès le 8 mars « 1276, par suite de son décés, il a pour successeur dans cette charge, « Jean de Villemaroi. R. de Vemarcé mourut chanoine de Saint-Cloud ».

Cartulaire de Saint-Pierre-de -La-Cour - CCXLVII, p. 376-377
Acte daté de 1281, 14 janvier
« La confrérie du pain de Saint-Pierre-de-La-Cour cède à l’abbaye de l’Epau une oseraie au Gué-
« Bernisson ».

Archives Nationales - X /1a 58, n°54, folio 137 verso.
Etude archéologique et notice historique sur l’abbaye de l’Epau du XIIIe au Xve siècle - Mamers, 1894, p. 13, note 7.
« Il y eut un procès, en 1411, entre le Chapitre de Saint-Pierre et l’abbaye  de l’Epau, au sujet d’une 
« prise d’eau et d’exploits faits par le Chapitre en certains moulins, sis sur la rivière de « Yaigne », 
« qui appartenait à l’abbaye. Le Parlement de Paris commit, pour juger la cause, le prévôt 
« d’Orléans, conservateur des privilèges de l’université de cette ville. Pierre Guillier et Etienne 
« Foucher, nommés par lui commissaires enquêteurs, du consentement des parties, ayant été depuis 
« récusés par elles, le prévôt voulut faire l’enquête. L’abbaye fit appel au Parlement, qui confirma le 
« jugement du prévôt, lui renvoya les parties,  et condamna les moines aux dépens, le 29 mai 1411 ».

Cartulaire de Saint-Victeur -CXLVI, p. 142-143 ).
Acte daté de 1282, 25 juillet
« Robin Blanchet vend au prieuré Saint-Victeur une pièce de terre, à la courbe de la Sarthe, pour dix 
« livres ».

Cet acte est très intéressant, il possède un important fragment du sceau de la cour du Mans à l’époque de Charles I, frère de Saint Louis. La collection de moulage des Archives de la Sarthe en possède, sous le n°4562, un exemplaire de 1283.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CII, p. 112 ).
Charte de 1284, 3 février. -
« Henri de « Cartulanoio », chanoine de Tours, Guillaume, doyen de Saint-Martin d’Angers et autres 
« légistes et conseillers commis par Charles 1er roi de Naples, rédigent avec le consentement du 
« chapitre un règlement relatif au pain des chanoines et à la résidence et au service personnel de       
« leurs chapelains et de leurs clercs ».

À sa mort le comté du Maine passe à sa petite fille Marguerite.

* Charles II,
né en 1254, mort en 1309, comte du Maine de 1285 à 1290, roi de Naples, fils du précédent, en 1290, il donne l’Anjou en dot à sa fille Marguerite qui épouse Charles de Valois.

* Marguerite,
née en 1273, morte en 1299, comtesse du Maine de 1290 à 1299? Fille du précédent,

Cartulaire de Saint Pierre-de-La-Cour - CVI, p. 117
Acte daté de 1290, 4 janvier
« Marguerite de Bourgogne, reine de Jérusalem, comtesse de Tonnerre et  du Maine, patronne de 
« l’église de Saint-Pierre-de-La-Cour, permet au chapitre d’employer les revenus de ses prébendes 
« vacantes aux besoins de sa fabrique de l’église ».

* Marguerite de Bourgogne, comtesse de Tonnerre, fille d’Eudes, duc de Bourgogne, et de Mahaud de Bourbon, mariée en 1268 à Charles 1er de France, roi de Jerusalem, de Naples et de Sicile, comte d’Anjou et du Maine ; veuve depuis le 7 janvier 1285.

« Datum Parisiis, anneau Domini  M  CC  XC, die XIII mentis januarii, tertio ind, renorum 
« nostrorum anneau sexto ».

Tableaux généalogiques des souverains de la France et de ses grands feudataire - tableau LI.
Charles II, le Boiteux, roi de Naples, comte d’Anjou et du Maine en 1285, fils de Charles 1er de France, céda dit-on, ces comtés à Charles de Valois son gendre en 1290. Peut-être faut-il comprendre 1290, vieux style. Il mourut en 1309.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CIX, p. 122
Acte de 1294, 4avril
« Vidimus par Charles II, roi de Jérusalem, des lettres de Charles 1er , comte du Maine, son père, du 
« 12 septembre 1267 ».

* Charles III de Valois,
né en 1270, mort en 1325, comte du Maine de 1290 à 1325, époux de la précédente, fils de Philippe III, roide France.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour CX, p. 122 ).
Acte daté de 1299, 1er novembre
« Vidimus et confirmation par Charles de Valois, comte.

Charles de Valois, fils de Philippe le Hardi, roi de France, et ddu Maine, des lettres de « Charles II, roi de Sicile, du 14 janvier 1291 ».’Isabelle d’Aragon, comte de Valois et d’Alençon en 1285, d’Anjou en 1290, marié le 16 août 1290 à Marguerite ( fille de Charles II, roide Sicile et de Marie de Hongrie ), morte la veille de cette charte ( n° CX ). Lui mourut le 16 décembre 1325 ).

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CCXXVII, p.324-325
Acte daté de 1319, 13 juin
« Bulle du pape Jean XXII, accordant, à la prière de Philippe V, roi de France , comte du Maine, des 
« indulgences à la fabrique de l’église de Saint-Pierre-de-La-Cour, afin de provoquer les dons et 
« aumônes nécessaires à la reconstruction de son antique église ».              

- Archives du Vatican - Registre Vatican 69, folio 451, Jo. XXII, Com. an. III, ep. MCCCCXXXIIII.

* Philippe V, dit le Long, roi de France en 1316, mort en 1322.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXIII, p. 124
Acte daté de 1320, 11 avril
« Transcrit d’une charte de Philippe de Valois du 14 mars 1301, ordonnant à ces sujets de respecter 
« les biens, les droits et la justice du chapitre ».

Le comté du Maine est uni au domaine royal à l’avènement de Philippe VI de Valois. Il entrera ensuite dans l’apanage de Louis 1er d’Anjou.

* Philippe VI de Valois,
né en ?, comte du Maine de 1325 à 1328, fils des précédents. En 1328, il devient roi de France sous le nom de Philippe VI de Valois.

« Philippe……., fils de monseigneur de Valois, comte dou Maine, à tous nos  sujets…..de  notre dite 
« comté, salut. Nous vous mandons et commandons à tous ensemble, et à chescun  par soy, que vous, 
« nos amés le doien et le  chapitre de notre église Saint Père de la Court  dou Mans teingiez en bonne 
« part, et tous, tant hommes que subjets, ne fassiez nouveauté ne sourprise sur eux ne sur leurs biens, 
« ne chose non due, ne justice en leur fief, se n’est par  deffaut de……pour….. apparoissance, ou de 
« spécial commandement de notre baillif dou Mans. 
« Et de ce ferez tant que vous manderez ( sic ) etre repris, et que plainte ne vienne par devers nous 
« dont vous soiez être puni. Donné au Gué-de-Maulny, le mardi après Letare Jerusalem, lan de grâce 
« mil trois cent……

Ces indications correspondent au 14 mars 1301, on peut supposer que la date est incomplète, car, en 1301, Philippe VI de Valois n’avait encore que sept ans. Né en 1293 de Charles de Valois et de Marguerite de Sicile, il avait vu mourir sa mère le 31 octobre 1299. Il fut comte de Valois en 1325, roi de France en 1328, et mourut en 1350. Philippe de Valois ne fut pas comte du Maine en 1317, comme certains historiens l’on écrit, mais bien à partir de l’Ascension 1315.

« Ces présent transcrit, scellé du scel de notre comté dou Mans, fut fet au jour de vendredi après 
« Quasimodo, l’an de race M  CCC  XX »
Charte publiée par Dom Paul Piolin, dans l’Histoire de l’Eglise du Mans, t.IV, p.603, sous la date de 1300.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour CCXXVIII, , p.325-326
Acte daté de 1323, juin
« Charles IV, roi de France, permet au chapitre d’acquérir l’emplacement d’un cimetière près de 
« l’église de Saint-Pierre-de-La-Cour ».

 Archives Nationales - JJ. 61, pièce 358, folio 157.

* Philippe VI de Valois, né en 1293, comte du Maine de 1317 (15 ) à 1332, roi de France en 1328, après l’extinction de la branche aînée capétienne dans la personne de Charles IV.
Dictionnaire historique de la France - L. Lalanne dit inexactement qu’il ne fut comte du Maine qu’en 1325.

* Jean  II le Bon,
né en 1319, mort en 1364, fils aîné du précédent, comte du Maine de 1328 à 1350, devint roi de France le 22 août 1350.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CCXXX, p. 327-328
Acte daté  de 1339, 22 mars
« Lettres du chapitre de Saint-Pierre, autorisant Nicolas Bouju, chanoine du Mans, Pierre Bouju, 
« Pelletier, et Isabelle, sa femme, à céder à Pierre Papin, chanoine de Saint-Pierre, le bail d’une 
« maison, d’une perrine et de l’étude ou école des juifs, contiguë à la dite Perrine, situées rue du       
« chantre de Saint-Pierre, lesdites lettres vidimées par Jean-le-Bon, comte du Maine ».

Nécrologie Obituaire de la Cathédrale du Mans, p. 17, note 3.
« Pierre Papin acquit plus tard cette maison de Pierre le Hannapier. On lit dans l’acte de la 
« fondation de la chapellenie des SS. Sébastien et Thibault, faite par P. Papin le 20 avril 1650, qu’il 
« donna entre autres biens à la cathédrale : necnon quem dam domum cum fundo, quam ipse 
« acquisivit ab heredibus Petri le Henaper, sitam in Vico Cantoris ecclesie S. Petri de Curia 
« Centronics ». -

Est-ce : la place de maison acquise par Me Pierre Papin de l’archidiacre de Passais, en la Barillerie…..? mentionnée dans le Censier du Maine de 1362, selon le vicomte Menjot d’Elbenne et l’abbé L.-J. Denis

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXVIII, p. 130
Acte date de 1339, 6 avril.

Lettres de Jean le Bon, comte du Maine, défendant à tous sergents du comté d’instrumenter dans l’étendue de la haute justice du chapitre de Saint-Pierre-de-La-Cour.

« Jean, aisné fils du roy de France, duc de Normandie, comte d’Anjou et du Maine, ou à son 
« lieutenant, salut. Les doyen et chapitre de Saint Pierre de la Cour du Mans estant de la  fondation 
« de nos prédécesseurs, comtes du Mans, et de notre collation pour ladicte notre comté et de notre 
« plein droit, nous ont montré en complaignant, que nos sergents de notre baillie et terres desdictes 
« complaignants, esquelles ils sont en saisine d’avoir seuls et pour  tout, toute justice,halte, moyenne 
« et basse, viennent de jour en jour sergenter et faire exploict de sergenterie et de justice sur leurs 
« sujets, sans qu’ils soient en deffaut de faire  justice, et sans iceux requérir ne appeler, laquelle 
« chose ils font en leur préjudice et contre  les ordonnances royaux, pour lesquelles ils ne peuvent et 
« ne doivent sergenter ne faire  justice ès terres de hauts justiciers, si ce n’est en cas de ressort ou de 
« souveraineté, ou en deffaut desdits justiciers, et en ces cas, par commission de leur souverain, 
« contenant les cas. Pourquoi, nous vous mandons et commettons, se mestier est, que vous deffendiez 
« de par nous, et nous, par ces présentes lettres, deffendons à nos dicts sergents que dorénavant, en 
« la terre des dicts complaignants, en laquelle ils ont justice, si comme dessus est dict, que ils ne 
« sergents, ne fassent office de sergenterie contre les lettres et ordonnances et s’il n’est en  cas dessus 
« dict ; et se vous trouvez que aucune chose soit faicte au contraire, si le faites  ramener au premier 
« estat  cy dessus, non contre estant lettres subreptices impétrées ou a  impétrer sur ce.
« Donné à Maubuisson lès Pontoise, le 8ème jour d’avril, l’an de grâce M  CCC  XXXIX ».
Signé des ( Requêtes ) de l’ostel, et contresigné »

* Jean II, dit le Bon, fils de Philippe de Valois et de Jeanne de Bourgogne, né en 1319, comte d’Anjou et du Maine en 1332, roi de France en 1350, mort en 1364.

- Notre-Dame de Maubuisson, célèbre abbaye, commune de Saint-Ouen-l’Aumône, canton de Pontoise ( Seine-et-Oise ).

En 1331, le comté du Maine est érigé en comté-pairie.

La  Pairie  en France est un groupe de grands féodaux, vassaux directs de la couronne de France. Il y avait à l’origine  douze pairs :

- six pairs ecclésiastiques et six pairs laïques.

Ils avaient le privilège de ne pouvoir être jugés que par la cour des pairs. Ils avaient en contrepartie l’obligation d’un hommage lige au roi de France. En 1180, ils furent associés à la cérémonie du sacre.

En 1180, ils furent associés à la cérémonie du sacre.

Leur rôle devint cérémoniel à partir de la fin du XIIIème siècle. La pairie est un office de la couronne et non un titre de noblesse, il devint un moyen pour les rois de distinguer les nobles les plus importants du royaume.

Le comté du Maine rentre ensuite dans l’apanage de Louis 1er d’Anjou.



Seconde maison capétienne d’Anjou,


* Louis 1er de France,
né à Vincennes le 23 juillet 1339, mort au château de Biseglia près de Bari en Italie le 20 septembre 1384, comte du Maine de 1350 à 1384, roi titulaire de Sicile et de Jérusalem, comte de Provence,  deuxième fils de Jean II le Bon, roi de France et de Bonne de Luxembourg, petit-fils de Philippe VI de Valois. Marié à Marie de Blois.

Il est fait comte de Poitiers en 1350, comte d’Anjou et du Maine en 1356 ainsi que lieutenant du royaume la même année. En 1360, l’Anjou est érigée en duché, il en devient le duc. Roi titulaire de Naples 1360 à 1384, empereur titulaire de Constantinople de 1383 à 1384.

Il est un des principaux acteurs de la politique de son frère le roi Charles V, il commande l’armée, et conduit en 1365 la reconquête de l’Aquitaine. En 1370, il devient duc de Touraine.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXIX, p. 131
Acte daté de 1351, 8 juin
« Vidimus de Jean le Bon, roi de France, confirmant ses lettres précédentes du 8 avril 1339 ».

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXXI, p. 133
Acte daté de 1361, 6 mai
« Jean le Bon, roi de France, mande aux sénéchaux d’Anjou et du Maine d’interdire aux officiers de 
« Louis de France, duc d’Anjou et comte du Maine, son fils, de troubler le chapitre de Saint-Pierre-
« de-La-Cour dans la propriété et dans la mouvance des fiefs qui relèvent du comté ».

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXXII, p. i35
Acte daté de 1361, 27 août
« Pierre d’Avoir, sire de Château-Frémont, lieutenant général du comté du Maine, maintient le 
« chapitre dans ses possessions et dans son droit de haute justice ».    

« Lettre originale de Pierre Davoir, sire de Château-Frémont, chambelan du roy et de monsieur  le 
« duc d’Anjou et comte du Maine et son lieutenant général donnée sous son  sceau, le XXVIIe jour 
« d’aoust, l’an mil  CCC  LXI ,adressant au sénéchal ou à son lieutenant, par laquelle il commande 
« que l’église soit maintenue et gardée en ses possessions, et deffend que nulz de sergens de monsieur 
« le comte ne du vayer fascent  aucuns exploictz en leur terre, car ilz ont haulte justice, etc.

Pierre d’Avoir, favori de Louis I d’Anjou, mort le dernier de sa maison, en février 1390.

Dictionnaire du Maine-et-Loire - art. Avoir.

Cartulaire de Saint Pierre-de-La-Cour - CXXV, p.136
Acte daté de 1363, 11décembre
« Lettres de Louis I de France, duc d’Anjou et du Maine, mandant à ses officiers de ne poursuivre 
« qu’en cas d’absolue nécessité les membres du chapitre obérés par les guerres, les dites lettres 
« vidimées par Etienne Tollereau, lieutenant du Mans, le 19 janvier 1364 ».

« Lettre de Estienne Tollebeau, lieutenant du Mans, lequel certifie avoir veu et reçeu lettres  patentes 
« de haut et puissant Loys, fils du Roy de France, duc d’Anjou et du Maine, données  en son chastel 
« de Ribemont, le XIe jour de décembre l’an mil  IIIc LXIII  »,    

adressant au sénéchal d’Anjou et du Maine et à son lieutenant, contenant que ladicte église de Saint Père est tellement diminuées de rentes et première fondation d’icelle, pour occasion des guerres  qui ont longtemps régné et encore sont oudict pais, et aussi que ses officiers tenoient rudes termes à sesdicts chapelains, pourquoi il mande iceulx estre supportez et fait payer de  toutes et chacunes les rentes, etc, tant de usaiges  de forestz que d’autres choses, et outre, que désormais ne dessaysissement les doyens et chapitre de leur temporel, sans grant et évident cause, etc. Par vertu des quelles lettres patentes, incorporées ou vidimus dudit lieutenant, il mande, commande et deffend à tous les sergeans dudit seigneur, que contre sondit mandement ils ne actemptent, ains y  obéissent. Donné soubz son sceau et signé : F. Coustances, le XXe jour de janvier l’an mil  CCC  LXIII.
Archives de la Sarthe, inventaire papier , G. 664.

- Ribemont, ville et canton de l’arrondissement de Saint-Quentin ( Aisne ).

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXXVII, p. 137
Acte daté de 1366, 27 août
« Pierre d’Avoir, sire de Château-Fremont, lieutenant du duc en ses pays d’Anjou et du Maine, 
« mande au sénéchal du Maine de maintenir le chapitre de Saint-Pierre dans ses droits de haute 
« justice, sans que les sergents du comté puissent instrumenter sur ses terres » .

« Pierre d’Avoir, sire de Château-Fremont, chambellen du roy et de « monseigneur le duc  d’Anjou, lieutenant dudict monseigneur le duc en « ses pays d’Anjou et du Maine, au  sénéchal dudict duché et comté……..
« Donné au Mans, sous notre scel, le XXVII aoust, l’ande grâce  M  CCC  LXVI.
« Par monsieur le lieutenant, les abbés de Vendôme et de la Pitié Dieu ou l’Epau.
Signé : Jacques Lemasle.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXXIX, p. 139
Acte daté de 1372
« Lettre de Louis I de France, comte du Maine, confirmant la franchise d’asile de l’église de Saint-
« Pierre-de-La-Cour ».


« Lettre royal de Loys fils de roy de France, comte du Maine, passée l’an mil IIIc LXXII, par  laquelle 
« il mande à ses juges et sénéchal que s’il est trouvé que Jehan Vallerot, son  provoust du Mans, ait 
« rompu ou enfreint la franchise de l’église de Saint Père, en tant qu’il  a commandé aux subgectz et 
« estaigers de la ville du Mans, qu’il vendissent faire le guet entour l’église de Saint Père et jusques 
« devant le grant autel, afin de garder ung appellé  Jehan le Royer, lequel estoit eschapé en le 
« menant au gibet et s’estoyt mys en franchise en  ladite église, qu’ils facent réparer, et tenir ladite 
« église en ses franchises et libertés ».
Archives de la Sarthe, inventaire papier, G.664.

- réf. Sur l’Asile religieux au Moyen-Age - A. Ledru, La cathédrale du Mans, lieu d’asile au XIVe siècle, et Asile à la Cathédrale du Mans, 1335-1336, édit. Mamers, 1887, 1891.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXXX, p. 139-140
Acte daté de 1377
« Pierre d’Avoir, sire de Chateaufrémont, lieutenant général du duc d’Anjou et du Maine, confirme 
« le chapitre dans ses droits de justice dans la terre de Cogners - Congnyers ».

La terre et la seigneurie de Cogners, commune du canton de Saint-Calais, appartenait au chapitre.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXXXI, p.140
Acte daté du 1377, 19 avril
« Vidimus par Guy Le Vavasseur, garde scel des contrats du Mans, des lettres de Jean le Bon du 8 
« avril 1339 ».

« ……du scel de très noble et puissant prince, Jean, aisné fils du roy de  France, duc de  Normandie, 
« comte d’Anjou et du Maine, contenant…..  
« Donné au Mans, l’an et jour premièrement dicts (  XIXe jour d’avril, l’an de grâce MCCCLXXVII, 
« vimes…). Signé : de Venczay avec paraphe, « contresigné : Cholet.

Il transmet le comté du Maine à ses descendants. A Charles 1er, son fils cadet , puis le comté passe à l’aîné Louis II, et à son troisième fils Charles II.

* Louis II,
né en 1377, mort en 1417, fils de Louis 1er d’Anjou et de Marie de Guise, roi de Sicile, duc d’Anjou, duc de Touraine, comte de Provence, comte de Forcalquier, comte du Maine de 1384 à 1417, comte de Guise de 1404 à 1417.Il épousa Yolande d’Aragon, fille de Jean 1er roi d’Aragon.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXXXV, p. 144
Acte daté de 1389, 16 mai
« Lettres de Marie de Blois, reine de Jérusalem et comtesse du Maine, ordonnant que la contribution 
« sur le vin levée sur les terres du chapitre dans la ville et Quinte du Mans pour les fortifications de 
« la ville et les gages duc apitoyer, ne sera perçue que pendant une période de six ans, sans porter 
« pour l’avenir aucun préjudice aux droits du chapitre ».                
« Marie, par la grâce de Dieu, reine de Jérusalem et de Sicile, duchesse d’Anjou, comtesse 
« de Provence, de Forcalquier, du Maine, de Piémont et de Nancy, ayant le bail, garde et  
« administration de Loys, roy desdits royaumes, et de Charles, nos enfants moindres  d’âge….. ».

- Marie, fille de Charles de Blois, veuve de Louis 1er de France, roi de Jérusalem et de Sicile, mort en 1384, et mère de Louis II d’Anjou, roi de Naples, comte du Maine, né en 1377, et de Charles, duc de Calabre, mort en 1404. Elle mourut la même année.

Cartulaire de Saint-Victeur - CCXV, p. 226-227
Acte daté de 1390, 20 avril
« Le lieutenant du sénéchal d’Anjou et du Maine ayant constaté que la prieuré de Saint-Victeur à le 
« droit d’aubaine, met Macé Francboucher, son procureur, en possession des biens de Colin Girard ». 
« Par devant nous Pierre Saynel, lieutenant ou Maine de monseigneur le seneschal d’Anjou et du 
«  Maine, pour très excelente et puissante princesse madame la royne de Jherusalem et de Secille, 
« duchesse d’Anjou et comtesse du Maine, s’est aujourd’hui apparu Macé Francboucher, 
« procureur….. ».

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXXXIX, p. I48
Acte daté de 1390-1391
« Compte de la forge de l’église de Saint-Pierre-de-La-Cour, pour l’année « 1390, arrêté le 26 juin 1391 »
« Chapitre des mises pour pensions, ordinaires et autres, touchant la « juridictionspirituelle et temporelle ».

L’examen nous dévoile,
- Article I - A Gervais Auderon, sénéchal du chapitre, pour sa pension de cette année.. II  livres,

- Article XII - item, pour porter les chappes de soyes à l’église de monsieur Saint-Julien le jour et la veille de ladite feste, et les livres                                             XV deniers,

- Article XXXI - item, le premier jour de l’an, donné aux services de madame la reine comme est accoutumé  II  sols  VI  deniers,

- Article XXXVI - item, en gans, le jour de la feste de Saint Nicolas, pour l’estat du duc XX sols.
                                                         
- Louis II, duc d’Anjou, roi de Naples, comte du Maine, 1384, couronné roi de Naples, à Avignon, le 1er novembre 1389, fort occupé à l’entreprise de Naples, il s‘agit évidemment ici de la conquête du royaume de Naples. La reine dont il s’agit ( article XXXI ) est probablement Marie de Blois, sa mère, car il n’épousa Yolande d’Aragon que le 2 décembre 1400.Il mourut le 29 avril 1417.

Après la bataille de Verneuil le 17 août 1424, où le comte de Buchan, Connétable de France trouva la mort, les Anglais occupèrent le Maine à partir de 1424, et Bedford prend le titre comtal. Les Anglais abandonneront définitivement la province qu’en 1448.


En 1204, Philippe Auguste, confisque le comté du Maine au Duché de Normandie et le rattache au domaine royal.

En 1328, le Comté du Maine devient l'apanage  des Fils et des Filles de France,


* Louis 1er de France,
né à Vincennes le 23 juillet 1339, mort au château de Biseglia près de Bari en Italie le 20 septembre 1384, comte du Maine de 1350 à 1384, roi titulaire de Sicile et de Jérusalem, comte de Provence,  deuxième fils de Jean II le Bon, roi de France et de Bonne de Luxembourg, petit-fils de Philippe VI de Valois. Marié à Marie de Blois.

Il est fait comte de Poitiers en 1350, comte d’Anjou et du Maine en 1356 ainsi que lieutenant du royaume la même année. En 1360, l’Anjou est érigée en duché, il en devient le duc. Roi titulaire de Naples 1360 à 1384, empereur titulaire de Constantinople de 1383 à 1384.

Il est un des principaux acteurs de la politique de son frère le roi Charles V, il commande l’armée, et conduit en 1365 la reconquête de l’Aquitaine. En 1370, il devient duc de Touraine.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXIX, p. 131
Acte daté de 1351, 8 juin
« Vidimus de Jean le Bon, roi de France, confirmant ses lettres « précédentes du 8 avril 1339 ».

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXXI, p. 133
Acte daté de 1361, 6 mai
« Jean le Bon, roi de France, mande aux sénéchaux d’Anjou et du Maine  d’interdire aux officiers de 
« Louis de France, duc d’Anjou et comte du « Maine, son fils, de troubler le chapitre de Saint-Pierre-
« de-La-Cour dans la « propriété et dans la mouvance des fiefs qui relèvent du comté ».

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXXII, p. i35
Acte daté de 1361, 27 août.

« Pierre d’Avoir, sire de Château-Frémont, lieutenant général du comté du Maine, maintient le 
« chapitre dans ses possessions et dans son droit de haute justice ».                

« Lettre originale de Pierre Davoir, sire de Château-Frémont, chambelan du roy et de monsieur  le 
« duc d’Anjou et comte du Maine et son lieutenant général donnée sous son  sceau, le XXVIIe jour 
« d’aoust, l’an  mil  CCC  LXI »,

adressant au sénéchal ou à son lieutenant, par laquelle il commande que l’église soit maintenue et gardée en ses possessions, et deffend que nulz de sergens de monsieur le comte ne du vayer fascent  aucuns exploictz en leur terre, car ilz ont haulte justice, etc.

Pierre d’Avoir, favori de Louis I d’Anjou, mort le dernier de sa maison, en février 1390.
Dictionnaire du Maine-et-Loire - art. Avoir.

Cartulaire de Saint Pierre-de-La-Cour - CXXV, p.136
Acte daté de 1363, 11décembre
« Lettres de Louis I de France, duc d’Anjou et du Maine, mandant à ses  officiers de ne poursuivre 
« qu’en cas d’absolue nécessité les membres du chapitre obérés par les guerres, les dites lettres 
« vidimées par Etienne Tollereau, lieutenant du Mans, le 19 janvier 1364 ».

« Lettre de Estienne Tollebeau, lieutenant du Mans, lequel certifie avoir  veu et reçeu lettres 
«  patentes de haut et puissant Loys, fils du Roy de France, duc d’Anjou et du Maine, données  en son 
« chastel de Ribemont, le XIe jour de décembre l’an mil  IIIc LXIII  »,

adressant au sénéchal d’Anjou et du Maine et à son lieutenant, contenant que ladicte église de Saint Père est tellement diminuées de rentes et première fondation d’icelle, pour occasion des guerres  qui ont longtemps régné et encore sont oudict pais, et aussi que ses officiers tenoient rudes termes à sesdicts chapelains, pourquoi il mande iceulx estre supportez et fait payer de  toutes et chaicunes les rentes, etc, tant de usaiges  de forestz que d’autres choses, et outre, que désormais ne dessaysissement les doyens et chapitre de leur temporel, sans grant et évident cause, etc. Par vertu des quelles lettres patentes, incorporées ou vidimus dudit lieutenant, il mande, commande et deffend à tous les sergeans dudit seigneur, que contre sondit mandement ils ne actemptent, ains y  obéissent. Donné soubz son sceau et signé : F. Coustances, le XXe jour de janvier l’an mil  CCC  LXIII.
Archives de la Sarthe, inventaire papier , G. 664.

- Ribemont, ville et canton de l’arrondissement de Saint-Quentin ( Aisne ).

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXXVII, p. 137
Acte daté de 1366, 27 août
« Pierre d’Avoir, sire de Château-Fremont, lieutenant du duc en ses pays d’Anjou et du Maine, 
« mande au sénéchal du Maine de maintenir le chapitre de Saint-Pierre dans ses droits de haute
« justice, sans que les sergents du comté puissent instrumenter sur ses terres » .

« Pierre d’Avoir, sire de Château-Fremont, chambellen du roy et de « monseigneur le duc  d’Anjou, 
« lieutenant dudict monseigneur le duc en ses pays d’Anjou et du Maine, au sénéchal dudict duché et 
« comté……..
« Donné au Mans, sous notre scel, le XXVII aoust, l’ande grâce  M  CCC  LXVI.
« Par monsieur le lieutenant, les abbés de Vendôme et de la Pitié Dieu ou  l’Epau.
Signé : Jacques Lemasle.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXXIX, p. 139
Acte daté de 1372
« Lettre de Louis I de France, comte du Maine, confirmant la franchise d’asile de l’église de Saint-
« Pierre-de-La-Cour ».

« Lettre royal de Loys fils de roy de France, comte du Maine, passée l’an mil IIIc LXXII, par  laquelle 
« il mande à ses juges et sénéchal que s’il est trouvé que Jehan Vallerot, son  provoust du Mans, ait 
« rompu ou enfreint la franchise de l’église de Saint Père, en tant qu’il  a commandé aux subgectz et 
« estaigers de la ville du Mans, qu’il vendissent faire le guet entour l’église de Saint Père et jusques 
« devant le grant autel, afin de garder ung appellé  Jehan le Royer, lequel estoit eschapé en le 
« menant au gibet et s’estoyt mys en franchise en  ladite église, qu’ils facent réparer, et tenir ladite 
« église en ses franchises et libertés ».
Archives de la Sarthe, inventaire papier, G.664.

- réf. Sur l’Asile religieux au Moyen-Age - A. Ledru, La cathédrale du Mans, lieu d’asile au XIVe siècle, et Asile à la Cathédrale du Mans, 1335-1336, édit. Mamers, 1887, 1891.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXXX, p. 139-140
Acte daté de 1377
« Pierre d’Avoir, sire de Chateaufrémont, lieutenant général du duc d’Anjou et du Maine, confirme le
« chapitre dans ses droits de justice dans la terre « de Cogners - Congnyers ».

La terre et la seigneurie de Cogners, commune du canton de Saint-Calais, appartenait au chapitre.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXXXI, p.140
Acte daté du 1377, 19 avril
« Vidimus par Guy Le Vavasseur, garde scel des contrats du Mans, des lettres de Jean le Bon du 8 
« avril 1339 ».

« ……du scel de très noble et puissant prince, Jean, aisné fils du roy de France, duc de  Normandie, 
« comte d’Anjou et du Maine, contenant…..  
« Donné au Mans, l’an et jour premièrement dicts (  XIXe jour d’avril, l’an de grâce MCCCLXXVII, 
« vimes…). Signé : de Venczay avec paraphe, contresigné : Cholet.

Il transmet le comté du Maine à ses descendants. A Charles 1er, son fils cadet , puis le comté passe à l’aîné Louis II, et à son troisième fils Charles II.

* Louis II,
né en 1377, mort en 1417, fils de Louis 1er d’Anjou et de Marie de Guise, roi de Sicile, duc d’Anjou, duc de Touraine, comte de Provence, comte de Forcalquier, comte du Maine de 1384 à 1417, comte de Guise de 1404 à 1417.Il épousa Yolande d’Aragon, fille de Jean 1er roi d’Aragon.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXXXV, p. 144
Acte daté de 1389, 16 mai
« Lettres de Marie de Blois, reine de Jérusalem et comtesse du Maine, ordonnant que la contribution 
« sur le vin levée sur les terres du chapitre dans la ville et Quinte du Mans pour les fortifications de 
« la ville et les gages duc apitoyer, ne sera perçue que pendant une période de six ans, sans porter 
« pour l’avenir aucun préjudice aux droits du chapitre ».                

« Marie, par la grâce de Dieu, reine de Jérusalem et de Sicile, duchesse d’Anjou, comtesse de  
« Provence, de Forcalquier, du Maine, de Piémont et de Nancy, ayant le bail, garde de 
« administration de Loys, roy desdits royaumes, et de Charles, nos enfants moindres  d’âge….. ».

* Marie, fille de Charles de Blois, veuve de Louis 1er de France, roi de Jérusalem et de Sicile, mort en 1384, et mère de Louis II d’Anjou, roi de Naples, comte du Maine, né en 1377, et de Charles, duc de Calabre, mort en 1404. Elle mourut la même année.

Cartulaire de Saint-Victeur - CCXV, p. 226-227
Acte daté de 1390, 20 avril
« Le lieutenant du sénéchal d’Anjou et du Maine ayant constaté que la prieuré de Saint-Victeur à le 
« droit d’aubaine, met Macé Francboucher, son procureur, en possession des biens de Colin Girard ».

« Par devant nous Pierre Saynel, lieutenant ou Maine de monseigneur le seneschal d’Anjou et du 
« Maine, pour très excelente et puissante princesse madame la royne de Jherusalem et  de Secille, 
« duchesse d’Anjou et comtesse du Maine, s’est aujourd’hui apparu Macé  Francboucher, 
« procureur….. ».

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXXXIX, p. I48
Acte daté de 1390-1391
« Compte de la forge de l’église de Saint-Pierre-de-La-Cour, pour l’année « 1390, arrêté le 26 juin 
« 1391 ».

« Chapitre des mises pour pensions, ordinaires et autres, touchant la  juridiction spirituelle et 
« temporelle ».

L’examen nous dévoile,

Article I -
A Gervais Auderon, sénéchal du chapitre, pour sa pension de cette année.. II  livres,

Article XII -
item, pour porter les chappes de soyes à l’église de monsieur Saint-Julien. le jour et la veille de ladite feste, et les livres                                             XV deniers,

Article XXXI -
item, le premier jour de l’an, donné aux services de madame la reine comme est accoutumé II sols VI deniers,                                                                

Article XXXVI - item, en gans, le jour de la feste de Saint Nicolas, pour l’estat du duc XX siols.

* Louis II, duc d’Anjou, roi de Naples, comte du Maine, 1384, couronné roi de Naples, à Avignon, le 1er novembre 1389, fort occupé à l’entreprise de Naples, il s‘agit évidemment ici de la conquête du royaume de Naples. La reine dont il s’agit ( article XXXI ) est probablement Marie de Blois, sa mère, car il n’épousa Yolande d’Aragon que le 2 décembre 1400.Il mourut le 29 avril 1417.

Après la bataille de Verneuil le 17 août 1424, où le comte de Buchan, Connétable de France trouva la mort, les Anglais occupèrent le Maine à partir de 1424, et Bedford prend le titre comtal. Les Anglais abandonneront définitivement la province qu’en 1448.

* Jean de Bedford, né à Rouen en 1389, mort le 14 septembre 1435, est duc de Bedford - Angleterre. Connétable d’Angleterre, il se fait nommer duc d’Anjou et comte du Maine.

* Louis III,
né en 1403, mort en 1434, comte du Maine de 1417 à 1434, roi titulaire deNaples, comte de Provence, duc d’Anjou, fils du précédent. Investi roi de Sicile par le pape Martin II le 4 décembre I419. En 1424, il épousa Marguerite de Savoie, fille du duc Amédée de Savoie et de Marguerite de Bourgogne, née en 1416, mort en 1473.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CCXXXIII, p. 332-335
Acte daté de 1410,  1 - 11 avril
« Charles VI amortit les rentes attribuées par Michel du Tellay, curé de Torchamps, à la fondation de 
« la chapellenie de Saint-Jean, dans l’église de Saint-Pierre-de-La-Cour ».

« …..in bassa justicia et dominio de la Baudoiniere, sub priore et convenu Beate  Marie de Castellis 
« in Heremo, comitatu Cenomanensi, et unum undecimo librarum….. »

- Le fief de la Bondonnière, paroisse de Saint-Ouen-en-Belin, tenu du prieuré de Château-l’Hermitage.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CLI, p. 172
L’invasion Anglaise dans le Maine, de 1417 à 1428 des abbés R. Charles et L. Froger - 1889
« 1418-1419. - Lettres de Yolande d’Aragon, reine de Sicile et comtesse du « Maine, estituant à l’église de Saint-Pierre-de-La-Cour des jardins usurpés « par Thomas de Hires et Guillaume Hue, après l’incendie des faubourgs du « Mans par les Anglais ».

« Lettres royaux de la reyne de Cecille, Yoland, l’une donnée lan mil IIIIc, et lautre, IIIIc  XIX, par 
« lesquelles elle mandoit que les jardrins desquels Thomas de Hires et maistre  Guillaume Hue 
« c’estoient ensaisignéz et avoient fait clore après les autres guerres, et que les Engloys eurent 
« brulléz tous les forbourgs, et par espécial, la rue de derrière l’église de Saint-Père, en laquelle 
« estoient les maisons des chanoines, et ausculter a boutent lesdits jardins, fussent rendus et restituéz 
« à ladicte église en appelant certains officiers ».
Archives de la Sarthe, inventaire papier, G.664.

Yolande d’Aragon, mariée le 2 décembre 1400, à Louis II d’Anjou, morte le 4 novembre 1442.

Thomas de Hyres, qui tirait peut-être nom du fief de Hyres, commune de Sainte-Corneille, est dit paroissien de Savigné-l’Evêque en 1380, de Sillé-le-Philippe en 1386, bourgeois du Mans et exécuteur testamentaire, en 1420. C’est ce Thomas de Hires, le jeune, et Denise , sa femme, qui obtiennent des Anglais, le 4 avril 1434, congé jusqu’au 24 septembre.
Comptes des revenus du D. de Bedford - Archives Nationales, KK.324, folio 49.

Guillaume Hue, lieutenant du Mans, mari de la dame de Chaligné, à Vernie en 1414 ; E. Bilard - Analyse des Archives de la Sarthe, t. II, n° 439.

« la rue de derrière l’église de Saint-Pierre… »,
vraisemblablement la rue Héraud, qui longeait les fossés, et se terminait à la poterne de Saint-Pierre-de-La-Cour ».
Documents topographiques sur Le Mans dans le B.S.A.S. t. XVI, p.243.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CLII, p. 172
Acte daté de 1426, 24 août
« Nde Coustance, lieutenant du Mans, saisit 200 écus d’or, dus par les bourgeois du Mans à Jean 
« Le Févre, pour sel descendu au port de Malicorne, au temps où le chapitre exerçait la prévoté ».

« Registre du lieutenant du Mans du XXIIIIe jour d’aoust mil IIIIc XXVI, signé de Coustance.  À  la 
« requeste du procureur de chapitre, ledit lieutenant saisit la somme de deux cens escuz  d’or que 
« les  bourgeays du Mans devoient Jehan Le Fèvre, à cause de vendissions de sel descendu au port de 
« Malicorne ou temps que les doyen et chapitre teint la prévôté du Mans  jusques au vaillant de la 
« coustume, telle quelle appartenait ausdits doyen et chapitre à cause du sel ».
« De nundinis Penthecostes et Sancti Johannis
- Archives de la Sarthe, inventaire papier, G.664.

- le port de Malicorne pouvait être distinct du port de la Vertuyère, aujourd’hui la Vertière, établi sur la Sarthe, commune de Noyen, entre Noyen et Malicorne.

* Charles IV,
né en 1414, mort en 1473, fils de Louis II et de Yolande d’Aragon, comte du Maine de 1434 à 1473, comte de Guise de 1444 à 1473, frère du précédent. Il épousa Cambella Ruffo, puis Isabelle de Luxembourg, fille de Pierre 1er, comte de Saint-Pol.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CLVII, p. 182
Acte daté de 1435, 23 juin
« Henri VI, roi de France et d’Angleterre, sur la complainte de Jean, duc de Bedford et d’Anjou, 
« comte du Maine et régent du royaume de France, maintient le chapitre de Saint-Pierre en ses 
« franchises, dignités et juridiction ecclésiastique à l’encontre de l’officialité du Mans « irrégulièrement saisie d’un appel interjeté par Adam Corbeau, chapelain de Saint-Pierre ».

« Henry, par la grâce de Dieu, roy de France et d’Angleterre, au premier  notre sergent qui  sur ce 
« sera requis, salut.Oye avons la griefve complainte du procureur de notre très cher et très amè 
« oncle, Jehan, gouvernant et régent notre royaume de France, duc de Bedford,  d’Anjou et conte du 
« Maine, et de nos biens amès les doien et chapitre de l’église collégial  Saint Pere de la Court du 
« Mans, estant de la fondation des contes dudict conté, prédécesseurs de notre dict oncle, contenant 
« que jasait ce que lesdits de chapitre…… ».
« Donné à Rouen, soubs notre scel ordonné en l’absence du grant, le XXIIIème jour de juin,  l’an de 
« grâce mil CCC trente cinq, et de notre règne le treisiesme.
Par le conseil : N.J. Drosay.
Original en parchemin, scel perdu

- C’est vraisemblablement la déclaration mentionnée par G. Savare, sous la date du 8 juin :
« Henri VI, roi de France et d’Angleterre, par déclaration donnée en son conseil à Rouen, sous son 
« scel  ordonné en l’absence du grand, le 8 juin de l’an de grâce 1435, et de son règne le treizième, 
« signée Drosay, maintient les doyen et chapitre de Saint-Pierre-de-La-Cour dans leurs antiques 
« privilèges et juridiction ecclésiastique ». Manuscrit de G. Savare, p. 269.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CLX, p. 197
Acte daté de 1446, 19 mai
« Sentence de Jean Le Fournier, lieutenant du Mans, condamnant Jean Brahaing, marchand de sel à 
« Angers, à payer au chapitre certains droits de prévôté pour huit chalands de sel descendus au port 
« de la Ver tuyère ».

« Sentence donnée par le lieutenant du Mans le XIXe jour de may, mil IIIIc XLVI, signée de  Jehan le 
« Fournier et Jehan de la ville d’Angers, à poyer à chapitre pour chacun de huit  challons chargés de 
« sel, descendus au port de la Vertuyère, ung septier, contenant quatre  minos de sel, mesure de 
« Paris, mesure o pelle, rendu à la boeste de la presbytéral lié de  joug, pour la coustume dudict sel 
« illec descendu durant le temps de la faire de Penthecoste  et de Sainct Jehan. ».
« De nundinis Penthecostes et Sancti Johannis
- Archives de la Sarthe, inventaire papier, G.664.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CLXI, p. 197.

 Acte daté de 1447, 15 décembre
« À la requête du chapitre, Charles I, comte du Maine, confirme aux canoines de Saint-Pierre la 
« possession des prébendes dont ils ont été « pourvus par les Anglais pendant la guerre ».

« Charles, comte du Maine, de Guise, de Mortain et de Gien, lieutenant général et  gouverneur pour 
« monseigneur le roy en ses de Languedoc et duché de Guienne, à tous ceux qui ces présentes lettres 
« verront, salut. Savoir faisons nous avoir reçu l’humble supplication de nos biens amès gens de 
« notre église  collégial de Saint-Pierre-de-La-Cour du Mans, dont  la teneur s’en suit :
« A très haut et très puissant prince, notre seigneur naturel, monseigneur Charles, comte du  Maine, 
« supplient humblement vos humbles orateurs et chapelains, les gens de votre église collégial de 
« Saint-Pierre-de-La- Cour du Mans…… »..
« Donné à Tours, le XV jour de décembre, l’an de grâce M  CCCC  XLVII.
« Au repli est écrit : Par monsieur le comte, etc.
Signé et contre signé, et scellé en cire rouge.

* Charles 1er, fils de Louis II, duc d’Anjou, comte du Maine, avait eu pour son partage, en 1434, le comté du Maine, dont sa mère, Yolande d’Aragon, conservera l’usufruit jusqu’à sa mort en 1442. Charles, arrière-petit-fils de Jean II, roi de France, mourut en 1472.

La capitulation du Mans, est bien le 10 août 1425.

L’invasion Anglaise dans le Maine de 1417 à 1428, par les abbés R. Charles et L. Froger - 1889, p.51.

C’est à Gilles de la Réauté, juge ordinaire d’Anjou et du Maine, dit M. Beautemps-Beaupré que s’adresse le mandement terminant les lettres de Charles 1, comte du Maine, du 15 décembre 1447 - Les Juges ordinaires d’Anjou et du Maine, p. 18.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CLXVII, p. 201
Acte daté de 1148, 23 juillet
« Lettres de Charles VII, roi de France, par lesquelles, il maintient les bénéficiers de l’église 
« collégiale de Saint-Pierre-de-La-Cour du Mans, dans la possession de leurs bénéfices, aux charges 
« de prendre des lettres de collation du comte du Maine, s’ils tiennent  lesdits bénéfices par lettres du 
« roi d’Angleterre ».

« Charles, par la grâce de Dieu, roi de France, à tous ceux qui ces présentes lettres verront : salut. 
« Savoir faisons que pour les diverses provisions et collations qui pourroient avoir esté faites des 
« prébendes de l’église collégiale de Saint Pierre de la Court en la ville du Mans,  tant par nos 
« anciens ennemis et adversaires les Anglois, faictes à ceux qui avoient tenu leur parti et demeuré en 
« leur obéissance durant le temps qu’ils ont tenu et occupé ladicte ville du Mans, naguères réduicte 
« en notre obéissance ; comme aussi par notre chier et très amè  frère et cousin, Charles, comte du 
« Maine…… ».
« Donné à Champigny en Touraine, le vingt troisième jour de juillet, l’an de grâce mil CCCC  
« quarante et huit, et de notre règne, le vingt sixiesme.
«  Six signatum : Par le roy en son conseil. Delaloere.

Registre du Parlement intitulé : Ordinationes Barbinae, coté D, folio 12 verso.
Ordonnances des rois de France de la troisième race -Paris 1790, tome XIV, p.21-23.
Blanchard - Compilation chronologique, colonne 264.

- Champigny sur Veude, canton de Richelieu, Indre-et-Loire, avait appartenu à Louis II d’Anjou qui vendit la forteresse à Pierre Bauveau, seigneur de la Roche-sur-Yon. Elle appartenait en 1448, à Louis de Bauveau, son fils, sénéchal d’Anjou.

1450, 9 novembre - Charles 1, comte du Maine, donne au chapitre
«  Les gros fruictz, de  Cogners, qui sont les dix mes et terraiges de la paroisse, pour nourrir et 
« alimenter ung  maistre et enfant de psalette en l’église de Saint-Pierre-de-La-Cour ».

« Anno Domini M  CCCC  LXVI, die sabbati, octava novembre, nos, ( Matheus Vituli )  decanus, du 
« Breil, R. Juissel…….. - Honorabiles viri magister Guillelmus Suffleau, locum tenant et elbeufs 
« Cenomanensis, Johannes Guillard, thesaurarius, Franciscus le Chat…… ».

- Ce Guillaume Suffleau, seigneur de Vaulehard, 1467, lieutenant du sénéchal et élu du Mans en 1465 et 1466, fut plus tard appelé à la présidence de la Chambre des Comptes d’Anjou et du Maine, dont il prit possession le 13 décembre 1471. - Archives Nationales, P. 1343.

- Jean Guillard, conseiller, trésorier et receveur-général des finances de Charles 1, comte du Maine, servit ce prince pendant trente ans. Il était «  vieil et fatigué » quand Charles II, par lettres données à Sablé, le 2 septembre 1475, nomma conseiller et maître ordinaire de ses comptes à la place de Me Adam Hodon, conseiller et président desdits comptes. Il lui abandonna en outre les ventes de la terre de Coulans.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CLXXX, p. 240
Acte daté de 1471, 11novembre
« Réception solennelle de Charles I, comte du Maine, dans l ‘église collégiale de Saint-Pierre-de-La-
« Cour ».

* Charles I, comte de Mortain et du Maine en 1434, marié à Isabeau de Luxembourg, mort le 10 avril 1472. Réf. Sur sa réception au Mans, Landel - Joyeux avènement du comte Charles III ( d’Anjou ) en sa ville et cité du Mans, dans le Bulletin d’Agriculture de la Sarthe - t.VII, p.51.

Acte daté de 1472, 22 avril
« Règlement de réformation du chapitre de Saint-Pierre-de-La-Cour, confirmé par arrêt du conseil 
« de Charles II, comte du Maine ».

« Appoincté est que les gros des prébendes de l’église de Saint-Pierre du Mans, lesquels,  pour 
« aucunes causes, en faisant la réformation naguères faicte en ladic église, par l’ordonnance et 
« auctorité de monseigneur, avotent esté prins et saisis en la main de mondict seigneur, seront  
« délivrés aux doyen et chanoines d’icelle église en la manière qui s’ensuit. C‘est assavoir…… ».
« Fait et donné au conseil de Monseigneur le Comte du Maine, de Guyse, etc., estant au Mans, le 
« XXIIe jour d’avril, l’an M  CCCC  LXXII, après Pasques.
« Ainsi signé : Par le conseil : Ja. Pavy, avec grille ou paraphe.
Conclusions capitulaires de Saint-Pierre-de-La-Cour,
registre G.480, folio 101 et recto 102

Charles 1er étant mort le I0 avril 1472, Charles II, son fils, né en 1436, était comte d’Anjou et du Maine à cette date du 22 avril.

* Charles V,
né en 1436, mort en 1481, fils de Charles IV et de Cambella Ruffo comte du Maine et de Guise de 1473 à 1481, roi titulaire de Sicile et de Jérusalem, comte de Provence et de Forcalquier de 1480 à 1481. Il épousa Jeanne de Lorraine, fille de Ferry II, comte de Vaudémont.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CLXXXIII, p. 244
Acte daté de 1489, 6avril
« Lettres à terrier accordées par Charles VIII, roi de France, au chapitre de  Saint-« Pierre-de-La-
« Cour ».
« Charles , par la grâce de Dieu, roy de France, aux baillis de Touraine, séneschal et juge du  Maine, 
« juge d’Anjou ou à leur lieutenant et à chacun d’eux, salut. De la partie de nos bien amés les doyen, 
« chantre, chanoines et chapitre de Saint Pierre de la Cour du Mans, étant , de fondation royal, 
« seigneur des terres et seigneuries de Ruaudain, Parennes, Lopelande, de Marigné et autres 
« lieux……. »..

Charles II, comte du Maine, veuf de Jeanne de Lorraine, mort sans postérité le 12 décembre 1481, avait institué Charles VIII, roi de France, son héritier, par testament du 11 décembre 1481.

- Charles VIII,
né en 1470, mort en 1498, roi de France de 1483 à 1498, fils de Louis XI et de Charlotte de Savoie, devint roi à la mort de son père. Il épousa en 1491, Anne de Bretagne.

Un acte de 1484, nous apprend que la baronnie de Mondoubleau relevait du comté du Maine.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CLXXXIV, p. 247
Acte daté de 1494, 9 mars
« Charles VIII, roi de France, confirme le chapitre de Saint-Pierre-« de-La-« Cour dans ses privilèges papaux et royaux et dans sa juridiction « ecclésiastique ».

« Charles VIII, roi de France, par déclaration touchant la juridiction spirituelle, donnée à  Paris, à la 
« relation de son conseil, le 9 mars 1493, et la quatorzième année de son règne, signée Fréron, 
« enjoint de laisser jouir les doyens et chapitres de Saint Pierre de la Cour, qui sont de fondation 
« royale, de leurs privilèges tant papaux que royaux, et de la juridiction et connaissance 
« ecclésiastique à laquelle ils ont droit sur chacun de leurs membres ».

Pour mémoire Louis XI fut roi de France de 1461 à 1483.

Cartulaire de Saint Pierre-de-La-Cour - CLXXXVII, p. 251
Acte daté de 1511, 12 juin
« Lettres de Louis XI, roi de France, accordant à son chapelain, P. de Mercollano, chanoine de Saint-
« Pierre-de-La-Cour, exemption de résidence ».

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXC, p. 257
Acte daté de 1543, 15 juin
« Arrêt du conseil du roi rendu contre Jean Lucas, chantre de Saint-Pierre, qui refusait de se 
« conformer aux statuts du chapitre ».

« François 1er ), roi de France, étant en son conseil, ordonne compulsoire, contre Jean  Lucas, 
« chantre et chanoine prébendé, lequel vouloit jouir la première année de son canonicat, contre  les 
« statuts des rois et comtes fondateurs ; en outre refusait de payer, comme nouveau pourvu, le 
« banquet de la Feste aux Fols » .
« Ledit arrest ou déclaration en date du XV juin MDXLIII, et de son règne le XXIX ».

- Chaque chanoine, le jour de sa réception, était tenu de verser une somme pour le banquet des chapelains et choraux, dit des Innocents ou des Fous. Dans le compte de l’argenterie de Saint-Pierre-de-La-Cour pour les années 1451-1452, figure au chapitre des mises, la somme de 30 sous payés à Me Olivier Engoulvent, chanoine, « pour la Feste aux Fould ».

Cartulaire de Saint-Pierre-de -La-Cour - CCXXXVIII, p. 346-348.
Acte daté de 1544, 7 mai.
« Sentence de Christophe Perot, sénéchal du Maine, maintenant le chapitre de Saint-Pierre-de La-
« Cour dans ses droits de prévôté et billette pendant la foire de la Pentecôte, contre Michel Chessac, 
« fermier de la prévôté du Mans ».

- Christophe Perot, sénéchal du Maine, était le fils de Charles Perot, seigneur de Pescoux et de Vernie, et de Marie Prieur, dame de Sceaux et de Rouillon, dont l’hôtel, construit de 1530 à 1546, dans le style Renaissance, et blasonné des armes des Perot et des Prieur, portait dans les années 1910, le n°5 de la rue Saint-Honoré. Cet hôtel n’est pas celui du sénéchal, mais celui de son père. Le tombeau et l’épitaphe du sénéchal, placés dans le chœur de Saint-Pierre, ont été déplacés en 1717.

Archives de la Sarthe - Fonds municipal, dossier n° 883,
Ce dossier renferme un accord passé entre le chapitre et Michel Chessac, naguère prévôt fermier de la prévôté du Mans, devant Pierre Dagues, bailli de ladite prévôté, le 8 novembre  1546, et une sentence du 30 avril 1558, par laquelle ledit Dagues, bailli, affirme son incompétence au sujet du différend de la foire et du droit à percevoir sur les poissonniers. Il consent néanmoins à collationner et à déclarer valables les copies :

- 1° de la charte n° XVI ;
- 2°  d’un transcrit de 1299 - N° CX ;
- 3° d’une sentence rendue par Pierre Bouju, commis au pays et comté du Maine sur le fait de la justice de très excellent et puissant prince, monseigneur le régent du royaume de France, duc de Bedfort, d’Anjou, d’Alenczon et comte du Maine, du 8 novembre 1426, signée de Coustance et scellée de cire rouge - n° CLIII ;
- 4° d’un appointement donné le 25 juin 1545, par Me Jacques Tahureau, lieutenant général en la sénéchaussée du Maine, signé Le Balleur et scellé de cire rouge.
( toutes pièces fournies par le Chapitre contre le procureur du roi -
« parchemin » ).

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - XXCL (bis), p. 352-354.
Acte daté de 1576, 31 août,
« François-Hercule de France, duc d’Anjou et comte du Maine, confirme le chapitre dans ses anciens 
« privilèges ».

«  A Monseigneur le duc d’Anjou, comte du Maine, frère et filz de roy….. »
Archives de la Sarthe - G.485, folio 437 ; Province du Maine, t. VIII, p. 369.

- François-Hercule de France, duc d’Alençon, fils du roi Henri II et de Catherine de Médicis, et frère du roi Charles IX, né en 1554, duc d’Anjou en 1576, mort le 10 juin 1584.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CCXLI, p. 355-357.
Acte daté de 1651, février
« Confirmation par Louis XIV, des droits de haute justice, garde-gardienne, et chauffage du four à 
« ban de Marigné, au chapitre de Saint-Pierre-de-La-Cour ».
« ….et outre, qu’en l’année mil quatre cents quatre vingt dix huit, le roy Louis et Yolande,  reine de
« Hiérusalem et comtes du Mayne, leur auraient accordé lettres de Garde  Gardienne, qui auraient 
« esté depuis confirmez par ce roy en l’année mil quatre cents quatre vingt dix huit ;  et depuis 
« encore, Guy, comte d’Anjou et du Mayne, leur octroya le droit de chauffage pour leur four à ban 
« de Marigné, dans la forest de Bersay, moyennant un septier  de bled valant huit boisseaux qu’ils 
« payent, par chacun an, au receveur du domaine de la  baronnie de  Chasteau du Loir……… ».

- Yolande d’Aragon, épousa le 2 décembre 1400, Louis II d’Anjou, comte du Maine. Il mourut en 1417, elle en 1442. Les lettres de Yolande doivent être de 1419, et la date de 1498 paraît s’appliquer à des lettres du roi Louis XII ( réf. CCXLIII ).

- Aucun comte du Maine n’a porté ce prénom de Guy. Peut-être s’agit-il de la charte d’un don fait à Marigné par Guillaume, comte d’Anjou, charte qui figurait au folio 28 du Cartulaire de Saint-Pierre ( réf.. p. CLIII ). Mais, il n’y eut pas de comte d’Anjou prénommé Guillaume. On peut envisager une confusion, entre le comte, et le sénéchal d’Anjou, Guillaume ( des Roches ).
qui restitue au Chapitre, en 1209, les dîmes de Marigné.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXCIII, p. 261
Acte daté de 1676, 26 septembre-décembre
« Privilège de Garde Gardienne devant le sénéchal du Maine, confirmé au  chapitre de Saint-Pierre-
« de-La-Cour par arrêt du conseil du roi du 26 septembre, lettres patentes de décembre 1672  ».

« Droit et privilège de Garde Gardienne devant le sénéchal du Maine, confirmé au chapitre  de Saint-
« Pierre-de-La-Cour, par arrêt du Conseil du 26 septembre 1672, enregistré au Mans, le 19 juillet 
« 1677. Le chapitre a aussi ses causes commises aux Requêtes de l’Hôtel  et du Palais, suivant l’arrêt 
« du Conseil du 26 septembre 1672, suivi de lettres patentes données à Versailles au mois de 
« décembre suivant, vérifiées et enregistrées au Parlement par arrêt du 9 janvier 1673, et aux 
« Requêtes ordinaire de l’Hôtel du Roi, le 30  janvier 1674, le tout confirmé par autre arrêt du 
« Conseil Privé , le 22 novembre 1678 ».

En l’absence de ces arrêts, et de ces lettres patentes, nous avons reproduit la p.180, t. II du Dictionnaire du Maine de M. Le Paige, en lui en laissant la responsabilité.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CCXLIII, p. 359-360
À la même date du 26 septembre -
« Arrêt du conseil privé du roi confirmant le droit de Garde Gardienne au chapitre de Saint-Pierre-
« de-La-Cour ».
« …..droits et privilèges qui en despendent ; et comme celuy davoir esté mis, ant en général qu’en 
« particulier, soubz la protection ou sauvegarde des Comtes du Mayne et d’Anjou, et de roys, 
« prédécesseurs de Sa Majesté………; les lettres patentes accordées par Yollande, reine de                   « Hièrusalem et Cecille, duchesse d’Anjou et comtesse du Mans, et par Louis, roy de France, en date 
« des années 1419 et 1498,.…. ».
Extraict des registres du Conseil privé du Roy -
Archives de la Sarthe, G. 656, folio 292.

- la date de 1498, semble s’appliquer à Louis XII.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CCXLIV, p. 360-362
Acte daté de 1672, décembre
« Confirmation par le roi Louis XIV du droit de «  committiturs » et du « privilège accordé au chapitre de Saint-Pierre-de-La-Cour d’avoir ses « causes commises aux requêtes du palais ».

« Louys, par la grâce de Dieu, roy de France et de Navarre, à tous « présents et à venir, ..…….soubz 
« la protection et sauvegarde des anciens comtes du Mayne et d’Anjou, et des roys nos prédécesseurs,….. »

Acte daté de 1714, 19 mai-juin
« Brevet et lettres patentes de Louis XIV, roi de France, supprimant sic canonicats du chapitre de 
« Saint-Pierre-de-La-Cour, enregistrées au parlement le 29 août 1714 ».

Conclusions capitulaires du chapitre de Saint-Pierre-de-La-Cour - Archives de la Sarthe, registre 500, folios 110, 111.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXCV, p. 265
Acte daté de 1740, 4 novembre
« Arrêt du Conseil d’Etat du roi, ordonnant à M. Le Clerc de Lesseville, intendant de la généralité 
« de Tours, de procéder à l’instruction de la suppression de la Sainte-Chapelle du Gué-de-Maulny et 
« de sa réunion au chapitre de Saint-Pierre-de-La-Cour ».            

En exécution de cet arrêt du conseil, Charles-Nicolas Le Clerc de Lesseville, intendant de Touraine, délégua par ordonnance du 29 décembre 1740, Paul-Louis-François de Samson, seigneur de Lorchère, lieutenant-général en la sénéchaussée du Maine et siège présidial du Mans, et Marie-René-Urbain de Guillemeaux, procureur du roi audit siège, comme commissaire et procureur du roi dans ladite instruction. Il acceptèrent le 4 janvier 1741, et après remontrance de M. de Guillemeaux, M. de Lorchère, par ordonnance du 9 janvier, intima Louis-Julien Langlois, chanoine et procureur syndic du chapitre de Saint-Pierre, à comparaître le 14 janvier, à l’hôtel dudit de Lorchères, pour assister à la prestation de serment  des sieurs Macé et Mabillon, architectes experts, nommés d’office par Lorchère pour faire la visite des deux églises de Saint-Pierre- et du Gué-de-Maulny, assister à ladite visite, donner  un état du nombre et de la qualité des ecclésiastiques des hauts et bas chœur qui desservait ladite église, et un état de son temporel par représentation des titres de la fondation de Saint-Pierre et des bénéfices du chapitre, ou de baux, comptes ou titres équivalents. Le  chapitre, auquel la procédure fut notifiée, le 10, autorisa ledit Langlois, son procureur, le 14 janvier 1741. - Délibérations capitulaires - Archives de la Sarthe, registre 505, p.174-175.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CCXLV, p. 362-374
Acte daté de 1741, 16-17 janvier
« Procès-verbal de la visite de l’église de Saint-Pierre-de-La-Cour, fait par Alexandre-François de 
« Samson, seigneur de Lorchère, lieutenant-général en la sénéchaussée du Maine, en exécution de 
« l’arrêt du Conseil du roi du 4 novembre 1740 ».

- cette description, lue au Mans par M. Landel, à la séance de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques, le 4 juin 1846, a été publiée partiellement dans les Archives historiques de la Sarthe, ou résumé depuis le 4 juin 1846 des travaux des membres de la subdivision du Mans - Le Mans, 1848, in-8°, p.39-42.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXCVII, p. 267
Acte daté de 1741, 31 janvier
« Réponse du cardinal de Fleury à la lettre de Alexandre-Paul-Louis-François de Samson, seigneur 
« de Lorchère, lieutenant-général du Mans ».

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXCVIII, p. 268
Acte daté d 1741, 13 mai
« Arrêt du Conseil d’Etat  du roi, portant réunion de la chapelle u Gué de « Maulny au chapitre de 
« Saint-Pierre-de-La-Cour ».

- Arrêt publié par J. Denais dans son article : La Saint-Chapelle royale du Gué-de-Maulny et son chapitre - réf. Revue Historique du Maine - t. II, 1877, p. 414-416.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CXCIX, p. 271
Acte daté de 1741, 30 juin
« Arrêt du Conseil d’Etat du roi, régalant les conditions de la réunion de la chapelle du Gué de 
« Maulny au chapitre de Saint-Pierre-de-La-Cour ».

- Le 23 mars 1743, le chapitre donne pouvoir à L. Julien Langlois, chanoine et procureur-syndic de Saint-Pierre, de faire marché avec des ouvriers pour la démolition de la chapelle du Gué-de-Maulny, démolition autorisée par l’évêque le 18 mars. Les matériaux de la chapelle seront transportés dans les magasins des chanoines,et, sur la place qu’elle occupait, sera établi un cimetière, entouré de pierres debout.
Conclusions capitulaires - Archives de la Sarthe, registre G.596.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CC, p. 276-277
Acte daté de 1741, 20 août
« Lettres patentes de Louis XIV, roi de France, ordonnant réunion de la Sainte-Chapelle royale du 
« Gué de Maulny au chapitre de Saint-Pierres-de-La-Cour ».

Sur la Sainte-Chapelle royale du Gué-de-Maulny : Le Palais des comtes du Maine à la fin du XVème siècle  - Menjot d’Elbenne, Laval, 1898, p.16, note 2.

Ces lettres enregistrées à la Cour de Aides le 22 Avril 1742, ont été publiées  par J. Denis, dans La Sainte-Chapelle royale du Gué-de-Maulny et son chapitre - réf. : Revue Historique du Maine, t. II, 1877, p.423-426. - L’arrêt du Conseil du 13 mai 1741 et lesdites lettres furent signifiées à L. Julien Langlois, commissaire du chapitre, le 5 février 1743 ( Conclusions du 6 février 1743 - Archives de la Sarthe, registre G.505, folio 277 .

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CCI, p. 281.
Acte daté de 1767, 13 octobre.
« Brevet de Louis XV, roi de France, abbé et premier chanoine de Saint-Pierre-de-La-Cour, Sainte-
« Chapelle du Mans, autorisant les membres du chapitre à porter dans les fêtes et cérémonies 
« publiques un costumes distinctifs ».

Ce brevet fut envoyé au chapitre par M. de Saint-Florentin, le 16 octobre. Le chapitre inscrivit dès lors, chaque année, en tête de la liste de ses membres, le nom du roi de France, son abbé et premier chanoine.
Citons pour mémoire, une autre lettre du roi, datée de Versailles, le 5 mai 1766, et autorisant le chapitre à faire usage de deux grands psautiers dont on lui avait fait présent et du Bréviaire de Paris conforme à leur texte ( Manuscrit de G. Savare, p.305 ).

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CCI, p. 281
Acte daté de 1770, 24 août
« Brevet de Louis XV, roi de France, autorisant la suppression des titres du bas chœur de l’église de 
« Saint-Pierre et des dix-neuf chapelles qui en dépendent, pour en réunir les fonds et revenus à la 
« manse du chapitre de Saint-Pierre-de-La-Cour ».

- Conclusions capitulaires de Saint-Pierre-de-La-Cour. Archives de la Sarthe, registre  G.510, folios 116, 117.
En exécution dudit brevet, d’un décret épiscopal du 25 septembre 1771, de lettres patentes données à Versailles en janvier et mars 1772, et d’un arrêt enregistré au Parlement le 20 janvier 1773, les chapelles de la confrérie du Bas Chœur furent éteintes et unis à la manse capitulaire, et les titres des quatre grands chapelains furent supprimés, mais il fut créé quatre offices de vicaires du Haut Chœur ou Grand Autel, pour les remplacer et faire leur service.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CCIII, p. 284-285
Acte dté de 1771, 17 décembre
« Brevet de Louis Stanislas Xvier, comte de Provence, retenant les abbés Thomas-Jean Pichon, 
« chantre de Saint Pierre-de-La-Cour, et Jean-Jacques Garnier, de l’Académie des Inscriptions et 
« Belles Lettres, en qualité de ses historiographes, pour travailler à l’histoire de provinces du Maine 
« et de l’Anjou ».

« Aujourd’huy, 17e jour de décembre 1771, Monseigneur le comte de Provence étant à  Versailles, 
« ayant été informé que le sieur abbé Pichon, prêtre, docteur en théoloogie, chantre en dignité, 
« chanoine de la Sainte-Chapelle du Mans et secrétaire de la correspondance du Bureau  
« d’Agriculture y établi, et le sieur abbé Garnier, de l’Académie  des Insciptions et Belles Lettres, 
« inspecteur du Collège Royal, avoient été invités par le vœu unanime de la ville et la province du 
« Maine, à travailler à l’histoire civile et ecclésiastique  de la province du Maine et à celle de l’Anjou, 
« provinces qui ont eu de grandes et anciennes  relation entre elles,……..
Signé :  Louis Stanislas Xavier 

«  plus bas : par Monseigneur : Plumard de Dangeul.
Au dos est écrit :
En exécution dudit brevet, d’un décret épiscopal du 25 septembre 1771, de lettres patentes données à Versailles en janvier et mars 1772, et d’un arrêt enregistré au Parlement le 20 janvier 1773, les chapelles de la confrérie du Bas Chœur furent éteintes et unis à la manse capitulaire, et les titres des quatre grands chapelains furent supprimés, mais il fut créé quatre offices de vicaires du Haut Chœur ou Grand Autel, pour les remplacer et faire leur service.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CCIII, p. 284-285
Acte dté de 1771, 17 décembre
« Brevet de Louis Stanislas Xvier, comte de Provence, retenant les abbés Thomas-Jean Pichon, 
« chantre de Saint Pierre-de-La-Cour, et Jean-Jacques Garnier, de l’Académie des Inscriptions et 
« Belles Lettres, en qualité de ses historiographes, pour travailler à l’histoire de provinces du Maine 
« et de l’Anjou ».

« Aujourd’huy, 17e jour de décembre 1771, Monseigneur le comte de Provence étant à  Versailles, 
« ayant été informé que le sieur abbé Pichon, prêtre, docteur en théologie,  chantre en dignité, 
« chanoine de la Sainte-Chapelle du Mans et secrétaire de la correspondance du Bureau « d’Agriculture y établi, et le sieur abbé Garnier, de l’Académie  des « Insciptions et Belles Lettres, 
« inspecteur du Collège Royal, avoient été «invités par le vœu  unanime de la ville et la province du 
« Maine, à travailler à l’histoire civile et ecclésiastique  de la province du Maine et à celle de l’Anjou, 
« provinces qui ont eu de grandes et anciennes  relation entre elles,……..
Signé :  Louis Stanislas Xavier

«  plus bas : par Monseigneur : Plumard de Dangeul.
Au dos est écrit :
En exécution dudit brevet, d’un décret épiscopal du 25 septembre 1771, de lettres patentes données à Versailles en janvier et mars 1772, et d’un arrêt enregistré au Parlement le 20 janvier 1773, les chapelles de la confrérie du Bas Chœur furent éteintes et unis à la manse capitulaire, et les titres des quatre grands chapelains furent supprimés, mais il fut créé quatre offices de vicaires du Haut Chœur ou Grand Autel, pour les remplacer et faire leur service.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CCIII, p. 284-285
Acte dté de 1771, 17 décembre
« Brevet de Louis Stanislas Xvier, comte de Provence, retenant les abbés Thomas-Jean Pichon, 
« chantre de Saint Pierre-de-La-Cour, et Jean-Jacques Garnier, de l’Académie des Inscriptions et 
« Belles Lettres, en qualité de ses historiographes, pour travailler à l’histoire de provinces du Maine 
et de l’Anjou ».

« Aujourd’huy, 17e jour de décembre 1771, Monseigneur le comte de Provence étant à  Versailles, 
« ayant été informé que le sieur abbé Pichon, prêtre, docteur en théologie, chantre en dignité, 
« chanoine de la Sainte-Chapelle du Mans et secrétaire de la  correspondance du Bureau 
« d’Agriculture y établi, et le sieur abbé Garnier, de l’Académie  des Insciptions et Belles Lettres, 
« inspecteur du Collège Royal, avoient été invités par le vœu unanime de la ville et la province du
« Maine, à travailler à l’histoire civile et ecclésiastique  de la province du Maine et à celle de l’Anjou,
«  provinces qui ont eu de grandes et anciennes  relation « entre elles,……..
Signé :  Louis Stanislas Xavier

«  plus bas : par Monseigneur : Plumard de Dangeul.
Au dos est écrit :
« Enregistré ès registres du contrôle général de la maison de Monseigneur le comte de Provence, par 
« nous conseiller du roy en ses conseils, contrôleur général de la maison et chambre aux deniers de 
« Monseigneur.
Fait à Versailles,
« Monseigneur le comte de Provence y étant, le 8 avril 1772. Signé : « Chatelain ».

Citons pour mémoire quatre lettres de S.A.R. Monseigneur le comte de Provence, fils de France, apanagé du comté du Maine par édit du mois d’avril 1771, adressées au chapitre de Saint-Pierre-de-La-Cour, inscrites aux registres des Conclusions capitulaires et remerciant, la première, datée de Marly, le 16 juin 1771, - des assurances de zèle et dévouement qu’il lui a été données ; la seconde, le 28 mars 1773, - des prières ordonnées pour son frère, cousin et grand-père, le roi de Sardaigne ; la troisième, datée de la Meute, le 5 juin 1774, - de l’hommage rendu à la mémoire du roi Louis XV, son grand-père ; la dernière, enfin datée de Versailles, le 21 juillet 1776, - des prières faites pour sa convalescence.
Conclusions capitulaires - Archives de la Sarthe, registre G.510, folios 23 et 140.

- Jean-Jacques Garnier, prêtre, né à Gorron ( Mayenne ), le 18 mars 1729, mort à Saint-Germain-en-Laye, le 21 février 1805.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CCIV, p. 285-286
Acte daté de 1777, 13 février
« Louis Stanislas Xavier, comte de Provence, autorise le chapitre de Saint-Pierre-de-La-Cour à
« abandonner au curé de Saint-Pierre, pour le service de la paroisse, la crypte située sous la Sainte-
« Chapelle du Mans, et défend toute autre innovation ».

Rapport.

« Les chanoines de la Sainte-Chapelle de Monsieur en la ville du Mans, exposent par  différends 
« mémoires, que, vers le treizième siècle, les premiers fondateurs de leur chapelle permirent aux 
« curés et habitans de la  paroisse de Saint-Pierre l’usage libre d’un autel dans  la nef de cette 
« chapelle, que l’église paroissiale qui existait anciennement, ayant été incendiée en 1588, le prince 
« leur permit d’ériger des fonds « baptismaux…………..

En 1746, les officiers de l’Hôtel de Ville assignèrent aux prisonniers de guerre suisses du régiment de Planta, de la religion prétendue réformée, cette chapelle souterraine, pour y faire exercice public de leur religion, sans avoir égard à la sainteté du lieu, ni demander l’agrément du chapitre, qui protesta et adressa ses plaintes aux comte de Saint-Florentin. - Le 12 décembre 1779, le colonel du régiment des dragons de Monsieur, en garnison au Mans, ayant demandé la même chapelle pour la convertir en magasin à fourrages et en manège à l’usage de son régiment, le chapitre refusa tout d’abord de consentir à cette indécente destination, et permit cependant le 18, par égard à Monsieur, l’installation du magasin seulement.
Conclusions capitulaires, registres G.506 et G.512.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour - CCV, p. 287
Acte daté de 1782, 23 août
« Brevet de Louis XVI, roi de France, modifiant, l’habit de chœur des membre du chapitre ».

- Brevet envoyé au chapitre, le 26 août, par J.-B. du Plessis d’Argentré, évêque de Séez.

Cartulaire de Saint-Pierre-de-La-Cour -CCVI, p. 288-291
Acte daté de 1789, 15 mars
« Doléances, présentées par le chapitre royal et collégial de Saint-Pierre-de-La-Cour, Sainte 
« Chapelle du Mans, aux Etats Généraux ».

- MM. Jacques Joseph, Guy Livré et Etienne Louis Barreau, chanoines et procureurs syndics, rédacteurs de ces doléances approuvées par le chapitre le 15 mars, avaient été députés le 7 mars pour représenter le chapitre à l’assemblée générale des Trois ordres de la province, concourir à la rédaction des plaintes et procéder à l’élection du député.


Devenu duché en 1670, il sera attribué à Louis-Auguste de Bourbon, fils légitimé de Louis XIV, et de Madame de Montesquieu.


Le Comté du Maine es
t disloqué par la Révolution Française le 4 mars 1790.

La Hautt Maine donnera naissance au département de la Sarthe avec Le Mans pour préfecture, le Bas Maine formera celui de la Mayenne avec Laval.

                                                                    Terminé le 6 juin 2014

                                                              André Gobenceaux L'Huisier

                                                                                             C.U.E.P.



Du même auteur,


- Féodalité à Guécélard,
* seigneurie de Buffe
* seigneurie de Mondan
* seigneurie de Villette
* un chemin médieval nommé Mansais


- Histoire de Guécélard - 1er volume
* son nom a une histoire, et l’Histoire est dans son Nom !
- Histoire de Guécélard - 2ème volume
* Pays des deux rivières……,
- Histoire de Guécélard - 3ème volume
* Terre de passage, terre de tradition du passage.
- Histoire de Guécélard - 4ème volume
* son Passé commence longtemps avant que son nom n’apparaisse


- Histoire des Marais de Meuvaines - 1er volume
- Histoire des Marais de Meuvaines - 2ème  volume
* pourquoi, comment et quand ce Passé d’Asnelles, de Meuvaines et de Vers-sur-Mer.

- Cabourg……son Passé…..son Histoire
* Histoire de Cabourg - 1er volume
* Histoire de Cabourg - 2ème volume
* Histoire de Cabourg - 3ème volume


- Histoire de la Sarthe
* Les Comtes dans le comté du Maine.


À  paraitre vers le 1er septembre 2015
- Géologie en Sarthe Occidentale - 1 volume
* du Précambrien au Paléogène, des Alpes Mancelle au Massif de La Charnie.

En préparation,
- Périglaciaire et préhistoire dans la Sarthe-aval.








                                       TABLE  des  MATIERES

- page   1 - Introduction,

- page   3 - Comment commence l’Histoire du Maine ?

- page   5 - Le Hault-Mayne, un schéma simple, un amphithéâtre ouvert   

                  au sud-ouest

- page   9 - Ombre et lumière sur le Mayne,

- page  12 - Première apparition des Francs dans la Gaule-romaine.

- page  13 - Rapports continus entre Gaulois et Germains…..

- page  14 - L’empire franc…..une immensité territoriale !

                      Partage de la monarchie de Clovis, entre ses quatre fils,

                      Concessions de terres,

- page  15 - Distinction du propriétaire d’ alleux.

- page  16 - De l’illusion Royale…..aux Comtes,

- page  17 - Le service militaire……et les comtes.

- page  19 - Les comtes du Maine, aux cruels temps Mérovingiens

                           Le  dernier roi du Mans,

                   Ignorance et barbarie au VIème siècle,

- page  23 - Les Temps Carolingiens…selon Marie-Céline Isaïa.


- page 24 - Le Comte ou l’Empereur dans son Empire.

- page 26 - L’évêché du Mans, dans la Troisième Lyonnaise.

- page 30 - Le comte, les Centeniers et les Vicaires, sous Charlemagne !

- page 31 -  Les premiers Comtes du Maine…?

- page 33 -  Le Maine, de la naissance à la dislocation de l’Empire.

- page 38 -  L’enfant qui provoqua la dislocation de l’Empire de
                   Charlemagne !

- page 41 -  Charles II le Chauve, le premier roi de France !

- page 42 - Les  Rorgonides, première Maison du Maine…!

- page 44 - Nonimoë comte de Vannes, ou…..la royauté contestée.

- page 47 - La chevauchée de Nominoë,


- page 48 - Deux meurtres pour un royaume ( Colette Guesclin ).

- page 56 - Un roi qui n’appartient pas à la descendance de
                  Charlemagne, va être désigné.

                  Les Nouveaux rois : les Robertiens

- page 58 - Turbulences dans le Comté du Maine….., la période de contestations !

- page 64 -  Une difficile indépendance, pour le comté du Maine.

- page 66 -  Hugues du Maine à la bataille de Trans;

- page 67 -  Vicomtes du Mans ;

- page 73 -  Evêques du Mans liés à la famille des vicomtes du Mans;

- page 75 -  Deuxième Maison des Comtes du Maine.

                      924, l’ombre des ducs de Normandie sur le Maine !

- page 76 - Les Seigneurs de Bellême.

- page 77 - Un terroir du Hault-Mayne : le Saosnois.

- page 79 - Un Comte, dans le Comté du Maine,

- page 81 - Coup d’œil sur Bouchard, comte de Vendôme  : un autre voisin !

- page 83 - Les vicomtes de Vendôme et les vicomtes du Mans,

                     Le comté de Blois dans l’échiquier……

- page 86 - Abbaye de Micy Saint-Mesmin près d’Orléans.

- page 87 -  Hugues III, Come du Maine.

                      Abbaye Saint-Vincent.

- page 104 -  Luttes de succession….!

- page 126 - Libération du comté du Maine par Hélie de La Flèche,

- page 129 -  Maison d’Anjou,

- page 131 -  es III, Come du Maine.

- page 93 -  Deux grands établissements religieux du Haut-Maine,Première maison capétienne d’Anjou.

- page 137 -  Seconde maison capétienne d’Anjou,

- page 141 -  En 1204, Philippe Auguste, roi de France, confisque le
                     Comté du Maine au Duché de Normandie.

                     En 1328, le Comté du Maine, devient l’apanage des Fils et
                     des Filles de France.

- page 156 -  Devenu duché en 1670, il sera attribué à Louis-Auguste de Bourbon,
                         fils légitimé de Louis XIV, et de Madame de Montesquieu.

                         Le Comté du Maine est disloqué par la Révolution Française le 4
                         mars 1790.

                         La Hautt Maine donnera naissance au département de la Sarthe avec
                         Le Mans pour préfecture, le Bas Maine formera celui de la Mayenne
                         avec Laval.

- page 157 - TABLE  des  MATIERES

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